Dr. Sylvie LECUIVRE Médecin Psychiatrie d’enfant et d’adolescent

1. Parent à tous les âgesHeurs et Malheurs des Relations Humaines Dr. Sylvie LECUIVRE Médecin Psychiatrie d’enfant et d’adolescent Psychanalyste, Thérapeute familial

2. Plan • Introduction • I – l’amour • II – le couple • III –l’enfant arrive • IV – l’enfant s’éloigne..l’adolescent arrive • V - être parent • VI- l’homme unifié • Conclusion

3. Introduction • L’être humain est un être qui développe son « humanité », au sein de 2 tensions contradictoires qui fluctuent à travers les âges de la vie: • développer et affirmer son individualité, son originalité, sa personnalité • et • réguler ses relations . • Il ne peut faire l’économie de réguler son appartenance à sa famille, • éventuellement décider de créer sa propre famille, avec de nouveaux liens • Par ailleurs :il s’inscrit dans une Société , avec ses Lois , ses règles, ses événements qui vont l’influencer….

4. I -L’AMOUR: les nourritures affectives

5. I - l’Amour:les nourritures affectives • Aimer et être aimé: nul ne peut y échapper • « nous sommes condamnés à aimer, parents, frères, sœurs ,conjoint ,enfants , petits enfants… » • …. aimerethaïr: pas question de faire l’économie de l’intensité du sentiment qui nous lie aux êtres qui nous sont les plus proches • Amour et Violence sont inévitablement associés

6. I - l’Amour :les nourritures affectives • Mais…Il n’y a pas de relations affectives intenses ,sans contraintes • Parce qu’il n’y a pas d’humanité sans contraintes. • C’est le prix que les êtres humains ont à payer pour être des sujets parlant, désirant, ayant à prendre une place dans une famille et dans une société • Avec et contre lesquelles, ils deviennent et ce qu’ils sont • C’est le prix à payer pour l’appartenance à l’espèce, la vie relationnelle et l’amour

7. Plan • Introduction • I – l’amour • II – le couple • III –l’enfant arrive • IV – l’enfant s’éloigne..l’adolescent arrive • V - être parent • VI- l’homme unifié • Conclusion

8. II - Le couple : ça vit, ça mort…

9. II -Un couple: ça vit, ça mort! • « nous étions faits l’un pour l’autre » • Le couple se forme ,entraîné dans un élan: les partenaires se propulsent l’un dans l’autre. • Ils se sont reconnus alors même qu’ils ne se connaissent pas ,et ,se sont laissés emporter sans résistance. • La rencontre amoureuse , supporte bien la violence, s’en étonne, s’en réjouit , s’en nourrit. • C’est ,avec délice ,que l’on se laisse bousculer, pousser là où on n’était pas supposé aller. • La mise en conformité insupportable, la perte possible d’individualité, ravissent malgré tout .

10. II -Un couple : ça vit, ça mort! • Pour vivre et vibrer avec l’autre, on se fait peut- être violence… mais,… c’est une douce violence. • On pourrait s’insurger: dire que ce n’était pas prévu, • mais, le plus souvent on s’émerveille de l’absence de résistance, on se laisse emporter, on perd son envie de raisonner.. • La RENCONTRE montre la disponibilité intrinsèque à l’être humain à être remué, secoué, surpris, quand les pulsions amoureuses émergent

11. II -Un couple : ça vit, ça mort! • Mais ,l’ordinaire de la passion n’est pas sans tumulte, ni sans agitation. • Quelle est cette chose si précieuse qui s’envole? • Un nuage obscurcit l’idylle, • l’ajustement de l’un à l’autre n’est plus immédiat, • un incident, plusieurs amènent les partenaires à se poser les questions sur leur choix • Déception! Désappointement!

12. II -Un couple : ça vit, ça mort! • En essayant de « recoller les morceaux », ils découvrent alors que ceux-ci appartiennent à des entités différentes. • Chacun revendique ,avec force ,l’individualité qu’hier encore, il perdait avec plaisir.. • « Pourquoi change-t-il ?tout allait si bien. » • « Est il influencé par l’extérieur? » • « Qu’ai-je fait de mal pour provoquer ces changements? » • « Dois je changer aussi? »

13. II -Un couple : ça vit, ça mort! • On peut ainsi se retrouver embarquer dans une CRISE..qui deviendra • évolution , • Ou • séparation • Evolution chaotique et douloureuse ? • Adaptation harmonieuse et croissance. ?

