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Cliquer. Géographie. La ville se déploie sur les rives de l’oued Mekerra. Elle se situe à 470 m d'altitude au centre d'une vaste plaine ondulée de 500 m d'altitude moyenne entre les monts du Tessala au nord et les monts de Daya au sud. La chaîne du Tessala la sépare
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La ville se déploie sur les rives de l’oued Mekerra. Elle se situe à 470 m d'altitude au centre d'une vaste plaine ondulée de 500 m d'altitude moyenne entre les monts du Tessala au nord et les monts de Daya au sud. La chaîne du Tessala la sépare des plaines de la Mleta et du Tlélat. À l'est, une suite de hauteurs s'étend jusqu'aux monts qui soutiennent les hauts plateaux alors qu'à l'ouest se trouvent les massifs de Tlemcen et d'Aïn-Témouchent.
Le relief de l’Afrique du Nord est organisé en quatre chaînes de montagnes disposées parallèlement au littoral. Du nord au sud, on retrouve : l’Atlas tellien, l’Atlas plissé, l’Atlas tabulaire et l’Atlas saharien. Entre les chaînes précédentes se suivent, du nord au sud : les basses plaines littorales, les plaines intérieures et enfin les hautes plaines (appelées également Hauts-Plateaux). Les basses plaines permettent un passage facile du Maroc à la Tunisie sans contrainte majeure en l'absence d'obstacles naturels aux envahisseurs de toutes les époques : Phéniciens, Romains, Vandales, Arabes, Turcs et Européens.
Les communications entre la côte méditerranéenne et le Sahara se heurtent aux massifs montagneux des chaînes successives de l'Atlas et ne peuvent s'effectuer que par les rares trouées naturelles de ces massifs. Ce sont ces passages qui ont été empruntés, au fil des siècles, et par les commerçants se rendant et revenant de l'Afrique Noire et les nomades effectuant la transhumance d'été ou bien, lançant quelque razzia dans le Tell.
Les premières villes maghrébines sont fondées sur les sites stratégiques qui se trouvent aux croisements des voies de communications est-ouest et nord-sud par les Berbères, première population à s'être établie au Maghreb et plus tard par les conquérants romains et arabes. Parmi ces villes, on cite : Siga (près de Béni-Saf), Oran et Mostaganem. Dans l‘axe ouest-est, sur la route des plaines : Nédroma, Maghnia, Tlemcen, Aïn-Témouchent, Hammam Bou Hadjar, Sainte-Barbe-du-Tlélat, Saint-Denis-du-Sig, Perrégaux et Relizane, et au sud-est : Mascara et Tiaret. Quant à Sidi-Bel-Abbès, bien que le site soit stratégique puisqu'il permet le contrôle des nomades du sud venant dans le Tell et la route entre Mascara et Tlemcen, on n'y a érigé qu'une forteresse à partir de 1835 par les militaires français.
Le climat est très chaud en été. La douce fraîcheur des nuits repose les habitants des ardeurs du jour ensoleillé. En hiver, la neige tombe parfois en abondance, mais ne tient pas et fond avec le premier redoux. Les températures au lever du jour peuvent être basses, atteignant facilement moins 7 ° si le ciel hivernal est limpide. Au printemps, les gelées blanches sont à redouter.
La croissance tardive mais spectaculaire de la ville après 1856 est essentiellement due à la géographie des lieux puisque n'oublions pas que cette région au climat parfois sub-désertique est caractérisée par ses marais temporaires après les pluies qui ont permis le pullulement des moustiques et favorisé ainsi l'apparition du paludisme, ce qui a encouragé l'homme à fuir cette zone. Cependant, cette atmosphère malsaine ne persiste pas très longtemps puisqu'en 1845, des travaux de drainage des marais seront entrepris par les légionnaires, ce qui assainit les lieux afin d'installer un camp militaire et par la suite une ville.
