E N D
1. Trypanosomiases Trypanosomiasis
Dr W.Beldjoudi
3. TRYPANOSOMIASE HUMAINE AFRICAINE
OU
MALADIE DU SOMMEIL
(Sleeping sickness)
??? ?????
4. Introduction
La trypanosomiase humaine africaine (THA), couramment appelée maladie du sommeil, est une maladie parasitaire provoquée par un protozoaire flagellé tissulaire et sanguicole :
Trypanosoma brucei
qui est transmis par la piqûre d’un vecteur hématophage :
la glossine ou mouche Tsé-tsé
Elle est constamment mortelle en l’absence de traitement.
6. Introduction Elle reste confinée à l’Afrique tropicale entre 15° Nord et 20° Sud de latitude, aire de distribution de la glossine.
Deux sous-espèces de trypanosome génèrent chez l'Homme deux pathologies différentes :
Trypanosoma brucei gambiense = Afrique de l’Ouest
Trypanosoma brucei rhodesiense = Afrique de l’Est
8. Un peu d’histoire Le terme trypanosoma désigne corps en forme de vilbrequin =
Le parasite et son vecteur ont été identifiés en 1902-1903 par Sir David Bruce
médecin microbiologiste écossais
La trypanosomiase animale est
appelée nagana ,un mot zoulou
signifiant «être déprimé»
9.
EPIDEMIOLOGIE
10. Epidémiologieclassification Section salivaria
R: Protista
Sous-Règne: Protozoa
E: Sarcomastigophora
C: Zoomastigophorea(flagellés sanguicoles et tissulaires)
O: kinetoplastida(fragment d’ADN extranucléaire et intramitochondriale)
F: Trypanosomatidae
G: Trypanosma
E: brucei Plimmer,Bradford, 1899
Il existe 2 sous éspèces morphologiquement identiques
gambiense, rhodesiense seules pathogènes pour l’homme.
NB: Les autres espèces touchent le bétail
11. Epidémiologiele parasite Chez l’homme contaminé = forme trypomastigote
Mobile dans le sang
forme allongée, noyau(N) central, kinétoplaste(K) postérieur d’où part un flagelle qui sort de la cellule et lui reste fixé par une membrane: la membrane ondulante(MO)
Sa membrane est recouverte d’un manteau antigénique fait d’une couche de glycoprotéines variable responsables de variation antigénique
12. elle peut se présenter sous deux formes:
1 - forme longue: 25 à 30 µm
avec un flagelle libre
Présente dans les accès aigus
2 - forme courte: 15 à 20 µm
sans flagelle libre
Présente dans les phases de
rémission
13. Epidémiologiele parasite Chez le vecteur et en milieux de culture
1- forme épimastigote
- kinétoplaste proche du noyau,
- membrane ondulante longeant
le corps à partir du noyau
- flagelle libre à partir de l'extrémité
antérieure
2- Forme métacyclique infestante:
ressemble à la forme trypomastigote courte
14. Epidémiologiele cycle évolutif CHEZ LE VECTEUR
Dans l’intestin de la glossine:
les trypomastigotes ingurgités lors d’un repas sanguin commencent par s’allonger et perdent leurs manteaux antigénique de surface.
( C’est la forme procyclique )
elle se multiplie par scissiparité.
Dans les glandes salivaires de la glossine:
Puis le parasite gagne les glandes salivaires de l’insecte et se transforme en forme épimastigote et se multiplie.
A l’étape suivant, le trypanosome reconstitue son manteau antigénique de surface (forme métacyclique) tout en reprenant sa forme trypomastigote: c’est la forme métacyclique infestante.
A ce moment il est à nouveau capable d’infecter un hôte mammifère.
15. EpidémiologieLe cycle évolutif CHEZ L’HOMME CONTAMINÉ
lors de son repas sanguin La glossine injecte par sa salive les formes métacycliques infestantes qui pénètrent à travers le point de piqure et se transforment rapidement en formes trypomastigotes longues et se multiplient localement au niveau du point de piqûre pendant quelques jours (trypanome).