14. II -Un couple : ça vit, ça mort! • Peut on choisir: • entre avancer, au risque de ne pas le faire tous au même rythme, • et, modifier les distances et les relations • Ou ne pas changer • au risque de se pétrifier, de se dessécher? • Accorder son pas ,avec celui de l’autre , • est ce subir un joug et choisir la dépendance, l’asservissement, le reniement d’une partie de soi. • ou Pas? ou autre chose? • Compromis, Pardonner ..mais,…comment? jusqu’où…pourquoi?

15. Plan • Introduction • I – l’amour • II – le couple • III –l’enfant arrive • IV – l’enfant s’éloigne..l’adolescent arrive • V - être parent • VI- l’homme unifié • Conclusion

16. III – l’enfant arrive

17. III -L’enfant arrive… • L’incomplétude et l’inachèvement de l’enfant à sa naissance l’inscrivent dans une relation de dépendance à ses parents qui décident de ce qui est bon pour lui ..parce qu’ils l’aiment • Cette dépendance est d’emblée frappée d’ambivalence: plaisir et déplaisir s’y conjuguent subtilement. • La plupart d’entre nous ont ,dans leur souvenirs d’enfant, l’expérience d’avoir grandi ,sous la protection et l’amour des parents, portés par leur désirs. • Mais, certains ont l’expérience d’avoir vécu cet amour comme des diktats, voire avoir subis des violence diverses.

18. III -L’enfant arrive… • Ainsi s’organise entre parents et enfant , un jeu relationnel fait de co-dépendance, de contraintes réciproques imposées à l’autre, mais également à soi même. • « Entre dépendance et liberté »: la relation parent/enfant est modulée par des compromis dont l’enjeu est l’amour et sa permanence. • Compromis et obligations définissent un axe qui va de la permanence de la relation à la rupture possible de cette relation

19. III -L’enfant arrive… • Devenir   « autre » sans décevoir, ne pas être le héros espéré, épouser une bergère et garder l’amour des parents, partir et pouvoir revenir, trahir les idéaux familiaux tout en restant fidèle, • tels sont les paradoxes vers lesquels les enfants entrainent leurs parents • « Attrape moi » dit l’enfant en se mettant à courir et hurle de plaisir..quelques secondes plus tard, il hurle de colère jusqu’à ce qu’on le lâche!

20. III -L’enfant arrive… • Ce jeu de proximité et de distance ouvre la voie à un processus qui permet à l’enfant au fur et à mesure qu’il grandit, • d’expérimenter son autonomie • et • sa dépendance à l’égard de ses parents • différenciation des goûts, mais aussi différenciations des émotions et des sentiments vécus

21. III -L’enfant arrive… • Si la relation est trop rigide, cette différenciation ne peut se faire sans mettre en danger le développement de l’enfant , ou le lien qui unit ces êtres. • Aimer des choses différentes, s ’autoriser des émotions personnelles qui ne concorde pas avec celle de l’autre est alors, identifié à une perte de la connivence, une trahison, une attaque, un désaveu de l’autre, une menace de rupture de la relation

22. III -L’enfant arrive… • Au nom de l’amour, quand l’amour est en jeu, on se dit: • « comment peut-elle aimer des choses qui me sont étrangères? • « Pourquoi ne veut –elle pas mettre la robe que je lui ai acheté, pourquoi ne me fait elle pas plaisir? • La violence de la contrainte tient au fait que l’enfant ne peut échapper à ce dilemme • désobéir, c’est risquer de perdre sa mère, • obéir, c’est se soumettre!

23. III -L’enfant arrive… les paradoxes aussi • Le petit enfant a probablement besoin de savoir qu’il est le seul être au monde que ses parents aiment… • Ceux-ci confortent sa croyance • Il peut arriver qu’une mère croit que son enfant est son seul objet d’amour; elle va alors développer un réseau en mailles serrées afin qu’il ne puisse se tourner vers d’autres objets d’amour; elle l’enferme dans un territoire affectif qu’elle contrôle complètement..véritable huis clos..

