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Le suicide médicalement assisté

Le suicide médicalement assisté. Repères éthiques. Au lieu de valoriser la conscience pour y découvrir le lieu intime où se manifeste la vérité du bien et du mal, on y a vu l’instance suprême qui détermine le bien et le mal.

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Le suicide médicalement assisté

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Presentation Transcript


  1. Le suicide médicalement assisté Repères éthiques

  2. Au lieu de valoriser la conscience pour y découvrir le lieu intime où se manifeste la vérité du bien et du mal, on y a vu l’instance suprême qui détermine le bien et le mal.

  3. « Je n’ai qu’à me consulter sur ce que je veux faire : tout ce que je sens être bien est bien, tout ce que je sens être mal est mal : le meilleur de tous les casuistes est la conscience. » Jean-Jacques Rousseau, Profession de foi du vicaire savoyard (l’Emile, l. IV), Paris 1996, p. 83

  4. Quand tous les raisonnements « prouveraient que j’ai tort, si vous sentez que j’ai raison, je n’en veux pas davantage ». Jean-Jacques Rousseau, Profession de foi du vicaire savoyard (l’Emile, l. IV), Paris 1996, p. 88

  5. On peine à comprendre que le suicide est • premièrement, un acte de désespoir, et un refus contre la tendance naturelle à vivre, une faute contre soi-même. • deuxièmement, une injusticegrave à l’égard des autres et de la société: les témoignages de révolte de l’entourage se multiplient, servant peut-être de sonnette d’alarme. • Troisièmement, une atteinte aux sources transcendantes de la personne humaine.

  6. Il n’est même plus besoin d’argumenter contre votre thèse, quand il a suffi de rappeler votre devoir de ne jamais sortir de la subjectivité. En prétendant que toute position rationnelle doit être rejetée a priori au motif qu’elle se veut universelle, les relativistes font montre d’une curieuse forme d’intolérance : ils discréditent chez autrui ce qu’ils ne cessent de revendiquer pour leur propre discours : plutôt que débattre au plan des idées et des arguments, on choisit de discréditer l’adversaire en déniant toute pertinence à son propos. Le relativisme de l’opinion a coupé court au débat d’idées : il s’est noué en dogmatisme.

  7. Si chacun est maître de sa propre mort et que son intention, à un moment donné, est de se suicider, alors une personne bien portante devrait tout aussi légitimement pouvoir faire appel aux services d’associations d’aide au suicide.

  8. « Les bonnes intentions travaillent à mettre les idées sous tutelle, c’est-à-dire à se substituer aux critères classiques de validité du jugement. (…) A la limite, peu importe qu’une proposition soit juste ou prudente, il suffit qu’elle soit bien intentionnée. L’opinion penche vers le moralisme, c’est-à-dire la tyrannie des intentions. (…) Le moralisme oppose les bonnes et les mauvaises intentions, il n’est pas tenu de réfuter les objections, il les disqualifie. Par là, il pèse sur les consciences. » Philippe Bénéton, Les fers de l’opinion, Paris 2000, pp. 23-24

  9. « L’homme, tel que le conçoit l’existentialiste, s’il n’est pas définissable, c’est qu’il n’est d’abord rien. Il ne sera qu’ensuite, et il sera tel qu’il se sera fait. » Jean-Paul Sartre, L’existentialisme est un humanisme, Paris 1996, p. 29.

  10. « Chaque patient a le droit de disposer de sa personne. » Académie suisse des sciences médicales, février 2005.

  11. « Le respect de la volonté des patients capables de discernement est fondamental dans l’action médicale. C’est pourquoi, un traitement médical contre la volonté exprimée du patient capable de discernement est inadmissible. » Académie suisse des sciences médicales, février 2005.

  12. En réalité, le respect de la volonté du patient à ne pas suivre un traitement, ne signifie pas respecter la volonté du patient à se donner la mort.

  13. Une action sera jugée bonne si elle produit pour tous ceux qu’elle implique plus de bien-être que toute autre action alternative ; elle sera considérée comme mauvaise dans le cas contraire. Le critère du bien et du mal s’est déplacé : il ne réside plus dans l’acte évalué objectivement, mais dans le bien-être à favoriser et la quantité de souffrance à éviter pour le maximum d’êtres vivants concernés. L’éthique a déserté le bien ou le mal, pour mesurer l’effet de l’action sur soi-même et sur les autres. Le critère de décision relève exclusivement de l’intérêt des êtres vivants.

