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HYPERFICTION. Jean Clément Université de Paris 8. Sommaire. Structures Figures Fragments Liens Temps et récit Espaces du récit. Structures. Combinatoire généralisée Combinatoire restreinte Arborescences. Combinatoire généralisée. Combinatoire restreinte. Arborescences divergentes.
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HYPERFICTION • Jean Clément • Université de Paris 8
Sommaire • Structures • Figures • Fragments • Liens • Temps et récit • Espaces du récit
Structures • Combinatoire généralisée • Combinatoire restreinte • Arborescences
Digressions • Partie du discours ou l'auteur s'éloigne du sujet, pour narrer une anecdote, une souvenir, dépeindre un paysage, un objet d'art, etc., et leur donner un développement inattendu. C'est une histoire en marge de l'histoire. La digression peut répondre à plusieurs intentions: 1° elle distrait le lecture d'un sujet trop aride; 2° elle peut être une sorte de suspension destinée à faire languir le lecteur dans l'attente impatiente d'un bonheur ou d'un malheur prévu. Prenons garde à la digression: elle fait perdre le fil des événements, rompt l'unité de l'action, ennuie parfois le lecteur. Mais elle peut-être utile à l'orateur, à l'avocat désireux de créer une diversion, une détente, avant de revenir avec plus de fougue ou de sérénité au sujet traité.
Digressions • Le poète peut pratiquer une double digression. Énée raconte ses aventures à Didon (1ère digression) et, à l'intérieur de cette digression, fait la description du bouclier que lui a donné Vénus et que forgea Vulcain, ainsi que des scènes ciselées dans le métal de ce bouclier (2ème digression). • Dans le vocabulaire du cinéma, on se sert du mot anglais suspense qui a exactement la même valeur en ce qui concerne l'interruption concertée de l'action principale. • Étymologie: du latin digressio, de digredi, s'éloigner.
Incises • Proposition généralement courte, tantôt insérée dans le corps de la phrase, tantôt rejetée à la fin pour indiquer qu’on rapporte les paroles de quelqu’un ou pour exprimer une sorte de parenthèse.
Incises • En avançant dans la prose, je rencontre, presque à chaque pas, l’impossibilité de la maintenir sur une ligne unique, de la diriger dans un seul sens. À tout moment j’éprouve le besoin, comme quand on raconte, en vrai, pour quelqu’un, et d’autant plus si on raconte (comme c’est mon cas ici) à quelqu’un d’éloigné, que beaucoup de noms et de circonstances risquent de surprendre (et il est nécessaire alors de les rapprocher de lui par une explication, sous peine de n’être pas compris), j’ai besoin, donc, d’expliquer, de m’arrêter pour accrocher, au fil ténu de la narration, la lampe d’un éclaircissement indispensable. Il suffit pour cela sans doute d’une parenthèse, marque naturelle de ce qui, à la voix, serait une interruption, dans le ton de l’incise digressive ; mais il arrive souvent que l’ampleur considérable du développement incident qu’elle contient rende extrêmement périlleuse son introduction, au risque d’une rupture excessive de la continuité.
Incises • Il y a plus (et c’est une chose, encore, qui est au cœur de tout récit): il n’y a aucune raison pour que, ayant ouvert une parenthèse, m’étant engagé dans cette parenthèse ouverte, je ne rencontre pas de nouveau la même nécessité d’une parenthèse, nouvelle parenthèse présentant par rapport à la première la même contradiction entre une obligation de clarté et l’inconfort d’une rupture, que la première parenthèse avait crée dans le déroulement principal du récit; et ainsi de suite (potentiellement à l’infini).
