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les pratiques de la récitation en classe. groupe de travail de l’académie de Paris maîtrise de la langue 2008 - 2009. « Tout un poème ! ».
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les pratiques de la récitationen classe groupe de travail de l’académie de Paris maîtrise de la langue 2008 - 2009
« Tout un poème ! » « Une foule de gens se figurent que le but de la poésie est un enseignement quelconque, qu’elle doit tantôt fortifier la conscience, tantôt perfectionner les mœurs, tantôt enfin démontrer quoi que ce soit d’utile... Elle n’a pas la vérité pour objet, elle n’a qu’elle même » (Charles BAUDELAIRE)
Les pratiques de la récitation dans les programmes
A l’école maternelle Échanger, s’exprimer Les élèves redisent de manière expressive des comptines. Coopérer et devenir autonome En participant aux jeux, aux rondes, aux groupes formés pour dire des comptines, ou écouter des histoires, à la réalisation de projets communs, etc., les enfants acquièrent le goût des activités collectives et apprennent à coopérer. La voix et l’écoute Pour les activités vocales, le répertoire de comptines, et de chansons est issu de la tradition orale enfantineet comporte des auteurs contemporains, il s’enrichit chaque année. Compétences attendues à la fin de l’école maternelle Dans le domaine « percevoir, sentir, imaginer, créer » : avoir mémorisé et savoir interpréter des chants, des comptines. S’approprier le langageS’exprimer, Dire ou chanter une dizaine de comptines, chansons et poèmes, avec une bonne prononciationComprendre Apprécier une poésie, y repérer des mots évocateurs (ou amusants), faire part de ses impressions et les exprimer par un dessin ou une peinture libre. Distinguer les sons de la parole Jouer avec les formes sonores de la langue : écouter et pratiquer de petites comptines, très simples qui favoriseront l’acquisition de la conscience des sons (voyelles en rimes) Redire sur le modèle de l’enseignant et répéter des formulettes, des mots de trois ou quatre syllabes en articulant et prononçant correctement. Pratiquer des comptines, qui favorisent l’acquisition des sons, ainsi que les jeux sur les sons et les syllabes.
Au cycle 2 Langage oral La pratique de la récitation sert d’abord la maîtrise du langage oral, puis elle favorise l’acquisition du langage écrit et la formation d’une culture et d’une sensibilité littéraires. Les élèves s’exercent à dire de mémoire, sans erreur, sur un rythme ou avec une intonation appropriés, des comptines, des textes en prose et des poèmes. Lecture, écriture La lecture des textes du patrimoine et d’œuvres destinés aux jeunes enfants, dont la poésie, permet d’accéder à une première culture littéraire. Éducation musicale S’appuyant sur l’apprentissage d’un répertoire d’une dizaine de comptines, ou chansons et sur l’écoute d’extraits d’œuvres diverses, l’éducation musicale au CP et au CE1 conduit les élèves à chanter en portant attention à la justesse tonale, à l’exactitude rythmique, à la puissance de la voix, à la respiration et à l’articulation. Compétences attendues à la fin du CE1 Dans la compétence 5 du socle commun, « la culture humaniste », l’élève est capable de dire de mémoire quelques textes en prose ou poèmes courts. Langage oral Réciter descomptines, ou de courts poèmes (une dizaine), en ménageant des respirations et sans commettre d’erreur (sans oubli ou substitution) ,en les interprétant par l’intonation. Écriture Copier avec soin, en respectant la mise en page, un texte en prose ou poème appris en récitation ; réaliser un dessin pour l’illustrer.
Au cycle 3 Langage oral Un travail régulier de récitation (mémorisation et diction) est conduit sur des textes en prose et des poèmes. Histoire des arts L’enseignement d’histoire des arts s’articule sur les 6 périodes historiques du programme d’histoire et prend en compte 6 grands domaines artistiques suivants dont les arts du langage : littérature, poésie - Les temps modernes : des poésies de la Renaissance ; un extrait de pièce de théâtre - Le XIXème siècle : des récits, des poésies - Le XXème siècle et notre époque : des récits, nouvelles, poésies Lecture, écriture Compréhension de textes littéraires (récits, descriptions, dialogues, poèmes). RédactionLes élèves apprennent à narrer des faits réels, à décrire, à expliquer une démarche, à justifier une réponse, à inventer des histoires, à résumer des récits, à écrire un poème, en respectant des consignes de composition et de rédaction. Compétences attendues à la fin du CM2 Dans la compétence 1 du socle commun, « la maîtrise de la langue française »,l’élève est capable de rédiger un texte d’une quinzaine de lignes (récit, description, dialogue, texte poétique, compte rendu) en utilisant ses connaissances en vocabulaire et en grammaire Dans la compétence 5, la « culture humaniste » : dire de mémoire, de façon expressive, une dizaine de poèmes et de textes en prose. Réciter Dire sans erreur et de manière expressive des textes en prose ou des poèmes. Écriture Copier avec soin, en respectant la mise en page, un texte en prose ou poème appris en récitation Lecture Saisir l’atmosphère ou le ton d’un texte descriptif, narratif ou poétique, en s’appuyant en particulier sur son vocabulaire.