La vallée de la Mekerra est formée par la grande dépression qui existe entre le massif montagneux du Tessala et celui qui renferme les monts de Daya. La Mekerra prend sa source au sud de Ras-El-Ma. Sur son dernier parcours, elle devient l’oued Sig et se jette dans la mer Méditerranée au point où se trouvent les marécages de la Macta. La région était infestée par des bêtes sauvages : les lions, les panthères, les hyènes, les renards, les chacals, les sangliers et les gazelles. Les premiers colons eurent peu l’occasion de voir des lions mais ils connurent des chasseurs qui avaient eu à se mesurer avec ces terribles carnassiers et plusieurs Arabes s’étaient fait une notoriété dont ils étaient très fiers comme tueurs de lions. Un des plus connus s’appelait “Demouche”. Il prétendait avoir tué dans sa vie 84 lions et une trentaine de panthères, exploit qui lui valut le titre de Caïd de la tribu, mais malheureusement, un jour où il chassa une lionne et la blessa, tout occupé par sa proie, il ne vit pas le lion alerté par les rugissements de cette dernière qui sauta sur lui et un duel s’ensuivit... Les gens du douar le retrouvèrent étendu gravement blessé à côté du lion et de la lionne : le lion tué de plusieurs coups de poignard et la lionne d’une balle dans la tête. C’était sa dernière victoire, il vécut encore quelques années brisé et impotent.
La ville et la contrée de Sidi-Bel-Abbès doivent leur nom à un saint personnage musulman, Monseigneur (Sidi) “Bel-Abbès" qui était un religieux puisque cet homme appartenait à la descendance du prophète Mahomet par son grand-père, El Bouzidi, originaire de Yambo, en Arabie, qui s'était établi au Maghreb afin de répandre la parole d’Allah. Bel-Abbès avait suivi son grand-père à Tlemcen où celui-ci enseignait à la Medersa de la ville. Le futur saint aurait peut-être imité son grand-père s’il n’avait reçu “la révélation d’aller enseigner les tribus errantes”. En obéissant aux lois d’Allah prêchées par Bel-Abbès qu'on appelle à présent “le marabout Sidi Bel-Abbès”, les autochtones connaissent paix, sérénité et prospérité. Sa mission est alors un véritable succès.
Cependant, cette quiétude ne durera pas très longtemps car un démon prendra également les apparences d'un saint homme, trompera les indigènes et les encouragera à chasser le véritable marabout (saint de l’islam). C'est alors que, punition divine, se succèdent épidémies et famines dans les tribus des Amarnas et Ouled Brahim, qui vont finir par prendre conscience de leur erreur et décident de ramener Sidi Bel-Abbès parmi eux. Mais voilà qu'après avoir trouvé le saint homme, chaque tribu veut se l'accaparer, ce qui va donner naissance à d'énormes tensions entre les Amarnas et les Ouled Brahim qui finiront par se déclarer la guerre. Celle-ci sera finalement remportée par les Ouled Brahim qui vont tenter de s'emparer de Sidi Bel-Abbès. La légende dit que, pour échapper à ses poursuivants, il se transforma en tourterelle qui ira se poser sur la rive gauche de la grande boucle de la Mekerra où il finira par reprendre sa forme humaine.
Témoins de ce miracle, les deux tribus déclarent forfait, et c'est ainsi que Sidi Bel-Abbès va poursuivre son œuvre de paix jusqu'à ce qu'il s'éteigne en 1780. Il sera alors inhumé dans un mausolée ("koubba”) qui portera son nom, sur la rive gauche de la boucle de la Mekerra, à l'endroit même où s'était posée la tourterelle.
La petite région de Sidi Bel Abbès est depuis très longtemps le creuset d'une population aux mœurs sédentaires préoccupée d'agriculture et d'irrigations. Les terres berbères de la contrée du Tessala, dénommées Astasilis à l'époque romaine, puis judicieusement terres du blé par les Arabes pour qualifier leur fertilité, sont couvertes de ruines antiques. Au XIe siècle, la région enregistre des mouvements de population considérables nés de la poussée des tribus Beni Hillal et de la domination des Almoravides. Au XVIe siècle, les Espagnols qui veulent s'implanter dans le pays sont repoussés à plusieurs reprises, après avoir été tenus en échec par de multiples attaques dans la région de Sidi-Bel-Abbès qui leur coûtent plus de 1000 soldats. Leur refuge Oran est pris d'assaut.
À la création du centre de colonisation, qui deviendra la cité, il sera baptisé Sidi-Bel-Abbès. Si au début il n’y avait que quelques indigènes autour de la place forte, l’implantation de nombreux européens, motivée par la richesse des terres, drainera une importante main-d’œuvre autochtone : Noirs du Touat et du Gourara, Berbères du Maroc et de l’Oranie, Hamianes, Kabyles, Mozabites, Tlemcéniens, Nédromis, Chéragas (habitants de l’est de l’Oranie autour de Mazouna et Relizane) vont se fixer chacun charriant sa culture et ses croyances.
