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C oncepts et repérage du haut potentiel:

Rémy Bourgaud, professeur au Lycée Aliénor d’Aquitaine, Poitiers . Personne ressource pour la scolarisation des élèves intellectuellement précoces. C oncepts et repérage du haut potentiel: q uels enjeux pour l’accompagnement des « élèves intellectuellement précoces »?.

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C oncepts et repérage du haut potentiel:

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  1. Rémy Bourgaud, professeur au Lycée Aliénor d’Aquitaine, Poitiers. Personne ressource pour la scolarisation des élèves intellectuellement précoces. Concepts et repérage du haut potentiel: quels enjeux pour l’accompagnement des « élèves intellectuellement précoces »? Stage : accompagner des élèves intellectuellement précoces. Intervention au Lycée Paul Guérin, Niort, lundi 4 mars 2013.

  2. 1. Un premier enjeu, un point de départ incontournable : la question de la terminologie. Bulletin officiel n°45 du 3 décembre 2009. - Guide d’aide à la conception de modules de formation pour une prise en compte des élèves intellectuellement précoces (3.2 Vers une stratégique académique. Un apport de connaissances (doit être apporté) sur l’intelligence et la précocité: -les mots et les concepts : « précocité, « don », « génie », « haut potentiel », « doué », « surdoué », « aptitudes particulières » ou « exceptionnelles », etc… Quel terme générique utiliser ? »

  3. 1.1 la diversité des mots et des concepts. Bulletin officiel n°45 du 3 décembre 2009. - Guide d’aide à la conception de modules de formation pour une prise en compte des élèves intellectuellement précoces. Cette extrême diversité (i.e. des enfants intellectuellement précoces), peut expliquer la variété des termes employés pour identifier ces élèves : « intellectuellement précoces », « doués », « surdoués », « talentueux », « à haut potentiel », « manifestant des aptitudes particulières » etc…

  4. Comment expliquer une telle diversité ? *Les différents termes qui sont utilisés pour caractériser les apprenants ont en commun de vouloir cerner des enfants disposant de « capacités à réaliser, dans un certain nombre d’activités, des performances que ne parviennent pas à accomplir la plupart des enfants de leur âge » (Rapport Delaubier, Xavier Caroff) *Cette diversité des appellations renvoie à la difficulté à trouver un consensus sur une définition concernant ces élèves. *chaque terme possède ses connotations et ses concepts théoriques qui vont privilégier certaines explications possibles de l’origine des capacités cognitives de ces enfants. *Cette pluralité recouvre des débats d’ordre pédagogique, psychologique et social : chaque terme possède ses connotations et ses concepts théoriques qui vont privilégier certaines explications possibles de l’origine des capacités cognitives de ces enfants.

  5. Quels sont donc ces termes et leur origine ? Où les utilisent - on et quel contenu ces concepts entendent représenter ? *enfant « surdoué » => Etats – Unis « highlygiftedchild», « doué » = « giftedchild» Dans la plupart des pays : Allemagne, Belgique, Pays – Bas…. *Variante au Québec« douance », le « surdouement». De jolis néologismes ! *En France, le mot « surdoué » aurait été utilisé pour la première fois par le psychiatre Julian de Ajuriaguerra dans son manuel de psychiatrie de l’enfant en 1970: Il l’empruntait aux travaux américains. Pour lui, le terme désigne un enfant dont les capacités dépassent « nettement la moyenne de celles des enfants de son âge » =>Ce mot possède une connotation établie depuis des siècles et liée à la signification attribuée à la notion de « don » . Il suggère que la personne dispose de quelque chose de plus que les autres, qu’elle aurait reçu un don, un cadeau de la nature. => Mot rejeté par notre système éducatif car il s’accorde mal au contexte français qui s’est construit pour favoriser l’égalité des chances.

  6. *Certains en France ont donc préféré développer la notion de précocité intellectuelle. Jean Charles Terrassier fait paraître en 1981 un livre aux concepts novateurs et traitant de la psychologie des enfants précoces, intitulé Les enfants surdoués ou la précocité embarrassante. *Le terme plus discret d’E.I.P. :« Enfant Intellectuellement Précoce » . Cf le Rapport Delaubier, la scolarisation des « élèves intellectuellement précoces » 2002 + publications pédagogiques. =>la notion de précocité intellectuelle signifie « qui survient, se développe plus tôt que d’habitude »(Jouffray); une intelligence qui se développe plus vite que celle des enfants du même âge. Des performances cognitives qui sont celles d’enfants plus vieux de deux, trois voire quatre ans ou plus. =>concept uniquement adopté en France….. et problématique !

