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Eugène Pottier. « Par essaims, le chinois fourmille Ils ont des moyens bien compris Pour s'épargner une famille Et travailler à moitié prix Avis aux ouvriers de France Dans leur sens, il faut s'exercer Pour enfoncer la concurrence Laissez faire, laissez passer ! ».
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Eugène Pottier « Par essaims, le chinois fourmille Ils ont des moyens bien compris Pour s'épargner une famille Et travailler à moitié prix Avis aux ouvriers de France Dans leur sens, il faut s'exercer Pour enfoncer la concurrence Laissez faire, laissez passer ! » « Laissez-faire, laissez-passer » (1880 )
Les stratégies internationales des firmes I/ La mondialisation sous toutes ses formes II/ Les modèles théoriques III/ Les conséquences de la mondialisation
I/ La mondialisation sous toutes ses formes 1°) De quoi parle-t-on ? • Firme Multinationale • Investissement direct à l’étranger Définition : Définition : Une firme est dite multinationale lorsqu’elle réalise un IDE Prise de participation significative dans le capital d’une entreprise étrangère, lui donnant un certain contrôle sur les décisions de la firme (mini :10 % du capital). Les FMN en 2008 Croissance interne Croissance externe 79.000 FMN 790.000 filiales Site de production créé ex nihilo Rachat d’un site de production existant La question est de savoir si le développement des FMN tend à remplacer le commerce international entre firmes nationales (effet de substitution) ou s’il en est une dimension supplémentaire (effet de complémentarité).
I/ La mondialisation sous toutes ses formes Flux annuels d’IDE mondiaux par groupes de pays (en milliards $) • 2°)Un phénomène croissant depuis 30 ans Comme pour les exportations, les IDE sont avant tout le fait des PDEM. On constate que les pics d’IDE sont liés à des phases de croissance intense de la masse monétaire (bulles spéculatives) qui stimule les fusions-acquisitions entre entreprises. Source : Rapport sur l’investissement dans le monde, CNUCED, 2008
3°)Des échanges privilégiés Plus de 50% des importations américaines depuis Hong-Kong sont du commerce intrafirme de FMN US, alors que 10% seulement des importations de France vers les USA sont du commerce intrafirme. Commerce intrafirme : échanges de biens et de services entre filiales d’une même firme. Ils constituent environ un tiers des échanges internationaux des PDEM. a- Les échanges intra-firme Prix de transfert : une FMN peut surpayer les « importations » venant de ses propres filiales afin de transférer une partie de son bénéfice vers un pays fiscalement plus favorable. Part du commerce intra-firme dans le commerce total des pays En % des importations En % des exportations Source : Mondialisation et commerce international, Cahiers français, 2005
3°) Des échanges privilégiés Principaux investissements chinois et indiens en infrastructures L'omniprésent groupe Tata est le fer de lance de la stratégie africaine de l'Inde depuis les années 1960. Il y a investi récemment un milliard de dollars (soit 726 millions d'euros, dans les télécommunications, dans l'automobile au Kenya, en Zambie, en Algérie...), dont les implications sur le plan urbain (modernisation des autobus) et sur celui des transferts de savoir-faire (informatique) ont été salués par le président sénégalais, A. Wade. Les entreprises indiennes visent, il est vrai, le long terme : Dr. Reddy'sLabet ses médicaments génériques ont changé la santé du continent ; Bharti Telecom vient de racheter au qatari Zayn son réseau dans dix-sept pays africains et parie sur un boom du portable. b- Les IDE des pays émergents Les entreprises brésiliennes sont, elles aussi, présentes : WEG vend ses moteurs électriques dans vingt pays, Marcopolo construit des bus en Afrique du Sud, Odebrecht couvre de chantiers de construction la Namibie, l'Angola, le Mozambique (infrastructures minières et ferroviaires, usines d'éthanol, bureaux, supermarchés). Là encore, les entreprises sont soutenues par leur gouvernement dans une vision de développement à long terme : la vallée du Zambèze va voir naître une agro-industrie de type brésilien (soja, maïs, élevage bovin)... Autre grand émergent, le Maroc voit dans l'Afrique subsaharienne l'opportunité