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Chap 1. L’économie de l’Internet: Une économie des réseaux. La montée des services en réseau Les externalités de réseaux La structure de coûts des biens et services en réseau La dynamique de marché en biens et services en réseau Concurrence et interconnexion des réseaux
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Chap 1. L’économie de l’Internet: Une économie des réseaux La montée des services en réseau Les externalités de réseaux La structure de coûts des biens et services en réseau La dynamique de marché en biens et services en réseau Concurrence et interconnexion des réseaux Concurrence et compatibilité des services en réseau Concurrence et tarification des services en réseau
La montée des services en réseau • Le paradigme de la société en réseau • Convergence technologique autour des enjeux de la mobilité et de la « connectivité » • Développement des phénomènes communautaires médiatés par le web • Développement de nouveaux usages des médias et des TIC (peer to peer, musique, vidéo, TV, Presse, …) • Blogosphère, wikisphère
La montée des services en réseau • Un contexte de libéralisation des industries de réseaux, dont celles touchant aux télécommunications • Transposition dans les droits nationaux des directives européennes • Objectifs: favoriser l’innovation, la concuurence, tout en maintenant des obligations de services universels • Libéralisation des opérateurs télécommunications, entraînant des opérations capitalistiques de grandes ampleurs sur tous (et entre) les continents • Libéralisation de la poste • Création d’autorité de régulation (en France : l’ART devenu ARCEP)
La montée des services en réseau • Des marchés en effervescence • Téléphonie: déploiement de la 3G en cours, anticipation de la 4G; Iphone, Googlephone • Diffusion de l’ADSL : 11 millions d’abonnés en France • Déploiement de la TNT • Industrie du jeu video • Concurrence dans les modèles de plateforme de téléchargement de musique • Concurrence entre téléchargement et streaming, modèles d’affaires non stabilisés • Guerre des standards sur les formats et les technologies
Les externalités de réseaux • Au cœur de la dynamique de marché des services en réseau se trouvent les propriétés de la demande pour ce type de biens ou services • Ces propriétés concernent aussi bien les biens et services de l’économie numérique que les biens et services de l’économie « traditionnelle » (transport, énergie, banques, réseaux de distribution commerciale, …) • Dès lors que la notion de réseau intervient, ce sont les fonctions d’utilité traditionnelles des consommateurs (ou « users ») qui sont modifiées.
Les externalités de réseaux • Ces propriétés concernent les effets de réseaux qui influencent la fonction de demande des « users ». On parle alors d’externalités de réseaux, bien que ce soit un abus de langage • Les externalités de réseaux ont d’abord été mobilisées et développées pour expliquer l’émergence de standards technologiques (Voir Arthur, David, Liebowitz & Margolis) • Parmi un ensemble d’alternatives technologiques, une technologie, même sous-optimale, peut s’imposer sur un marché en raison de la « dépendance du sentier » qu’impliquent les choix séquentiels d’adoption en présence de problèmes de compatibilité, d’apprentissage, et de rendement d’échelle • Aujourd’hui, les externalités de réseaux sont une des justifications de la diffusion des biens et services en réseaux, et des structures de concurrence qui émergent pour ce type de biens et services • Elles sont également au cœur de la stratégie de marketing et des business models des entreprises du numérique
Les externalités de réseaux • Les externalités de réseaux se manifestent lorsque le bénéfice qu’un agent retire de la consommation d’un bien ou service évolue lorsque le nombre des agents consommant le même type de bien évolue également • Le bénéfice que tire donc un consommateur de la consommation d’un bien ou service en réseau est donc séparé en deux parties. • Une composante, traditionnelle (bénéfice « autarcique »), est représentée par le bénéfice ou l’utilité de l’usage de ce bien ou service indépendamment des autres usagers. • La deuxième composante, est la valeur additionnelle (bénéfice de « synchronisation ») liée à l’accroissement (i) du nombre d’individus avec lesquels interagir; (ii) de la qualité et des potentialités que fournit ce bien ou service