  14. L’utilitariste « affirme que la capacité de souffrir ou de se réjouir constitue un préalable nécessaire qui doit être satisfait pour avoir des intérêts. (…) C’est pourquoi notre intérêt pour autrui ne peut avoir d’autres limite défendable que celle de la sensibilité.» Peter Singer, Questions d’éthique pratique, Paris 1993, p. 65.

  15. Par conséquent, selon l’utilitariste, seule la personne concernée est à même de juger des conséquences. Pour ce faire, il lui suffit de mettre dans la balance de son intérêt, •  a) d’une part les souffrances à venir qu’elle se juge apte ou inapte à supporter, • b) d’autre part les plaisirs à venir qu’elle peut espérer. • Lorsque la balance utilitariste penche du côté des souffrances, alors la préférence se portera sur la demande d’euthanasie ou d’aide au suicide.

  16. La pente glissante arg. 1: On est conduit à banaliser la mort, et à démobiliser les personnes se trouvant en butte à de graves difficultés en leur proposant de quitter la vie. L’aide au suicide contredit la logique des soins palliatifs.

  17. La pente glissante arg. 2: dès qu’on entrouvre la porte, la porte s’ouvre davantage. (un exemple)

  18. La pente glissante arg. 3: L’acceptation de l’assistance au suicide ouvre la porte à des dérives, car il est difficile de s’assurer que la demande du patient soit exempte de toute pression.

  19. La pente glissante arg. 4: il n’est pas impossible que, malgré les garde-fous proposés, l’assistance au suicide fasse appel à une compassion qui cache simplement une fausse pitié, voire une perversion de la pitié, et que le motif en soit le refus égoïste de porter la charge de l’existence de celui qui souffre. En réalité, la vraie compassion rend solidaire de la souffrance d’autrui, mais n’aide pas à supprimer celui dont on ne peut alléger la souffrance.

  20. Au fond de cette attitude, il y a le relativisme, entendez la croyance positiviste selon laquelle, hormis en science, chaque individu reste chevillé à ses propres convictions, et que rien n’émerge de la subjectivité : « Il n’y a pas de vérité », tel est le slogan. On a beau rétorquer que cette dernière phrase s’abîme dans son propre tourbillon. On a beau persuader que, s’il n’y a pas de vérité, l’affirmation elle-même ne peut pas être vraie puisqu’elle s’autodétruit : nul n’en a cure et chacun fait comme si l’argument rationnel comptait pour rien, parce que personne n’est disposé à aller jusqu’au bout du relativisme qu’il prône.

  21. Contradictions du relativisme en matière d’aide au suicide Tout le monde est libre, sauf les personnes handicapées.

  22. Contradictions du relativisme • en matière d’aide au suicide • « L’assistance au suicide ne fait pas partie de l’activité médicale, car elle est contraire aux buts de la médecine ». (ASSM 2005) • Ce n’est donc pas à titre de médecin qu’il agit, mais à titre d’individu privé disposant d’un certain savoir-faire. • Voilà la plus haute instance morale médicale qui s’adresse au soignant • en tant qu’il est médecin et en même temps • en tant qu’il n’est pas médecin La contradiction est insoutenable.

  23. « Peu à peu on construit une dictature du relativisme qui ne reconnaît rien comme définitif et qui laisse comme ultime mesure son propre ego et ses désirs. » J.R., 17 avril 2005

  24. C’est pourquoi chacun entend au fond de sa conscience les exigences qu’il doit respecter : il sait très bien qu’il y a des préceptes moraux positifs qui présentent une obligation morale universelle. Mais il sait aussi les préceptes moraux négatifs, valables universellement, par-delà les cultures, par-delà les sentiments et les états d’âme : ces préceptes réprouvent certains actes mauvais, en tout lieu, pour chacun, et en toutes circonstances ; ils transcendent l’intention, les circonstances et les conséquences.

