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Instant Nature

Instant Nature. Avancer au clic. Le ciel est tout un paysage Le ciel est tout un paysage Où flottent des montagnes d’or, Où glissent les fleurs des nuages Sur des lacs bleus à l’eau qui dort. Le ciel est tout un paysage Où passent dans les couchants roux Les cris perdus des oies sauvages

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Instant Nature

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Presentation Transcript


  1. Instant Nature Avancer au clic

  2. Le ciel est tout un paysage • Le ciel est tout un paysage • Où flottent des montagnes d’or, • Où glissent les fleurs des nuages • Sur des lacs bleus à l’eau qui dort. • Le ciel est tout un paysage • Où passent dans les couchants roux • Les cris perdus des oies sauvages • Et les regrets des jours si doux. • Le ciel est tout un paysage • Où voguent des rêves d’amour • Sur un océan sans rivage • Vers les chimères de toujours. • Le ciel est sublime message, • Une immense nuit de Noël • Où scintille du fond des âges • Le mystère de l’éternel. • Etiennette Kiefer

  3. Sous le ciel Au beau ciel d'été le jour vient de naître ;Les petits oiseaux confondent leurs chants ;La clarté nouvelle emplit la fenêtreEt l'on sent l'odeur de l'herbe des champs. Le soleil reluit sur les feuilles vertesQui tremblent au vent léger du matin.Respirant l'air bleu, les fleurs sont ouvertes :Somptueux velours et riche satin. Épris de beauté devant la nature,Vers le firmament je tourne les yeux ;L'espace infini, la lumière pureÉmeuvent le cœur d'un rythme joyeux. Et cette splendeur qui charme et consolePar l'homme n'est pas regardée en vain :Le meilleur de lui dans l'azur s'envoleSur les ailes d'or d'un rêve divin ! Albert Lozeau

  4. Nature Le ciel, d’un bleu très pur, sans un souffle de brise, Semble un plafond d’azur semé de rayons d’or Et, mêlant sa langueur, à cet ardent décor, L’air est tout parfumé d’une haleine qui grise. Là-bas, dans le lointain, la verdoyante frise D’un semblant de forêt, forme un riche raccord Encadrant les prés roux, plus lumineux encore Quand un reflet doré sur leur couleur s’irise ! Une source, tout près, fredonne son murmure D’une exquise fraîcheur, dans un recoin charmant… De grands saules courbés, l’ombragent tendrement ! La source, de ses bords, est la fine parure ! L’onde rêveuse flâne en de savants détours Et glisse en soupirant sur un fond de velours ! Henri Anthore

  5. Communion avec la nature Je voudrais rester là, sans effeuiller le temps, A regarder couler le ruisseau qui murmure, Onde fraîche et limpide en son lit de verdure Semé de boutons-d’or aux cœurs étincelants. A n’entendre dans l’air que les chuchotements Des petits oisillons réclamant leur pâture, Le rossignol chantant son hymne à la nature, Me laisser pénétrer des émois du printemps. Des prunelliers en fleur que le soleil irise J’aimerais m’imprégner du parfum qui me grise, Quand il vient jusqu’à moi porté par le zéphyr. En noyant mon regard dans l’azur insondable, Entre les peupliers qu’un souffle fait frémir, Je vivrais des instants d’un bonheur ineffable. Suzanne Panizzi

  6. Concert Ecoute la forêt…. Déjà l’aube s’éveille ! Un tulle lamé d’or tremble sur le ruisseau Et le soleil jaillit …. S’échappant de l’arceau, Qui retenait captif le feu de sa merveille ! Quel est ce bruit confus ? La diligente abeille Pénètre dans le cœur de ce pâle arbrisseau ; Sur les bords de l’étang, balayés d’un faisceau, Le premier nénuphar nous offre sa corbeille ! Tandis qu’un son joyeux s’égrène tour à tour, Saluant la clarté dont vibre le retour, La gorge bleue émet sa note enchanteresse ! Le grimpereau des bois susurre un air plaintif, L’heure a repris son arc, telle une chasseresse … Le concert du matin se poursuit, fugitif Renée Giraudeau

  7. Aube champêtre La nuit s’achève à peine et déjà la campagne Se teinte et se précise aux lueurs du matin. Quelque attelage grimpe au flanc de la montagne A chaque tour de roue, en cahotant, il geint. Un chasseur se promène et son chien l’accompagne L’heure hâtive est propice à courir le lapin. Voici, sortant du val, le troupeau qui regagne L’herbage des plateaux qu’il tondra brin à brin. Sur le pas de sa porte un fermier soucieux Avant d’aller aux champs interroge les cieux. Mais le vent s’est levé, la brume s’évapore… Bientôt le jour naissant bleuit dans le lointain, Un rayon de soleil vient de fuser soudain, Faisant jaillir des monts une éclatante aurore. Raoul Chenivesse