Les externalités de réseaux • (i) et (ii) permettent de distinguer deux types d’externalités de réseaux • Les externalités directes de réseaux: elles dépendent directement du nombre d’individus connecté au réseau (ou à un réseau compatible et interconnecté) • Exemple: je retire une utilité d’un fax d’autant plus forte que le nombre d’utilisateurs du fax s’accroît, car je peux envoyer et recevoir plus de documents avec une seule technologie parmi l’ensemble des technologies disponible • Les externalités indirectes de réseaux: elles dépendent également du nombre d’individus connectés, mais le bénéfice est indirect, et transite à travers les stratégies de l’offreur, laquelle pousse à la diversification des services au fur et à mesure que le nombre d’usagers, aux préférences hétérogènes, s’accroît. • Exemple: je retire une utilité d’autant plus forte du web que la variété des sources d’information s’accroît au fur et à mesure que le nombre des fournisseurs d’information s’accroît. • Remarque: pour certains économistes, les externalités indirectes de réseaux peuvent être également de simples externalités pécuniaires sur des biens complémentaires (Liebowitz & Margolis) • Exemple: je retire un bénéfice d’autant plus croissant de l’usage d’un fax que le nombre d’utilisateurs s’accroît, car le prix des cartouches d’encre diminue d’autant par un phénomène d’économie d’échelle
Les externalités de réseaux • Les limites ou effets de seuil aux externalités de réseaux • Premier seuil, classique: les effets de congestion qui peuvent générer une « désutilité » • Exemple: saturation des réseaux, débits insuffisants • Deuxième seuil: les effets de conformité ont un seuil qui peut stopper la dynamique des externalités de réseaux • Exemple: une partie de la population française peut être définitivement récalcitrante à la téléphonie mobile, adverse à la communication mobile (si bien que des fixes et mobiles peuvent coexister) • Troisième effet de seuil: les liens sociaux ne sont pas indifférenciés, tirés aléatoirement dans une population, mais socialement encastrés dans des réseaux. Les frontières de ces réseaux peuvent donner lieu à une coexistence de technologies, même incompatibles entre elles. • Exemple: j’utilise Mac, même si cela ne marche pas avec un PC • Quatrième effet de seuil: la taille d’un réseau et la diversité des individus qui la compose me pousse à « switcher » vers un réseau plus petit où sont seuls connectés mes « semblables » • Exemple: facebook est une auberge espagnole sans intérêt, je « switche » sur profdefacbook (si bien que des sites communautaires peuvent coexister)
La structure de coûts des biens et services en réseau • La deuxième spécificité des services en réseaux tient à la structure de coûts de ce type d’activité, où il faut distinguer les coûts liés aux services des coûts liés aux infrastructures • Le déploiement des infrastructures se caractérise par des coûts fixes élevés, qui limitent les possibilités de concurrence et entraîne l’existence de monopoles naturels • Exemple (1) : la boucle locale de FT • Exemple (2) : le développement de la fibre optique par Free • Les coûts fixes dans les services sont plus faibles que dans les infrastructures, dès lors qu’ils s’appuient sur des softwares, de l’immatériel. Ce sont essentiellement des coûts de R&D, de marketing • Exemple : Facebook créé dans le cadre d’un projet d’étudiants • L’intérêt des fournisseurs est d’amortir au mieux les coûts fixes en élargissant le plus possible la base de clientèle adressable, et ce dans la limite des capacités du réseau pour les infrastructures, et des types d’usagers pour les services
La structure de coûts des biens et services en réseau • Une infrastructure de réseaunumérique • Le montant des coûts fixes dépend des effets de taille et dugrapheduréseau. • Les coûtsmoyenssontdécroissantsjusqu’à un niveau de production qui correspond au seuil des rendements croissants. • Ceseuilestd’autant plus élevé, qu’àtailledonné, le grapheduréseaupermetl’interconnexion d’un nombred’utilisateursélevé, assurantunemeilleurrépartition des coûts fixes. • Enfin, les coûtsmarginauxsontinférieurs aux coûtsmoyensdans la phase de rendements croissants. Le coût marginal de connexion d’un agent situé le long dugraphe sera quasimentnuldans la limite des capacités techniques duréseau.
