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Professionnaliser des enseignants sans ou avec peu de formation initiale : des repères pour agir Séminaire international 2-6 juin 2008. 1, avenue Léon-Journault 92318 Sèvres Cedex - France. La professionnalisation des enseignants :
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Professionnaliser des enseignants sans ou avec peu de formation initiale : des repères pour agirSéminaire international 2-6 juin 2008 1, avenue Léon-Journault 92318 Sèvres Cedex - France
La professionnalisation des enseignants : enjeux et pistes de réflexion pour les politiques publiques et l’aide internationale
Les défis • Le défi du nombre dans le primaire mais aussi dans le premier cycle du secondaire • Le défi du rural où résident 85% des non scolarisés • Le défi de la qualité
Le défi du nombre • Progression forte des effectifs attendue dans le primaire et dans le premier cycle de l’enseignement secondaire • Mais un défi d’intensité inégale selon les pays(l’horizon temporel pour la scolarisation universelle est commun mais les situations de départ et la croissance démographique sont très variables)
Le défi du nombre (effectifs primaire en milliers) Source : Mingat, Ledoux (2007)
Des pressions qui vont se répercuter sur le secondaire 430 000 enseignants en année de base - 1,07 millions en 2020 Source : Mingat, Ledoux (2007)
Le défi du nombre • Recrutement massif dans un contexte qui est déjà marqué par une forte hétérogénéité des modes de recrutement, des statuts, des niveaux de rémunération et des parcours de carrière
Distribution des statuts et niveau de rémunération des enseignants du primaire dans un échantillon de pays francophones d’Afrique sub-saharienne Source : RESEN 2006
Le défi budgétaire et social => Offrir à tous les enseignants un cadre stable, un soutien professionnel, une perspective de promotion (cf. déclaration de Bamako) => trouver le bon équilibre entre contraintes budgétaires et contraintes sociales pour concilier soutenabilité financière et professionnalisation des enseignants
Un défi quantitatif qui concerne essentiellement le monde rural Source : Mingat, Ndem (2008)
Le défi du rural • Il s’agit d’intégrer à l’école les populations qui en étaient jusqu’ici privées, c'est-à-dire principalement les pauvres et les ruraux. La couverture scolaire doit s’étendre aux zones mal desservies, souvent moins denses, et peu exposées à l’écrit et à l’usage des langues internationales. • Le coût unitaire y sera « tendanciellement » plus élevé (densité, logistique, incitations, stimulation de la demande), l’isolement des enseignants, plus grand, leur maintien en poste, plus difficile, l’utilisation des pédagogies multigrades plus indispensable. • Il sera nécessaire d’adapter le modèle scolaire existant qui répondait aux besoins et à la logistique du monde urbain • Les dispositifs d’encadrement et d‘animation y sont les plus faibles alors que les besoins sont de plus grande ampleur
Le défi du rural L’extension du premier cycle secondaire en milieu rural imposera dans de nombreux pays une réforme des programmes et de l’organisation scolaire pour maîtriser les coûts (un établissement rural coûtant en moyenne 70% plus cher qu’un établissement urbain,mais cette proposition peut varier de 10 à 160% selon les pays). Source : Mingat, Ndem (2008)
Mesures à étudier pour pouvoir maîtriser le surcoût des établissements ruraux : • Cumul des fonctions d’encadrement (relation avec l’administration et avec les parents d’élèves, ...) et d’enseignement dans les petits établissements pour les enseignants qui ont un service incomplet • Augmenter le temps de service effectif des enseignants (souvent inférieur au service théorique) en augmentant leur polyvalence et revoir l’organisation disciplinaire des contenus de programme • revisiter les horaires respectifs d’enseignement des élèves et de service des enseignants de sorte à faciliter les ajustements; • autoriser et rémunérer les heures complémentaires pour réduire l’utilisation d’enseignants qui n’auraient qu’un service partiel; • réorganiser les programmes d’enseignement de sorte à réduire le nombre des matières par des regroupements et organiser la formation des enseignants en ce sens
Classes de CP2, Côte d’Ivoire Données du PASEC Le défi de la qualité Une grande variabilité dans la distribution des ressources Que la dépense/élève soit faible ou élevée, les résultats en termes d’apprentissage sont indifféremment bons ou mauvais…
