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Féerie à la cour du roi Arthur. Une séquence de français en classe de Cinquième. Séance n°1 : La figure de Merlin. Un être hors du commun au service du roi Arthur Deux extraits du 1 er chapitre des Chevaliers de la Table Ronde
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Féerie à la cour du roi Arthur Une séquence de français en classe de Cinquième
Séance n°1 : La figure de Merlin Un être hors du commun au service du roi Arthur Deux extraits du 1er chapitre des Chevaliers de la Table Ronde par Jacqueline Mirande (collection Contes et légendes, Nathan, 2011) : La naissance du roi Arthur
Notions de la Séance n°1 • Aspect descriptif : Vocabulaire hyperbolique de la magie => notion d’apposition, Merlin l’Enchanteur,au programme de grammaire en 5e En grammaire: travail sur la description : adjectifs qualificatifs et autres expansions nominales + intégration de la description dans un récit : cours, exercices et production écrite. • Aspect narratif : Preuve par l’ex. = 1er prodige de Merlin : la naissance du roi Arthur • à rapprocher du mystère de l’Incarnation // Ange Gabriel (Merlin) et Vierge Marie (Ygerne) • Entremêlement des motifs merveilleux et religieux
Séance n°2 : Merlin dans la littérature de jeunesse et au cinéma Un extrait du film de Walt Disney : Merlin l’Enchanteur (1963) + Un extrait du roman d’OdileWeulersse, Les Chevaliers du roi Arthur (2005) Intérêt de la confrontation : • Entrée en scène du double mythe Merlin – Arthur avec l’apparition de l’épée Excalibur, objet personnifié représentatif de toute la geste arthurienne. • Fascination contemporaine pour les aspects merveilleux des récits arthuriens => survalorisation de la magie, Histoire confondue avec l’esthétique du conte
Séance n°3 : l’intronisation d’Arthur Extrait du roman de Robert de Boron, seigneur de la région de Montbéliard : Merlin (début XIIIe siècle) = récit inspiré des textes de l’Anglais Geoffroy de Monmouth sur Merlin (Prophetiae Merlini, 1134 ; Vita Merlini, 1148-1150…) Double intérêt de cet extrait : - récit de la naissance du royaume de Logres. - collusion des éléments chrétiens et merveilleux : alliance des références à la Pentecôte (élection sainte du roi Arthur) et des données issues du conte (épée magique) ; vocabulaire chrétien et cérémonie médiévale du sacre.
Document complémentaire de la séance n°3 : la carte du royaume d’Arthur par Odile Weulersse
Séance n°4 : Morgane, demi-sœur d’Arthur, une fée ambivalenteSéance 4 : Morgane, une fée malveillante.Etude d’un extrait des Contes légendes de Jacqueline Mirande (2011) et du roman original du XIIIe siècle, La Mort Le Roi Artu Contes et légendes : Or, pendant que Lancelot était en Sorelois, il se trouva que le roi Arthur, passant un soir près du château de sa demi-soeur Morgane, s’y arrêta pour la nuit. Morgane le reçut avec des transports de joie qui n’étaient pas tous feints, car elle tenait enfin sa vengeance sur Lancelot. Après un excellent souper, elle conduisit Arthur dans la chambre qu’avait occupée, pendant deux années, Lancelot. Le roi se coucha sans prêter attention aux peintures des murs, peu éclairées par quelques torches. La Mort le Roi Artu : Einsint commença li rois a lire les oeuvres Lancelot par les peintures que il veoit ; et quant il voit les ymages qui devisoient lacointement Galehoit, si en fu touz esbahiz et touz trespansez ; si commence a regarder ceste chose et dist a soi rneïsmes tout basset Par foi, fet il, se la senefiance de ces letres est veraie, donques m’a Lancelos honni de la reïne, car ge voi tout en apert qu’il s’en est acointiez ; et se il est veritez einsi com ceste escriture le tesmoigne, ce est la chose qui me metra au greigneur duel que ge onques eusse, que plus ne rue pooit Lancelos avillier que de moi honnir de ma fame. Et lors dit a Morgain : Bele suer, ge vos pri que vos me diez…
Séance n° 5 : Morgane et Viviane, deux fées arthuriennes en opposition Enluminure de Saint-Prix, Visions suprêmes (XIIe siècle ; abbaye de Fontjoie, Gers) représentant vraisemblablement les deux fées
Au 2e plan, à gauche : image mariale Confusion merveilleux – chrétien propre aux récits arthuriens => Vierge Marie ou Viviane (la Dame du Lac), la fée maternelle, portant le bébé Lancelot. - Au 2e plan, à droite : femme échevelée, à la peau noire => Morgane, la fée redoutable, amoureuse de Lancelot mais jalouse de Guenièvre. => Au 1er plan, au centre, Lancelot nu, vulnérable, antithèse du chevalier blanc qui est apparu à Guenièvre. N.B. : Possibilité de relativiser ces données. Ex. : • Viviane, amoureuse de Merlin, l’emprisonnera dans une muraille de verre. • Morgane, dénonçant au roi Arthur les amours de Lancelot et de la reine Guenièvre, accueillera apaisée son demi-frère Arthur sur l’île d’Avalon.
