LA RÉSILIENCE

1. LA RÉSILIENCE L’ART DE RESURGIR A LA VIE

2. Pourquoi certaines personnes, face aux situations adverses, à des traumatismes et menaces graves contre leur santé et leur développement, arrivent à s’en sortir et à se développer harmonieusement et positivement alors que tout prévoyait une évolution négative ?

3. Ce phénomène est objet d’un grand intérêt depuis quelques années et qu’il a donne lieu à la théorie de la Résilience.

4. Le concept a été employé d’abord en physique et c’était Michael Rutter qui l’appliqué aux sciences sociales en 1972. Les premiers études sur la résilience se sont centrées sur des personnes qui avaient vécu des situations limites ; celles qu’y résistaient et allaient de l’avant sans tout abandonner étaient appelées résilientes. “tirar la toalla” eran las llamadas resilientes

5. La résilience ne signifie pas invulnérabilité, ces personnes souffrent tout comme les autres;

6. ce qui les différencie est leur capacité d’avoir une qualité de vie adéquate malgré toutes les expériences pénibles.

7. “Chaque personne brille avec une lumière propre parmi toutes les autres. Il n’y a pas deux feux égaux. Il y a de grands feux , de petits feux et des feux de toutes les couleurs.

8. Il y a des personnes de feux calme, qui ne sentent même pas le vent, et personnes au feu fou qui emplissent l’air d’étincelles. Quelques feux, des feux sots, n’allument ni ne brûlent, mais d’autres s’enflamment avec tant d’ardeur que l’on est incapable de les regarder sans clignoter et celui qui s’y approche s’allume »(Eduardo Galeano)

9. Dans ce texte on nous présente les deux versants de la théorie de la résilience: la première est en rapport avec l’idée de la luminosité, la deuxième avec l’idée de la diversité, de la différence.

10. La résilience est bâtie à partir de la zone lumineuse de l’être humain, de ses forces, assumant la potentialité de l’individu pour se développer,

11. et rehausse sa signification à partir des différences dans la façon de réagir face aux circonstances adverses, qui engendrent le stress

12. alors que quelques personnes succombent à ces circonstances-là, mettant en évidence un déséquilibre et des troubles à des différents niveaux, d’autres se développent avec succès malgré l’adversité.

13. QU'EST-CE QUE LA RÉSILIENCE?

14. Le mot “résilience” vient du latin « resilire”, se retirer, et aussi rentrer d’un bond, rebondir Le terme fut adapté aux Sciences Sociales afin de caractériser les individus qui, malgré le fait d’être nés et de vivre dans des circonstances d’adversité, se développent psychologiquement en bonne santé et avec succès.

15. « est la capacité humaine universelle pour faire face aux adversités de la vie, les dépasser et même en être transformé/e. Il s’agit d’une partie du processus évolutif et doit être promu depuis l’enfance »(Grotberg, 1995).

16. La résilience n'est pas seulement un phénomèneque nous pouvons observer au niveau individuel, mais nous pouvons aussi parler de familles résilientes, de groupes et de communautés avec des caractéristiques résilientes.

17. Alors elle est définie comme « la capacité d’un individu ou d’un système social de bien vivre et de se développer positivement, malgré les conditions difficiles de la vie et, même, de s’en sortir fortifiés et d’en être transformés »(Helena Combarías)

18. La résilience implique :Une forte résistance face aux adversités: la capacité de se garder entier/ère lorsqu’on est soumis à des grandes exigences et pressions

19. La capacité d’esquiver les difficultés, d’apprendre des échecs et de se reconstituer créativement transformant les aspects négatifs en de nouvelles chances et avantages

20. Ce n’est pas un état fixe, définitif, achevé; il s’agit d’un processus, d’un cheminement qui se raconte comme l’on raconte la vie, il est bâti dans le temps, c’est une histoire.

21. Il est construit grâce aux liens forts de l’affection qui se sont tissés tout au long de la vie. Selon Boris Cyrulnik il s’agit de « tricoter » la résilience.

22. La personne résiliente est celle qui est capable d’établir des relations sociales constructives, qui a un sens d’elle-même positif, qui mesure les problèmes, qui un sens de l’espérance face aux difficultés, qui tire des leçons des situations des stress, qui développe des initiatives et fixe des objectifs que l’on peut atteindre(Saavedra, E. 2004).

23. Facteurs internes qui vont agir comme des protecteurs: • Servir les autres ou une cause. • Des stratégies pour la convivialité, pour l’  "asertividad" , pour le contrôle des pulsions. • Sociabilité, habileté pour établir des liens et d’intimité avec d’autres gens, sens de l’humour. • Contrôle interne face aux problèmes. • Confiance en soi-même, autonomie, souplesse. • Capacité d’apprendre et de mettre en relation les apprentissages. • Capacité de se remettre en question et de se donner une réponse honnête afin de se motiver soi-même

24. Facteurs extérieurs qui sont un appui et favorisent les caractéristiques résilientes : • Un cadre chaleureux qui promeut des liens et de relations où l’on peut s’appuyer. • Encourager les valeurs pro sociaux et les stratégies pour la convivialité. • Etablir des limites nettes. • Partager les responsabilités. • Exprimer des attentes positives et réelles. • Promouvoir d’arriver aux objectifs fixés. • Leaderships clairs et positifs. • Valorisation des dons spécifiques de chaque personne.

25. Le signification de la résilience posée dans le domaine des sciences sociales et humaines, peut se poser aussi dans le domaine des sciences naturelles étant donc:

26. “le degré de récupération d’un système pour revenir à son état précédent, avant l’action d’un agent extérieur »

27. c’est-à-dire, « la capacité de réponse qu’ont les écosystèmes naturels pour faire face à certains changements produits par des facteurs extérieurs »

28. Nous connaissons les graves implications qui ont eu les modèles de développement conventionnel basés sur des indicateurs de croissance économique, et dont le résultat a été ce qu’on appelle les crises environnementales et énergétiques, et donc aussi, les déséquilibres produits dans les différents écosystèmes au niveau mondial.

29. Ceux qui ont étudié la résilience attestent qu’il faut avant tout cultiver un lien affectif avec la Terrepour devenir des résilients positifs

30. la soigner avec compréhension, avec compassion et amour ; soulager ses peines à travers l’usage rationnel et modéré de ses ressources, renoncer à toute violence contre ses écosystèmes.

31. le Nord doit mettre en pratique un retrait de sa convoitise de consommation, afin que le Sud puisse avoir un développement soutenable et en harmonie avec la communauté de vie

32. est importantstimuler l’optimisme, car la vie a passé déjà par des innombrables dévastations et toujours elle a été résiliente et a grandi en biodiversité

33. Il est très important de mettre un horizon utopique qui donne sens aux alternatives qui vont configurer ce qui est nouveau et qui va nous sauver tous.

34. Dans ce cadre malsain il importe de garder la santé; c’est ainsi que Gaia sera aussi salutaire et bénévole pour tous.(L. Boff III Congrès Extraordinaire “Projets et Utopies pour un Monde Meilleur”, Madrid, 2009)

35. Héraclite avait dit, il y a plus de vingt siècles, “Nous ne prenons jamais le bain dans la même rivière” et il en est de même avec la résilience.On ne rentre plus au même point de départ après une difficulté.

36. chaque difficulté ou changement ont de l’influence sur nous et ils ont tous la capacité de nous transformer. Parfois ils arrivent dans le moment plus inopportun, mais on ne sait pas, non plus, quel est le moment opportun ; le défi est de comprendre la difficulté comme une invitation à donner le meilleur de nous-mêmes.