d'internationaliser ses entreprises. Après avoir investi dans les mines (la Managem en Guinée et au Burkina Faso) et les télécommunications (Maroc Telecom gère les réseaux en Mauritanie, au Burkina Faso, Gabon, Mali), les entreprises marocaines s'intéressent au développement du territoire et au soutien à l'activité économique. La Royal Air Maroc, présente dans Air Sénégal, a recomposé l'espace aérien ouest-africain ; Attijariwafa Bank et la Banque marocaine du commerce extérieur (BMCE) sont présentes dans toute l'Afrique de l'Ouest et centrale francophone, où elles financent les entrepreneurs locaux. C'est le Maroc qui est chargé de l'électrification rurale tant attendue dans le nord du Sénégal, grenier agricole. D'autres entreprises, telle Ynna, se positionnent sur des projets liés aux ressources en eau, au tourisme, à l'immobilier. (Le Monde du 24-03-2010) Source : Rapport sur l’investissement dans le monde, CNUCED, 2008
3°) Des échanges privilégiés La Chine, grande rivale des Etats-Unis sur le continent noir Article paru dans l'édition du Monde, le 05.08.2009 b- Les IDE des pays émergents L'Afrique est un objectif prioritaire pour la Chine. Depuis le milieu des années 2000, les dirigeants chinois les plus importants multiplient les longs séjours sur le continent, dont ils visitent méticuleusement les pays, y compris les moins importants, les bras chargés de promesses, de contrats et d'engagements à faire plus. Treize pays ont été visités par le président chinois, Hu Jintao, « l'Africain », organisateur du 1° Forum pour la coopération entre la Chine et l'Afrique. Cet intérêt de Pékin pour le continent noir a été identifié comme une menace à Washington. « Les Etats-Unis restent marqués par l'obsession que la Chine est en train de capter toutes les ressources à l'échelle de la planète, et que l'Afrique est un terrain où se joue cette rivalité », analyse François Grignon, de International Crisis Group. Les premières mises en garde sérieuses étaient apparues aux Etats-Unis vers 2005. La Chine venait d'être identifiée comme une rivale des Etats-Unis, poursuivant notamment une politique en Afrique visant à la fois à faire du continent un débouché pour ses produits, une destination pour ses travailleurs et, par-dessus tout, une zone de captation des ressources minières et pétrolières. Depuis, il y a eu en 2006 le premier Forum pour la coopération entre la Chine et l'Afrique, auquel avaient participé des délégations de 48 pays africains (sur 53). Fin 2009, le second Forum aura lieu, occasion de mesurer la mise en place des « huit mesures » spectaculaires annoncées par le président chinois, qui incluent des annulations de dette, des constructions d'infrastructures, tandis que le rôle économique de la Chine en Afrique progresse, ayant établi un niveau d'échanges dépassant le milliard de dollars avec vingt pays. Mais en 2008, le volume des échanges entre la Chine et l'Afrique ne se montait encore qu'à 107 milliards de dollars (74 milliards d'euros). C'est beaucoup moins que les échanges avec l'Union européenne (425 milliards de dollars) et les Etats-Unis (224 milliards de dollars), le Japon (267 milliards) ou même la Corée du Sud (186 milliards). De même, les investissements spectaculaires de la Chine en Afrique ne doivent pas laisser imaginer que Pékin a pris l'ascendant sur les autres nations impliquées sur le continent. L'Inde et la Malaisie investissent plus, en volume, que la Chine.
C C C X F F F C1 C2 F1 F2 II/ Les modèles théoriques 1°) Les motifs de l’IDE ou les formes de l’internationalisation des firmes C Conception F Fabrication France Étranger Centralisation de la production C’est la 1° forme d’internationalisation de l’économie. Elle permet des économies d’échelle pour C et F. Les coûts d’échanges importants pour C et faibles pour F permettent l’exportation. Réplication de la production Cas où les économies d’échelle sont faibles pour C et F, mais où les coûts d’échanges sont importants. Pas d’avantages comparatifs de la France. On parle d’IDE horizontal (on fait pareil ailleurs). Spécialisation internationale avec adaptation Cette organisation permet des économies de gamme (adaptation au marché local, élargissement de la gamme). Elle repose sur des coûts d’échanges élevés pour C, mais faibles pour F.
