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Les compétences en intervention collective à l’ère informationnelle. Yvan Comeau, professeur titulaire École de service social, Université Laval Chaire de recherche Marcelle-Mallet sur la culture philanthropique. Introduction.
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Les compétences en intervention collective à l’ère informationnelle Yvan Comeau, professeur titulaire École de service social, Université Laval Chaire de recherche Marcelle-Mallet sur la culture philanthropique
Introduction • Compétences en intervention collective selon une double mise en perspective : 1) contexte de la société actuelle ; 2) mouvement des idées dans les sciences sociales (en particulier en travail social et en sociologie). • Société de type informationnel capitaliste mondialisé. • Accentuation du caractère postindustriel de la société, mais le capitalisme demeure.
1. L’orientation équivoque des politiques sociales • Fonctions de l’État en faveur de l’intérêt général seraient davantage sollicitées. • Tendance baissière des cotisations de toutes sortes demandées aux plus riches et aux entreprises (Jean Gadrey). • Philosophie économique du laissez-faire, de l’État minimal, de l’individualisation des mesures sociales. • Compétences : action politique et politisation (analyse politique et des politiques publiques, tenue d’assemblée politique, écriture de mémoires…).
2. L’action sur les risques • Action préventive à l’égard des risques. • Développement des communautés : agir sur les déterminants de la santé. • Compétences : planification et développement (évaluation des besoins, étude de communauté, planification stratégique et organisationnelle, développement et évaluation de programmes).
3. La professionnalisation dans les associations • Professionnalisation dans le réseau associatif. • Division du travail et spécialisation de l’intervention collective entre les réseaux. • Vaut-il mieux avoir des compétences plutôt générales ? Si oui, comment les préserver ?
4. Les nouvelles formes de la mobilisation • Crises, nouvelles préoccupations, incertitude, logique de l’immédiateté et de proximité. • Connaissance et information, conscience critique et doute à l’égard des institutions politiques traditionnelles. • Individualisation : implication citoyenne « volontaire » ou cynisme et défaitisme ? • Compétences : détection du « nouveau » militantisme, action politique et politisation.
5. Le local et l’espace-monde • Une mondialisation en recherche de régulation. • La régulation mondiale : un enjeu entre les promoteurs du capitalisme et le mouvement altermondialiste. • Compétences : mise en réseau des groupes de base, mobilisation continentale et intercontinentale, immigration, apprentissage des langues…
6. Une production écrite abondante sur l’intervention collective • Depuis 2000, une vingtaine d’ouvrages en Amérique du Nord sur le sujet. • Revues spécialisées : Journal of Community Practice et CommunityDevelopmentJournal. • Articles dans diverses revues. • Compétence : mise à jour documentaire.
7. Des notions en vogue • Chaque époque son vocabulaire, mais y a-t-il nécessairement du nouveau ? • Imposer une expression : pouvoir (sur les ressources, sur les moyens de communication ou sur la définition des règles du jeu), légitimité ou accord d’une minorité active. • Un exemple : empowerment. • Intérêt de recomposition théorique. • Une notion qui s’adapte à différents contextes, reprend de principes bien établis en intervention collective, intègre de notions des sciences sociales et valorise l’autonomie. • Compétence : repères théoriques pour garder ses repères dans les « modes ».
8. Vers une synthèse théorique de l’action collective ? • Intégration des courants théoriques américains et européens depuis la fin des années 1980. • Compétence : nommer les pratiques de mobilisation à l’aide des concepts ou encore traduire les principes théoriques en principes d’action.
Conclusion : connaissance théorique et savoir d’action • Divers modes de connaissances : science, savoir d’action, sens commun, arts… • Il ne devrait pas y avoir de supériorité d’un mode de connaissance sur un autre, chacun ayant une fonction différente. • Kurt Lewin « Rien n’est plus pratique qu’une bonne théorie ! » • La théorie procure des repères face à la complexité et accroît la capacité d’anticipation.