  25. Si, malgré toutes les circonstances atténuantes et variables, le suicide constitue toujours une faute morale grave (notamment contre soi et contre la justice), l’assistance au suicide constitue dans tous les cas une collaboration formelle à un acte intrinsèquement mauvais : il y a coopération formelle lorsque le médecin participe non seulement aux actes techniques (coopération matérielle), mais aux intentions de celui qu’il assiste. Par conséquent, lorsque l’ASSM prône une distinction d’ordre matériel (§ 4.1 : « Le dernier geste du processus conduisant à la mort doit dans tous les cas être accompli par le patient lui-même. »), elle établit une distinction qui n’est pas pertinente en éthique : il s’agit d’une tentative pour le moins discutable de dédouaner le soignant de sa responsabilité.

  26. Conclusion 1: Alors comment ne pas être reconnaissant du fond du cœur envers toutes ces personnes (médecins, infirmiers, équipes d’aumônerie, thérapeutes, bénévoles, mais surtout familles et proches) qui, jour après jour et dans une totale humilité, se mettent au service des grands malades pour les accompagner au bout de leur vie ? Comment dire assez sa reconnaissance à ces hommes et à ces femmes qui, discrètement et efficacement, prouvent par leurs actes quotidiens que la vérité peut être vécue ?

  27. Conclusion 2: L’idéologie de « l’assistance au suicide » témoigne de la crise profonde de la raison: sitôt sortie du monde des sciences et de la technique, l’humaine raison ne croit plus en ses propre forces ; elle a relégué l’éthique au rang des aimables convictions subjectives, à la seule éthique de la conviction, et surtout elle a renoncé à admettre qu’elle est faite pour la vérité en ce domaine aussi. Telle est l’urgence: retrouver, en éthique aussi, l’amitié du vrai.

  28. Fin de vie etaide au suicide Questions éthiques

  29. Art. 115 CPS Incitation et assistance au suicide Celui qui, poussé par un mobile égoïste, aura incité une personne au suicide, ou lui aura prêté assistance en vue du suicide, sera, si le suicide a été consommé ou tenté, puni de la réclusion pour cinq ans au plus ou de l’emprisonnement. Art. 114 CPS Meurtre sur la demande de la victime Celui qui, cédant à un mobile honorable, notamment à la pitié, aura donné la mort à une personne sur la demande sérieuse et instante de celle-ci sera puni de l’emprisonnement.

  30. « Quand ces lois objectivement mauvaises auront développé leur logique, et quand il deviendra de plus en plus évident qu’on s’est mis dans une impasse grave, il faut que l’Evangile ait été conservé dans sa pureté – fût-ce par un petit reste –, pour qu’il apparaisse, non comme un juge terrible, ni comme un revanchard satisfait enfin d’avoir eu raison contre tout le monde, mais comme le recours crédible, la sagesse qui ne trompe pas, la voie authentique au service du vrai bien de l’homme, bref comme l’unique salut possible. Car si les Chrétiens bêlent à l’unisson d’une société qui se défait, quand cette société ressentira les douleurs de plus en plus vives de son erreur, qui donc pourra lui proposer de façon crédible les réformes nécessaires ? » fr. Benoît-Dominique de la Soujeole, op

  31. Ô Marie, aurore du monde nouveau, Mère des vivants, nous te confions la cause de la vie : regarde, ô Mère, le nombre immense des enfants que l’on empêche de naître, des pauvres pour qui la vie est rendue difficile, des hommes et des femmes victimes d’une violence inhumaine des vieillards et des malades tués par l’indifférence ou par une pitié fallacieuse.

  32. Fais que ceux qui croient en ton Fils sachent annoncer aux hommes de notre temps avec fermeté et avec amour l’Evangile de la vie. Obtiens-leur la grâce de l’accueillir comme un don toujours nouveau, la joie de le célébrer avec reconnaissance dans toute leur existence et le courage d’en témoigner avec une ténacité active, afin de construire, avec tous les hommes de bonne volonté, la civilisation de la vérité et de l’amour, à la louange et à la gloire de Dieu Créateur qui aime la vie. Jean-Paul II, 25 mars 1995

  33. Fin de vie etaide au suicide Questions éthiques

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