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De l’interaction dans l’œuvre musicale mixte. François NICOLAS (compositeur). Logique et interaction : vers une géométrie de la cognition (Cerisy-la-Salle, 24 septembre 2006). Carlos Kleiber et l’orchestre d’État de Bavière (Munich, octobre 1996) Beethoven : Ouverture « Coriolan ».
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De l’interaction dans l’œuvre musicale mixte François NICOLAS (compositeur) Logique et interaction : vers une géométrie de la cognition (Cerisy-la-Salle, 24 septembre 2006)
Carlos Kleiber et l’orchestre d’État de Bavière (Munich, octobre 1996)Beethoven : Ouverture « Coriolan » De l'interaction dans l'œuvre musicale mixte (Cerisy, 24 septembre 2006)
Duelle(Ircam, Festival Agora - 2001) De l'interaction dans l'œuvre musicale mixte (Cerisy, 24 septembre 2006)
Les questions de logique musicale posées par les interactions dans l’œuvre mixte (les problèmes « logiques » que l’informatique pose aux œuvres musicales plutôt qu’aux musiciens) Une interaction entre deux logiques différentes peut-elle être (musicalement) consistante? Interaction, pas « interactivité » (cf. refus du « virtuel ») De l'interaction dans l'œuvre musicale mixte (Cerisy, 24 septembre 2006)
Logique « musicale » « Logique musicale »: ce qui fait « discours musical » ou « sens musical » d’une évolution sonore. Au principe : « musical » ≠ sonore Mais aussi : pensée musicale ≠ un langage discours musical ≠ une narration Deux opérateurs « logiques »: • l’écriture musicale (le solfège) • le corps-accord (du musicien et de son instrument de musique) De l'interaction dans l'œuvre musicale mixte (Cerisy, 24 septembre 2006)
Principes orthogonaux… Développement musical Principe de différenciation A ≠ A(’) Principe de négation contrainte A => (A et non-A) Principe du tiers obligé A => (A et B) avec B ≠ A et B ≠ non-A Démonstration mathématique Principe d’identité A = A Principe de non contradiction Non (A et non-A) Principe de tiers exclu A ou non-A De l'interaction dans l'œuvre musicale mixte (Cerisy, 24 septembre 2006)
Logiques « philosophiques » • « Logique du sens » : Deleuze (1969) => Logique musicienne du sens musical d’un discours sonore : • Cf. les paradoxes des trois « principes » • Cf. logique stoïcienne? • Cf. la dimension logique des synthèses musicales… • « Logiques des mondes » : Badiou (2006) => Comment l’écoute musicale fait vérité du monde-Musique ? (thèse philosophique : vérité philosophique ≠ véracité ou véridicité!) (thèse musicale 1 : en musique, écoute ≠ perception ou audition) (thèse musicale 2 : l’écoutemusicale n’est pas affaire d’interaction, a fortiori d’interactivité) De l'interaction dans l'œuvre musicale mixte (Cerisy, 24 septembre 2006)
Interactions en musique ? Deux essentiellement : • Interactions musiciennes : le corps-accord • Interactions musicales : les « synthèses » Mais pas les rapports écriture/perception ou partition/écoute (en raison des statuts trop centraux de l’écriture et de l’écoute musicales…) De l'interaction dans l'œuvre musicale mixte (Cerisy, 24 septembre 2006)
Le « corps-accord » Carlos Kleiber : Mozart : Finale de la 33° symphonie ou corps-à-corps = interaction du corps physiologique du musicien et du corps mécanique de l’instrument de musique De l'interaction dans l'œuvre musicale mixte (Cerisy, 24 septembre 2006)
La version burlesque : Air GuitarLe corps-accord « désintriqué »,ou le « corps sans organe » ! De l'interaction dans l'œuvre musicale mixte (Cerisy, 24 septembre 2006)
L’interaction musicale La musique à l’œuvre, comme « synthèse » (musicale, pas sonore) de différentes composantes. Exemple « canonique »: Wagner et sa « mélodie infinie » De l'interaction dans l'œuvre musicale mixte (Cerisy, 24 septembre 2006)
Le monologue de Gurnemanz dans Parsifal(acte I) De l'interaction dans l'œuvre musicale mixte (Cerisy, 24 septembre 2006)
La mélodie infinie,comme synthèse… De l'interaction dans l'œuvre musicale mixte (Cerisy, 24 septembre 2006)
La mélodie infinie : une synthèse… par modulation ! De l'interaction dans l'œuvre musicale mixte (Cerisy, 24 septembre 2006)
Les trois types de synthèses chez Deleuze : trois types de développement musical? • Synthèse connective : cf. le développement musical comme déduction écrite (Beethoven -> Boulez) • Synthèse conjonctive : cf. le développement musical comme déploiementsonore (Debussy -> Ligeti) • Synthèse disjonctive : cf. le développement musical comme altération en parties doubles (Schoenberg -> Ferneyhough) De l'interaction dans l'œuvre musicale mixte (Cerisy, 24 septembre 2006)
Les problèmes musicauxposés par l’œuvre mixte(à la fois instrumentale et électroacoustique) Dans la distance (p.46…) • Cf. irruption d’une autre « logique » (informatique) dans une « logique musicale » : • L’ensemble {ordinateur + haut-parleurs} ne constitue pas un « corps-accord » : • L’ordinateur n’est ni un corps musicien, ni un instrument de musique. • Les haut-parleurs sont des membranes, pas des corps rayonnants. • Pas d’interaction entre ordinateur et haut-parleurs. • L’électroacoustique ne s’écrit pas selon l’écriture musicale mais selon un écriture spécifique, non solfégique. De l'interaction dans l'œuvre musicale mixte (Cerisy, 24 septembre 2006)