En 1830, a lieu le débarquement des troupes du maréchal de Bourmont, et très vite, les opérations de conquête ne cessent de se développer. En 1835, le maréchal Bertrand Clauzel se lance dans une grande expédition ayant pour but de détruire Mascara, capitale établie par l'émir Abd el-Kader. Cette expédition débute le 10 novembre à Oran et se termine comme convenu à Mascara le 5 décembre. Tout au long de ce trajet, le général ne manque pas d'établir des relais fortifiés dans de multiples lieux stratégiques. Parmi ces endroits stratégiques, on retrouve le plateau de Sidi-Bel-Abbès qui permet de surveiller et ainsi de contrôler tous les déplacements des autochtones entre Mascara et Tlemcen mais également entre Oran et les Hauts-Plateaux. Ce poste de surveillance est érigé sur la rive droite de la Mekerra, face au mausolée de Sidi Bel-Abbès.
Vers 1840, le gîte d'étape est transformé en campement provisoire puis en poste permanent deux ans plus tard afin de mieux surveiller les tribus. Puis en 1843, le général Bugeaud y installe un camp retranché derrière un fossé et des remparts construits par les chasseurs d‘Afrique et la Légion Etrangère. Cependant, l'atmosphère de la région demeure invivable : le climat reste malsain, les légionnaires vivent dans l'isolement et sont constamment confrontés à des difficultés de ravitaillement. Pour améliorer leurs conditions de vie dans cette région, ils s'investissent dans des travaux de drainage des marais, de débroussaillage du sol, le débarrassant ainsi des palmiers-nains (doums), des genêts épineux, des jujubiers sauvages, etc.
Dès 1843, l'émir Abd el-Kader opposant à la colonisation française dirige plusieurs opérations contre les troupes du général Bedeau qui installe une redoute tenue par la Légion Etrangère à proximité du modeste mausolée “marabout Sidi Bel-Abbès”, sur la rive droite de la rivière Mekerra. La ville de Sidi-Bel-Abbès embryonnaire en 1843 est véritablement créée après les années 1850 par les Français. Elle est une ville-garnison de la Légion Etrangère de 1843 à 1962, et maison-mère de la Légion jusqu'à l'indépendance de l‘Algérie en 1962.
En 1847, le général Lamoricière, commandant de la division d’Oran, a l'idée ambitieuse de concevoir une ville fortifiée pour encore mieux surveiller les tribus indigènes, mais aussi faciliter la libre circulation entre Mascara et Tlemcen et entre Oran et les Hauts-Plateaux. La proposition du général est très bien accueillie par la commission, et le 10 novembre 1848, le gouverneur général propose la création de la ville en se basant sur les plans qu'avait dessinés le capitaine Prudon. Et c'est ainsi que par décret du 5 janvier 1849, le président de la République, le prince Louis-Napoléon Bonaparte décide : " il est créé à Sidi-Bel-Abbès... un centre de population européenne de 2000 à 3000 habitants auquel on attribuera le nom de Sidi-Bel-Abbès”.
La redoute construite en 1843 près de la koubba de Sidi Bel-Abbès est le centre de la ville prévue par le plan de colonisation républicain après 1848. Des confiscations de terres aux indigènes sont organisées sans ménagement. Mais les premiers colons déportés politiques français sont décimés par les maladies et affaiblis par les brutalités de leurs geôliers. L'absence de sources dans la plaine rend les premières installations agricoles complexes et pénibles. Le sol peu compact se laisse facilement défricher, mais la régulation de l'eau est impossible. La colonisation reste à l'état de projet.
Napoléon III accueilli triomphalement par les militaires français et les chefs traditionnels algériens accentue la politique de mise en valeur des terres. L'appel à la colonisation est placardé dans les contrées rurales françaises, mais aussi dans les pays limitrophes de la France. Le voyage aller est, suivant les différents contrats passés avec le colon, souvent offert gracieusement ou offert à prix réduit, une aide substantielle en nature ou équipement est promise à l'arrivée pour l'installation. Les premières structures comme les remparts et les rues se réalisent lentement entre 1849 et 1857. Les casernes et l'hôpital militaire datent de la même époque. Les édifices publics et les constructions sont bâtis plus tardivement. Les belles rues datent de 1856.