Puis le parasite passe dans le sang et le système lymphatique (phase lymphatico-sanguine).
Dans le sang, les trypanosomes se multiplient selon un rythme déterminé par la réponse humorale de l'hôte, aboutissant ainsi à des vagues parasitémiques. A chaque vague parasitémique correspond un variant antigénique.
En dernier le parasite traverse la membrane
méningé et envahie le LCR et le système nerveux central (La phase méningo-encéphalique).
17. Epidémiologie Le vecteur C’est un arthropode appartenant à la classe des insectes à l’ordre des diptères, sous ordre des brachycères, du genre glossina ou mouche Tsé-tsé
Mouche de grande taille
(6à 13mm)
Trompe horizontale
Ailes croisés en paire de ciseaux au repos
Mâle et femelle sont hématophages
Piquent le jour
19. Un peu d’histoire Le nom tsé-tsé donné aux glossines provient de leur dénomination par les Africains de l'ethnie Matabélé en référence au bruit accompagnant son vol
Cette mouche a eu un impact significatif sur l'histoire des hommes en Afrique. Elle a en effet décimé les chevaux et dromadaires des explorateurs et des armées mahométanes, limitant leur pénétration en régions tropicale et équatoriale. Son impact est toujours considérable sur la santé humaine et animale, et sur le développement.
20. Epidémiologie Mode de contamination
Piqûre d’une glossine infectée.
Exceptionnellement (voie transplacentaire, allaitement, accident de laboratoire).
21. EpidémiologieRéservoir T. b. gambiense serait spécifique à l’homme
tandis que T. b. rhodesiense est surtout parasite d’herbivores sauvages (antilope++).
L’ homme est concerné accidentellement par intrusion dans ce cycle ( chasseurs, bergers…)
22. EpidémiologieRépartition géographique Afrique tropicale entre 15° Nord et 20° Sud.
Le Trypanosoma brucei gambiense (T. b. g.) se retrouve en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Cette forme endémo-épidémique représente actuellement plus de 95% des cas
Le Trypanosoma brucei rhodesiense (T. b. r.) se retrouve en Afrique de l’est. Aujourd’hui, cette forme sporadique représente moins de 5% des cas
24. CLINIQUE
25. Chancre d’inoculation Trypanome
aspect furonculoide ou
ulcéro-nécrotique
± ADP satellite
26. La phase lymphaticosanguine
survient rapidement en quelques semaines
fièvre ++
irrégulière, avec céphalées et arthralgies
ADP ++
cervicales et sus-claviculaires
Hépatosplénomégalie
modérée et inconstante
27. La phase lymphaticosanguine Signes cutanées: 10 à 20 %
Prurit le plus fréquent
Œdèmes la face donnant un aspect lunaire
Trypanides : éruptions érythémateuses
fugaces, du tronc et de la racine des
membres
Troubles cardiovasculaires peuvent exister
28. La phase méningo-encéphalitique Elle survient après un délai très variable
Les signes neurologiques sont au premier plan
Troubles du sommeil: inversion du rythme nycthéméral, alternance d’insomnies et de somnolences paroxystiques conduisant à un sommeil quasi constant.
29. La phase méningo-encéphalitique Troubles sensitifs:
Troubles de la sensibilité superficielle: dysesthésies, fourmillements…
Trouble de la sensibilité profonde: signe de la clef de Kérandel (vive douleur en tournant une clef dans la serrure).
Troubles psychiques: troubles du comportement, de l’humeur...
Troubles métaboliques: boulimie, polydipsie, frilosité, impuissance, aménorrhée…
Troubles moteurs: d’apparition plus
tardive: impotence fonctionnelle,
mouvements anormaux,
troubles cérébelleux…
30. EVOLUTION Cachexie sommeilleuse terminale
Coma
Mort
31. EVOLUTION la THA à T. brucei gambiense est une maladie chronique, mais constamment mortelle si non traitée.
la THA à T. brucei rhodesiense est plus aiguë, plus sévère et rapidement fatale (3 à 6 mois).