  8. Matin Le soleil s’est levé dans une apothéose… Sur les bords de l’étang les cygnes se reposent, Effleurant les roseaux dans le petit matin, Une brise embaumée distille ses parfums. Les bouleaux enserrés dans leur écorce mauve Abritent un écureuil au doux pelage fauve, Il va, il vient, il court, gracieux et malin, Cacher les provisions qu’il mangera demain. Se moquant de l’oiseau vorace qui la guette, Sur les grands nénuphars coasse la reinette. Un petit lézard vert se glisse sur le mur Engourdi de sommeil, de silence et d’air pur. Délavé par les ans et les rudes ondées Le vieux pont vermoulu brille sous la rosée… La barque qu’il retient balance doucement, Faisant passer sur l’eau un long frémissement. Jacqueline Somme-Patris

  9. Le jour se lève Sous les premiers rayons diffusant leur clarté, Tandis que doucement, le vallon se réveille, On voit l’Orient, l’incroyable merveille De nos bois et forêts, fleurant la liberté. Un merle offre son chant à ce matin d’été ; C’est le vol incertain de la première abeille Qui va vers une fleur généreuse et vermeille, Elle en boira le suc avec avidité. Et de longs meuglements, s’échappant des étables, Déjà les moissonneurs ont déserté leur table, Ils partent d’un pas lourd vers l’or de nos grands champs. Le dernier napperon de brume s’effiloche, On entend, cristallins, les rires des enfants, Alors que monte au ciel l’appel clair d’une cloche ! Guy Ristori

  10. Ô lumineux matin Ô lumineux matin, jeunesse des journées, Matin d’or, bourdonnant et vif comme un frelon, Qui pique chaudement la nature, étonnée De te revoir après un temps de nuit si long ; Matin, fête de l’herbe et des bonnes rosées, Rire du vent agile, œil du jour curieux, Qui regardes les fleurs, par la nuit reposées, Dans les buissons luisants s’ouvrir comme des yeux ; Heure de bel espoir qui s’ébat dans l’air vierge Emmêlant les vapeurs, les souffles, les rayons, Où les coteaux herbeux, d’où l’aube blanche émerge, Sous les trèfles touffus font chanter leurs grillons ; Belle heure, où tout mouillé d’avoir bu l’eau vivante, Le frissonnant soleil que la mer a baigné Éveille brusquement dans les branches mouvantes Le piaillement joyeux des oiseaux matiniers, Instant salubre et clair, ô fraîche renaissance, Gai divertissement des guêpes sur le thym, Tu écartes la mort, les ombres, le silence, L’orage la fatigue et la peur, cher matin… Anna de Noailles

  11. Lorsque la lune se lève Sur la pente des monts les brises apaisées Inclinent au sommeil les arbres onduleux L'oiseau silencieux s'endort dans les rosées, Et l'étoile a doré l'écume des flots bleus. Au contour des ravins, sur les hauteurs sauvages, Une molle vapeur efface les chemins, La lune tristement baigne les noirs feuillages, L'oreille n'entend plus les murmures humains Mais sur le sable au loin chante la mer divine, Et des hautes forêts gémit la grande voix, Et l'air sonore, aux cieux que la nuit s’illumine, Porte le chant des mers et le soupir des bois. Montez, saintes rumeurs, paroles surhumaines, Entretien lent et doux de la terre et du ciel ! Montez, et demandez aux étoiles sereines S'il est pour les atteindre un chemin éternel ? O mers, ô bois songeurs, voix pieuses du monde, Vous m'avez répondu durant mes jours mauvais ; Vous avez apaisé ma tristesse inféconde. Leconte de Lisle Nocturne La blême lune allume en la mare qui luit, Miroir des gloires d’or, un émoi d’incendie. Tout dort. Seul, à mi-mort, un rossignol de nuit Module en mal d’amour sa molle mélodie. Plus ne vibrent les vents en le mystère vert Des ramures. La lune a tu leurs voix nocturnes : Mais à travers le deuil du feuillage entrouvert Pleuvent les bleus baisers des astres taciturnes. La vieille volupté de rêver à la mort, A l’entour de la mare endort l’âme des choses. A peine la forêt parfois fait-elle effort Sous le frisson furtif de ses métamorphoses. Chaque feuille s’efface en des brouillards subtils Du zénith de l’azur ruisselle la rosée Dont le cristal s’incruste en perles aux pistils Des nénuphars flottant sur l’eau fleurdelisée. Rien n’émane du noir, ni vol, ni vent, ni voix, Sauf lorsqu’au loin des bois, par soudaines saccades ; Un ruisseau turbulent croule sur les gravois : L’écho s’émeut alors de l’éclat des cascades. Stuart Merrill