Séance n°6 : Les fées et l’amour Extrait de la fin du lai de Marie de France (fin XIIe siècle), « Lanval », nouvelle liée à la matière bretonne Intérêt du personnage clé de ce récit : • jeune demoiselle aux pouvoirs magiques qui participe à la rédemption de Lanval, jugé pour avoir refusé l’amour de la reine Guenièvre (réécriture de l’histoire de Joseph et de la femme de Potiphar) • jeune demoiselle aussi fascinante qu’inquiétante : sauve Lanval en le conduisant à Avalon (île des fées, île des morts).
Séance n°7 : Le merveilleux généralisé La description de Blanchefleur dans le roman Perceval (Le Conte du Graal) de Chrétien de Troyes (XIIe siècle) Dictée puis travail sur le style lors de la correction. Amplification descriptive : • Canons de beauté médiévaux : peau blanche, nez droit… • Comparatifs en grammaire + figure rhétorique de la comparaison • Connotations religieuses (or pur des cheveux, sculpture d’ivoire…) • Symbolisme des animaux évoqués (origine aristocratique…) • Hyperboles : « la merveille des merveilles »… Quant à la jeune fille, elle s’avançait, plus gracieuse, plus parée et plus élégante qu’épervier ou papegai. Son manteau, comme sa tunique, était fait d’une étoffe de pourpre foncée, parsemée d’étoiles de fourrure grise et la garniture d’hermine n’en était certes pas râpée. Une bordure de zibeline noire et blanche, ni trop longue, ni trop large, ornait le col de ce manteau. Si j’ai jamais décrit la beauté que Dieu a pu mettre au corps d’une femme ou sur son visage, voilà bien l’agréable occasion de le faire à nouveau, sans nulle exagération. Ses cheveux, qu’elle portait flottant sur les épaules, étaient tels qu’à les voir on aurait pu les croire — si la chose était possible — entièrement faits d’or pur, tant ils étaient d’un blond éclatant. Elle avait le front blanc, dégagé et lisse, comme fait à la main — œuvre d’un véritable artiste sculptant la pierre ou l’ivoire ou le bois. Ses sourcils étaient bruns, bien écartés l’un de l’autre des yeux riants et vifs, joliment fendus, animaient sa figure. Elle avait le nez droit et fin. Sur son visage, le rouge se détachant sur le blanc lui allait mieux que sinople sur argent. Pour ravir le coeur et l’esprit des hommes, Dieu avait fait d’elle la merveille des merveilles; il n’en avait jamais fait de semblable et n’en fit jamais plus.
Séance n° 8 : La représentation de la beauté au Moyen Age • Conjointement à l’étude du portrait de Blanchefleur en français, réalisation d’un portrait en arts plastiques : reprise des éléments du texte de Chrétien de Troyes, ou application des canons de beauté au Moyen-Age dans un portrait original • Comparaison de sa production avec la projection d’un extrait du film Perceval le Gallois d’Eric Rohmer (1978)
Prolongements • Approfondissement de la notion de merveilleux avec la lecture intégrale des Chevaliers du roi Arthur d’Odile Weulersse (2005): • création et fonctionnement de la Table Ronde, • aventures de Gauvain et Lancelot… • Etude de l’apparition et de la disparition d’Excalibur, l’épée du roi Arthur(littérature, cinéma, BD…)