Bifurcations • Mais ce n’est pas tout: l’incertitude dissipée par l’ouverture d’une parenthèse, qui donne naissance à des lignes explicatives, à des précisions, à des rappels, des rectifications, des annonces, n’est pas la seule ni même la principales cause d’une digression. Le récit peut devoir s’interrompre momentanément pour une tout autre raison, peut-être plus fondamentale encore, sur le chemin forestier de la prose. Car on en vient, comme un chevalier du roi Arthur, à une clairière. Et deux nouveaux chemins s’ouvrent dans les arbres, ou trois, ou plusieurs. Il faut choisir. Mais comment choisir? La nature même de ce que je raconte, autant que sa véridicité, antérieure à toute intention de raconter (“cela a été”; “cela est”; “je vous l’ai dit, ce fut ainsi”) et, plus encore peut-être, la nature même de l’opération de récit rendent inévitables en fait de tels carrefours, de tels embranchements multiples sur la carte, ces endroits de l’hésitation, où il n’est peut-être aucune “droite voie”.
Bifurcations • “ Peut-être serait-il intéressant de faire une fois une œuvre qui montrerait à chacun de ses nœuds, la diversité qui s’y peut présenter à l’esprit, et parmi laquelle il choisit la suite unique qui sera donnée dans le texte. Ce serait là substituer à l’illusion d’une détermination unique et imitatrice du réel celle du possible-à-chaque-instant, qui me semble plus véritable. Il m’est arrivé de publier des textes différents de mêmes poèmes : il en fut même de contradictoires, et l’on n’a pas manqué de me critiquer à ce sujet. Mais personne ne m’a dit pourquoi j’aurais dû m’abstenir de ces variations. ” • Paul Valéry, Fragments des mémoires d’un poème, Œuvres, I, 1467.
Bifurcations • “ Votre goût de substituer, à la ligne suivie par le romancier, une autre trajectoire obtenue en adoptant, en chaque nœud, une direction différente de la sienne me rappelle la tentative de Boussinesq, qui enseignait à la Sorbonne la physique mathématique et avait l’âme religieuse. Il composa un “ Essai de conciliation du déterminisme et du libre-arbitre ”. Le déterminisme conduit à définir la variation de chaque élément au moyen d’une équation différentielle. Les conditions initiales déterminent le mouvement d’une manière unique en général. Mais il y a des nœuds en lesquels l’équation admet plusieurs ou même une infinité de solutions. ” • Cité par Prigogine in Fonctions de l’esprit : treize savants redécouvrent Paul Valéry. Textes recueillis et présentés par Judith Robinson-Valéry, Paris, Hermann, 1983.
Fragments • Terminologie • L ’écriture fragmentaire
Terminologie • Les unités de lecture et d ’écriture de l'hypertexte peuvent être appelées différemment selon les contextes et les points de vues épistémologiques. • En informatique on parle de nœud. On distingue les nœuds simples, les nœuds composés, les nœuds édités et les nœuds calculés. • En ergonomie on parle de pages-écrans, en distinguant les pages qui tiennent sur un écran et celles pour lesquelles un ascenseur est nécessaire. • L'école américaine utilise le terme de lexie emprunté à Roland Barthes. • Aarseth Epsen a proposé les termes texton et scripton. • En sémantique, le fragment est une unité de sens. • Dans l'analyse structurale du récit, le fragment est la fonction. • Au cinéma, c'est la séquence • En rhétorique, le fragment peut être un paragraphe, un chapitre, etc.
L ’écriture fragmentaire • Le fragment comme genre littéraire: proverbes, aphorismes, maximes, etc. • Le fragment comme reste, comme inachèvement ou comme impuissance • Le fragment revendiqué (Les romantiques, Barthes) • Le fragment et la post-modernité • Fragment et discours • L ’esthétique du fragment: entre le flux et la fractalité • Le fragment et l ’hypertexte
Le fragment comme genre littéraire • Proverbes, aphorismes, maximes, etc. Les genres brefs peuvent être considérés comme des genres du fragment en un sens particulier : ils ne forment pas les parties d'un tout, mais peuvent constituer une collection. Le fragment n'est pas le signe d'une absence, il se suffit pleinement à lui-même. Cependant, à l'exception des proverbes de la littérature orale ou des slogans publicitaires, le fragment est généralement publié dans un ensemble (Les Maximes de La Rochefoucauld, Les 383 fragments du Gai savoir de Nietzsche, les psautiers de la liturgie chrétienne, les versets du Coran, le petit livre rouge des maoïstes). Dès lors se trouve posée la question de l'ordre de ces collections. L'hypertexte peut y apporter une réponse.