  7. *Un concept peu satisfaisant pour trois raisons : -le terme ne rend pas compte de toutes les différences concernant ces élèves - Il ne permet pas de prendre en considération certains fonctionnements cognitifs et socio - affectifs de ces élèves. -le concept de précocité est lié à celui de quotient intellectuel dont la mesure constitue le principal moyen pour identifier ces enfants; hors ce dernier est un indicateur parmi d’autres (cf 2.) =>l’inconvénient majeur de cette approche est qu’elle ne tient pas suffisamment compte de la diversité des conceptions de l’intelligence, ni des nombreux autres domaines de compétences suggérés par les études et approches actuelles

  8. *enfants à « haut potentiel » (chercheurs en psychologie différentielle du laboratoire « Cognition et Comportement » du C.N.R.S; + Certains enseignants ou professionnels de l’éducation). En usage en Belgique francophone; Espagne et Portugal : « élèves à hautes capacités intellectuelles » ou « qui font preuve de capacités d’apprentissage exceptionnelles ». =>Todd Lubart en donne la définition suivante : « le terme « haut potentiel » met en exergue la différence entre une aptitude ou une capacité pouvant être mise en œuvre si la situation s’y prête, et une performance, qui est la concrétisation d’une aptitude dans la réalisation d’une activité. Un haut potentiel peut rester latent ou peut s’exprimer et donner lieu à des productions et des performances excellentes, voire exceptionnelles »

  9. *Cette terminologie et le concept qui lui est associé présentent des avantages : *terme relativement neutre et peu entaché de présupposés liés à la génétique, à l’environnement socio – culturel de l’enfant ou à l’association des deux; *l’identification et la prise en charge des enfants à « haut potentiel » => approches multidimensionnelles; * n’implique pas de prise de position sur la stabilité ou l’évolution du potentiel contrairement au terme de précocité « mesurée » par le Q.I.

  10. *Grande – Bretagne: expressions « high ability», littéralement « aptitude élevée » ou « able » et « highlyable » ont la préférence pour désigner les enfants à haut potentiel dans le contexte scolaire. =>appellation qui se rapproche le plus de la notion de haut potentiel. Le mot « talent » y est utilisé lorsqu’un élève a fait preuve de hautes performances dans un ou plusieurs domaines et qui se sont concrétisées par des productions d’une rare qualité . Il désigne donc la capacité atteinte lorsque le potentiel s’est réalisé dans une ou plusieurs matières. *les enfants prodiges et les génies. Les premiers concernent un cas extrême de talent dans un domaine bien précis : les prodiges semblent avoir une expertise égale ou supérieure à des adultes dans un champ de l’activité humaine . Les seconds atteignent un niveau d’expertise avec la capacité de sublimer un champ artistique, technique ou scientifique. Les cas des enfants génies sont encore plus rares. *Pays scandinaves : aucun terme! =>ne pas établir de catégorie et donc ne pas discriminer.

  11. Deux remarques sur cette pluralité des mots et concepts : =>Il n’est pas nécessaire de retenir une seule définition si chacun, chercheur ou éducateur, explique les critères qu’il retient. =>Il est important de remarquer que le choix d’une expression n’exclut d’ailleurs pas l’intérêt ou l’utilité des autres, les différentes expressions se recoupant à divers degrés.