32. DIAGNOSTIC
33. Première étape
Diagnostic de la maladie
Deuxième étape
Diagnostic de la phase
Choix traitement
34. ELEMENTS D’ORIENTATION FNS
Anémie
+
Cellules de Mott
(plasmocytes augmentés de taille et bourrés de vacuoles)
VS
accélérée
Protidogramme
albumine
gamma globulines:
IgM très augmentées (4 à 20 fois la normale)
36. DIAGNOSTIC DIRECT Repose sur la mise en évidence des trypanosomes dans le sang, les ganglion, le LCR.
Examen direct du sang à l’état frais
Concentration du sang:
centrifugation sur tube capillaire hépariné
leucoconcentration
filtration sur colonne échangeuse d’ions (DEAE cellulose)
Frottis de sang et goutte épaisse colorés au Giemsa
culture et inoculation à l’animal sont rarement pratiquées.
La présence de trypanosomes dans le LCR signe le passage méningé.
40. DIAGNOSTIC INDIRECT Repose sur la recherche d’anticorps spécifiques par différentes techniques sérologiques:
le test d’agglutination des trypanosomes (CATT)
Immunofluorescence indirecte (IFI)…
41. DIAGNOSTIC DE PHASE Il est capital pour permettre le traitement. Toute suspicion de THA impose la réalisation d’une ponction lombaire.
LCR: - IgM+++
- Trypanosomes sont rarement
retrouvés, leur présence signent le
passage neurologique.
42. TRAITEMENT
43. Difficile
Dépend du stade évolutif de la maladie
1/ Phase lymphaticosanguine
Tbg Tbr
Pentamidine = Pentacarinat ® Suramine = Moranyl ®
2/ Phase neurologique
Éflornithine ou DFMO = Ornidyl ®
Mélarsoprol = Arsobal ®(dérivé arsenic très toxique)
NB: Ces médicaments : pentamidine, mélarsoprol, éflornithine, suramine sont fournis à l’usage exclusif de la THA sous forme de donation à l’OMS
44. PROPHYLAXIE
45. Dépistage et traitement des malades
impossibilité d'action sur le réservoir animal pour Tbr
La lutte antivectorielle: insecticides, piège à glossine, port de vêtements clairs et longs
Vaccination en cours d’étude
46.
TRYPANOSOMIASE
HUMAINE AMERICAINE
OU
MALADIE DE CHAGAS
« Chagas disease »
??? ?????
47. Introduction Zoonose due à un protozoaire flagellé :
Trypanosoma cruzi transmis par des insectes
hématophages : les réduves
Elle réalise un problème de santé public majeur en Amérique latine
48.
EPIDEMIOLOGIE
49. Epidémiologieclassification Section stercoraria
R: Protista
Sous-Règne: Protozoa
E: Sarcomastigophora
C: Zoomastigophorea(flagellés sanguicoles et tissulaires)
O: kinetoplastida(fragment d’ADN extranucléaire et intramitochondriale)
F: Trypanosomatidae
G: Trypanosma
E: cruzi
50. Epidémiologiele parasite Chez l’homme contaminé
Forme trypomastigote
- Mobile dans le sang
- Allongée, noyau(N) central, kinétoplaste(K) postérieur d’où part un flagelle qui
sort de la cellule et lui reste fixé par une
membrane: la membrane ondulante(MO)
- 15 à 20 µm
- ondulations rares, en forme de C, kinétoplaste volumineux
Forme amastigote
- c’est la forme de multiplication intracellulaire
- ronde ou ovalaire, N + K
- 2 à 4 µm
52. Epidémiologiele parasite Chez la réduve
Forme épimastigote
- kinétoplaste proche du noyau,
- membrane ondulante longeant
le corps à partir du noyau
- flagelle libre à partir de l'extrémité
antérieure
54. EpidémiologieLe cycle évolutif Chez la réduve
lors de son repas sanguin La réduve ingurgite les trypomastigotes qui passent dans l’intestin moyen où ils se transforment en épimastigotes et se multiplient
Puis passage dans l’intestin postérieur et transformation en formes trypomastigotes métacycliques infestantes (TMI)
Elimination de ces formes avec les déjections contemporaines du repas sanguin de l’insecte
56. EpidémiologieLe cycle évolutif Chez l’ homme contaminé
lors de son repas sanguin La réduve émet ses déjections contenant les TMI qui pénétrent activement dans la peau à travers le point de piqure ou la muqueuse (oculaire++)
Pénétration du parasite dans les macrophages et transformation en amastigotes qui se multiplient in situ puis se retransforment en trypomastigotes
Eclatement des cellules et sortie de trypomastigotes qui gagnent le sang et diffusent à tout l’organisme
Infestation d’autres cellules au niveau du SPM (Système phagocytes mononuclés), du cœur, SNC, plexus du système nerveux autonome.
