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Violences et lois. Le droit p
E N D
1. LE CERTIFICAT MEDICAL DESCRIPTIF DE LESIONS DE VIOLENCE Dr C. BORAUD
Hôpital Jean-Verdier – BONDY (93)
cyril.boraud@jvr.aphp.fr
2. Violences et lois Le droit pénal juge l'auteur de violences :
En fonction de la nature des actes commis
En fonction de ses conséquences pour la victime.
Le certificat médical descriptif aide le magistrat à estimer :
La gravité des violences subies
La juridiction compétente par la détermination d'une ITT
Violences involontaires :
ITT > 3 mois
Délit - Tribunal correctionnel compétent
Violences n’entraînant pas d’ITT ou < 3 mois
Contravention - Tribunal de police compétent
Sauf cas de mise en danger délibérée d'autrui : infraction correctionnalisée
3. Violences et lois
Violences volontaires
Violences n’entraînant pas d’ITT ou entraînant une ITT < 8j
Contraventions - Tribunal de police
Sauf situations de violences aggravées
(violences conjugales, violences sur ascendants…)
Tribunal correctionnel quelle que soit la durée de l’ITT
Violences entraînant ITT > 8 jours
Délit - Tribunal correctionnel
Violences entraînant une ITT > 30 j
Dossier en vue d'une indemnisation par la CIVI
Évaluation des préjudices après consolidation des lésions
Voie d'expertise médicale
Violences entraînant la mort
Crime - Cour d'assise
4. Objectifs du certificat
Retranscrire les allégations de la victime
Rapporter les constatations positives ou négatives en rapport avec violences subies
Fixer une incapacité totale de travail au sens pénal, si réquisition judiciaire
Passage d’un état de blessé à celui de plaignant
5. Forme Le certificat doit être compréhensible par son destinataire et aussi par la victime
Écriture lisible, termes simples et précis
Rapport descriptif, non interprétatif évitant le jargon médical et les abréviations
6. Contenu Identification de la victime et du médecin, date et heure de l’examen
Allégations :
Date, heure, lieu
Nature des violences
Topographie des coups rapportés
Doléances de la victime : physiques et psychiques
Description précise des lésions traumatiques
Forme, taille, couleur
Siège
Retentissement fonctionnel
7. Contenu Photographies ou schéma anatomique
Autres éléments de l'examen clinique
Troubles visuels et auditifs, douleur provoquée, contracture…
Signes négatifs (surtout si discordance avec les allégations)
État psychique
État de stress aigu,
Troubles de l'humeur ou du sommeil…
Nécessité d'une prise en charge spécialisée
Examens complémentaires éventuels
8. Contenu Conclusions des avis spécialisés
Soins pratiqués ou à prévoir
État antérieur susceptible d'interférer avec violences subies
Vulnérabilité visible pour l'auteur
Compatibilité des lésions constatées avec les allégations
Si réquisition judiciaire, durée probable de l'ITT
à compter de la date des faits
9. L’incapacité totale de travail : L’ITT Code pénal 1994
Pas de définition légale ou médicale de l’ITT
En théorie : L’ITT, notion juridique et non médicale, déterminée par le magistrat, qui peut solliciter un avis technique médical
En pratique : médecin détermine l’ITT et magistrat valide cet avis.
Principe : la gravité du résultat d’une infraction comportant une atteinte à l’intégrité physique ou psychique d’une personne appréciée par rapport à la durée de l’incapacité totale de travail. La durée d’ ITT conditionne pour une part la qualification de l'infraction.
10. L’incapacité totale de travail : L’ITT Définition d’usage : durée de perturbation notable des actes essentiels de la vie courante.
Actes concernés : manger, dormir, s’habiller, se laver, sortir pour aller faire ses courses.
Actes non concernés : activité sportive (même habituelle), activité professionnelle
L'évaluation de l'ITT s'applique à toutes les fonctions de la victime : aux troubles physiques mais aussi psychiques.
Dans les situations difficiles, fixer une ITT minimale sous réserve de complications.
Pas de consensus sur l'évaluation médicale de l’ITT
11. Quand évaluer l’ITT ? Sans délai
Flagrance – Urgences traitements / prélèvements
Urgence procédure judiciaire
Violences conjugales : risque de renoncement à la démarche
Sur rendez-vous dans les deux jours
Accueil des victimes plus serein
Organisation de l’accueil médical et paramédical mieux organisé
Évaluation du retentissement psychologique plus facile
Articulation avec les associations d’aide aux victimes
12. Articulations médecins généralistes Intérêts :
Intérêts d’amont :
Descriptif précoce lésionnel et psychique
Explorations complémentaires préalables
Soins et arrêt de travail
Centralisation des informations médicales
Intérêts d’aval :
Poursuite des explorations
Suivi physique et psychique
Réseau social et associatif
Réorientation aux UMJ pour nouvelle évaluation
13. Articulations médecins généralistes Limites du certificat descriptif initial du généraliste :
Définitions lésionnelles approximatives
Hétérogénéité des estimations de l’ITT – seuil des 8 jours
Estimations plus ou moins argumentées
Troubles fonctionnels et psychiques peu explicités
Non reconnaissance de L’ITT estimée par le médecin généraliste par les autorités judiciaires en Seine-Saint-Denis
14. Conclusion Partenariat Médecins légistes – Médecins généralistes
Missions et rôles propres mais complémentaires dans le parcours de la victime
Acteurs des réseaux sociaux et associatifs
Harmonisation nécessaire des descriptions lésionnelles face à l’autorité judiciaire
Perspectives
Rencontres régulières : Confronter les pratiques et les difficultés rencontrées
Définir des principes d’évaluation communs, aboutir à des recommandations applicables à l’échelon national
15. Urgences Médico-Judiciaires
Hôpital Jean-Verdier – BONDY (93)
01 48 02 65 06 (consultation)
01 48 02 65 10 (secrétariat)
Pr P. CHARIOT (patrick.chariot@jvr.aphp.fr)
Dr M. TEDLAOUTI (menouar. tedlaouti@jvr.aphp.fr)
Dr C. BORAUD (cyril.boraud@jvr.aphp.fr)