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Collocations

Collocations. « you shall judge a word by the company it keeps ». Firth (1957): l’étude du sens par la collocation permet une approche formelle et contextuelle du sens qui s’oppose à une approche conceptuelle.

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Presentation Transcript


  1. Collocations

  2. « you shall judge a word by the company it keeps » Firth (1957): l’étude du sens par la collocation permet une approche formelle et contextuelle du sens qui s’oppose à une approche conceptuelle. Par exemple, l’un des sens de de nuit est le fait qu’il entre en collocation avec noire ou d’encre

  3. Lexique et syntaxe • On sépare habituellement le lexique de la syntaxe • La syntaxe représenterait un ensemble de règles dans lesquelles viennent s’insérer les éléments du lexique • Les grammaires n’ont, pendant longtemps, pas noté que certaines structures accompagnant des éléments du lexique, ne sont possibles que pour certains sens.

  4. Syntaxe vs idiomes • Voir la langue comme un ensemble de règles dans lesquelles viennent s’insérer des éléments libres, à savoir, le lexique, oblige à séparer l’idiomaticité du langage des structures syntaxiques • => on parlera des idiomes, collocations, phraséologismes, comme étant totalement séparés de la syntaxe

  5. Syntaxe libre vs idiomes, phraséologie • Verbe prendre • Max prend la main de Léa • J’ai pris un moment pour le lire • Il s’est pris un gadin • Je me suis pris une de ces claques • La France a pris l’initiative • J’ai pris les clefs sur la table

  6. Donc La majorité des textes est composée de mots communs entrant dans des structures communes. La plupart des mots habituels n’ont pas un sens séparé, ou des sens séparés, mais font partie d’un ensemble de structures multi-unités qui composent le texte

  7. « Collocations »: définition textuelle Sinclair 1991: Collocation is the occurrence of two or more words within a short space of each other in a text Un élément entre en collocation avec un autre s’il se trouve près du premier dans le texte (pas forcément accolé au premier) => Vu dans le contexte de la linéarité du langage

  8. Définition psychologique Leech 1974: Collocative meaning of a word consists of the associations a word acquires on account of the meanings of words which tend to occur in its environment Cela fait partie de la compétence de communication du locuteur natif de savoir quelles sont les collocations normales et celles qui sont inhabituelles selon la situation => Le sens dépend du contexte

  9. Définition statistique • Hoey 1991: Collocation has long been the name given to the relationship of a lexical item with items that appear with greater than random probability in its (textual) context

  10. Mots ou structures Habituellement, collocation signifie co-occurrence de deux mots. On peut étendre l’idée de co-occurrence à des structures de niveaux plus élevé, comme par exemple, la co-occurrence d’un mot avec un syntagme, ou dans des structures verbales

  11. Phraséologie Il en va de même pour la phraséologie. Longtemps séparée de la syntaxe, la phraséologie aujourd’hui ne représente plus un phénomène à part, mais bien l’étude des collocations au sens large. L’approche définie en linguistique de corpus a permis l’étude de l’idiomaticité du langage dans un cadre structure/sens

  12. Collocation et situation de communication • La situation de communication est en relation avec le genre, le type, le style des textes (texte pris au sens large) • Le lien étroit entre la définition textuelle et la définition psychologique des collocations permet au locuteur de déterminer si, dans une situation donnée, une collocation est normale ou inhabituelle

  13. Bizarre? • ?Forte dépression • un net réchauffement dû à une forte dépression de secteur ouest est venue tout faire fondre en 72h • ?Lumière noire • Les détecteurs de faux billets de banque utilisent une petite lampe produisant de la lumière noire.

  14. Normes De manière générale, les normes s’exploitent pour créer des effets de style. On distingue 4 cas de figure: • Collocations normales+grammaire normale • Collocations inhabituelles+grammaire normale • Collocations normales+grammaire inhabituelle • Collocations inhabituelles+grammaire inhabituelle

  15. Organisation du texte Les collocations représentent l’un des deux principes qui président à l’organisation du texte: • Le principe de collocation ou idiomatique • Le principe du libre choix

  16. Principe du libre choix (Sinclair 91) Dans cette approche, le texte est vu comme le résultat d’une succession de choix très complexes opérés simultanément à différents niveaux. Toutes les grammaires sont construites sur ce principe. Une représentation en arbre permet de montrer qu’à chaque nœud a lieu un choix.