Le fragment comme reste, comme inachèvement ou comme impuissance • Le fragment comme reste (Les fragments de Démocrite, d'Epicure, d'Eudoxe, d'Héraclite) comme inachèvement (Les Pensées de Pascal, fragments d'une Apologie de la religion chrétienne) ou comme impuissance (Wittgenstein)
Wittgenstein • Toutes ces pensées je ne les ai rédigées qu'en tant que remarques, en de brefs paragraphes. Tantôt sous forme de longs enchaînements sur le même objet, tantôt sous forme de transitions rapides d'un domaine à l'autre. Mon intention, dès le début, était de rassembler tout ceci en un volume, dont je me faisais, à différentes époques, différentes représentations quant à la forme qu'il prendrait. Il me paraissait cependant essentiel que les pensées y dussent progresser d'un objet à l'autre en une suite naturelle et sans lacune.
Wittgenstein (suite) • Après maintes tentatives avortées pour condenser les résultats de mes recherches en pareil ensemble, je compris que ceci ne devait jamais me réussir. Que les meilleurs choses que je pusse écrire ne resteraient toujours que des remarques philosophiques; que mes pensées se paralysaient dès que j'essayais de leur imprimer de force une direction déterminée, à l'encontre de leur pente naturelle. - Ce qui tenait sans doute étroitement à la nature de l'investigation même. Elle nous oblige, en effet, à explorer en tous sens un vaste domaine de pensées. Les remarques philosophiques de ce livre sont pour ainsi dire autant d'esquisses de paysages nées au cours de ces longs voyages faits de mille détours.
Wittgenstein (fin) • Les mêmes points, ou presque les mêmes, n'ont cessés d'être approchés par des voies venant de différentes directions, donnant lieu à des images toujours nouvelles. Une quantité innombrable de ces esquisses étaient manquées ou dépourvues de caractère, trahissant toutes les maladresses d'un médiocre dessinateur. Et dès qu'on éliminait ces dernières, il en restait un certain nombre, à demi réussies, qu'il s'agissait désormais d'arranger et de retoucher souvent pour qu'elles suggérassent au contemplateur un tableau de paysage. Ainsi ce livre ne constitue en réalité qu'un album.Wittgenstein, Tractacus logico-philosophicus suivi de Investigations philosophiques, traduit de l'allemand par Pierre Klossowski, Coll. Tel Gallimard, 1961, p.111-112. Première édition allemande 1945.
Le fragment revendiqué • Le fragment revendiqué. Les romantiques en particulier ont revendiqué le fragment comme genre. Friedrich Schlegel le premier l'a défini comme une petite œuvre d'art, "détachée du reste du monde et fermée sur elle-même comme un hérisson". Les fragments de Novalis. Les fragments d'un discours amoureux (Barthes)
Fragments d ’un discours amoureux • Tout autre est le discours, le soliloque, l'a parte, qui accompagne cette histoire, sans jamais la connaître. C'est le principe même de ce discours (et du texte qui le représente) que se figures ne peuvent se ranger: s'ordonner, cheminer, concourir à une fin (à un établissement): il n'y en a pas de premières ni de dernières. Pour faire entendre qu'il ne s'agissait pas ici d'une histoire d'amour (ou de l'histoire d'un amour), pour décourager la tentation du sens, il était nécessaire de choisir un ordre absolument insignifiant.