  12. 1.2 De La nécessité de prendre en compte l’évolution des concepts. A travers les mots ce sont des concepts différents qui sont utilisés. D’un pays à l’autre, d’un contexte à l’autre, parfois d’un établissement à l’autre, on ne parle pas exactement des mêmes élèves. Si, en France, la dénomination « élèves intellectuellement précoces » a été majoritairement adoptée, elle est souvent contestée en particulier par la communauté universitaire.Les textes officiels retiennent une expression plus ouverte :  « élèves intellectuellement précoces ou manifestant des aptitudes particulières ».(Bulletin officiel n°45 du 3 décembre 2009. - Guide d’aide à la conception de modules de formation pour une prise en compte des élèves intellectuellement précoces). *Pour chacun des termes cités ci – dessus => aucun critère précis pour définir ces élèves. -dans plusieurs pays : recours aux tests d’intelligence (Allemagne, Belgique, Pays – Bas), mais dans le cadre d’une évaluation plus large intégrant d’autres facteurs -En France, une conception pragmatique et traditionnelle de l’intelligence est toujours en vigueur, fondée sur des tests psychométriques

  13. -Dans les pays anglo-saxons, le domaine affectif, les formes d’intelligence multiples et l’épanouissement des diverses formes de talent font l’objet de préoccupations croissantes. =>Les conceptions à l’égard des « surdoués » se sont éloignées d’une approche unidimensionnelle fondée sur un facteur général d’intelligence (facteur g) et privilégient désormais une approche pluraliste de l’intelligence et du haut potentiel => Elles considèrent que le haut potentiel est lié à un processus dynamique, un développement plutôt qu’à des résultats de tests d’intelligence immuables et stables.

  14. Cette évolution des concepts implique que : -l’identification repose sur la maîtrise élevée de compétences plutôt que sur les résultats des évaluations ou de tests d’intelligence; -le potentiel et le talent risquent de n’être ni exprimés ni développés sans intervention ou occasion particulière; Rappel : une grande proportion des hauts potentiels sont en difficultés dans un système éducatif trop rigide et « standardisé »; c’est élèves connaissent des difficultés d’apprentissage et émotionnelles : un gâchis et des « drames » humains. -en France, pour des raisons historiques, le potentiel et le talent sont toujours fortement associés à une intelligence académique fondée, sur un facteur général d’intelligence qui jouerait un rôle dans toute activité cognitive…. …d’où le recours systématique aux tests « mesurant » l’intelligence et aux résultats des évaluations.

  15. IL EST TEMPS DE CHANGER DE PARADIGME !!!!! Ca tombe bien : -la recherche française est désormais orientée vers cette approche pluridimensionnelle du haut potentiel/talent. -Les instructions officielles semblent suivre le mouvement : « le diagnostic de précocité intellectuelle, élargi désormais à celui de haut potentiel ou de talent, est l’aboutissement d’un processus collectif d’évaluations et d’échanges qui implique dans le système éducatif l’ensemble des professionnels concernés et les parents » (Bulletin officiel n°45 du 3 décembre 2009. - Guide d’aide à la conception de modules de formation pour une prise en compte des élèves intellectuellement précoces).

  16. Ou encore…(toujours le même BO) 3. La stratégie : quelle information? Pour qui ? 3.2 Vers une stratégique académique. Un apport de connaissances sur l’intelligence et la précocité: Une intervention théorique, par exemple confiée à des universitaires, est indispensable. Cet apport devrait se distribuer autour de quatre pôles : -l’intelligence : notions de base (définitions, principales théories unitaires ou pluridimensionnelles, origine, développement, etc…), présentation de quelques approches, dont les neurosciences, pistes de lecture; -la psychométrie: la question de la mesure de l’intelligence, sa relativité, les débats qu’elle engendre, présentation de quelques outils, notamment les échelles d’intelligence; -les mots et les concepts : « précocité, « don », « génie », « haut potentiel », « doué », « surdoué », « aptitudes particulières » ou « exceptionnelles », etc. -la précocité intellectuelle : qu’en sait- on ? Qu’est – ce qui caractérise et différencie cette catégorie d’enfants désignés comme « EIP »? Quels sont les points de vue scientifiques à prendre en considération ?

  17. 1.3 Et bien alors, quel terme utiliser ? *Notre préférence va aux expressions « haut potentiel » et « talent » -peu entachés de connotations quant à l’origine du « don » de ces enfants et évitent les écueils évoqués au sujet du concept de précocité intellectuelle; -L’intérêt porté à ces élèves renvoie nécessairement à une comparaison avec des enfants « typiques » . La notion implique que l’on s’interroge sur la distribution du potentiel qui va des enfants à faible potentiel ou en disposant moins que la moyenne à l’autre extrême => Cette terminologie et son concept permettent, et cela nous semble fondamental, de concevoir des pratiques pédagogiques, des remédiations, valables pour les élèves à haut potentiel comme pour tous les apprenants à besoins éducatifs particuliers. -approche fondée sur une dimension multidimensionnelle du haut potentiel. Dépasser les définitions traditionnelles et pragmatiques de l’intelligence.