58. Epidémiologie Le vecteur LES REDUVES C’est un arthropode appartenant à la classe des insectes à l’ordre des hémiptères, à la famille des réduviidae et la sous famille des triatominae
Grosses punaises
Hématophages dans les 2 sexes et à tous les stades
Piquent la nuit
Déjections contemporaines à la piqûre
59. Les réduves vivent dans les terriers des animaux sauvages, le logement des animaux domestiques et dans les habitations humaines (fentes des murs et des meubles, faux plafond, toits en chaume)
61. Epidémiologie Mode de contamination
Transmission vectorielle par les déjections des réduves déposées lors du repas sanguin (milieu rural)
Transmission congénitale
Transfusions sanguines (milieu
Transplantation d’organe urbain)
Accidents au laboratoire (rares)
62. EpidémiologieRéservoir Homme
+
Animaux sauvages et domestiques
63. EpidémiologieRépartition géographique Amérique tropicale
64. CLINIQUE
65. PHASE PRIMAIRE Chancre d’inoculation inconstant
Entrée du parasite par voie cutanée
chagome: lésion pseudofuronculeuse
Entrée du parasite par voie conjonctivale
signe de Romaña : pathognomonique
œdème bipalpébrale unilatéral
(+dacryocystite+adénopathies satellites)
66. PHASE AIGUE 90% Inaperçue
10% HPSMG
compliquée parfois de méningo-encéphalite ou de myocardite aigue
pouvant être mortelle (enfants moins de 3ans)
67. PHASE CHRONIQUE Forme indéterminée
asymptomatique (rôle de réservoir)
2 cas sur 3 elle dure toute la vie
Formes cardiaques (30%)
réalise le tableau d’une myocardite
chagasique
Formes digestives (10%)
responsables de mégaorganes (mégaoesophage+++)
68. DIAGNOSTIC
BIOLOGIQUE
69. DIAGNOSTIC DIRECT N’est possible qu’en phase aigue
Repose sur la mise en évidence des trypanosomes dans le sang
Examen direct d’une goutte de sang à l’état frais
Frottis et goutte épaisse colorés au Giemsa
Centrifugation du sang sur tube capillaire hépariné
70. DIAGNOSTIC DIRECT Parasitémie faible
Xénodiagnostic = culture in vivo
hémoculture sur milieux spécifiques
PCR (amplification génomique)
71. DIAGNOSTIC INDIRECT Diagnostic sérologique : Recherche d’anticorps par différentes techniques (IFI, ELISA)
Utile en phase chronique ou pour le suivi thérapeutique
72. TRAITEMENT
73. TRAITEMENT 2 Trypanicides
Nifurtimox = Lampit®
Benznidazole = Radanil ®
Toxiques
Efficaces seulement en phase aigue
En phase chronique, c'est la chirurgie des mégaorganes qui doit être envisagée quand elle est possible, et le traitement de l'insuffisance cardiaque.
74. PROPHYLAXIE
75. Dépistage et traitement des malades
impossibilité d'action sur un réservoir animal aussi important
La lutte antivectorielle: insecticides + amélioration du niveau de vie et de l’habitat
Dépistage des poches de sang contaminées
Contrôle de l’infection congénitale (dépistage et traitement mère-enfant)