250 likes | 352 Views
GAZA, le chaos…. …et après ?. 17 janvier 2009. Extraits de points de vue et analyses - Compilés par Abderrahim Harouchi, ancien ministre, président d’AFAK Civisme et Développement • Yves Aubin de la Messuzière , ancien diplomate, chercheur André Azoulay , conseiller du Roi Mohamed VI ,
E N D
GAZA, le chaos… …et après ? 17 janvier 2009
Extraits de points de vue et analyses - Compilés par Abderrahim Harouchi, ancien ministre, président d’AFAK Civisme et Développement • Yves Aubin de la Messuzière, ancien diplomate, chercheur • André Azoulay, conseiller du Roi Mohamed VI, président de la Fondation des 3 cultures, président de la Fondation euro-méditerranéenne Anna Lindh pour le dialogue entre les cultures • Leila Babès, professeur de sociologie des religions, université catholique de Lille, chroniqueuse à Radio Méditerranée International • Bechir Ben Yahmed, éditorialiste. Jeune Afrique • Jimmy Carter, ancien président des Etats-Unis. • Ahmed Charaï. Editorialiste à L’Observateur du Maroc • Jean Daniel, éditorialiste au Nouvel Observateur ; écrivain • Dominique Eddé, écrivain franco-libanaise • Gideon Levy. éditorialiste de Haaretz, quotidien israélien. • John Pilger. Journaliste britannique ; 40 ans de reportages au Moyen-Orient. • Avraham B. Yehoshua, écrivain israélien
Je sais, de par mon engagement personnel, que les effets dévastateurs de l’invasion de Gaza par Israël auraient pu aisément être évités. Jimmy Carter, ancien président des Etats-Unis. Washington Post, 8 janvier 2009. … Les Qassam ont cessé de tomber sur les localités israéliennes mais les Palestiniens de Gaza n’ont constaté aucun allègement du blocus, aucune ouverture permanente des points de passages, comme ils l’avaient réclamé. Et lorsque l’opération du 4 novembre a été déclenchée par l’armée israélienne, ils se sont sentis floués et ont commencé à redouter que la population, dont les conditions de vie ne s’étaient pas améliorées, les lâche. Yves Aubin de la Messuzière, ancien diplomate, chercheur. Le nouvel observateur, 8-14 janvier 2009, pp. 35-36
Victimes palestiniennes en 21 jours(16/01/2009) 1 200 morts - 5 000 blessés «un tiers des morts et des blessés sont des enfants, une proportion jamais atteinte dans un conflit de mémoire récente» (Haaretz) Les milliers de missiles qui se sont abattus sur le territoire israélien depuis le retrait de Gaza, ces trois dernières années, ont causé une trentaine de morts, tandis qu'Israëla tué des centaines de Palestiniens en une seule semaine. Avraham B. Yehoshua , écrivain, journaliste israélien. Le Nouvel Observateur
Les pilotes pensent-ils aux enfants de réfugiés dont les parents et grands-parents avaient déjà été chassés de chez eux ? Pensent-ils aux centaines de personnes qui seront invalides ? Pensent-ils à la terrible haine qu’ils sèment non seulement à Gaza mais aussi à travers le monde, qui regarde les images d’horreur retransmises par la télévision ? Gideon Levy, éditorialiste de Haaretz, quotidien israélien. in Jeune Afrique, 4-10 janvier 2009, p. 12
…«les normes internationales du comportement humanitaire en situation de conflit ont été foulées au pied. … Nous avons du mal à croire qu'une nation démocratique peut autoriser des atrocités humaines aveugles de cette ampleur dans un territoire déjà soumis àun blocus terrestre et maritime». La revue médicale britannique The Lancet, une des plus respectées dans le monde médical, accuse les forces israéliennes d’«atrocités» dans la bande de Gaza. (éditorial du 14 janvier 2009). «…Nous sommes déçus par le silence des associations et organisations médicales nationales dans le monde entier devant la destruction et la dislocation des services de santé»