  12. Le soir, au clair de lune Le ciel comme un lac d'or pâle s'évanouit, On dirait que la plaine, au loin déserte, pense Et dans l'air élargi de vide et de silence, S'épanche la grande âme de la nuit. Pendant que çà et là brillent d'humbles lumières, Les grands bœufs accouplés rentrent par les chemins, Et les vieux en bonnet, le menton sur les mains, Respirent le soir calme aux portes des chaumières. Le paysage, où tinte une cloche est plaintif Et simple comme un doux tableau de primitif Où le Bon Pasteur porte l'agneau blanc sur l'épaule. Les astres au ciel noir commencent à neiger, Et là-bas, immobile au sommet de la côte Rêve la silhouette antique d'un berger. Vers l'Occident, là-bas, le ciel est tout en or, Le long des prés déserts où le sentier dévale La pénétrante odeur des foins coupés s'exhale, Quand vient l'heure émouvante où toute la terre s'endort ! La faux des moissonneurs a passé sur les terres, Les repos succède aux travaux des longs jours, Parfois une charrue, oubliée des labours, Sort comme un bras levé, des sillons solitaires. La nuit à l'Orient verse sa cendre fine, Seule au couchant s'attarde une barre de feu ; Et dans l'obscurité qui s'accroît peu à peu La blancheur de la route à peine se devine. En jeune veuve éplorée, la terre pleure son défunt Comme pour le remplacer à l'horizon s'élève Une lumière de lune, toute pâle et si légère, Dans l'ombre et les parfums Superbe fille de Ré, Tu viens nous éclairer. Albert Samain

  13. A l’étoile du berger Pâle Etoile du soir, messagère lointaine, Dont le front sort brillant des voiles du couchant, De ton palais d'azur, au sein du firmament, Que regardes-tu dans la plaine ? Que cherches-tu sur la terre endormie ? Mais déjà sur les Monts, je te vois t'abaisser ; Tu fuis en souriant, mélancolique amie Etoile qui descend sur la verte colline, Et ton tremblant regard est près de s'effacer. Triste larme d'argent du manteau de la nuit Toi que regarde au loin le pâtre qui chemine, Tandis que pas à pas son long troupeau le suit. Etoile où t'en vas-tu dans cette nuit immense ? Cherches-tu sur la rive un lit dans les roseaux ? Où t'en vas-tu si belle, à l'heure du silence Tomber comme un perle, au sein profond des eaux ? Ah ! si tu dois mourir, bel astre, et si ma tête Va dans la vaste mer plonger ses blonds cheveux, Avant de nous quitter, un seul instant arrête : Etoile de l'amour, ne descends pas des cieux ! Alfred de Musset Bel astre de Vénus... Bel astre de Vénus, de son front délicat Puisque Diane encor voile le doux éclat, Jusques à ce tilleul, au pied de la colline, Prête à mes pas secrets ta lumière divine. Je ne vais point tenter de nocturnes larcins, Ni tendre aux voyageurs des pièges assassins. J'aime : je vais trouver des ardeurs mutuelles, Une nymphe adorée, et belle entre les belles, Comme, parmi les feux que Diane conduit, Brillent tes feux si purs, ornement de la nuit. André Chénier Retour au sommaire

  14. La Grande Ourse La Grande Ourse, archipel de l'océan sans bords,Scintillait bien avant qu'elle fût regardée,Bien avant qu'il errât des pâtres en ChaldéeEt que l'âme anxieuse eût habité les corps ; D'innombrables vivants contemplent depuis lorsSa lointaine lueur aveuglément dardée ;Indifférente aux yeux qui l'auront obsédée,La Grande Ourse luira sur le dernier des morts. Tu n'as pas l'air chrétien, le croyant s'en étonne,Ô figure fatale, exacte et monotone,Pareille à sept clous d'or plantés sur un drap noir. Ta précise lenteur et ta froide lumièreDéconcertent la foi : c'est toi qui la premièreM'as fait examiner mes prières du soir. François-René Sully Prudhomme

  15. Aube de lune L’ivoire de sa peau martyrise la nuitD’une perle escroquée au cœur du purgatoireDont elle brûle la nacre à sa bouche de moire,Qu’un oiseau silencieux picore comme un fruit. Elle glisse agilement, et sans le moindre bruit,Passe d’un clocher sombre aux pages d’un grimoire,Déchirant les feuillets d’un conte ou d’une histoire,Où meurent nos sommeils sous son regard fortuit. Elle voile lentement son visage blafardSous le tulle plissé d’un nuage fondant,Et comme une bougie avale son brouillard. Mais l’océan gémit à son souffle invisible,Et le monde s’abreuve à son givre gluant,D’un rêve de bonheur au contour intangible. Francis Etienne Sicard