  17. Principe de collocation (1/3)(ibid.) Le principe du libre-choix ne suffit pas à expliquer le fait que les mots ne sont pas choisis au hasard. L’organisation du monde explique une partie des choix: lorsque dans le monde, on trouve des éléments qui vont ensemble, il n’est pas étonnant de les retrouver ensemble dans la langue (attraper)

  18. Collocation (2/3): attraper • Regarde, Arthur a attrapé la souris. • Ah oui, il ne risque pas de l’abîmer? N0 attrapper N1, N1 =: N en mouvement • humain, animal, objet en mvmt, ballon, etc • Sens métaphorique? • N0 abîmer N1, N1 =: N objet détériorable?

  19. Principe de collocation (3/3) Le registre (qui est un choix social) permet aussi de restreindre les choix. Le principe de collocation ou principe idiomatique met à disposition du locuteur un ensemble de groupes de mots prédéfinis. Idiomes, jargon, expressions figées, etc..

  20. Illustration On peut voir le principe idiomatique comme représentant le choix simultané de deux mots comme « par exemple ». Cependant, ce principe se constate de manière plus étendue à travers le langage. On constate des variations dans certains « préfabriqués »: (dans les exemples suivants, les éléments pouvant varier sont en gras)

  21. Les préfabriqués de la langue… • Il était une fois • Aujourd’hui, autrefois = avant-hier = le lendemain, peu à peu, bleu roi, vert pomme • Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué • Prendre le taureau par les cornes, des vessies pour des lanternes, les enfants du bon dieu pour des canards sauvages, donner du fil à retordre à qqun • Prendreune douche, émettreune hypothèse • Se présenter aux élections présidentielles

  22. Fréquences dans les composants des collocations (Sinclair 91) Lorsque deux mots entrent en collocation et que chacun a des fréquences d’apparition différentes dans les textes, il y a une conséquence sur l’interprétation de la collocation. Si un mot a est deux fois plus fréquent qu’un mot b, alors leurs apparitions conjointes sont deux fois plus importantes pour b que pour a.

  23. Exemple Il est arrivé à l’heure à est beaucoup plus fréquent que heure. Donc, la collocation à l’heure est beaucoup plus importante, statistiquement, pour heure que pour à. => On peut compter les collocations de à ou celles de heure. Si on compte les collocations de à, elles n’auront pas la même valeur que les collocations de heure.

  24. Deux points de vue (Sinclair 91) • Collocations « descendantes » (downward collocations) : lorsque le mot le plus fréquent a est le nœud et le mot le moins fréquent b est le collocant. May bring it back into fashion Ici back (le nœud) est plus fréquent (lorsqu’il est analysé seul) que bring

  25. Upward collocations • Collocations « montantes » : lorsque le mot le moins fréquent a est le nœud et le mot le plus fréquent b est le collocant. It really was like being back at school Ici, le mot at est plus fréquent (isolément) que back

  26. Exemple (Sinclair 91) Upward collocates: collocants qui ont une fréquence plus élevée dans le texte (corpus) que back Downward collocates: collocants qui ont une fréquence moins élevée que back

  27. Collocats plus fréquents que back • Prépositions, adverbes, conjonctions: At, from, into, now, on… when our parents came back from Paris • Pronoms: Her, him, me, she, them, we It would be nice to have them back • Pron. Poss: her, his, my, I ran back to my cabin • Verbe: get, got Now I must get back to work

  28. Collocats moins fréquents que back • Verbes: arrive, bring, climbed, come, cut, rocking, steps, waved, etc… They had come back to England • Prépositions: along, behind, onto, past… Walked back toward the house • Adverbes: again, forth, further… If you look further back in my files • Adjectif: normal : get backto normal • Noms: camp, flat, garden, home, hotel, … Stepping outside the back door

  29. Exemples additionnels de verbes You arrive back on the Tuesday We climbed back up on the stepladder It possibly dates back to the war I flew back home in a light aircraft Don’t try to hold her back Shall I put it back in the box for you?

  30. Autres catégories Hands held behind his back : préposition Rock us gently back and forth : adverbe • Noms I crawled back to camp I’ll drive you back to your flat Tha back streets of Glascow He leaned back in his chair On his way back to the apartment Go back to bed He gestured back over his shoulder

  31. Interprétation Collocations « montantes » (le collocat est plus fréquent que le nœud): les mots représentent des éléments de structures grammaticales => informations issues d’observations statistiques sur les structures grammaticales

  32. Interprétation 2 Collocations « descendantes » : le collocat est moins fréquent que le nœud: indiquent plutôt une analyse sémantique du mot (cf. exemples)

  33. Une certaine rigidité? On constate donc une certaine rigidité de toute structure phraséologique dans laquelle entrent ces collocations. La phraséologie a des incidences certaines sur le sens: les deux exemples ci-dessous sont aussi fréquents l’un que l’autre: Flat on her back vs back to her flat!

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