C C2 C F F F F C1 II/ Les modèles théoriques 1°) Les motifs de l’IDE ou les formes de l’internationalisation des firmes C Conception F Fabrication France Étranger Recherche des coûts de fabrication faibles C’est la forme « évidente » des FMN, qui repose sur des éco. d’échelle pour C et des coûts d’échanges importants pour F, mais surtout sur des avantages comparatifs pour la France dans C. Spécialisation internationale Dans ce cas, les éco. d’échelle sont élevées pour C et F mais l’étranger a un avantage comparatif dans F et la France un avantage comparatif dans C. C’est la forme de la DIT traditionnelle. Marché global Dans ce cas, la fabrication peut s’approvisionner dans plusieurs pays (la France conçoit et l’étranger fournit les CI, par exemple). On parle d’IDE vertical.
II/ Les modèles théoriques 1°) Les motifs de l’IDE ou les formes de l’internationalisation des firmes Le problème d’une FMN est donc le suivant : Vaut-il mieux produire chez soi et exporter les produits vers l’étranger ou les produire et les vendre là où c’est le plus rentable ? Cette question n’a pas de réponse unique qui serait valable pour tous les produits Toutes les formes de FMN ont des stratégies différentes dont aucune n’est systématiquement plus efficace que toutes les autres La stratégie à adopter dépend de nombreux facteurs • De la taille du marché • Des possibles économies de gamme • Des coûts de transport • Des avantages comparatifs des pays • Des coûts des facteurs de production • De la situation géographique des FP • De la situation géographique des marchés • De la facilité à investir (ou non) dans chaque pays
II/ Les modèles théoriques 1°) Motifs de l’IDE et formes de l’internationalisation des firmes La FMN « pense » le Monde comme un espace « global » On observe une tendance des entreprises à adopter une structure en « lego » D.I.P.P • Décomposition des processus de production Répartition des différentes étapes de la production d’un même produit entre les différentes filiales d’une multinationale. La FMN va localiser chaque fonction de l’entreprise dans le pays offrant les meilleures conditions de production. Les FMN organisent leur production en « installant » dans chaque pays le « module » de production le plus approprié. Les éléments essentiels de l’iPod sont un minuscule disque dur Toshiba, un lecteur de disquette Nidec, un processeur ARM, un carte Taxas Instruments, une interface USB de chez Cypress, et une mémoire flash de Sharp. L’assemblage final est assuré par Inventec, fabricant contractuel taiwanais. Valeur des biens et services achetés par Apple = ½ du prix de vente Délai de passage du concept au produit mis en vente : un an
II/ Les modèles théoriques 2°) Les théories du commerce international A- L’analyse traditionnelle du commerce international Certains pays sont bien dotés dans un facteur de production (FP) donné Faible prix relatif de ces FP dans les pays concernés. Déplacement des FP à la recherche d’une meilleure rémunération vers les pays déficitaires en FP Egalisation internationale des dotations en FP Fin des mouvements de FP Après la mondialisation Avant la mondialisation Pays bien doté en… Pays bien doté en… Pays bien doté en… Pays bien doté en… Capital Travail Capital Capital Travail Travail Productions intenses en Capital Productions intenses en Travail Autos, machines-outils… Textile, jouets… Autos, machines-outils… Textile, jouets… Autos, machines-outils… Textile, jouets… On constate que les IDE se sont substitués au commerce international
II/ Les modèles théoriques 2°) Les théories du commerce international B- L’analyse des facteurs spécifiques : Certains pays sont fortement dotés dans un facteur de production (FP) donné Faible prix relatif de ces FP dans les pays concernés. Flux d’IDE en direction de ces pays pour profiter du faible coût de ces FP (DIPP) Renforcement des avantages comparatifs et de la DIT Accentuation des échanges commerciaux entre pays spécialisés Les PDEM conçoivent des produits à forte VA. On retrouve la théorie du commerce international formulée par David Ricardo. Les PED fabriquent ces produits avec leur travail ou d’autres produits nécessitant peu de capital. Cette analyse implique que l’on devrait observer un échange de biens à forte intensité capitalistique exportés par les Etats-Unis contre des importations de produits intenses en main d’œuvre. Et pourtant…
