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UN SOUVENIR. VRAIMENT VACHE !!!. Et d’abord, correctement parlant, un souvenir peut-il être vache ? Vous allez en juger par vous-mêmes !. Il y a bien 60 ans de cela, j’avais été invitée à passer mes vacances chez mon oncle et ma tante, dans un charmant hameau de montagne,
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UN SOUVENIR VRAIMENT VACHE !!!
Et d’abord, correctement parlant, un souvenir peut-il être vache ? Vous allez en juger par vous-mêmes !
Il y a bien 60 ans de cela, j’avais été invitée à passer mes vacances chez mon oncle et ma tante, dans un charmant hameau de montagne, Saccourvielle, au-dessus de Luchon. Le rêve ! La liberté, les petits chemins, la montagne… Et un mystère !!! En effet, le lendemain de mon arrivée, à peine le jour pointait qu’une corne a résonné sur le village.
J’ai questionné mon oncle, mais lui, à cette heure-là, il est déjà parti à son travail. J’ai questionné ma tante, mais elle aussi, c’était la première fois qu’elle montait à Saccourvielle… Et en plus, elle n’avait rien entendu, étant plutôt « du soir », et dormant tard le matin. Dans la journée, j’ai eu trop à faire pour penser à mon mystère !
Mais le lendemain, même son de trompe. Un drôle de son, presque une corne de brume… Mais nous étions loin de la mer, et il faisait grand beau !!! Alors, je me promis que, le lendemain, je serais déjà habillée et que je tâcherai d’aller voir cela de plus près ! Du coup, je n’ai pas questionné mon oncle, j’avais envie de découvrir seule la clé du mystère !
Et le jour d’après… enfin, le jour ! Il faisait encore nuit que j’étais déjà toute habillée. J’ai entendu partir mon oncle, et je suis descendue sur la pointe des pieds. Aux premières lueurs du jour, j’étais devant la porte. Mais je ne savais pas de quel côté aller !
C’est alors que… La corne ! La corne se faisait à nouveau entendre ! Ah ! là, j’étais sûre, cela venait de ma gauche ! Me voilà donc partie dans les rues désertes. Désertes ? On entendait de drôles de bruits ! Des portails qui gémissaient en s’ouvrant, des piétinements, des bruits de cloches, des meuglements…
Et bientôt je voyais déboucher de chaque rue des troupeaux de vaches. Des vaches seules, sans berger, et qui se dirigeaient toutes vers le même endroit… Les petits veaux suivaient leur mère, Et tout ce monde allait, d’un pas placide, vers quel étrange rendez-vous ?
Je leur ai donc emboîté le pas, me disant que j’aurai là sans doute la clé du mystère. Chemin faisant, j’ai bien essayé de faire la conversation à mes compagnes à cornes, mais il faut dire que ce n’est pas très causant, une vache. Elles me regardaient placidement, continuant à ruminer leur foin et leur pensée, et je n’ai rien pu en tirer. Et nous sommes arrivées ainsi sur la Place de l’Abreuvoir.
Là se rendaient toutes les vaches du village, là les attendaient un homme pittoresque, entre deux âges, et tenant à la main une corne, une corne de vache, qu’il avait manifestement transformée en trompe. J’ai aussitôt pensé au Joueur de Flûte des contes. Mais, après tout, même s’il charmait les vaches, moi je n’en étais pas une. Enfin, du moins extérieurement ! Alors je me suis hardiment approchée pour avoir, enfin, la clé du mystère.
Il a bien ri de cette gamine de 13 ans qui lui demandait intrépidement s’il était un magicien de vaches ! Non, il était simplement un berger communal. Le matin, lorsque les paysans entendaient résonner la corne, ils lâchaient leurs vaches, et lui les amenait toutes plus haut, dans la montagne, où il les surveillait tout le jour. Il les ramenait le soir pour la traite. Cette fois, lorsqu’il sonnait, les paysans rouvraient leurs granges, et les vaches, une fois désaltérées, rentraient chacune chez elle, tout aussi placidement que le matin…
J’ai souvent été, le matin, au rassemblement des troupeaux, mais j’étais encore plus fascinée, le soir, de les voir repartir toutes seules vers leur étable, chaque troupeau sa route, sans jamais se mélanger ou se tromper. Et voilà comment j’ai résolu ma première enquête policière…
Texte et photos : Jacky Musique : Caravan, qui m’a été offerte par Gaston Levesque. La sympathique petite vache, que j’ai bâptisée « Amélie », m’a été offerte par Diane Turcotte, ma sœur virtuelle. Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Jacky.questel@gmail.com http://jackydubearn.over-blog.com/