Fragments d ’un discours amoureux (suite) • On a donc soumis la suite des figures (inévitable puisque le livre est astreint, par statut, au cheminement) à deux arbitraires conjugués: celui de la nomination et celui de l'alphabet. Chacun de ces arbitraires est cependant tempéré: l'un par la raison sémantique (parmi tous le noms du dictionnaire, une figure ne peut en recevoir que deux ou trois), l'autre par la convention millénaire qui règle l'ordre de notre alphabet. On a évité ainsi les ruses du hasard pur, qui aurait bien pu produire des séquences logiques; car il ne faut pas, dit un mathématicien, “ sous-estimer la puissance du hasard à engendrer des monstres ”; le monstre, en l'occurrence, eût été, sortant d'un certain ordre des figures, une “ philosophie de l'amour ”, là où il ne faut attendre que son affirmation.Roland Barthes, Fragments d'un discours amoureux, Seuil, 1977
Le fragment et la post-modernité • Le fragment post-moderne est le signe d'un renoncement aux discours constitués, aux idéologies totalitaires, aux mythes, aux traités philosophiques. Small is beautiful.
Fragment et discours • Dans le discours philosophique, le fragment est un refus ou une impuissance à argumenter. C'est aussi un renoncement aux artifices de la rhétorique. Une exigence de vérité. Dans le discours narratif, le fragment renvoie à une histoire à reconstituer par le lecteur (Le dictionnaire Khazar).
L ’esthétique du fragment: entre le flux et la fractalité • Le collage ou le cut-up déconstruisent le discours et la pensée, au profit du choc des mots et des images. Le flux caractérise la combinatoire ou la génération automatique de textes. Les œuvres engendrées par un dispositif ne sont que des instanciations d'une œuvre virtuelle inaccessible dans sa totalité. Elles sont prises dans un processus, un flux génératif. La fractalité est une façon de réintégrer le fragment dans une totalité. Dans l'hypertexte, par exemple, la totalité est inaccessible ni simultanément, ni séquentiellement. Elle ne peut être qu'entrevue à travers les fragments qui en reflètent à leur échelle certains traits, dans des dispositions variées qui peuvent aller jusqu'à la mise en abîme.
Le fragment et l ’hypertexte • Dans l'hypertexte, la question du fragment renvoie à celle des liens. Le fragment est pris dans un faisceau de liens. Sa position est instable, changeante selon les lectures et les parcours. Il est comparable au plan du cinéma qui peut prendre des sens très différents selon les montages
Liens • DéfinitionDans un hypertexte, les liens sont des dispositifs qui relient les nœuds entre eux. Dans un hypertexte littéraire, ce sont eux qui permettent de rompre avec la linéarité séquentielle.Le degré zéro du lien, c'est le "tourne-page" qui reproduit la linéarité du livre.Les liens sont des possibles qui demandent à être réalisés, activés, déclenchés pour opérer le passage d'un nœud à un autre.
Ancrage • Un lien possèdent deux extrêmités. Celles-ci peuvent être constituées par un noeud ou par une partie d'un nœud que l'on appelle une ancre. On distingue l'ancre de départ et l'ancre d'arrivée. L'ancre de départ est constituée par la partie du nœud qui est "sensible", ou activable. Ce peut être une zône d'un texte où d'une image ou encore un "bouton". Quand un lien n'est pas ancré sur une partie du nœud, il est appelé lien par défaut ou lien implicite. Les liens tourne-page sont souvent des liens par défaut.
Ancrage (suite) • L'ancre d'arrivée est plus rare parce que moins nécessaire. Elle peut être utile quand le volume du nœud justifie de faire aboutir le lien à un endroit précis qui autrement ne serait pas visible à l'écran (texte plus long que la page-écran).
Liens calculés • Ils sont issus d'un processus automatique qui peut avoir lieu soit en aval de la construction de l'hypertexte (liens fixes), soit en temps réel (liens dynamiques). Les liens calculés sont utilisés dans les bases de données hypertextuelles ou hypertextualisées.
Liens manuels • Ils sont posés par le concepteur ou l'utilisateur de l'hypertexte. L'hypertexte de fiction privilégie les liens manuels.
Classes et types • On peut distinguer les classes et les types. Les classes sont définies par des fonctionnalités implémentées sur un logiciel, tandis que les types sont définis par l'auteur de l'hypertexte.