Cette banalisation de la sanction aveugle, au nom d'une conception de la responsabilité collective, me paraît une honteuse régression. J'ai besoin de dire que la part juive qui est en moi, dont je n'ai pas coutume de faire état et qui reste fidèle à la mémoire des victimes de l'extermination, est bouleversée d'indignation et de révolte devant une telle régression. Jean Daniel. Gaza : le chaos prémédité. Le Nouvel Observateur, 8-14 janvier 2009, p. 20
La négation de l’holocauste et le silence de ceux qui savent. Extraits de l’article John Pilger. The New Statesman. … L’horreur qui tombe sur Gaza n’a pas grand-chose à voir avec le Hamas ou, plus absurde encore le droit d’Israël à exister. … Le droit à exister de la Palestine a été aboli il y a soixante ans et l’expulsion et, si nécessaire, l’extinction des populations autochtones étaient planifiées et mises en œuvre par les fondateurs d’Israël. «… qui se souvient de qui a utilisé ces mêmes moyens contre notre peuple au cours de la seconde guerre mondiale… je suis horrifié.» (co-leader du parti israélien Mapan)
«…Mais il est clair qu’il s’agit d’un projet de génocide.» Ilan Pappé , historien israélien, 2 janvier 2009 « Est-ce une exagération irresponsable que de comparer le traitement infligé aux Palestiniens avec les chefs d’accusation qui avaient été réunis pour dénoncer les atrocités commises par les nazis ? Je ne le pense pas. Richard Falk est juif, professeur de droit international à l’université de Princeton et rapporteur de l’ONU sur les droits de l’homme dans les territoires occupés. Fin de l’extrait de l’article de John Pilger.
… L'essence du conflit reste ici immuable. L'obstination, la sottise, l'intégrisme, la mauvaise foi, la haine, le désespoir et les fantasmes règnent dans les deux camps, oui, dans les deux camps ! ! ! Avraham B. Yehoshua Pourquoi cette guerre ? Le Nouvel Observateur, 8-14 janvier 2009, pp. 12-13 … Chacun découvrait qu'il fallait vaincre la véritable alliance objective qu'il y avait et qu'il y a toujours entre une partie des dirigeants israéliens et une partie des dirigeants du Hamas pour pratiquer la politique du pire, celle des attentats et de la répression. Dans chaque camp, des leaders affirmaient qu'il ne pouvait y avoir en Palestine qu'un seul Etat, palestinien pour les uns, israélien pour les autres. Jean Daniel. Gaza : le chaos prémédité. Le Nouvel Observateur, 8-14 janvier 2009, p. 20
Dominique Eddé,écrivain franco-libanaise. Logique de purification ethnique à Gaza. Le Monde, 05,01,2009 Quel est le bénéfice attendu par Israël, au terme de cette énième entreprise de bombardement, "Plomb durci" ? Sécuriser les citoyens israéliens, anéantir le Hamas ? Connaît-on un cas de figure ayant prouvé, par le passé, que la méthode pouvait marcher ?… L'opération "Raisins de la colère", en 1996 ? L'opération "Rempart à Jénine", en 2002 ? "Voie ferme", deux mois plus tard ? "Arc-en-ciel", en mai 2004 ? » Jour de pénitence » en 2004 ? La guerre au Liban en 2006 avec, à la clé, un pays dévasté et plus de 1 000 morts civils dont 30 % d'enfants ? Là encore, Israël a détruit pour rien.
Que gagnent les dirigeants du Hamas en poursuivant leurs tirs de roquettes sur Israël ? Pourquoi cet acharnement à donner des coups qu'ils encaissent au centuple, en retour ? Quand chaque tir de roquettes est suivi d'un déluge de feu, quand l'action est aussi coûteuse en vies humaines, aussi improductive sur le plan politique, aussi impopulaire sur le plan international ?
Pourquoi cette application à ne rien entendre de la peur israélienne de l'avenir, à rester incompris plutôt qu'à se faire comprendre ? Que gagnent-ils à l'ajournement de la reconnaissance d'Israël ? Une carte à jouer dans de futures négociations ? N'est-ce pas plutôt en posant cette carte sur la table qu'ils pourraient commencer à en gagner d'autres, à remettre le droit au centre du débat ? Un combat politique réclame d'autant plus de vigilance et d'inventivité que l'adversité est grande, les moyens limités. Les deux ont cruellement manqué.
