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Le Soldat Inconnu le 26 octobre 1921, dans la Basilique d’Aquileia, Maria Bergamas, mère d’un volontaire de la Vénétie Julienne mort au combat choisit le corps d’un soldat parmi les onze autres dépouilles de morts aux combats, non identifiés, et ramassés dans différentes zones du front. L’histoire raconte que la femme fut mise en face des cercueils mais, après être passée devant les premiers, elle ne put aller plus loin, s’écroula devant un cercueil qu’elle choisit. Le corps fut placé sur l’affût d’un canon, et accompagné de rescapés plusieurs fois blessés et décorés de la valeur militaire, il fut déposé sur un wagon spécialement préparé. La destination du voyage fut la Capitale, et plus précisément, le Vittoriano(le Victorien), dans la zone appelée, Autel de la Patrie : une tombe symbolique représente tous ceux qui sont morts dans le conflit et qui n’ont jamais été identifiés. A l’origine de cette opération il y avait la Direction Générales pour les Honneurs aux morts. Après la première Guerre Mondiale, pour répondre aux exigences des familles, cette Direction proposa au gouvernement de recueillir les dépouilles des morts connus et inconnus, dans les principaux cimetières de guerre (comme celui en construction à Redipuglia) et de créer de nouveaux monuments pour y installer les restes de ces soldats. Etant dans l’impossibilité de reconnaître un grand nombre de corps, comme l’avait fait la France, l’idée vint de créer un seul monument national au Soldat inconnu pour honorer au travers de la dépouille d’un combattant anonyme, les sacrifices et les actes héroïques inconnus d’un grand nombre de soldats. Les forces politiques nationales et le gouvernement comprirent pleinement le sens épique et mythologique qu’un tel monument pouvait inspirer. Le voyage de la dépouille se déroula sur la ligne Aquileia-Venezia-Bologna-Firenze-Roma à vitesse réduite, pour que dans chaque gare la population puisse honorer le mort symbolique. Les italiens de tous bords furent nombreux à attendre le passage du convoi funèbre pour pouvoir s’incliner devant le corps. La cérémonie eut son épilogue à Rome. Le représentant des combattants, des veuves et des mères des morts, avec le Roi en tête et les drapeaux de tous les régiments vinrent à la rencontre du Soldat Inconnu. C’est un groupe de médaillés d’or qui porta le corps dans l’église S. Maria degli Angeli. La dépouille fut porté dans le monument du Victorien le 4 novembre 1921.L'épigraphe mentionne Soldat et les dates MCMXV et MCMXVIII, les années du début et de la fin du conflit. Ce fut un moment collectif de grande émotion, dans lequel il semble que l’Italie retrouve spontanément, autour du soldat inconnu, le sentiment d’appartenance nationale. En réalité, l’événement avait été soigneusement préparé. Encore aujourd’hui, chaque année le 4 novembre, le Chef d’Etat se rend au Victorien pour déposer sur la tombe du Soldat Inconnu, une couronne à la mémoire de tous les morts. La cérémonie, diffusée par tous les moyens d’information, est connue de tous les italiens, et l’Autel de la Patrie fait partie de l’identité collective de la nation.