II/ Les modèles théoriques 2°) Les théories du commerce international C- Le paradoxe de Léontief La vérification de la théorie de la DIT pose un problème aux économistes : les exportations US sont plus denses en travail qu’en capital et les importations sont plus denses en capital !!! Contenu factoriel des IM et EX américaines en 1962 Importations Exportations Capital par millions de $ 2 132 000 1 876 000 Travail (en personne-année par millions de $) 119 131 Proportion d’ingénieurs-scientifiques 0,0189 0,0255 On remarque que les Etats-Unis sont « spécialisés » dans l’exportation de produits nécessitant beaucoup d’ingénieurs ou de scientifiques. « Une explication plausible pourrait être la suivante : les Etats-Unis ont un avantage particulier pour la production de produits nouveaux ou de produits fabriqués avec des technologies innovatrices. Ces produits peuvent bien être moins intensifs en capital que les produits dont la technologie a eu le temps de mûrir et qui sont susceptibles d’une fabrication de masse ». (Source : Paul Krugman, Economie Internationale, 2003.) Pour Krugman, l’intérêt de la mondialisation reste de permettre d’élargir les marchés (comme l’avait analysé Adam Smith) et permettre des économies d’échelle dans les productions dans lesquelles chaque pays se spécialise en fonction de ses facteurs de production spécifiques.
II/ Les modèles théoriques 2°) Les théories du commerce international Résumons-nous… En cas d’imparfaite mobilité du capital, les IDE conduisent plutôt au renforcement de la DIT ce qui développe le commerce international. On parle de complémentarité entre les IDE et le commerce mondial La théorie économique peut donc aussi bien présenter l’IDE comme un substitut au commerce international que comme son complément. Investissements horizontaux Investissements verticaux Réduisent un peu les flux d’échanges de biens finis (substitution) Accroissent beaucouples flux d’échanges de biens intermédiaires (complémentarité)
III/ Les conséquences de la mondialisation 1°) Les conséquences globales … cela transforme les tissus industriels des pays d’origine comme des pays d’accueil Les questions précédentes sont très importantes car… …si des productions sont effectivement déplacées d’un pays à l’autre… Ces transformations peuvent représenter deux séries de menaces symétriques pour les pays… Délocalisation « Dépendance étrangère » = Transfert d’un site de production national vers l’étranger = Prises de contrôle des entreprises nationales par les FMN étrangères Enfermement dans une spécialisation « dominée » Concurrence de la main d’œuvre étrangère
III/ Les conséquences de la mondialisation 2°) Les conséquences sur l’emploi a- Inquiétantes délocalisations Polémique sur la délocalisation de la Clio Même si Renault affirme ne pas avoir encore décidé du futur lieu de production de la Clio IV, qui doit succéder au modèle actuel à partir de 2013, le gouvernement veut se donner une image inflexible: « Nous ne laisserons pas la Clio IV être produite en Turquie, la Renault sera produite en France pour être vendue en France», a dit le ministre de l'industrie, Christian Estrosi. Le gouvernement invoque le fait que l'Etat est venu au secours de Renault pendant la crise sous la forme d'un prêt bonifié à la condition que Renault ne ferme pas d'usine en France. Selon nos informations, Nicolas Sarkozy a convoqué Carlos Ghosn à l'Elysée, samedi, pour qu'il s'explique sur ce dossier. Le PDG de Renault doit ainsi rentrer dans la précipitation des Etats-Unis où il se trouve. Selon la radio RTL, le président de la République saisirait l'occasion pour que l'Etat actionnaire exige les six postes au conseil d'administration auquel il a droit. L'Etat détient 15 % du capital et dispose de deux représentants. Le Monde, 14 janvier 2010 On voit à travers ces exemples que les Etats des PDEM font des délocalisations un enjeu électoral INCITATIONS POUR CRÉER DES EMPLOIS AUX ÉTATS-UNIS M. Obama a appelé à des réformes du code des impôts pour veiller à ce que celui-ci ne favorise pas les délocalisations d'emplois. (…) Au total, l'ensemble de ces mesures doit faire économiser 210 milliards sur dix ans à l'Etat américain, a indiqué M. Obama. L'administration compte faire rentrer dans les caisses de l'Etat 95,2 milliards de dollars sur dix ans en s'en prenant aux paradis fiscaux à l'étranger. Il s'agit de réformer des dispositions grâce auxquelles des sociétés font aujourd'hui "disparaître" leurs filiales étrangères de leurs déclarations, ce qui leur permet de transférer des revenus vers ces filiales, et d'escamoter également les impôts dus à l'Etat américain. Le Monde, 4 mai 2009. « L’emploi est le point névralgique des inquiétudes soulevées par les délocalisations dans les industries de main d’œuvre ». Rapport d’information au Sénat. 23 juin 2004.