  16. Midi Midi, roi des étés, épandu sur la plaine, Tombe en nappes d'argent des hauteurs du ciel bleu Tout se tait. L'air flamboie et brûle sans haleine ; La terre est assoupie en sa robe de feu. L'étendue est immense et les champs n'ont point d'ombre, Et la source est tarie où buvaient les troupeaux : La lointaine forêt dont la lisière est sombre, Dort là-bas, immobile, en un pesant repos. Seuls les grands blés mûris, tels qu'une mer dorée, Se déroulent au loin, dédaigneux du sommeil ; Pacifiques enfants de la terre sacrée, Ils épuisent sans peur la coupe du soleil. Parfois, comme un soupir de leur âme brûlante, Du sein des épis lourds qui murmurent entre eux, Une ondulation majestueuse et lente S'éveille et vient mourir à l'horizon poudreux. Non loin quelques bœufs blancs couchés parmi les herbes Bavent avec lenteur sur leurs fanons épais, Et suivent de leurs yeux languissants et superbes Le songe intérieur qu'ils n'achèvent jamais. Homme si le cœur plein de joie ou d'amertume, Tu passais vers midi dans les champs radieux, Fuis ! la nature est vide et le soleil consume : Rien n'est vivant ici, rien n'est triste ou joyeux. Mais si désabusé des larmes et du rire, Altéré de l'oubli de ce monde agité, Tu veux, ne sachant plus pardonner ou maudire, Goûter une suprême et morne volupté. Viens le soleil te parle en parole sublimes ; Dans sa flamme implacable absorbe-toi sans fin ; Et retourne à pas lent vers les cités infimes, Le cœur trempé sept fois dans le néant divin. Leconte de Lisle

  17. Le ciel sourit…  Le ciel sourit, l’aube est vermeille Comme un fruit mûr et velouté. Tendre douceur, voici l’été ! A la Saint-Jean, tout s’émerveille. Près du tilleul, danse une abeille Qui s’enivre dans la clarté ; Le ciel sourit, l’aube est vermeille Comme un fruit mûr et velouté. Et lorsque ma maison s’éveille, Surprise par tant de gaieté, L’oiseau lance un trille flûté Sur le bouleau qui s’ensoleille. Le ciel sourit, l’aube est vermeille. Renée Giraudeau

  18. Crépuscule Le ciel s'obscurcit et la lumière blêmit,Le premier rayon pâle de lune s'étale,Une délicieuse senteur de fleur s'exhale,Un air doux de poésie exalte la nuit. Une brise légère arpente les collines,Sillonne le petit sentier tortueux,Caressant tendrement les prés verts silencieux,Aux chants angéliques des mésanges câlines. Au dernier rayon de l'astre d'or déclinant,A l'orée du grand bois une biche gracileSe promène encore, solitaire et tranquille,Etincelée d'éclats d'ambre l'éblouissant. Douces fragrances de musc embaument la plaine,Grillons chantonnent allègres dans l'air du soirEt la brume déploie ses voiles dans le noir,Enchantant gaiement la nuit belle et souveraine. Elisa

  19. L’heure est douce • Tandis que mon regard se perd dans un nuage • Pour accorder ma lyre à l’esprit du présent, • Tu dessines sans bruit le vaste paysage • Qui berce chaque jour d’un charme reposant. • Un rien nous réjouit ! C’est l’oiseau qui picore • A quelques pas de là, sans nous apercevoir, • C’est le parfum sucré du genêt qui se dore • Eclairant de ses feux la flore du terroir. • Ce flux de poésie invite à l’indolence… • L’heure coule en douceur à la source du temps… • Un désir de partage en notre âme s’élance • Vers ceux qui ne vivront jamais de tels instants. • Combien, de par le monde, ignorent la caresse • D’un murmure champêtre ou d’un souffle d’espoir , • Combien ont tout perdu dans l’infernale ivresse • Qui détruit l’univers par abus de pouvoir ? • Renée Chabaud Fages