  18. Pour conclure, quelle définition et quelle conception du haut potentiel retenir ? *Une définition : un préalable indispensable à la mise en œuvre de méthodes d’identification et de pratiques pédagogiques destinées à l’épanouissement des talents. =>Le haut potentiel concerne des compétences rares pouvant se concrétiser par des productions d’une qualité sans équivalent lorsqu’il est réalisé. Il peut se manifester dans un ou plusieurs des domaines suivants : *l’aptitude intellectuelle générale : capacité d’acquérir rapidement des connaissances et par la possibilité de penser de façon abstraite; curiosité, bonne culture générale, excellente mémoire, compréhension aisée, perfectionnisme, émotivité…; *l’aptitude scolaire spécifique :excellence dans une matière en particulier ; *la pensée créatrice : capacité à trouver de nombreuses idées possibles pour un problème ou une situation donnés, raisonnement divergent; fluidité, flexibilité et originalité des idées;

  19. *les relations sociales : aptitudes en matière de communication interpersonnelle et des qualités à mener des groupes ; talent dans débats ou discussions organisées, des jeux de rôle …; *les talents kinesthésiques : sport, danse; cf section sport-études..; *l’aptitude et les talents artistiques: filières spécifiques. =>Notre terminologie fixée, notre définition donnée, nous pouvons tenter d’identifier ces élèves. Le repérage est fondé sur la conception plurielle du haut potentiel/talent et devra donc être multidimensionnel.

  20. 2. Un deuxième enjeu, le repérage: pour une approche multidimensionnelle de l’identification. 2.1. L’identification doit intégrer le changement de paradigme concernant le haut potentiel/talent. B.O. n° 38 du 25 octobre 2007 (circulaire 2007-158 du 17-10-2007) : « Elèves intellectuellement précoces. Parcours des élèves intellectuellement précoces ou manifestant des aptitudes particulières à l’école ou au lycée ». *La question du repérage : préalable essentiel à toute démarche ou prise en charge. Quatre objectifs: Deuxième objectif : faciliter le repérage et la compréhension des difficultés des élèves intellectuellement précoces. (…) Il convient d’identifier les indices révélateurs de leur situation. Il n’est, bien sûr, pas question d’inciter à une « dépistage » systématique mais de repérer un besoin éducatif à prendre en compte, voire les premiers symptômes d’une situation de difficulté ou d’échec. Il s’agit d’abord d’amener les enseignants à être attentifs à ces indices, susceptibles d’être liés à la précocité et de faire appel à la contribution des personnels spécialisés (…). Leur vigilance doit être ouverte à des champs très divers: l’attitude face à l’école, face aux activités proposées, les relations avec les autres (élèves ou adultes), la communication écrite, le langage oral, les modalités d’apprentissage, les « décalages », l’image de soi, etc.

  21. *les méthodes d’identification exposées tiennent compte de la diversité des conceptions actuelles de l’intelligence et des nombreux domaines dans lesquels le haut potentiel peut s’exprimer et que nous venons de voir. *Les chercheurs invitent à adapter et à modifier les méthodes de dépistage en intégrant le changement de paradigme par l’évolution historique des conceptions du haut potentiel. *Ces théories ont étendu le repérage aux différents domaines de compétence dans lesquels le haut potentiel et le talent peuvent s’exprimer : non pas seulement les aptitudes intellectuelles et la réussite académique, mais aussi les caractéristiques de la personnalité, la motivation, la créativité, les champs d’intérêts, les relations interpersonnelles.

  22. =>La définition même de l’identification que nous proposons repose sur une approche multidimensionnelle: « un ensemble de méthodes qui permettent de reconnaître les besoins éducatifs particuliers, les difficultés mais aussi les forces et les champs d’intérêt des élèves afin de trouver des façons efficaces d’enrichir et d’accroître leurs possibilités » (Caroff, Pereira – Fradin, Lubart). *il est toujours difficile pour les enseignants de détecter les élèves à haut potentiel même après une formation : 50 % des enfants à haut potentiel ne seraient pas décelés par leurs professeurs selon certaines études (Terrassier et Gouillou).