24. Plan • Introduction • I – l’amour • II – le couple • III –l’enfant arrive • IV – l’enfant s’éloigne..l’adolescent arrive • V - être parent • VI- l’homme unifié • Conclusion

25. V – l’Enfant s’éloigne…L’adolescent arrive …

26. V_ l’enfant s’éloigne..l’adolescent arrive • On dit souvent : « on ne choisit pas ses parents! » • Cette expression permet aux membres d’une même famille de mettre une certaine distance, avec une certaine commodité.. • un conflit peut resté larvé, et, le rapprochement affectueux existé..le pardon ou la rupture…? • L’adolescent ,lui, dira: « je n’ai pas choisi mes parents! », pour justifier des comportements transgressifs, des attitudes agressives

27. V - l’adolescent arrive , l’enfant s’éloigne.. • L’adolescent poursuit son destin ,ce destin qui lui a été imposé:  « faire partie de la même famille! » • Sa lutte pour la différence porte sur tout ce qui se voit ou se ressent: la provocation devient sa façon d’être • Toute ressemblance physique avec un de ses proches est reniée, repoussée plus ou moins vigoureusement

28. V - l’adolescent arrive , l’enfant s’éloigne.. • Si les parents se rapprochent de lui ou si lui a envie de se rapprocher d’eux, • alors se met en place un mouvement où l’attirance équivaut à la répulsion..les liens se sexualisent…la pudeur apparait..la proximité fait peur… • «  Ce dont j’ai besoin le plus, je le redoute le plus »…

29. V - l’adolescent arrive , l’enfant s’éloigne.. • Entre le moment où le nouveau né choisit et séduit ses parents, et • Celui où l’adolescent expérimente ses capacités à sortir de la famille • L’enfant comme ses parents sont pris dans ces force d’attraction/répulsion, • ces mouvements proximité/distance perpétuels. • Tous sentent instinctivement qu’ils pourraient devenir otage de leur lien d’amour

30. V - l’adolescent arrive , l’enfant s’éloigne.. • Chacun ,pour pouvoir continuer à exister en tant qu’individu, • doit se différencier des autres • en restant lié à l’entité collective. • Cette force, cette énergie ,qui lie, les membres d’une famille entre eux est à la mesure de l’attachement qu’ils ont les uns pour les autres. • Toute relation où les sentiments sont impliquées, est traversée, agitée , bouleversée par cette énergie qui selon les cas ,et, les moments peut être: • Vitalisante • Contraignante • Destructrice

31. V - l’adolescent arrive , l’enfant s’éloigne.. • Ainsi, • l’intensité dans une relation devient violence • La connivences..intrusion • La familiarité..indifférenciation • Plus étonnant, chacun des acteurs peut passer du plaisir à la haine avec une rapidité qui laisse perplexe • Il suffit que le sentiment d’appartenance devienne prison, pour que l’émotion fluctue, se transforme. • Le plaisir délicieux d’être compris à demi-mot qui signe , dans une relation, la complicité , • se transforme en horreur d’être épinglé à une place, qu’on ne peut ni quitter, ni modifier.

32. IV – être parent…

33. Être parent… 1 -la Transmission • La transmission peut avoir des effets de violence • sur ceux qui la transmettent • et ceux qui la reçoivent, • dans ce qu’elle a d’inéluctable, d’obligatoire, de vital, et en ce qu’elle impose comme un destin, sinon funeste, du moins fixé, auquel il n’est pas possible d’échapper. • Certaines familles ont « des cadavres dans la placard » ( secret de famille): le placard est bien verrouillé pas question d’y pénétrer..parfois, il peut resurgir , tel un fantôme , dans la vie d’un enfant, les générations suivantes sous forme de symptômes.

34. IV -Être parent 1 -la Transmission • La fonction parentale nécessite-t-elle , pour pouvoir s’exercer, d'être assortie de certitudes? • A la naissance d’un enfant, le parental et le filial s’imbriquent et entrent en compétition • L’enfant réveille chez le parent,l’époque où lui-même était enfant ,et ,les traces laissées par sa propre éducation

35. IV -Être parent 1 -la Transmission • Malgré le flou de ce nouveau statut, c’est dans ce mouvement de va et vient, entre le passé, le présent et l’avenir • qu’il assoit son autorité parentale, ses prises de décisions désormais nécessaire • à côté des témoignages d’affection, • Cet adulte devenu parent, n’en n’a pas fini pour autant avec sa famille d’origine; leur lien demeure problématique, douloureux, parfois inacceptable

36. IV -Être parent: 1 -la Transmission • Dans la confusion où il se trouve, quels repères peut-il se donner pour offrir à son enfant un cadre qu’il a lui-même refusé en bloc ou qu’il remet encore en cause? • « Je ne voudrais pas refaire à mon enfant ce que mon père, ma mère m’a fait! »