Les déterminants de la qualité 1/ les caractéristiques individuelles des élèves - 39 % de la variabilité observée 2/ les ressources et les inputs mobilisés (formation des enseignants, taille de classe, mode d’organisation scolaire, matériel pédagogique) - 6 % de la variabilité observée 3/ l’efficacité des dispositions prises par les établissements et les enseignants pour transformer les inputs en apprentissages (temps d’apprentissage, « climat » de l’école et « leadership » du chef d’établissement, motivation et charisme du maître …) => Importance de la « gestion pédagogique » au niveau local, de la mesure des résultats et du pilotage
Améliorer la qualité • réduire la variabilité des ressources allouées par élève au sein des écoles d’un pays (en définissant préalablement un niveau adéquat), • mesurer et analyser les ressources et les résultats de chaque école, • aider les écoles peu performantes à améliorer leurs résultats, • décrire explicitement les tâches et les responsabilités de chaque acteur à chaque niveau du système • « normer » le fonctionnement et les pratiques pédagogiques, • créer un cadre incitatif valorisant les bonnes pratiques et les bons résultats • former et « professionnaliser » les acteurs
La formation des maîtres : Constats Peu d’effets observables de la formation des maîtres sur le niveau des acquisitions des élèves. Pourquoi ce constat contre-intuitif? • Formation souvent trop théorique et déconnectée des besoins • Formation pratique peu développée : • Statuts mal définis pour les écoles et les maitres d’applications • Durée insuffisante • Faible niveau académique des élèves-maitres notamment dans les langues d’enseignement • Peu de lien entre formation initiale et continue • Recrutement des élèves maitres centralisé et difficulté d’affectation dans les zones éloignées difficile • Suivi de proximité insuffisant : • Difficultés logistiques • Isolement du maitre • Environnement difficile • Difficulté de former des enseignants de bon niveau
La formation des enseignants • Que nous dit la recherche en éducation ? • Niveau de recrutement • De nombreuses études ont montré qu’un seuil minimal était nécessaire (10-11 ans pour les enseignants du primaire), mais qu’au-delà de ce seuil, les gains en termes d’acquisitions sont marginaux. • Durée et organisation des formations • La mise en place d’une formation courte de 4 à 6 mois (ciblée sur la tenue d’une salle de classe)et d’un soutien pédagogique durant la 1ère année d’enseignement paraît aussi efficace qu’une formation initiale de 2 ans, et permet en outre de former plus rapidement les enseignants nécessaire à la réalisation de l’objectif de scolarisation primaire universelle. • Mais quid des maîtres dont le niveau académique est faible et notamment leur maitrise des langues d’enseignement ? • Risque d’une spirale « vicieuse » de la qualité d’une génération à la suivante
La formation des enseignants : le défi du rural et des maîtres sans formation • Compétences minimales à développer • Gestion des grands nombres/classes multigrades • Maitrise de la langue d’enseignement • Prise en compte des difficultés logistiques • Formation continueciblée sur les problématique de gestion de la classe, encadrement par les directeurs d’école et formation par les pairs (communautés d’apprentissage) • Disponibilité de guides pédagogiques et de références pédagogiques normées pour aider à la préparation des leçons • Autoformation assistée (formation à distance) pour les connaissances plus académiques • Evaluation et pilotage • Evaluation des besoins de formation des maîtres pour piloter le dispositif de formation/encadrement • Système d’incitation à se former (validation des acquis, concours, parcours de carrière)
Interventions de l’aide française sur la thématique de la qualité • Appui à l’élaboration des stratégies sectorielles (pôle de Dakar Breda-UNESCO), contribution au fonds EPDF • Financement sous forme d’aide sectorielle/projet (41 concours, 298 M€) • Renforcement des capacités : • Outils de pilotage (évaluation, systèmes d’information et tableaux de bord pour les différents niveaux (national, régional, préfectoral, établissement), soutien au PASEC, participation à l’initiative AGEPA • Formation initiale et continue des enseignants • Etudes en collaborations avec d’autres bailleurs et les pays partenaires • Thématique prioritaire (avec la formation professionnelle) et croissance prévisible des engagements et activités sur ce thème