Les liens référentiels ou "références croisées". • Quand un lien référentiel est sélectionné, le nœud d'arrivée apparaît sur l'écran, remplaçant généralement (mais pas toujours: multi-fenêtrage) l'écran précédent. C'est l'équivalent logiciel d'un déplacement entre les pages d'un livre. Ces liens peuvent être uni ou bidirectionnels. Ils autorisent la création de structures non-hiérarchiques.
Les liens note ou annotation • Le nœud de destination apparaît dans une "pop-up window" plus petite que la fenêtre principale, parfois à un endroit déterminé de l'écran. Dans la plupart des cas, ce nœud ne possède pas de liens référentiel. Le lecteur ne peut que retourner à l'écran principal. C'est l'équivalent de la note de bas de page ou de fin de chapitre.
Les liens commandes • Ils déclenchent un programme externe, font appel au système ou pointent vers un nœud avec un script exécutable.
Le typage des liens • Le typage est une façon de distinguer les liens en fonction de l'apparence de leur ancre, de leurs attributs, de leurs droits d'accès où d'autres caractéristiques encore. Ce typage peut être prédéfini par le système où laissé à l'initiative du concepteur.
Les types d'ancrages • Ancrages au fil du texte/dans le paratexte • Ancrages visibles/invisibles/visibles à la demande/visibles par "roll over" • Ancrages avec couleurs/typo/police/icône/texte
Rhétorique du lien • Toute la rhétorique de l ’hypertexte tient dans celle du lien. Le lien joue le rôle de connecteur, il commande l ’articulation des énoncés.
Synecdoque • "Figure qui opère dans un ensemble extensif, en nommant l'un des termes d'un rapport d'inclusion pour exprimer l'autre". • En d'autres termes, c'est prendre la partie pour le tout et inversement. Dans le cas de l'hypertexte, on a affaire à une synecdoque dite croissante dans laquelle la partie (le fragment, le parcours) est prise pour le tout (l'hypertexte dans sa totalité).
Asyndète • "Figure de grammaire consistant dans la suppression du terme de liaison entre deux propositions, afin que leur rapport logique s'impose avec plus d'évidence à la pensée de l'interlocuteur".
Asyndète (suite) • L'asyndète nous projette au coeur de la problématique hypertextuelle. La déconstruction du discours provoqué par l'hypertexte a pour premier effet un dégraissage de la parole qui se débarrasse ainsi des mots de liaisons (conjonctions, adverbes, etc.) et des figures oratoires qui jalonnent et enchaînent les parties du discours traditionnel. Chaque fragment de l'hypertexte "flotte" sur la page-écran de la machine.
Métaphore • "La métaphore est le procédé de style qui confronte sans recourir à aucun signe comparatif explicite, l'objet dont il est question, le comparé (A), à un autre objet, le comparant (B).[...] La métaphore est destinée à mettre en lumière les éléments commun au comparé et au comparant, tout en approfondissant la réalité spirituelle par l'esquisse d'affinités multiples, et déclenchant des résonances de valeur esthétique, intellectuelle et morale".
Métaphore (suite) • Appliqué à l'hypertexte, le concept de métaphore permet de rendre compte du fait que tel fragment se prête à plusieurs lectures en fonction des parcours dans lesquels il s'inscrit. C'est là une des caractéristiques fortes de l'hypertexte par rapport au texte.
Ordre et désordre dans l'hypertexte • On peut distinguer trois ordres dans l'écriture: l'ordre hiérarchique (organisation du savoir), l'ordre logique (argumentation), l'ordre narratif (récit). L'hypertexte contrevient à chacun de ces trois ordres.
Ordre narratif: le récit • Le mot récit peut avoir trois sens. Gérard Genette, dans Discours du récit (Figures III), propose de les distinguer: • Histoire: Les événements racontés (le signifié) • Récit: l'énoncé de ces événements (le signifiant) • Narration: l'acte narratif producteur (l'énonciation)
Hypertexte et récit • Dans l'hypertexte, l'histoire peut n'être pas "racontable". Elle est instable. Il peut y en avoir une, plusieurs, ou aucune.Le récit est semi-construit, fragmentaireLa narration est prise en charge par le lecteur.