  23. *Les auteurs du rapport Delaubier dans leurs propositions pour améliorer la prise en charge des « élèves intellectuellement précoces » dans le système scolaire français invitent à dépasser le critère réducteur du Q.I. Ils plaident pour une approche multidimensionnelle de l’intelligence. =>Ils souhaitent la mise en place de méthodes d’identification fondée sur des critères variés tels que la créativité, la motivation ou l’intelligence sociale afin de mieux prendre ne compte la diversité de la population à servir. Cette démarche permet de dépasser les débats soulevés par un classement des élèves en fonction du Q.I. (Rapport Delaubier, p. 38, proposition 2 – 4).

  24. -citons encore le Bulletin officiel n°45 du 3 décembre 2009. - Guide d’aide à la conception de modules de formation pour une prise en compte des élèves intellectuellement précoces. « si le quotient intellectuel (QI) a longtemps été utilisé comme unique critère pour repérer les enfants intellectuellement précoces, il est aujourd’hui considéré comme un simple indicateur parmi d’autres. Les performances aux tests d’intelligence ne sont que des approximations du fonctionnement cognitif d’un sujet dans un domaine général ou particulier, et leur interprétation par les psychologues se fait en association avec d’autres informations psychologiques, pédagogiques et personnelles ». « le QI ne peut rendre compte à lui seul de la diversité des formes de l’intelligence. Comme dans d’autres pays, les procédures d’identification des enfants à haut potentiel intellectuel devraient intégrer des indicateurs complémentaires (créativité, motivation, environnement…) ».

  25. =>Tous les acteurs engagés dans la réussite de ces élèves ont à gagner à une identification multifactorielle. Le dialogue entre l’institution scolaire et les familles s’en trouverait simplifié et cela permettrait aux pédagogues d’être guidés plus finement dans leur action. *L’approche multivariée de l’identification du haut potentiel repose sur trois principes essentiels : -Le repérage doit reposer sur une méthode la plus exhaustive possible : il faut chercher à l’élargir aux différents domaines dans lesquels le haut potentiel s’exprime; -Il convient d’utiliser de multiples instruments d’évaluation et de les croiser ; les outils que nous allons présenter auront démontré leur efficacité auprès d’enfants à haut potentiel; -Enfin, il est primordial d’utiliser les différentes sources d’informations à notre disposition pour identifier les élèves à haut potentiel : l’observation des équipes pédagogiques, les parents d’élèves et les camarades.

  26. *Certains chercheurs postulent en effet qu’aucune composante de l’identification n’est plus importante qu’une autre. Au contraire, c’est l’interaction entre les différents indicateurs qui permettrait de déterminer le haut potentiel. *Cette procédure présente un avantage en milieu scolaire. L’identification, reposant sur différentes mesures des compétences d’une personne, présente l’intérêt de cerner de façon plus fine des élèves à haut potentiel. *Les démarches employées permettent de ne pas réduire le haut potentiel à un unique indicateur et d’intégrer les différences entre les élèves à haut potentiel. *La méthode de repérage proposée a pour but que faire prendre conscience aux pédagogues ce qu’est le haut potentiel dans toutes ces dimensions et comment le valoriser dans leurs pratiques.

  27. Quelques différences importantes entre l’identification traditionnelle et l’approche actuelle. Principes de l’identification actuelle et multidimensionnelle. Principes de l’identification traditionnelle et unitaire. Changement de paradigme. Fondée sur un « diagnostic »: Améliorer et développer la programmation pédagogique; Approche souple et continue sur les besoins des élèves; Inclusive: chercher à développer les meilleures possibilités chez les élèves; Trouver les forces des élèves : développer les talents, les compétences et intégrer les champs d’intérêt. Contribuer au développement et à l’épanouissement des élèves. Axée sur de multiples critères : aptitudes intellectuelles, motivation, champs d’intérêts, valeurs, caractéristiques de personnalité. Fondée sur la sélection : Exclusive et académique: trouver surtout les « bons élèves » ou les « élèves à haut potentiel performants »  potentiellement dans notre système. Axée sur les tests : Q.I., évaluations. Adapté de Treffinger,, Sortore, p. 71; reproduit dans Alberta Learning, Enseigner aux élèves doués et talentueux, Edmonton, 2002, p. 37.