  20. Soleil couchant Les ajoncs éclatants, parure du granit,Dorent l'âpre sommet que le couchant allume;Au loin, brillante encor par sa barre d'écume,La mer sans fin commence où la terre finit. A mes pieds, c'est la nuit, le silence. Le nidSe tait, l'homme est rentré sous le chaume qui fume;Seul, l'Angélus du soir, ébranlé dans la brume,A la vaste rumeur de l'Océan s'unit. Alors, comme du fond d'un abîme, des traînes,Des landes, des ravins, montent des voix lointainesDe pâtres attardés ramenant le bétail. L'horizon tout entier s'enveloppe dans l'ombre,Et le soleil mourant, sur un ciel riche et sombre,Ferme les branches d'or de son rouge éventail. José Maria de Heredia

  21. Crépuscule sur la forêt  Sous la voûte du ciel où brille chaque étoile, Quand le rayon astral éclaire les forêts, Le hibou vagabonde et les renards sont prêts A poursuivre un gibier que la lune dévoile. Une araignée artiste a terminé sa toile, Un vol de passereaux déserte les guérets, Le rusé braconnier vient de tendre ses rets, Sur la faune au repos l’ombre a posé son voile. Le joyeux rossignol a repris sa chanson, La bruyère, au zéphyr, offre son doux frisson, Le parfum de la flore apporte son mystère … Un bruit d’ailes discret pourrait être celui D’un papillon de nuit, troublant lépidoptère Aux feux d’une luciole, attire malgré lui…. Paule Prophète

  22. Hymneausoleil Je t'adore, Soleil ! ô toi dont la lumière, Pour bénir chaque front et mûrir chaque miel, Entrant dans chaque fleur et dans chaque chaumière, Se divise et demeure entière Ainsi que l'amour maternel ! Je te chante, et tu peux m'accepter pour ton prêtre, Toi qui viens dans la cuve où trempe un savon bleu Et qui choisis, souvent, quand tu veux disparaître, L'humble vitre d'une fenêtre Pour lancer ton dernier adieu ! Tu fais tourner les tournesols du presbytère, Luire le frère d'or que j'ai sur le clocher, Et quand, par les tilleuls, tu viens avec mystère, Tu fais bouger des ronds par terre Si beaux qu'on n'ose plus marcher ! Gloire à toi sur les prés! Gloire à toi dans les vignes ! Sois béni parmi l'herbe et contre les portails ! Dans les yeux des lézards et sur l'aile des cygnes !Ô toi qui fais les grandes lignes Et qui fais les petits détails! C'est toi qui, découpant la sœur jumelle et sombre Qui se couche et s'allonge au pied de ce qui luit, De tout ce qui nous charme as su doubler le nombre, A chaque objet donnant une ombre Souvent plus charmante que lui ! Je t'adore, Soleil ! Tu mets dans l'air des roses, Des flammes dans la source, un dieu dans le buisson ! Tu prends un arbre obscur et tu l'apothéoses ! Ô Soleil ! toi sans qui les choses Ne seraient que ce qu'elles sont ! Edmond Rostand

  23. Brouillard Dans le petit matin qui se lève en sourdine, L’horizon se limite au pignon du hangar ; Le temps hésite encore entre pluie et brouillard, La grisaille a noyé la plaine et la colline. En sa robe de deuil l’aube fait triste mine, Les astres de la nuit ont fui le ciel blafard, Pâle disque lointain, sans reflet et sans fard, Au-dessus des sapins le soleil se devine. Dans l’air palpable et froid, chargé d’humidité, Se répand alentour une étrange clarté, Enveloppant ainsi les êtres et les choses. La nature sommeille. Un silence oppressant Plane sur le jardin où s’effeuillent les roses, Seul un vol de corbeaux vient le rompre en passant. Suzanne Panizzi

  24. Océan Sur les rocs de granit que la lune paillette, La mer, à l’infini, berce le flot changeant. Et Vénus, de son char, en robe violette, Diffuse les faisceaux de sa rampe d’argent. J’écoute le reflux ! Il s’étire et chantonne. Une odeur de varech pénètre l’éther bleu ; La vague au froufrou blond se brise monotone, Happe le sable roux, récidive l’enjeu. L’Océan, dès ce soir, m’offre un subtil refuge, Prolongé par le rêve échappé de la nuit. Car je sais bien !… plus tard grondera le déluge, Géant tumultueux dans le temps qui s’enfuit ! Je t’aime ensorceleur ! hérissé d’une frange ! Souple comme un félin sous ses yeux de velours, Quelquefois déchaîné quand ta colère étrange Vomit de longs soupirs… puis jette des cris sourds. Renée Giraudeau Brise marine L'hiver a défleuri la lande et le courtil.Tout est mort. Sur la roche uniformément griseOù la lame sans fin de l'Atlantique brise,Le pétale fané pend au dernier pistil. Et pourtant je ne sais quel arome subtilExhalé de la mer jusqu'à moi par la brise,D'un effluve si tiède emplit mon coeur qu'il grise ;Ce souffle étrangement parfumé, d'où vient-il ? Ah ! Je le reconnais. C'est de trois mille lieuesQu'il vient, de l'Ouest, là-bas où les Antilles bleuesSe pâment sous l'ardeur de l'astre occidental ; Et j'ai, de ce récif battu du flot kymrique,Respiré dans le vent qu'embauma l'air natalLa fleur jadis éclose au jardin d'Amérique. José Maria de Heredia