37. Être parent…1 -la transmission • Que nous le voulions ou non, nous sommes les enfants de nos parents : de ceux qui nous ont conçus et de ceux qui nous ont élevés. • Ils sont eux-mêmes les enfants de leurs parents. • Ils nous transmettent une partie de leur patrimoine génétique et culturel : « filiation psychique » • L’enfant doit trouver un espace de liberté et de créativité, s’il veut échapper au dilemme • « faire exactement pareil, • ou, totalement le contraire! »

38. Être parent…1 -la transmission • Ainsi, si dans une famille où la règle tacite est qu’un homme, s’il veut qu’on l’admire, doit transgresser la Loi, on peut s’imaginer: • Un arrière grand père : juge corrompu • Un grand père déserteur • Un père homme d’affaire corrompu • Un fils toxicomane etc.…

39. Être parent… 1 -la Transmission • Dès sa naissance, et même avant, l’enfant voit ses choix futurs limités, de fait par son lieu de naissance, la condition de ses parents.. • Cette impossibilité de choisir est à la fois restriction et structuration • Recevoir un modèle , oblige l’enfant à se situer par rapport à lui • Chacun est empêtré entre vouloir imposer ou laisser libre, entre vouloir pareil ou s’opposer: les rets de la transmission sont d’autant plus serrés que sur leurs mailles s’écrit l’histoire de la famille, sa continuité

40. Être parent: 2 -la société, nouvelle génération • Parallèlement, le jeune va progressivement devoir trouver sa place au sein d’une société. • Il rencontrera et sera confronter à des écueils. • Il devra choisir et faire le tri entre les valeurs de sa famille et celles offertes par la Société  • Les parents ont transmis un certain nombre de valeurs, face auxquelles l’adolescent va faire le tri et , se les approprier ou les rejeter, selon ses propres critères…

41. Être parent: 2 -la société, nouvelle génération • Être parent d’adolescent est spécifique et différent des autres âges de la vie: • On passe de la relation de « maîtrise » de l’enfance • à une relation que l’on peut appeler « d’influence » de l’adolescence • Cette étape durera 10-15 ans.. Réduire ses « ambitions » eu égard la durée!! • Mais tenir face aux valeurs et repères que l’on pense non négociable..sans les imposer..

42. Plan • Introduction • I – l’amour • II – le couple • III –l’enfant arrive • IV – l’enfant s’éloigne..l’adolescent arrive • V - être parent • VI- l’homme unifié • Conclusion

43. L’homme unifié

44. VI -L’être humain unifié, équilibré • L’être humain selon , la théorie psychanalytique est composé d’un conscient et d’un inconscient composé de 3 instances : • le Moi :la personne • Le ça :les pulsions • Surmoi :l’instance interne du jugement • On parle aussi: • de pulsions et de morale, • D’Instinct et de Bonne Volonté • De Forces du Bien et de Forces du mal

45. VI -L’être humain unifié, équilibré • L’être humain comprend 3 aspects: • Corps :Vie biologique, • Esprit : Vie Psychique, affective • et • Âme :Vie spirituelle , le Sacré • L’ être humain ,quelle que son étape de vie, cherche à équilibrer ces 3 aspects de la Vie Humaine.

46. CONCLUSION

47. Conclusion : la vie se poursuit… • La construction d’une famille obéit à des lois ,et, des forces contradictoires … • le couple crée avec les enfants , par une alchimie particulière, une nouvelle entité appelée « famille » • qui sera unique et singulière.

48. la vie se poursuit…à la recherche d’un équilibre • Toute famille a sa propre histoire, la fortifie avec des règles ,au service de sa stabilité et de sa pérennité. Idéalement, chacun trouve sa place, assure sa fonction, un rôle, comme parents, grands parents, frères, sœurs. • Mais, • Chacun doit développer sa propre singularité.

49. Conclusion : la vie se poursuit… • L’attachement fait partie intégrante du lien familial, • Mais , • violence et le plaisir l’ accompagnent, avec son cortège de tensions et de contraintes.

50. Conclusion : La vie se poursuit… • Nous sommes mus dans nos relations par deux forces antagonistes :libertés et dépendances. • Entre autonomie et aliénation, entre émancipation et soumission, la bascule est rapide. • Ces caractères inhérents aux liens interpersonnels provoquent notre colère, déclenchent notre révolte..nous attristent • Mais , • Nous donne aussi un sentiment de plaisir: le sentiment d’exister.