  28. *Quels principes pour ces méthodes d’identification ? • Elles doivent: • -correspondre avec les conceptions élargies actuelles du haut potentiel ; • être fondées sur les meilleures recherches actuelles dans le domaine du haut potentiel ; • -permettre de détecter et de développer les capacités et les talents des élèves ; • -s’inspirer d’une évaluation appropriée provenant de sources multiples ; • -faire participer les élèves au processus diagnostique qui leur permette de comprendre leurs forces (capacités, compétences et talents) et leurs intérêts ; • -permettre de mesurer de façon fiable les possibilités et de valoriser des populations dont le potentiel est plus difficilement reconnu (les adolescentes, les apprenants issus de milieux socio – économiques défavorisés, les élèves sous - réalisateurs) ;

  29. -représenter équitablement les élèves issus de l’immigration; • -favoriser des adaptations des programmes et de l’enseignement et la perception de ceux qui en bénéficient, y compris de leurs parents ; • -présenter des façons de répondre non seulement aux besoins pédagogiques mais aussi aux besoins sociaux, affectifs et psychologiques. Source : Alberta Learning, Enseigner aux élèves doués et talentueux, Edmonton, 2002, p. 38.

  30. *Quels sont les objectifs de ces méthodes d’identification ? • -quels talents ou quelles capacités peut – on observer chez l’élève à haut potentiel ? • -le contenu actuel du programme de l’élève nécessite - t - il des adaptations? -quelles données nous renseignent sur le profil complet de l’élève (scolaire, social, affectif, psychologique) ? • -quels intérêts et quelles réalisations nous renseignent sur les besoins d’apprentissage de cet élève ? • -comment peut – on se servir de l’information sur les aptitudes, les intérêts et la motivation de l’élève pour programmer et adapter la pédagogie ? Source : Alberta Learning, Enseigner aux élèves doués et talentueux, Edmonton, 2002, p. 39.

  31. 2.2. Les différents outils du repérage. B.O. n° 38 du 25 octobre 2007 (circulaire 2007-158 du 17-10-2007) : « Elèves intellectuellement précoces. Parcours des élèves intellectuellement précoces ou manifestant des aptitudes particulières à l’école ou au lycée ». La circulaire prévoit « l’amélioration de la détection dès qu’un enfant est signalé par l’école ou par sa famille comme éprouvant des difficultés, y compris d’ordre comportemental, afin de proposer des réponses adaptées et un suivi. Cette détection suppose la vigilance des enseignants, en particulier à travers les évaluations régulières des acquis de chaque élève (…). Elle mobilise l’expertise des psychologues scolaires, nécessaire pour analyser précisément la situation de chaque enfant concerné et procéder, le cas échéant aux examens psychométriques nécessaires (…) ».

  32. Les différents tests *Utilité et limites des tests d’intelligence individuels standardisés -Les tests d’intelligence individuels comme l’échelle de Welscher: permettent d’obtenir une image relativement précise des élèves dans les aptitudes verbo –linguistiques, logico – mathématiques et visuo – spatiales. Ils donnent une idée de la maîtrise d’aptitudes élevées dans ces domaines par les élèves. Ce sont donc des outils importants car ces capacités sont celles qui sont les plus encouragées dans notre système scolaire. -Ils offrent la possibilité d’identifier les élèves sous – performants ou sous – réalisateurs, qui vont bien réussir aux tests mais qui en milieu scolaire ne cadrent pas avec une aptitude verbale élevée, ne manifestent pas une bonne maîtrise de certaines compétences ni une grande motivation. -ces tests fournissent une estimation du Q.I. de la personne par rapport à l’ensemble de la population de sa classe d’âge. Ils peuvent fournir des renseignements sur une éventuelle dyssynchronie qui crée des tensions intérieures chez les élèves à haut potentiel.