  25. La mer La mer pousse une vaste plainte,Se tord et se roule avec bruit,Ainsi qu'une géante enceinteQui des grandes douleurs atteinte,Ne pourrait pas donner son fruit ;Et sa pleine rondeur se lèveEt s'abaisse avec désespoir.Mais elle a des heures de trêve :Alors sous l'azur elle rêve,Calme et lisse comme un miroir.Ses pieds caressent les empires,Ses mains soutiennent les vaisseaux,Elle rit aux moindres zéphires,Et les cordages sont des lyres,Et les hunes sont des berceaux.Elle dit au marin : "PardonneSi mon tourment te fait mourir ;Hélas ! Je sens que je suis bonne,Mais je souffre et ne vois personneD'assez fort pour me secourir !"Puis elle s'enfle encor, se creuseEt gémit dans sa profondeur ;Telle, en sa force douloureuse,Une grande âme malheureuseQu'isole sa propre grandeur ! René-François Sully Prudhomme

  26. Au bord de la mer La lune de ses mains distraites A laissé choir, du haut de l'air, Son grand éventail à paillettes Sur le bleu tapis de la mer. Pour le ravoir elle se penche Et tend son beau bras argenté ; Mais l'éventail fuit sa main blanche, Par le flot qui passe emporté. Au gouffre amer pour te le rendre, Lune, j'irais bien me jeter, Si tu voulais du ciel descendre, Au ciel si je pouvais monter ! Théophile Gautier

  27. La pluie Il pleut. J'entends le bruit égal des eaux ; Le feuillage, humble, et que nul vent ne berce, Se penche, et brille en pleurant sous l'averse ; Le deuil de l'air afflige les oiseaux. La bourbe monte et trouble la fontaine, Et le sentier montre à nu ses cailloux. Le sable fume, embaume et devient roux. L'onde à grands flots le sillonne et l'entraîne. Tout l'horizon n'est qu'un blême rideau. La vitre teinte et ruisselle de gouttes ; Sur le pavé sonore et bleu des routes Il saute et luit des étincelles d'eau. Le long d'un mur, un chien morne à leur piste, Trottent, mouillés, de grands bœufs en retard, La terre est boue, et le ciel est brouillard, L'homme s'ennuie : oh! que la pluie est triste! Sully-Prudhomme

  28. Au bord de la mer Vois, ce spectacle est beau. - Ce paysage immenseQui toujours devant nous finit et recommence ;Ces blés, ces eaux, ces prés, ce bois charmant aux yeux ;Ce chaume où l'on entend rire un groupe joyeux ;L'océan qui s'ajoute à la plaine où nous sommes ;Ce golfe, fait par Dieu, puis refait par les hommes,Montrant la double main empreinte en ses contours,Et des amas de rocs sous des monceaux de tours ;Ces landes, ces forêts, ces crêtes déchirées ;Ces antres à fleur d'eau qui boivent les marées ;Cette montagne, au front de nuages couvert,Qui dans un de ses plis porte un beau vallon vert,Comme un enfant des fleurs dans un pan de sa robe ;La ville que la brume à demi nous dérobe,Avec ses mille toits bourdonnants et pressés ;Ce bruit de pas sans nombre et de rameaux froissés,De voix et de chansons qui par moments s'élève ;Ces lames que la mer amincit sur la grève,Où les longs cheveux verts des sombres goémonsTremblent dans l'eau moirée avec l'ombre des monts ;Cet oiseau qui voyage et cet oiseau qui joue ;Ici cette charrue, et là-bas cette proue,Traçant en même temps chacune leur sillon ;Ces arbres et ces mâts, jouets de l'aquilon ;Et là-bas, par-delà les collines lointaines,Ces horizons remplis de formes incertaines ;Tout ce que nous voyons, brumeux ou transparent,Flottant dans les clartés, dans les ombres errant,Fuyant, debout, penché, fourmillant, solitaire,Vagues, rochers, gazons, - regarde, c'est la terre !Victor Hugo