Qu'a apporté à son peuple le président de l'Autorité palestinienne, en échange de sa totale soumission au pouvoir américain et israélien ? De concession en concession, de poignée de main en poignée de main, il n'a rien obtenu de plus que son maintien au pouvoir. • n Que gagne le pouvoir américain à soutenir inconditionnellement la politique israélienne ? • En quoi la moisson de la politique israélo-américaine des quarante dernières années est-elle de nature à conforter celle-ci dans ses choix ?
… A force de traiter les Palestiniens (les Arabes en général) par le mépris, à force de ne traiter qu'avec ceux d'entre eux qui sont à la botte, de leur extorquer concession sur concession, de jouer au plus fin, de préférer grignoter encore et toujours du territoire - un bout de Jérusalem par- ci, une colonie par-là -, que gagnent les plus forts ? La rage du plus faible ? Sa défaite ? Pas seulement. Ce à quoi nous assistons avec une ponctualité effrayante, c'est la transformation progressive d'une situation négociable en une situation explosive, ingérable.
Si Israël et les Etats-Unis persistent à nier l'humiliation innommable, le désespoir fou, dangereux pour tous, que génère leur politique, alors ce désespoir continuera de se répandre de pays en pays. Et, dans cette escalade, chaque jour sera un jour de trop. Si les Etats-Unis et Israël réunis n'ont pas réussi, à ce jour, à protéger l'avenir d'Israël, c'est que leur méthode n'est pas la bonne. S'ils n'en changent pas, Gaza, la prison infernale, sera le signe avant-coureur de nos lendemains et des leurs. Dominique Eddé, Logique de purification ethnique à Gaza. Le Monde, 05,01,2009
Rafik Husseini, directeur de cabinet de Mahmoud Abbas, in Jeune Afrique, 17 janvier 2009 « Président de l’Autorité palestinienne depuis quatre ans, Mahmoud Abbas n’a cessé de répéter qu’il voulait faire la paix, qu’il reconnaissait l’Etat d’Israël, qu’il se contentait d’un Etat sur 22% de la Palestine historique, qu’il souhaitait avoir avec Israël des relations de bon voisinage. Ce qu’a fait Israël est complètement à l’opposé de ce qu’il faut ! En réalité, les Israéliens ne veulent pas de l’approche de Mahmoud Abbas. Ils préfèrent celle du Hamas parce qu’est plus facile d’avoir affaire à des militants que l’on qualifie de terroristes en affirmant q’ils ne veulent pas la paix. Toutes personnalités confondues, le leadership israélien ne croit pas à un Etat palestinien. Ce qu’ils veulent , c’est se débarrasser de la population et garder le maximum de terres.»
Maintenant, il faut parler des conséquences politiques et aussi morales de cette invasion. Je ne crois pas qu'elle puisse éradiquer l'islamisme fascisant et violent du Hamas, ni qu'elle permette à Israëlde consolider sa place parmi les nations du Proche-Orient arabe. Jean Daniel. Gaza : le chaos prémédité. Le Nouvel Observateur, 8-14 janvier 2009, p. 20 … Ne pas prendre en considération les effets induits de vos actions militaires, c’est prendre le risque quasi certain de vous retrouver face à près d’un milliard d’hommes dirigés par l’intégrisme et disposant de l’arme nucléaire de surcroît, avec les conséquences que l’on peut imaginer, non pas pour Israël mais pour la paix et la stabilité dans le monde. Ahmed Charaï. Lettre ouverte à M. Olmert. L’observateur du Maroc.