Or dans l’œuvre mixte,instruments et haut-parleurs partagent : • un même lieu, • un même temps « chronologique », tout en ayant • des rapports différents à ce lieu : des conceptions divergentes de la spatialité (musicale: rayonnement-excitation / sonore: projection-indifférence) • des rapports différents à ce temps chronologique : des conceptions divergentes de la temporalité (musicale: tempo /sonore: horloge) Au total, le risque d’une schizophrénie qui se matérialise dans une double écriture De l'interaction dans l'œuvre musicale mixte (Cerisy, 24 septembre 2006)
Une partition musicale, c’est • une écriture = un système de lettres (le solfège) • et un amas hétérogène de notations disparates : • des tablatures : Ì q g • des expressions en langue naturelle : maestoso, arco… • des figures et dessins : U ≥ • des chiffres et équations : q = 120 • … De l'interaction dans l'œuvre musicale mixte (Cerisy, 24 septembre 2006)
Le fatras hétérogène d’une partition Erkennung : De l'interaction dans l'œuvre musicale mixte (Cerisy, 24 septembre 2006)
écriture+notations écritureseule De l'interaction dans l'œuvre musicale mixte (Cerisy, 24 septembre 2006)
Une double écriturepour une musique mixte • Écrituremusicale proprement dite + notations traditionnelles • Inscriptioninformatique associée à des boites noires • Synchronisation générale des instants (pas des dynamiques) De l'interaction dans l'œuvre musicale mixte (Cerisy, 24 septembre 2006)
Exemple :« Dans la distance » p.88… Ordinateur De l'interaction dans l'œuvre musicale mixte (Cerisy, 24 septembre 2006)
Exemple : Duelle O R D I N A T E U R De l'interaction dans l'œuvre musicale mixte (Cerisy, 24 septembre 2006)
Crise de l’écriture musicale : Surcharge : Brian Ferneyhough (5° quatuor) De l'interaction dans l'œuvre musicale mixte (Cerisy, 24 septembre 2006)
Décharge : cadence électroacoustique de Duelle De l'interaction dans l'œuvre musicale mixte (Cerisy, 24 septembre 2006)
Construction / ossaturation du son De l'interaction dans l'œuvre musicale mixte (Cerisy, 24 septembre 2006)
Exemple d’hétérogénéité [c] x2+y2=(c/2)2 De l'interaction dans l'œuvre musicale mixte (Cerisy, 24 septembre 2006)
Y a-t-il possibilité d’interactionentre deux logiques ? Quatre voies : 0. Oui? Mais alors risque de dislocation de l’œuvre (et du monde-Musique) : cf. « théorie des deux mondes… » Non ! : • Une « méta-logique » qui subsumerait les deux? • Unification par l’écriture informatique ou par la logique d’un nouvel art (cf. « art des sons fixés ») ? • Transformation de l’écriture (et donc de la logique) pour qu’elle enveloppe musicalement cette nouvelle interaction ? De l'interaction dans l'œuvre musicale mixte (Cerisy, 24 septembre 2006)
1. Une « Méta-logique » qui subsumerait les deux logiques? • L’extérieur n’est pas le « méta »… • Il n’y a pas « Le Monde » mais des mondes. • Diversité des logiques comme des mondes. • Nourrir telle logique (ici la logique musicale) des logiques des autres mondes… De l'interaction dans l'œuvre musicale mixte (Cerisy, 24 septembre 2006)
2. Unification par l’écriture informatique? Voir, déjà!, l’échec musical de la tentative de Rousseau de chiffrer le solfège: d’où une compacification; simplification, mais perte de la redondance! « La seule objection solide qu’il y eut à faire à mon Système y fut faite par Rameau. À peine le lui eus-je expliqué qu’il en vit le côté faible. Vos signes, me dit-il, sont très bons, en ce qu’ils représentent nettement les intervalles et montrent toujours le simple dans le redoublé, toutes choses que ne fait pas la note ordinaire : mais ils sont mauvais en ce qu’ils exigent une opération de l’esprit qui ne peut toujours suivre la rapidité de l’exécution. La position de nos notes, continua-t-il, se peint à l’œil sans le concours de cette opération. Si deux notes, l’une très haute, l’autre très basse, sont jointes par une tirade de notes intermédiaires, je vois du premier coup d’œil le progrès de l’une à l’autre par degrés conjoints ; mais pour m’assurer chez vous de cette tirade, il faut nécessairement que j’épelle tous vos chiffres l’un après l’autre ; le coup d’œil ne peut suppléer à rien. L’objection me parut sans réplique, et j’en convins à l’instant. » Confessions, 285-6 De l'interaction dans l'œuvre musicale mixte (Cerisy, 24 septembre 2006)
3. Transformation de la logique et de l’écriture musicales pour qu’elles enveloppent musicalement l’interaction • Transformation des haut-parleurs : la Timée • Transformation du rapport musicien au dispositif {ordinateur + haut-parleurs} : viser un contrôle live et gestuel par un musicien d’un type nouveau • Développer le solfège: cf. nouvelles lettres (« notes ») pour la Timée • Inventer de nouvelles catégories « logiques »… De l'interaction dans l'œuvre musicale mixte (Cerisy, 24 septembre 2006)
Nouvelles « lettres » : Ω Kz+ ∆Χ ∆α R2x … De l'interaction dans l'œuvre musicale mixte (Cerisy, 24 septembre 2006)