  29. L’orage et l’arc-en-ciel Un orage est passé tantôt dans notre ciel, Troublant de la nature son calme habituel. Un moment il a fait vibrer l’air et la terre, Déversant bruyamment son trop-plein de colère, Faisant taire le chant des oiseaux apeurés Et courir aux abris des passants attardés. Pourchassé par le vent qui le met en déroute, Il fuit et se disperse en dégageant la voûte. C’est alors que soudain, enjambant la vallée Comme pour éviter le retour des nuées, Apparaît dans le ciel un splendide arc-en-ciel Vivement coloré au spectre du soleil. Cette arche enrubannée qui relie ciel et terre Est emblème de paix pour la nature entière. Écoutez les oiseaux retrouver leur ramage, Sans crainte reprenez chacun votre chemin Car il st le présage u beau temps qui revient. Hélène Guibbert

  30. La tendresse du vent C’est agréable quand le vent frôle ma joue ; J’entends des soupirs et des silences partout ; D’un air discret, je m’amuse à l’écouter ; C’est si doux la tendresse d’un vent d’été… Il me semble entendre une chanson nostalgique ; Je sens que je deviens de plus en plus romantique ; Confortablement installée, je compte les nuages ; Au cœur de la nature je fais un beau voyage… C’est agréable quand le vent frôle mes cheveux ; La tendresse du vent sifflote un air joyeux ; Les oiseaux se balancent de branche en branche ; Le vent berce les amours et les romances… J’aime aussi entendre le vent qui reste fidèle ; Parfois il me révèle des amours éternelles ; Il raconte comment se croisent les regards ; Lorsque des amants se quittent à la gare… J’aime me promener dans la liberté du vent ; J’aime son allure qui dévoile le soleil levant ; J’aime le vent discret comme l’enfant qui dort ; Souriant et dispos sur un beau nuage d’or… Le vent souffle dans toutes les directions ; Il dévie et change toutes les sensations ; J’aime le vent qui apaise et qui joue  En se baladant sur mes deux joues. Ginette Talbot

  31. Caprice du vent Le vent dans les grands arbres longeant la résidence Il arrive fougueux, déploie son arrogance Il est bien là…. Nul ne le voit, ni le domine Il saccage à plaisir et les branches s’inclinent. Puis voilà qu’à l’instant sa voix se fait plus tendre Un bruissement très doux alors se fait entendre Il relève les branches… frou-frou dans le feuillage Et ainsi fait le vent, venu du fond des âges Anna Cavalier

  32. Silence et bois la nuit Il est plus d'un silence, il est plus d'une nuit,Car chaque solitude a son propre mystère :Les bois ont donc aussi leur façon de se taireEt d'être obscurs aux yeux que le rêve y conduit.On sent dans leur silence errer l'âme du bruit,Et dans leur nuit filtrer des sables de lumière.Leur mystère est vivant : chaque homme à sa manièreSelon ses souvenirs l'éprouve et le traduit.La nuit des bois fait naître une aube de pensées ;Et, favorable au vol des strophes cadencées,Leur silence est ailé comme un oiseau qui dort.Et le cœur dans les bois se donne sans effort :Leur nuit rend plus profonds les regards qu'on y lance,Et les aveux d'amour se font de leur silence. Sully Prudhomme

  33. La source Tout près du lac filtre une source,Entre deux pierres, dans un coin ;Allègrement l'eau prend sa courseComme pour s'en aller bien loin.Elle murmure : Oh ! quelle joie !Sous la terre il faisait si noir !Maintenant ma rive verdoie,Le ciel se mire à mon miroir.Les myosotis aux fleurs bleuesMe disent : Ne m'oubliez pas !Les libellules de leurs queuesM'égratignent dans leurs ébats ;A ma coupe l'oiseau s'abreuve ;Qui sait ? - Après quelques détoursPeut-être deviendrai-je un fleuveBaignant vallons, rochers et tours.Je broderai de mon écumePonts de pierre, quais de granit,Emportant le steamer qui fumeA l'Océan où tout finit.Ainsi la jeune source jase,Formant cent projets d'avenir ;Comme l'eau qui bout dans un vase,Son flot ne peut se contenir ;Mais le berceau touche à la tombe ;Le géant futur meurt petit ;Née à peine, la source tombeDans le grand lac qui l'engloutit Théophile Gautier

