Modes de coordination :

1. Medios2 Le développement des dinoflagellés toxiques du genre Ostreopsis sur le littoral de la Méditerranée : mise en évidence des zones à risques et première évaluation des impacts écologiques, sanitaires et socio-économiques Projet MediOs2 (2008-2010) Responsable scientifique : Rodolphe Lemée, Laboratoire d’Océanographie de Villefranche, UMR 7093 (CNRS et Université de Paris 6) Financement du projet : programme LITEAU, Conseil Général des Alpes-Maritimes et Agence de l’Eau Rhône, Méditerranée & Corse Partenaires : l’IFREMER (Laboratoires de Toulon, Nantes et Concarneau), l’Université de Nice-Sophia Antipolis (Laboratoire ECOMERS), La Chambre de Commerce et d’Industrie de Nice, la CHU de Nice et la Station Marine de Roscoff (CNRS et Université de Paris 6) Zone d’étude entre Marseille et Gênes. Cellules d’Ostreopsiscf. ovataobservées au microscope (taille : environ 50 µm) avec d’autres microalgues (diatomées). Agrégats formés par les cellules d’Ostreopsis cf. ovata (sur le fond, dans l’eau et en surface). Demande sociétale et problématique scientifique : Depuis une dizaine d’années, les microlagues benthiques toxiques du genre Ostreopsisse développent en Méditerranée. En plein été, lors de la période de prolifération des ces microalgues, elles peuvent se décrocher du fond, se disperser dans la masse d’eau et former des agrégats dans l’eau ou en surface. Les personnes en contact avec ces microalgues (dans l’eau ou dans les embruns portés par le vent) peuvent avoir des irritations des muqueuses et plus rarement de la fièvre et des problèmes respiratoires. De plus, la chaîne alimentaire peut se trouver contaminée par la palytoxine ou ses dérivées, avec un risque pour le consommateur qui reste à évaluer. Les services de santé départementaux, régionaux et nationaux, les gestionnaires du littoral ainsi que les responsables de la qualité des eaux de baignades souhaitent avoir une meilleure connaissance de l’écologie, de la toxicité et des impacts sanitaires, écologiques et socio-économiques de ces proliférations d’Ostreopsiscf. ovataafin de gérer au mieux les crises estivales. Le projet pluridisciplinaire MediOs 2 a pour but de mieux comprendre le développement et les impacts de cette microalgue et de faciliter le transfert des connaissances vers les gestionnaires et les décideurs, afin d’optimiser la mise en place de réseaux de surveillance et d’alerte. Principaux résultats et préconisations pour l’action publique : La quantité d’Ostreopsiscf. ovataépiphyte ou planctonique est très variable dans l’espace et dans le temps. Malgré cette variabilité, nos études ont permis de mieux connaître les préférences écologiques de cette microalgue, principalement au niveau des substrats (biotique et abiotique) et de la profondeur de développement. Le passage de la phase benthique à la phase pélagique n’est pas uniquement induit par l’hydrodynamisme mais présente un rythme nycthéméral. La faune (principalement la meiofaune et les patelles) semble souffrir du développement estival de cette microalgue, dont les toxines se retrouvent dans les oursins et les mollusques filteurs ou prédateurs. Le Centre Antipoison de Marseille a recensé en 2008 et 2009 quelques intoxications par contact, toujours apparues dans des zones à fortes concentrations en Ostreopsis. L’étude épidémiologique a posterion’a pas permis de mettre en évidence des évènements anciens de fort développement de la microalgue dans la région PACA. Au niveau socio-économique, c’est principalement la façon dont est réalisée la communication lors des périodes de crises qui pourrait déterminer l’impact d’Ostreopsis, notamment via la diminution de la fréquentation des plages atteintes. Les résultats obtenus permettent de faire des préconisations pour l’action publique, tant au niveau de la définition des périodes et des zones à risques, que de la fréquence et la méthodologie a employer pour suivre les floraisons toxiques. La présence de toxines dans la chaîne alimentaire met également en évidence une nouvelle voie d’intoxication qui n’était initialement pas considérée. Modes de coordination : Dans la cadre du projet, 4 séminaires de programme ont déjà eu lieu entre tous les partenaires (2 en 2008 et 2 en 2009, avant et après chaque saison estivale, période la plus propice au développement important d’Ostreopsiscf. ovata). Ces séminaires permettent de suivre l’état d’avancement des travaux de chaque partenaire, de finaliser les collaborations et de prévoir les séjours des chercheurs qui viennent mettre en place du matériel ou récolter des organismes. Ils permettent également d’informer la Chambre de Commerce et le CHU sur la localisation des sites contaminés par Ostreopsiscf. ovataafin de cibler les études d’impacts sanitaires et socio-économiques. Lors du second séminaire de 2008, nous avions invité nos collègues italiens pour échanger nos connaissances sur l’écologie et le mode de gestion de la microalgue. Concernant les échanges entre les partenaires du projet et les décideurs et gestionnaires, le Conseil Général des Alpes-Maritimes a organisé 2 Comités de Pilotage, dont le rôle est de discuter de la pertinence des expériences prévues, de transmettre rapidement les résultats obtenus et de faire des recommandations pour l’action publique. Devant la multiplicité des acteurs* impliqués dans la problématique « Ostreopsis», aussi bien au niveau local que national, les membres du projet Medios 2 proposent que soit mise en place une Cellule Inter Ministérielle Ostreopsis (CIMO) afin d’avoir une meilleure communication entre tous les partenaires et une coordination nationale des actions. * les Ministères en charge de l’écologie, de la santé et de la pêche, la DGS, la DGAL, l’AFSSA, l’AFSSET, les DRASS, les DDASS, l’INVS, le Centre Anti-Poisson de Marseille, les régions, les départements et enfin les Maires des communes littorales. Rodolphe Lemée UPMC et CNRS Hubert Grossel Ifremer Toulon Christophe Serre Conseil Général 06