Michel Goulet Étudiant à la maîtrise profil mémoire et stage en psychoéducation

1. Interprétation et signification personnelles de l’auto stigmatisation dans le quotidien de personnes ayant reçu un diagnostic de troubles psychotiques Michel Goulet Étudiant à la maîtrise profil mémoire et stage en psychoéducation Danielle Leclerc et Georgia Vrakas Codirectrices du mémoire Colloque en psychoéducation Trois-Rivières, le 8 avril 2011

2. Stigmatisation • Une marque profonde de honte et dégradation portée à une personne appartenant à un groupe dévalué par la société Hinshaw (2007)

3. Auto stigmatisation • Un processus d’internalisation des stéréotypes de la maladie mentale et la formulation de préjugés et de discrimination contre soi-même Fung, Tsang, & Chan (2010)

4. Processsus d’auto stigmatisation • Conscience du stéréotype : La personne est consciente du stéréotype, mais elle n’y donne pas de prise au quotidien • Adhésion personnelle au stéréotype : La personne endosse le stéréotype commun du public (par exemple : les gens avec une maladie mentale sont faibles) • Intériorisation du stéréotype : La personne applique les croyances culturelles face à elle. On parle d’internalisation(par exemple : je suis faible parce que j’ai une maladie mentale) Watson, Corrigan, Larson, & Sells (2007)

5. Conséquences L’auto stigmatisation peut être un obstacle au rétablissement de l’individu parce qu’elle engendre : • une faible estime de soi; • un doute grandissant à s’acquitter de ses rôles sociaux; • une perte d’identité; • un sentiment d’exclusion vécue; • et, finalement, l’utilisation de stratégies d’adaptation le conduisant encore plus à un repli sur soi. Fung, Tsang, & Corrigan (2008); Watson, Corrigan, Larson, & Sells (2007); Lysaker, Roe, & Yanos (2007).

6. Le rétablissement • Un parcours de rémission et de transformation habilitant la personne ayant un problème en santé mentale à vivre une vie épanouie dans une communauté qu’il, ou elle, a choisi tout en s’efforçant d’actualiser son plein potentiel Le rétablissement tel que défini par le mouvement des utilisateurs de services américains. Agir en santé mentale (2006, novembre). Repéré à http://www.agirensantementale.ca/index2.

7. Cequedit la littérature • L’identification au groupe de personnes apparait jouer un rôle de protection par rapport à l’adhésion personnelle au stéréotype et à son intériorisation ainsi que dans le soutien à l’estime de soi et du sentiment d’efficacité personnelle • L’étude indique clairement que le processus d’auto stigmatisation varie entre les individus et que les variables d’identification au groupe, de légitimation du stéréotype et d’adhésion personnelle au stéréotype, sont des points importants d’intervention Watson, Corrigan, Larson, & Sells (2007)

8. Cequedit la littérature (suite) • Elle réaffirme la prévalence de nombreux thèmes que l’on retrouve dans la littérature : perte d’identité, sentiment d’exclusion, et de multiples stratégies d’adaptation (coping) Knight, Wykes, & Hayward (2003)

9. Le manqueactuel de la connaissancescientifique • L’analyse holistique de la maladie mentale ainsi que l’expertise de la personne utilisatrice de services sont des éléments intégratifs au champ de la connaissance Knight, Wykes, & Hayward (2003) • L’importance de faire des avancées dans la compréhension des effets négatifs de l’auto stigmatisation sur le processus de rétablissement de ces personnes Fung, Tsang, Corrigan, Lam, & Chen (2007)

10. Objectifs de la recherche • Dégager la perception du processus d’auto stigmatisation • Préciser la trajectoire d’auto stigmatisation personnelle et commune des participants • Préciser les points de convergence et de divergence de rétablissement entre les hommes et les femmes qui participent à la recherche

11. Critèresd’inclusion des participants et instrument de mesuresutilisé Critères d’inclusion des participants • De six à huit participants choisis sur la rive sud de Québec ou en Mauricie ayant reçu un diagnostic de troubles psychotiques • Référence par des pairs-aidants ou par une équipe clinique en santé mentale en lien avec chacun des participants • Évaluation personnelle de l’auto stigmatisation en utilisant The Self-Stigma of Mental Illness Scale (SSMIS) Instrument de mesures • Perception et interprétation personnelles de l’auto stigmatisation à l’aide d’entretiens semi-structurés

12. Troubles psychotiques • Les critères tels que définis dans le DSM-IV sont des idées délirantes, des hallucinations prononcées, un discours désorganisé, ou un comportement désorganisé ou catatonique American Psychiatric Association (2000). DSM-IV-TR : Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux : texte révisé (4e éd.)

13. Questions d’entrevuepossibles • Pouvez-vous me dire la place qu’occupe l’auto stigmatisation dans votre vie présentement? • Pouvez-vous me décrire, dans un passé récent, une situation où l’auto stigmatisation s’est produite? • Pouvez-vous me décrire la façon dont l’auto stigmatisation affecte votre relation avec les autres personnes? • Pouvez-vous me décrire les étapes de l’auto stigmatisation? 5. Avez-vous modifié votre façon de contrer des situations auto stigmatisantes? 6. Que faites-vous pour vivre un quotidien sans auto stigmatisation? 7. Comment vous décrivez-vous en tant que personne? 8. De quelles façons les difficultés associées à l’auto stigmatisation ont changé votre façon de vous percevoir? 9. Comment pensez-vous que les gens vous perçoivent? 10. Comment vous voyez-vous dans l’avenir?