  33. Mais ces tests ont des limites : -L’inconvénient majeur des tests : démarche unitaire et ne tient pas suffisamment compte de la diversité des conceptions de l’intelligence ni des autres domaines de compétences suggérés par les conceptions actuelles du haut potentiel : créativité, champs d’intérêts, motivation, caractéristiques de personnalité. -Il faut bien avoir à l’esprit la conception que se faisait David Wechsler de l’intelligence lorsqu’il élabora son test car les deux sont indissociables. Selon lui, « l’intelligence est la capacité globale ou complexe de l’individu d’agir dans un but déterminé, de penser d’une manière rationnelle et d’avoir des rapports utiles avec son milieu ». Il construit donc un test se fondant sur plusieurs épreuves qui sollicitent les différents aspects intellectuels du sujet. WISC IV (2005) : 4 domaines de compétences ou indices: ICV : Compréhension verbale (auditivo-verbal) IRP : Raisonnement perceptif (visuel) IMT : Mémoire de travail (auditivo-verbal) IVT : Vitesse de traitement (visuo-moteur)

  34. distribution « normale » des scores de Q.I. Les tests sont étalonnés de manière à ce que la moyenne des résultats soit à 100 avec Courbe de Gauss écart type = 15 points Déficience intellectuelle et Haut Potentiel à 2 écarts types : soit QI < 70 et QI > 130 =>les individus dont le Q.I. est supérieur ou égal à 130, seuil adopté pour le haut potentiel intellectuel = 2,3 % (2,28 % pour être précis) de la population totale

  35. -Ce seuil conventionnel => induit un débat sans pertinence sur une limite plus souple ou plus rigoureuse. Quel score de Q.I. considérer ? En fonction du seuil retenu, le nombre d’enfants concernés est très différent. La fourchette retenue pour fixer ce seuil varie de 120 à 140 voire plus ! Certains États américains et la Grande – Bretagne retiennent le score de 120 (10 %). Certaines associations françaises ont choisi le score de 125, soit 5 % de la population d’une classe d’âge. D’autre part, des études menées sur le principe du test – retest ne permettent pas de conclure à une bonne stabilité du Q.I. des enfants à haut potentiel.  Enfin, ce test n’est administrable qu’à des enfants âgés de 6 à 16 ans, ce qui limite leur utilisation auprès des lycéens et étudiants. Il faut dans ce cas utiliser le W.A.I.S. (Wechsler Adult Intelligence Scale) qui s’adresse aux adolescents de plus de 16 ans et aux adultes)

  36. =>le Q.I. :un indice de certaines compétences cognitives d’un individu, et il est d’ailleurs complété par les psychologues par un bilan de personnalité; =>ces tests sont susceptibles d’exclure certains élèves à haut potentiel car ils favorisent les élèves à haut potentiel ayant une pensée convergente; =>Ces test n’évaluent pas non plus les dimensions affectives, la créativité, la motivation, les talents spécifiques, les domaines d’intérêts, l’indépendance sur le plan des compétences de travail et la curiosité intellectuelle.

  37. Les évaluations diagnostiques préparées par les enseignants. Les méthodes d’identification fondées sur l’observation des caractéristiques socio - affectives et cognitives et des champs d’intérêts des élèves. *Des grilles de lecture : ne pas réduire le haut potentiel à un unique indicateur et intégrer les différences entre les élèves à haut potentiel. Utiles lorsque le haut potentiel est ignoré par l’équipe éducative. Elles permettent le repérage par un faisceau d’indices convergents. Elles peuventtensuite servir de support au dialogue qui devrait s’engager entre l’équipe éducative, l’élève et sa famille, et éventuellement de proposer le cas échéant un dépistage par un test adapté comme le WISC.

  38. *Pour qu’elles soient utiles, ces listes de vérification doivent poser des questions portant sur : • -la compréhension des forces de l’élève ; • -ses modes ou préférences d’apprentissage ; • -ses intérêts et activités ; • -ses réalisations et productions.

  39. Exemple: grille retenue au Lycée Aliénor d’Aquitaine.

  40. La grille contient les problèmes souvent associés au haut potentiel, souvent les troubles liés à la « précocité » interpellent et constituent un premier indice. Avoir à l’esprit que tous les hauts potentiels ne se distinguent pas ainsi : une proportion non négligeable se « sur-adapte » pour répondre aux exigences sociales et à celles du système éducatif et passe donc de ce fait très fréquemment inaperçue. Grille qui semble la plus accessible à un public sensibilisé à la question mais qui n’aurait pas encore reçu de formation approfondie sur le haut potentiel. Balayage assez large des caractéristiques des élèves à haut potentiel et des difficultés associées à celles – ci.

