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FLEURS de MONTAGNE. ET. GRAINES de SAGESSE. Encore une fois, mon beau Béarn vient à votre rencontre. Il vient vous offrir les fleurs de ses montagnes et les graines de sa sagesse de toujours, ciselées au long des temps, ses proverbes. Ne cherchez toutefois pas de lien
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FLEURS de MONTAGNE ET GRAINES de SAGESSE
Encore une fois, mon beau Béarn vient à votre rencontre. Il vient vous offrir les fleurs de ses montagnes et les graines de sa sagesse de toujours, ciselées au long des temps, ses proverbes. Ne cherchez toutefois pas de lien entre la fleur et le proverbe, si ce n ’est que je les unis dans le même amour, l’amour de ma terre natale...
« Hilhe de boune maysou ha la camise mey loungue que lou coutilhou » « Fille de bonne maison a la chemise plus longue que le jupon » (Elle a plus de linge que d’affiquets) Le grand luxe de la fille à marier était d ’avoir son armoire pleine de linge.Le trousseau des jeunes filles se préparait des années à l’avance ! Arnica
Edelweiss « Bèt chibau, Moussu… si ère boste ! » « Beau cheval, Monsieur… s’il était à vous ! » S’applique aux gens qui affichent des prétentions que rien ne justifie.
« Coun crabe, cagalhetes » « Autant que chèvre, du crottin » (la traduction de mon livre est très polie !) Se dit par dérision de tout se qui se produit en grand nombre … et n ’a aucune valeur ! Objets matériels, mais aussi belles promesses ou paroles mielleuses... Circe laineux
Géranium des montagnes « Si hauré ha de bères hilhes, mars que las y pilhe. » « Si février a de belles filles, mars les lui enlève » S ’il arrive qu’il y ait floraison fruitière en février, la bisede mars la détruit.
« Plumat coum u merlou » « Plumé comme un merle » Quelqu’un qui a tout perdu, qui reste « nu comme un petit saint Jean ». On peut être, en béarnais, plumé comme un merle, sans être, comme on dit en français, plumé comme un pigeon : dans ce dernier cas, le « pigeon » est dupe, il n’en est pas de même de l’autre ! Asphodèle
Pavot des Alpes « Lou qui n ’ha habut deu bourricou - Nou-n boü pas mey deu chibau » « Celui qui a eu du baudet - n’en veut plus du cheval » (sous-entendu : une ruade) En français : « Chat échaudé craint l’eau froide »
Barbe-de-bouc « A cade pic l’estère » : « A chaque entaille le copeau » On n ’y va pas de main-morte : chaque coup produit son effet ! Se dit aussi pour le railleur méchant que l ’on appelle « emporte-pièce »
Chardon bleu des Pyrénées « A mieyes, coum lous canterès » - « A moitié, comme les chaudronniers » Se dit à propos d’un partage en deux parts égales. Les chaudronniers passaient de maison en maison offrir leurs services, et énonçaient des prix prohibitifs, afin de pouvoir, sur marchandage, les diminuer de moitié...
« Arrecoumanda-s à Nouste-Dame de Camalès » « Se recommander à Notre-Dame de Camalès » (mot intraduisible, mais vous comprendrez l’expression quand vous saurez que, chez nous, la jambe se dit « came » ) Ce proverbe signifie : devoir son salut à ses jambes, à la fuite... Digitale pourpre
Populages des marais « Bèt d ’hibèr, santat de bielh, amou de moussu - arré de segu » « Beau temps d’hiver, santé de vieillard , amour de citadin, rien de sûr ! »
« Bet chapèu, Moussu, si hère boste ! » « Beau chapeau, Monsieur, s’il était à vous ! » Sens différent du proverbe cité plus haut : Ici, il s’agit du « geai paré des plumes du paon ». Cela aussi, c’est l ’économie béarnaise ! Un seul mot, et le sens change complètement ! Doronic à grande fleur
Joubarde toile d’araignée « Eth crimalh qu’ey eth mèste d’ere maysou » « On n’est maître de la maison que lorsqu ’on a en main la crémaillère » La crémaillère, c’est la chaîne dans la cheminée, soutenant le plat qui cuit, dont on modifie la hauteur selon l’ardeur du feu ou la grandeur du récipient qui cuit. Encore aujourd’hui, prendre possession d’un appartement, c’est « pendre la crémaillère », et il est d’usage, à cette occasion, de souhaiter bienvenue par un coup de fil et d’envoyer un petit cadeau.
« Ha lou limasourd » « Faire la limace sourde » Un des plus vieux proverbes béarnais attestés, puisqu’on trouve sa trace dès 1200 ! Il est bien plus concis que notre proverbe français : « Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. » Fritillaire des Pyrénées
Violettes tricolores « Fadi ! Fado ! Cinq ath’so » - « Fat ! Fat ! Cinq pour un sou ! » S’applique à toute personne qui n’a d’autre valeur que celle d’une toilette, le plus souvent ridicule par trop de recherche.
Lis des Alpes « Hoec de palhe pot ahoega la maysou » « Feu de paille peut mettre en feu la maison » En français : petites causes, grands effets.
« La cautère qu’ey grane, qu’en y-ha u gahot ta cadu. » « La chaudière est grande, il y en a une cuillerée pour chacun » Il y a tant de maux de par le monde ! Chacun en a sa part, tôt ou tard... Géranium des montagnes
Sèneçon à feuille d ’adonis « La dent qu’ha talent » « La dent a du talent » En français : ce n’est pas l’appétit qui manque !
« Lou bent de la bouque nou coste arrè » « Le vent de la bouche ne coûte rien » Ainsi s’exprime un ingrat, qui ne croit devoir aucune reconnaissance pour des paroles dites en sa faveur, et qui lui ont fait avoir ce qu’il désirait. Sabot-de-Vénus
Jusquiane noire « Minye-sentz et cague-diables » - « Manger Dieu et… rejeter le diable » Celui qui se nourrit de piété et déverse du fiel… Ces deux expressions existent séparément en béarnais : « u minye-sentz », « quelqu’un qui ne parle que bondieuseries ». « u Cague-diables », « qui ne dit que des méchancetés » souvent calomnieuses, de surcroît !
« Qu’a mey de bente que de cap » « Il a plus de ventre que de tête » En français : Ventre trop gros et trop gras subtil esprit n’engendre pas. Saxifrage doré
Jonquille « Siule, mouliè, l’aygade arribe » : « Siffle, meunier, l ’ondée arrive ! » Ce qui signifie : soyez contents, voici une bonne aubaine. Beaucoup de moulins dans la région, et qui chômaient l’été faute d’eau dans les ruisseaux pour faire tourner leur roue. Aussi la pluie était-elle la bienvenue !
Voilà ! Cela aussi, c’est les Pyrénées ! Photos : Jean-Paul Falquières Musique : Chanson traditionnelle : « Montagnes Pyrénées »