Faire la guerre pour redonner ses chances à la paix. Illusoire et indécente, cette théorie prend une dimension tragique avec le lourd tribut payé par la société civile palestinienne profondément meurtrie dans Gaza assiégée. …la seule logique de la force qu’Israël a décidé de privilégier. Une logique régressive qui apporte la pire des réponses aux attentes des Israéliens s’agissant de leur sécurité. Une logique qui nous a tous pris en otages et qui risque de faire exploser les maigres acquis durement accumulés ces dernières années. André Azoulay. Président de la Fondation euro-méditerranéenne Anna Lindh pour le dialogue entre les cultures, 6 janvier 2009
Que faire donc ? A quoi nous attendre ? Comment Israëlpourra-t-il briser le cercle vicieux de la violence où il est enfermé depuis sa création ? … Adopter une nouvelle politique en Cisjordanie visant à accélérer la naissance d'un Etat palestinien donnera aux habitants de Gaza, traumatisés par les derniers évènements, l'espoir et la détermination nécessaires pour abandonner la voie du Hamas qui les entraînait vers l'abîme. Avraham B. Yehoshua. Pourquoi cette guerre ? Le Nouvel Observateur, 8-14 janvier 2009, pp. 12-13
Le discours de Sarkozy devant la Knesset le 23 juin 2008, après une longue et émouvante proclamation de solidarité, se terminait ainsi : « Cela dit, il faut bien nous entendre sur un point d’évidence : seul le gel des colonies et la fin de l'occupation peuvent conduire à la paix et donc à la sécurité d'Israël.» Jean Daniel « Les Etats-Unis sont le meilleur ami d’Israël et ils vont le rester, mais Obama a le potentiel pour exercer dans la région une influence beaucoup plus forte que celle de ses prédécesseurs.» Martin Indyk. Ancien ambassadeur des Etats-Unis en Israël et proche d’Hillary Clinton. Jeune Afrique, 18-24 janvier 2009
… A part les extrémistes jusqu’au-boutistes qui veulent rayer Israël de la carte, les Arabes savent que l’existence de ce pays est une réalité irréversible et si Israël abandonne ses prétentions expansionnistes et accepte de s’ouvrir à la région, le compromis et la négociation sont moins coûteux et plus profitables que l’hostilité et l’agressivité. Les Palestiniens n’ont plus rien à perdre et ils ont tout à y gagner. Leila Babès, Radio Méditerranée Internationale … C’est rappeler à l’ensemble des Israéliens que les tenants d’une paix juste et durable, mieux, d’une harmonie entre les fils d’Abraham, existent des deux côtés et que ce sont ces hommes et femmes qui représentent l’avenir. Encore faut-il que la raison prévale pour que leur discours soit audible. Ahmed Charaï. Lettre ouverte à M. Olmert. L’observateur du Maroc , 02-09 janvier 2009, pp. 4-5
«Les mots de dignité, de liberté et de justice ne peuvent pas se conjuguer à double vitesse. Quand on emploie ces mots pour les Israéliens, il faut qu’ils se conjuguent et se comprennent de la même façon pour les Palestiniens,». André Azoulay,
Sources : André Azoulay. Déclaration de la Fondation euro-méditerranéenne Anna Lindh pour le dialogue entre les cultures, 6 janvier 2009 Version Homme, 71, décembre 2008, pp. 53-54 Yves Aubin de la Messuzière. Le risque, c’est la radicalisation du Hamas. Le Nouvel Observateur, 8-14 janvier 2009, pp. 35-36 Leila Babès. Point de vue. Médi I, 07.01.2009 Bechir Ben Yahmed, éditorialiste. Jeune Afrique Jean Daniel. Gaza : le chaos prémédité. Le Nouvel Observateur, 8-14 janvier 2009, p. 20 Jimmy Carter. Washington Post, 8 janvier 2009. Ahmed Charaï. Lettre ouverte à M. Olmert. L’observateur du Maroc , 02-09 janvier 2009, pp. 4-5 Dominique Eddé. Logique de purification ethnique à Gaza. Le Monde, 05,01,2009 The Lancet. Editorial, 10 janvier 2009 Gideon Levy. éditorialiste de Haaretz, quotidien israélien. Haaretz in Jeune Afrique, 4-10 janvier 2009, p. 12 Avraham B. Yehoshua . Pourquoi cette guerre ? Le Nouvel Observateur, 8-14 janvier 2009, pp. 12-13