  41. Pour conclure : Bulletin officiel n°45 du 3 décembre 2009. - Guide d’aide à la conception de modules de formation pour une prise en compte des élèves intellectuellement précoces. Si l’approche de la situation de ces élèves fait aujourd’hui l’objet d’une certaine convergence des points de vue des professionnels de l’enfance et des familles, les enfants concernés ne constituent pas une population identifiable comme telle. Il faut souligner l’extrême diversité de leurs profils (…). Ils n’ont en commun que le fait de bénéficier de certaines capacités remarquables et l’écart constaté entre ces capacités et les performances réalisées, en particulier en milieu scolaire. Il ne saurait être question d’entreprendre un repérage systématique des enfants présentant des potentialités intellectuelles exceptionnelles. Il s’agit d’apporter une aide et l’accompagnement nécessaires à la minorité qui, parmi eux, est en souffrance (ou susceptible de l’être).

  42. L’identification permet d’abord de changer le regard que nous portons sur l’élève à haut potentiel et plus globalement les élèves et c’est déjà un grand pas.

  43. Bibliographie : pistes de lecture. *Textes officiels : -Bulletin officiel n° 38 du 25 octobre 2007 (circulaire 2007-158 du 17-10-2007) -Bulletin officiel n°45 du 3 décembre 2009. - Guide d’aide à la conception de modules de formation pour une prise en compte des élèves intellectuellement précoces. -Rapport DELAUBIER au ministre (janvier 2002) : Scolarisation des élèves « intellectuellement précoces »

  44. *Pour une approche générale des questions de terminologie, de concepts et de repérage : -Bléandonu, G., Les enfants intellectuellement précoces, Paris, 2004. -SiaudFacchin, J., L’enfant surdoué. L’aider à grandir, l’aider à réussir, Paris, 2002. -Terrassier, J – Ch., Les enfants surdoués ou la précocité embarrassante, 8ème éd., Paris, 2009. -Terrassier, J-Ch, Gouillou, Ph, Guide pratique de l’enfant surdoué, 8ème éd., Paris, 2009.

  45. *Pour approfondir: -Alberta Learning, Enseigner aux élèves doués et talentueux, Edmonton, 2002. Une mine d’informations et de pistes de travail. -Caroff, X., L’identification des enfants à haut niveau intellectuel : quelles perspectives pour l’approche psychométrique ?, l’état de la recherche sur les enfants dits « surdoués », document rédigé par l’équipe Cognition et Différenciation du Laboratoire « Cognition et Développement »’du CNRS de l’université de Paris V en contrat avec la Fondation de France, Paris, 2003, -CaroffX., Guignard J-H., Jilinskaya M., L’identification des enfants à haut potentiel : vers une approche multidimensionnelle, inLubart T., (dir.), Enfants exceptionnels. Précocité intellectuelle, haut potentiel et talent, Paris, 2006 -Caroff, X., Pereira – Fradin, M., Lubart, T., haut potentiel et talent : questions de recherche, Enfants surdoués, un nouveau regard. Comment accompagner les enfants intellectuellement précoces, Giordan, A., Binda, M., dir., Paris, 2006 -Durrazzo, F. – M., Les représentations mythiques de l’intelligence dans le débat sur l’enfant précoce, inGrubar, J – Cl., Duyme, M., Côte, S., (dir.), la précocité intellectuelle : du mythe à la génétique, Sprimont, 1997

  46. -Lubart, T., Jouffray, C., Concepts, définitions et théories, in Lubart T., (dir.), Enfants exceptionnels. Précocité intellectuelle, haut potentiel et talent, Paris, 2006. -Treffinger, D.J., Blending gifted education with total school program, New York, 1986. -Treffinger, D.J., Sortore, M. R., Programming for the giftedness. A contemporary view, inThe programming for giftedness series, vol. 1, Sarasota, Floride, 1992. -Vauthier, J, Les enfants précoces : une étude historique, inGrubar, J – Cl., Duyme, M., Côte, S., (dir.), la précocité intellectuelle : du mythe à la génétique, Sprimont,1997.

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