Au tournant de 1860, des milliers de colons européens, hommes, femmes et enfants arrivent en chariots dans la contrée. La première année d'adaptation est difficile car aucun aménagement viable n'est réalisé. Mais qu'une sécheresse récurrente survienne ou une nuée de sauterelles ou criquets du désert dévaste les premières bonnes récoltes, alors le malheur plonge dans la vie des familles. Les colons épuisés, parfois malades, à force de construire leurs abris, de défricher sans expérience les sols et de lancer les premières cultures expérimentales, sont obligés de s'endetter. Les familles même paysannes subissent les privations inconnues dans leurs anciens terroirs.
Les familles de colons s'appauvrissent et perdent les plus vieux ou les jeunes les plus faibles emportés par les fièvres, les famines. Les survivants qui ont compris qu'il ne leur sera pas délivré de billet retour observent les pauvres petits cultivateurs musulmans, suivent et adaptent leurs pratiques ancestrales. Les colons européens les plus intelligents qui disposent d'eau abondante par pompage s'associent avec des familles autochtones démunies de terres et parviennent à force de labeur, combinant leurs différents savoirs techniques et agraires, à trouver des solutions simples et provisoires. Les modestes autochtones leur apprennent à trouver l'eau à faible profondeur en excavant facilement la couche d'argile arénacée mal compactée qui compose le socle géologique de la plaine, à réguler la nappe phréatique des zones maraîchères avec des plantations de peupliers et de trembles. Mais il faut stocker les récoltes avec efficacité pour ne pas subir les terribles revers de fortune.
La ville est entourée de murs de protection avec quatre portes qui permettent l'accès à la ville : au nord la porte d‘Oran, au sud la porte de Daya, à l'ouest la porte de Tlemcen et enfin celle de Mascara à l'est. Aujourd'hui il ne reste plus rien des fortifications et les portes laissent passer les avenues. Elle est appelée parfois “biscuitville” par les voyageurs en raison de sa fonction de ville étape pour le ravitaillement des troupes descendant vers le sud. Tous les postes-magasins militaires s'appellent ainsi. C'était un nom commun et non pas un nom propre comme Daya, Frenda, etc. Napoléon III, au cours d'un second voyage débarque à Sidi-Bel-Abbès le 16 mai 1865, il décide que le nom de la ville s'abrègera en Bel-Abbès. On propose à l’empereur d’appeler la ville “Bel-Abbès Napoléon”. On ne sait pourquoi le décret consacrant ce changement n'a jamais été rendu. En prenant le toponyme de la modeste koubba (tombe) près de la rive gauche de l'oued Mekerra proche de la redoute militaire protectrice, la ville reprend et porte à la postérité le nom d'un saint homme musulman "Sidi Bel Abbès Bouzidi".
Le premier maire de la ville est monsieur Roubière en 1870. En 1881, Sidi-Bel-Abbès ou “Monseigneur Bel-Abbès” comme la dénomment les colons français, est une commune chef-lieu de subdivision militaire de 16 840 habitants, chef-lieu d'arrondissement du département d'Oran en pleine croissance ferroviaire. Elle se situe à 82 km au sud de la préfecture oranaise. Une voie ferrée la relie à Sainte-Barbe-du-Tlélat station de la grande ligne d'Alger à Oran. Ce carrefour ferroviaire à 52 km est le point de départ d'un embranchement vers Sidi-Bel-Abbès qui dessert successivement les stations de Saint-Lucien, Lauriers-Roses, Oued-Imbert, Les Trembles et Prudon. La ligne de Sidi-Bel-Abbès à Ras El-Mâ est inaugurée en avril 1883.
La ville prospère, elle émerge d'une verte oasis qui l'entoure à perte de vue avec au loin de vastes champs cultivés, de beaux villages et des domaines fermiers importants. Elle possède un tribunal de première instance, un comice agricole, un théâtre, un hôpital et des marchés fort importants. La ville croît avec 16 980 habitants en 1883.
Des montagnes environnantes, on aperçoit la ville au milieu d'un fourré d'arbres. De magnifiques plantations de trembles et de peupliers qui deviendront les glacis se répartissent en dehors du mur d'enceinte. La ville au plan géométrique est divisée en deux quartiers à peu près égaux : le quartier civil et le quartier militaire. Les rues se coupent toutes à angle droit. Celles qui aboutissent aux quatre portes sont plantées de beaux arbres qui égaient également les boulevards. De jolies places à l'ombre embellissent la ville. Le principal commerce concerne les grains, les bestiaux et l’alfa transformé dans quelques usines de la ville. Une minoterie importante ensachant de la farine blanche et des farines non panifiables est déjà active.