14. Les retombées • Faire en sorte que les résultats de cette recherche puissent alimenter les interventions actuelles en lien avec le rétablissement lui-même et, de façon plus large, avec celles utilisées en réadaptation psychiatrique • Plus spécifiquement, contribuer à préciser les moyens d’intervention en fonction du courant théorique rattaché ainsi que du type de vécu partagé (relation thérapeutique intervenant avec utilisateur de services ou par/pour les utilisateurs)

15. Références Allport, G. W. (1979). The nature of prejudice (3e éd.). New York : Basics Books. American Psychiatric Association (2003). DSM-IV-TR : Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (4e éd.) (version internationale) (Washington, DC, 2000). Traduction française par J. D. Guelfi et al., Paris, France : Masson. Anthony, W., Cohen, M., Farkas, M., & Gagne, C. (2004). La réhabilitation psychiatrique. Charleroi : Socrate Éditions Promarex. Brocki, J. M., & Wearden, A. J. (2006). A critical evaluation of the use of interpretative phenomenological analysis (IPA) in health psychology. Psychology and Health, 21(1), 87-108.

16. Références (suite) Corrigan, P. (2010). A toolkit for evaluating programs meant to erase the stigma of mental illness. Repéré à htttp://www.stigmaandempowerment.org. Corrigan, P. W., & Lundin, R. (2001). Don’t call me nuts! : coping with the stigma of mental illness. Chicago, IL : Recovery Press. Corrigan, P. W., Roe, D. & Tsang, H. W. H. (2011). Challenging the stigma of mental illness : Lessons for therapists and advocates. Malden, MA : Wiley-Blackwell. Corrigan, P. W., & Watson, A. C. (2002). The paradox of self-stigma and mental illness. Clinical Psychology : Science and Practice, 9(1), 35-53. 

17. Références (suite) Corrigan, P. W., Watson, A. C., & Barr, L. (2006). The self-stigma of mental illness : implications for self-esteem and self-efficacy. Journal of Social and Clinical Psychology,25(9), 875-884.  Creswell, J. W. (2007). Qualitative inquiry and research design : choosing among five approaches (2e éd.). Thousand Oaks, CA : Sage Publications Inc. Fung, K. M. T., Tsang, H. W. H., & Chan, F. (2010). Self-stigma, stages of changes and psychosocial treatment adherence among Chinese people with schizophrenia : a path analysis. Social Psychiatry and Psychiatric Epidemiology, 45, 561-568. Fung, K. M. T., Tsang, H. W. H., & Corrigan, P. W. (2008). Self-stigma of people with schizophrenia as predictor of their adherence to psychosocial treatment. Psychiatric Rehabilitation Journal, 32(2), 95-104.

18. Références (suite) Fung, K. M. T., Tsang, H. W. H., Corrigan, P. W., Lam, C. S., & Cheng, W. M. (2007). Measuring self-stigma of mental illness in China and its implications for recovery. International Journal of Social Psychiatry, 53, 408-418. Gallo, K. M. (1994). First person account : self-stigmatization. Schizophrenia Bulletin, 20(2), 407-410. Goffman, E. (1975). Stigmate : les usages sociaux des handicaps. Paris : Les Éditions de Minuit. Hinshaw, S. P. (2007). The mark of shame. New-York, NY : Oxford Universiy Press, Inc.

19. Références (suite) Knight, M. T. D., Wykes, T., & Hayward, P. (2003). ‘People don’t understand’ : an investigation of stigma in schizophrenia using Interpretative Phenomenological Analysis (IPA). Journal of Mental Health, 12(3), 209-222.  Larkin, J. A., Flowers, P., & Larkin, M. (2009). Interpretative Phenomenological Analysis: theory, method and research. Thousand Oaks, CA : Sage Publications Inc. Lysaker, P. H., Roe, D., & Yanos, P. T. (2007). Toward understanding the insight paradox : internalized stigma moderates the association between insight and social functioning, hope, and self-esteem among people with schizophrenia spectrum disorders. Schizophrenia Bulletin, 33(1), 192-199.

20. Références (suite) Moustakas, C. (1994). Phenomenological research methods. Thousand Oaks, CA : Sage Publications, Inc. Paillé, P., & Muchieilli, A. (2008). L’analyse qualitative en sciences humaines et sociales (2e éd.). Paris : Armand Collin. Reid, K., Flowers, P., & Larkin, M. (2005). Exploring lived experience. The psychologist, 18(1), 20-23. Smith, J. A., Flowers, P., & Larkin, M. (2009). Interpretative phenomenological analysis : theory, method and research. Thousand Oaks, CA : Sage Publications Inc. Van Manen, M. (1997). Researching lived experience. London, ON : The Althouse Press.

21. Références (suite) Watson, A. C., Corrigan, P., Larson, J. E., & Sells, M. (2007). Self-stigma in people with mental illness. Schizophrenia Bulletin, 33(6), 1312-1318. Watson, A. C., & River, L. P. (2005). A social-cognitive model of personal responses to stigma. Dans P. W. Corrigan (Éd.), On the stigma of mental illness : practical strategies for research and social change (pp. 145-164). Washington, DC : American Psychological Association.