III/ Les conséquences de la mondialisation 2°) Les conséquences sur l’emploi « Les géants du luxe assument leurs délocalisations » Le Monde, 15 octobre 2009 b- Les formes des délocalisations Le maroquinier américain Coach n'en fait pas mystère : ses sacs à main sont fabriqués en Chine et en Inde. CalvinKlein sous-traite en Asie. Les polos TommyHilfiger et RalphLauren sont cousus en Indonésie. La liste est longue. Chez les italiens, Prada crée une partie de sa maroquinerie en Turquie. Armani recourt à des sous-traitants d'Europe de l'Est et de Chine. Le britannique Burberry fabrique ses trenchs au Royaume-Uni mais ses polos en Chine. (…) Certains groupes haut de gamme cultivent farouchement le « made in France », en tant que valeur et sésame à l'exportation. Chanel affirme produire exclusivement en France. La maison créée par Coco Chanel a racheté sept fournisseurs (un plumassier, un parurier, un brodeur, un bottier...) depuis 1997 pour conserver son savoir-faire. Ce n'est que quand son brodeur, François Lesage, ne peut assurer toutes les commandes en prêt-à-porter, que Chanel sous-traite en Inde. Hermèsassure que le souci est de « rechercher le meilleur savoir-faire », en France ou à l'étranger, en Angleterre pour les chaussures Lobb, en Suisse pour l'horlogerie. Les carrés de soie sont dessinés, colorés, tissés, imprimés et ennoblis en Rhône-Alpes. Mais c'est à Madagascar, reconnu pour son travail d'aiguille, qu'ils sont souvent « roulottés » (roulés pour faire l'ourlet). Une opération qui représente moins de 5% du prix de revient d'un foulard. Mais « la production des objets Hermès reste très majoritairement française ». Recours à la sous-traitance d’ une activité, mais sans investissement (externalisation de la production vers une firme située à l’étranger). Délocalisation: transfert, par IDE de tout ou partie de l’appareil productif à l’étranger, afin de réimporter sur le territoire national l’essentiel des biens produits à moindre coût. Par extension
III/ Les conséquences de la mondialisation 2°) Les conséquences sur l’emploi c- Les avantages des délocalisations « L’écrasante majorité des biens et services dont la production est délocalisée, au sens strict du terme, des pays industriels vers des pays en développement, sont des produits dits « matures ». La maturité exprime le fait qu’aucune innovation, technologie ou autre caractéristique discriminante intégrée au produit ne peut plus permettre à celui-ci, en le distinguant d’un produit similaire, d’échapper à la concurrence par les prix. » in Rapport au Sénat, Juin 2004 Réduction des coûts Réduction des coûts Proximité clients Croissance des ventes Amélioration de la productivité Ouverture à un marché étranger Amélioration de la qualité de services Accroissement des compétences Divers Source : entretiens ATKearney réalisés en 2003 auprès d’acteurs de l’industrie automobile
III/ Les conséquences de la mondialisation 2°) Les conséquences sur l’emploi Le cabinet ATKearney estime que les coûts cachés représentent de 15 % à 60 % du total des gains apparents attendus de la décision. d- Les risques des délocalisations Source : Rapport au Sénat, Juin 2004 Rotation du personnel Disponibilité du management intermédiaire Risques d’infrastruc-tures Risques de transition Risques clés Risque pays Problèmes culturels Viabilité à long terme des prestataires Distance physique Les risques sont tels que l’on voit des entreprises relocaliser leurs activités. Ainsi, la compagnie parisienne « Les Taxis Bleus » a renoncé à ses centres d’appels marocains au bout de trois mois après avoir constaté une dégradation de la qualité de l’accueil téléphonique. Aux Etats-Unis, Dell a dû rapatrier une partie des services délocalisés en Inde en raison des trop nombreuses plaintes de ses clients. »