Le quartier civil possède une église, un théâtre, un marché couvert, un hôtel de ville et des écoles. Le quartier militaire est rempli de l'activité des casernes de cavalerie et d'infanterie, en particulier la légion, mais il compte des bâtiments du génie, des unités d'artillerie, le service aux subsistances, l'hôpital militaire et le cercle des officiers. Au delà des plantations d'arbres des glacis se développe la zone des jardins. Une longue suite d'habitations forme les faubourgs de la ville, caractérisés par des implantations de communautés ethniques à côté des exploitations de maraîchage. On remarque ainsi un village espagnol, un village nègre, une communauté alsacienne et allemande...
Les fermes des colons souvent isolées prennent la forme de petites maisons aux murs blancs. Elles occupent de vastes superficies de labour et de vigne, elles sont très nombreuses, et en conséquence fort dispersées dans la vaste plaine ondulée. Le concours agricole organisé en avril 1883 à Sidi-Bel-Abbès est une réussite indéniable qui fait connaître autant la quantité que la qualité des productions agro-pastorales de l‘Oranais : les spécimens de races d'élevage bovines, chevalines et ovines, les instruments agraires à l'instar des modèles de charrues, les machines opérationnelles comme les moissonneuses et batteuses à vapeur, enfin les récentes prouesses de l'industrie agricole font merveille. L'image de la ville pionnière qui ne compte que deux décennies d'existence apparaît pour la première fois, sérieuse, appliquée à l'essor agricole et à ses aménagements urbains. La plaine de Sidi-Bel-Abbès représentée par des grandes fermes modèles et les constructions mécaniques de la ville rivalise pleinement avec la grande plaine en aval du Sig, ou encore les célèbres Mina et Habria.
Le berceau de la Légion Etrangère
C'est en 1843 que s'établit la Légion Etrangère en ce lieu marécageux qui portera le nom de Sidi-Bel-Abbès. Ainsi pendant plus d'un siècle, la petite ville va être la maison d'accueil et la plaque tournante de la Légion, accueillant et formant des hommes venus de tous les pays et de toutes les couches sociales dans un même creuset.
Dans les centres d'instruction qui y sont rattachés (Saïda, Bedeau et Mascara), le séjour n'est pas de tout repos. En effet, les marches forcées, les durs exercices de combat, la pelle et la pioche, le drill (répétitions incessantes d'un même exercice en vue de parfaire un geste ou une technique) auxquels se prêtent les légionnaires qui s'engageaient dans la plupart des cas sous le coup d'une crise, d'un échec ou encore d'une illusion, leur permettaient d'apprendre à supporter et surmonter toutes les difficultés qu'ils pouvaient rencontrer, en commençant par la déception des premiers jours et parfois la révolte. Mais l'instruction n'a qu'un temps. Une fois formé, le légionnaire acquiert une certaine fierté, celle d'appartenir à un corps particulier et unique. Ainsi, tout au long de leur vie, l'ensemble des légionnaires et même ceux qui deviendront déserteurs reste à jamais marqué par cette grande expérience et garde pour toujours la fierté d'y avoir participé.
Le quartier "Viénot" (Raphaël Viénot) est incontestablement le lieu où séjournaient les légionnaires transitaires ou en cours d'incorporation. En effet, c'est dans une grande caserne bâtie sur un plan rectangulaire ouvert, tenant de l'hôpital et du lycée, qu'étaient perpétués le culte des morts et le respect des traditions.
Au fond de la grande cour, on découvre un monument emblématique : le monument aux morts, constitué d'un globe terrestre posé sur un socle en onyx, sur lequel veillent aux points cardinaux quatre statues de légionnaires en fonte. Sur le globe, on peut voir également des plaques d‘or symbolisant tous les pays où des légionnaires sont tombés en service. Après l'indépendance de l‘Algérie en 1962, le 1er régiment étranger s'est replié sur Aubagne dans les Bouches-du-Rhône (le monument aux morts y fut également transféré), où il est toujours implanté.
Documentation : Internet Musique : Arabesque – Yesterday – Marche de la Légion Etrangère “Paix et travail” Montage : andre.hernandez@sfr.fr web