La structure de coûts des biens et services en réseau • Un logiciel, une plateforme • La création d’un logiciel en tant que bien caractéristique de l’infostructure de la net-économie présente de forts coûts fixes, représentés par des coûts de développement du prototype. • Les coûts marginaux correspondent alors à de simples coûts de reproduction du prototype qui, parce que sous forme numérique, sont très faibles. • Les coûts moyens sont donc toujours décroissants avec le nombre d’utilisateurs.
La structure de coûts des biens et services en réseau • Un site de presse en ligne • La presse en ligne, caractéristique d’un service de l’infomédiation de la net-économie, présenteune structure de coûtsdifférente de la pressepapier. • Les coûts fixes, représentés par la création des contenus, sont de même nature quelquesoit le support. Ilspeuventcependantêtrerépartissurune base plus large lorsque le support numériquereprend les contenusdu support papier et élargitainsil’audience. • Les coûtsmoyens, s’ilssontconséquents pour la pressepapier en raison dumontant des coûts variables (papier, impression, distribution), sont beaucoup plus faiblesdans le cadre de la pressenumérique, sibienque les coûtsmarginauxsontégalement plus faibles, voire quasi-nuls
La dynamique de marché en biens et services en réseau • L’existence d’externalités de réseaux du côté de la demande et de coûts de réseaux du côté de l’offre crée une dynamique de diffusion des services en réseaux qui obéit à la loi des rétroactions positives. • Cette loi stipule que toute hausse de la demande va entraîner une hausse de l’offre qui en retour va stimuler la demande, et ainsi de suite. On parle de causalité circulaire, phénomène absent des modèles de concurrence pure et parfaite. • EXPLICATION • Si un service commence à être adopté par plusieurs consommateurs, il permet aux fournisseurs de ce service de réaliser des économies d’échelle et ainsi d’abaisser les prix de vente. • Cette baisse du prix de vente va entraîner une hausse de la demande, qui suscitera des externalités de réseaux et stimulera la demande. • Cet afflux de demande va de nouveau rétroagir sur l’offre, par le biais des économies d’échelle, et faciliter les baisses des prix, permettant d’élargir la diffusion de ce service. • Par effet boule de neige, les rétroactions positives vont jouer en faveur d’une concentration de l’offre et donc un monopole de l’offre, le gagnant étant celui qui parvient à la taille critique à partir l’avalanche se déclenche.
La dynamique de marché en biens et services en réseau La demande est sujette à des effets directs et indirects de réseaux Stimule l’offre en raison de l’utilité croissante avec le nombre d’adopteurs (communication et variété) Stimule la demande en raison d’une baisse des prix et de la variété des services L’offre du fournisseur génère des rendements croissants et des effets de variétés
La dynamique de marché en biens et services en réseau • Ce phénomène de causalité circulaire peut également s’expliquer par les anticipations des consommateurs et les équilibres de marché qui en résultent
La dynamique de marché en biens et services en réseau • La diffusion du service dépend de la masse critique d’utilisateurs à partir de laquelle les effets de rétroactions de développent • Les biens et services en réseau se diffusent alors selon une « S-shaped curve », déjà mise en avant pour la diffusion du fax, et que l’on retrouve pour d’autres technologies • Les adopteurs sont séquentiels, et ne sont pas de la même nature • Une technologie peut ne pas se diffuser si elle n’a pas atteint cette masse critique (exemple: Betamax, mini disc, …) et des consommateurs d’une certaine nature (la majorité « pragmatique » à la Rogers) • Le fournisseur qui atteint le premier la masse critique peut prendre une position monopolitisque
La dynamique de marché en biens et services en réseau • exemple: la téléphonie mobile en France