III/ Les conséquences de la mondialisation 2°) Les conséquences sur l’emploi e- Les effets des délocalisations pour les pays • Intensification de la concurrence • Demande de biens intermédiaires L’implantation de FMN dans un pays renforce la pression concurrentielle. Des firmes locales peuvent alors disparaître, mais des emplois peuvent être créés. La hausse de la demande en biens intermédiaires peut favoriser les économies d’échelle dans ces secteurs, dont tous les producteurs de biens finaux vont profiter. Exemple : En France, en 2006, les 58,4 milliards € d’IDE ont créé 40.000 emplois qui se sont répartis entre des créations de sites (36,1 % des emplois créés), des extensions (40,2%) et des reprises d’entreprises en difficulté (20 %) (Le Monde 1° mars 2007) Exemple : Cette demande en biens nationaux par les filiales des FMN a été un catalyseur de développement pour l’Irlande (le Tigre celtique). Après l’effet concurrentiel, l’effet « demande de biens intermédiaires » a pris le dessus. Emplois directs créés par les IDE entrants Ce ne sont pas les pays hôtes, mais les pays d’origine des IDE qui s’inquiètent de la disparition de leur industrie. Or, ces derniers sont justement les premiers pays d’accueil des IDE !!! + Emplois indirects créés par les IDE entrants + Emplois sauvés par les IDE entrants - Emplois détruits par les IDE sortants = Effet net des IDE sur l’emploi
III/ Les conséquences de la mondialisation 2°) Les conséquences sur l’emploi e- Les effets des délocalisations dans les pays (Bilan) Selon les estimations du CEPII, 1 euro investi à l’étranger génère 0,59 euro d’exportations et 0,24 euro d’importations, soit un excédent commercial de 0,35 euro dont on peut penser qu’il est positif en terme d’emploi. Même si chaque annonce d’entreprise délocalisée fait la une des journaux, cela ne concerne que quelques dizaines de milliers d’emplois. CEPII : Centre d’Etudes Prospectives et d’Informations Internationales. Emploi salarié des secteurs principalement marchands « Nul n’est en mesure aujourd’hui d’établir quantitativement la part des délocalisations dans les évolutions de l’emploi industriel français. Plusieurs signes indiquent toutefois qu’il ne saurait s’agir, globalement, d’un mouvement de grande ampleur. » Rapport au Sénat, Juin 2004 Si l’industrie perd globalement des emplois, les services (qui sont au cœur de nos avantages comparatifs) en créent (+ 0,2 % au 4° trim. 2009)
Ce qu’on peut retenir : • si le commerce international stimule la croissance économique et permet le développement des pays émergents, l’effet global de la mondialisation est positif, même sur l’emploi. Les analyses économiques concluent presque toutes à ungain à l’échange. • Cependant, la mondialisation oblige les pays à faire face à des mutations structurelles et à une inquiétude globale des populations dont les modes de vie sont bouleversés. Certaines évolutions sont donc problématiques. • Après avoir étudié les impacts de la mondialisation en termes culturels, nous verrons quelles sont ses conséquences sur la politique économique des Etats.