  34. Petit sentier… parle-moi De ce printemps d’avril à peine éveillé Quand sur toi, il versait des perles de rosée Le doux chant de l’oiseau venait te captiver Passant comme un éclair en fin de matinée Parle moi Des étés radieux de paix et d’harmonie De ces blés solennels sommeillant à midi De longues tiges d’herbes qui ondulaient sans bruit Quand juin tout en secret œuvrant de sa palette fleurie Parle moi De l’automne barbouillé de couleurs Du sillon s’élevait la voix du laboureur Et blottie dans ton sein la perdrix avait peur Surprise et dérangée par les pas du chasseur Parle moi De l’hiver et de son manteau blanc De cette terre gelée avant le nouvel an De l’arbre solitaire secoué par l’ouragan Planté là, au sommet tout en s’y accrochant, Parle moi Mon petit sentier, des parfums, des saisons De mon regard d’enfant plongé sur l’horizon Lorsqu’un léger refrain de chansons Se perdait dans les nuages au-dessus des maisons. Parle moi De mes jeunes années que le temps a emportées L’averse qui fouettait mes chaussures fatiguées Le soir qui ramenait les moutons rassemblés Regagnant le hameau, ici dans la vallée. Anna Nicolas

  35. Le temps a laissé son manteau Le temps a laissé son manteau De vent, de froidure et de pluie, Et s’est vêtu de broderie, De soleil luisant, clair et beau. Il n’y a bête, ni oiseau Qu’en son jargon ne chante ou crie : Le temps a laissé son manteau ! Rivière, fontaine et ruisseau Portent, en livrée Jolie, Gouttes d’argent d ’orfèvrerie, Chacun s’habille de nouveau : Le temps a laissé son manteau! Charles d’Orléans

  36. Les blés d’or Nature si jolie embrasée par les blés Champs qui jettent leur or par les vents ondulés Gerbes dont le froment promis à tant de choses Epis aux grains si lourds que l’été nous propose ! Et quand le moissonneur par son geste en fauchant Aura fier et cruel coupé les blés des champs La nature meurtrie en versant de ses larmes Attendrira le sol, fertilisant son âme ! D’autres blés jeunes forts pousseront dès demain La terre généreuse en nourrira les grains Et ces champs tout en or que bercera la brise En été donneront les récoltes promises ! Le blé d’or qui vacille effleuré par le vent Est pour l’homme un trésor que traverse le temps Farines et froments mouture indispensable La miche de pain blanc vous invite à sa table. G. Bernard

  37. Paysage Je veux, pour composer chastement mes églogues,Coucher auprès du ciel, comme les astrologues,Et, voisin des clochers, écouter en rêvantLeurs hymnes solennels emportés par le vent.Les deux mains au menton, du haut de ma mansarde,Je verrai l'atelier qui chante et qui bavarde ;Les tuyaux, les clochers, ces mâts de la cité,Et les grands ciels qui font rêver d'éternité.Il est doux, à travers les brumes, de voir naîtreL'étoile dans l'azur, la lampe à la fenêtre,Les fleuves de charbon monter au firmamentEt la lune verser son pâle enchantement.Je verrai les printemps, les étés, les automnes ;Et quand viendra l'hiver aux neiges monotones,Je fermerai partout portières et voletsPour bâtir dans la nuit mes féeriques palais. Alors je rêverai des horizons bleuâtres,Des jardins, des jets d'eau pleurant dans les albâtres,Des baisers, des oiseaux chantant soir et matin,Et tout ce que l'Idylle a de plus enfantin.L'émeute, tempêtant vainement à ma vitre,Ne fera pas lever mon front de mon pupitre ;Car je serai plongé dans cette voluptéD'évoquer le Printemps avec ma volonté,De tirer un soleil de mon cœur, et de faireDe mes pensées brûlants une tiède atmosphère. Charles Baudelaire

  38. La montagne Si vous aimez la vie Rendez vous en montagne Oubliés les ennuis Belle odeur de campagne C'est cela le bonheur Retrouver la nature Des centaines de fleurs Ce sont merveilles pures Qui nous apportaient tant Il y a quelques années Mais qu'on oublie souvent Les années ont passées On aperçoit aussi Sur cette dune verte Des vaches et leurs petits Venant à peine de naître Tétant joyeusement Le lait de leur maman C'est cela la montagne Une vie paysanne Où règne le bonheur Le paradis du cœur .

  39. A l'aube Dans les eaux claires et fraîches du tôt matin Se mire amoureux le premier rayon d'aurore, Ravissant la nature qui se colore Il s'embaume à l'aube d'un délicieux parfum. Le petit étang frileux s'éveille gaiement, Les jolies grenouilles appellent les crapauds Dans une farandole joyeuse sur les flots, Les libellules badinent allègrement. A l'horizon gracieusement se dessine Un tendre bleu recouvrant plaines et vallons, Lacs, rivières et ruisseaux, forêts et monts, Une douce brise caresse la colline. Les verts pâturages sont encore déserts, Le chant du coq résonne la vallée fleurie, L'air tiède se parfume de poésie, De tendre harmonie, de rimes et de vers.Elisa e

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