la mémorisationet la bonne prononciation La mémorisation • donner en modèle une séquence (un vers, deux vers, une très courte strophe) de la comptine en la répétant plusieurs fois sans oublier les gestes. • faire répéter collectivement les élèves en veillant au respect de l’intonation et des gestes s’il y en a. • faire répéter individuellement un certain nombre d’élèves en accordant une attention particulière à une bonne prononciation de chaque élève interrogé. • inviter l’élève à répéter après avoir redonner le modèle. • Pour faciliter la bonne prononciation des élèves, leur demander d’accompagner la récitation, d’un frappé de mains. En effet, les enfants désireux de bien reproduire le frappé se bloquent moins sur leurs difficultés articulatoires. • Puis faire répéter aux enfants des séquences de plus en plus longues jusqu’à arriver à la répétition de toute la comptine. • Pour ne pas rendre ces répétitions fastidieuses le maître varier les modalités de répétition : garçons/filles ; rangée de droite/rangée de gauche ; garçons récitent vers 1/filles récitent vers 2/garçons récitent vers 3…
jouer avec les formes sonores de la langue Une fois que la comptine semble mémorisée par la majorité des élèves, il est important qu’ils « jouent » la comptine, qu’ils la mettent en scène : • en faisant varier la façon de la dire: chuchoter/parler fort/crier ; de manière gaie/de manière triste/ de manière ennuyée… • en faisant varier la gestuelle s’il y en a une ou en créant des gestes s’il n’y en a pas. • en la récitant à plusieurs: dialogues, en écho, en canon, l’un fait les gestes/l’autre récite. Les comptines peuvent aussi servir de textes de lecture et l’on peut aussi envisager de créer de nouvelles comptines à partir de certaines d’entre elles (jeux de rimes)
Le rythme de la comptine la comptine, c’est du rythme : • Par son parler scandé, elle apporte une pulsation, un souffle . • Comme tout texte littéraire, son écriture se dit dans un rythme, mais elle a le pouvoir de le faire de façon condensée ; elle concentre beaucoup, en des registres différents et en très peu de temps. • Plus que d’autres patrimoines, elle goûte les oppositions de rythme. Les moments où le récit se fait plus rapide puis plus lent, plus fort puis plus doux. • Les comptines, comme leur nom l’indique, aiment compter, elles le font chacune à leur façon : Un deux trois, de bois Quatre, cinq, six, de buis, Sept, huit, neuf, de bœuf Dix, onze, douze, de bouse. Partons pour Toulouse.
La pratique des comptines pour favoriser l’acquisition des sons, ainsi que les jeux sur les sons et les syllabes. Les comptines jouent avec la matière consonnes voyelles en faisant claquer elles aussi certaines consonnes comme des petites percussions, demandant le soutien du souffle et une certaine énergie comme dans Pomme de reinette et pomme d’api d’api d’api rouge Pomme de reinette et pomme d’api d’api d’api gris La comptine joue avec toutes sortes de sonorités qui se frottent, s’accumulent, s’entrechoquent pour les plaisirs de bouche et d’oreilles. Tortue tordue dors tu ? Dors tu tortue tordue ?
La pratique des comptines pour favoriser l’acquisition des sons, ainsi que les jeux sur les sons et les syllabes. Le bégogo, le bégonia Va au papa Va au palais, Boit du tafa, boit du tafia, Prend le baba, prend le balai Aimable bégonia, Délicieux ratafia Semons le bégonia Dans le bégonia, Robert Desnos s’amuse à la répétition des syllabes Ainsi la comptine de « Pimpanicaille » ,s’amuser à dire tous les sons et toutes les syllabes « pin-pa-ni-caille » pour arriver enfin au mot éclatant de Pimpanicaille Pimpanicaille Le roi des papillons En se faisant la barbe S’est coupé le menton Un deux trois de bois Quatre cinq six de buis Sept huit neuf de bœuf Dix onze douze va t’en à Toulouse
La comptine est une porte ouverte vers la poésie. L’oiseau du colorado Mange du miel et des gâteaux Du chocolat des mandarines Des dragées des nougatines Des framboises des roudoudous De la glace et du caramel mou L’oiseau du colorado Boit du champagne et du sirop Suc de fraise et lait d’autruche Jus d’ananas glacé en cruche Sang de pêche et de navet Whisky menthe et café L’oiseau du colorado Dans un grand lit fait un petit dodo Puis il s’envole dans les nuages Pour regarder les images Et jouer un bon moment Avec la pluie et le beau temps Des jeux chantés Robert Desnos
poèmes du Moyen -Âgeréférence:Mille ans de poésie - Milan Jeunesse - • Page 22: le Corbeau et le Goupil fable de Marie de France XIIème siècle (C3) • Page 26: rêve de conquête (texte en prose de roman de Chevalerie) anonyme du XIIème siècle (C3) • Page 29: De même que le lion de Rigaut de Barbezieux XIIème siècle ( (C3) • Page 40: Une vieille chemise de Philippe de Beaumanoir XIIIème siècle (C2) • Page 67: le temps a laissé son manteau.. de Charles d’Orléans (1431-1463) (C3) • Page 75: Fourbissez votre ferraille… de Jean Molinet (1435-1509) (C2)
poèmes du 16ème siècleréférence:Mille ans de poésie - Milan Jeunesse - • Page 100: Belaud chasseur de rats et de souris de Joachim du Bellay (1522-1560) (C3) • Page 113: Le bûcheron de Pierre de Ronsard ( 1524-1585) ( (C3) • Page 124: La chauve-souris de Jean-Antoine de Baïf (1532-1589) (C2) • Page 133: Dits des oiseaux anonyme (tous cycles) • Page 136: Dits des animaux anonyme (tous cycles)
poèmes des 17ème et 18ème sièclesréférence:Mille ans de poésie - Milan Jeunesse - • Page 157: Epître à Monsieur Sarasin de Paul Scarron (1610 - 1660) (C3) • Page 161: Le coq et le diamant , l’homme et l’oie fables courtes de Isaac de Benserade (1613-1691) ( (C1/2) • Page 175: Le renard et les raisins fable de Edme Boursault (1638-1701) (C2) • Page 177: La cigale et la fourmi de Le chevalier de Saint-Gilles (1670 -1709) (C3) • Page 189: Une petite fille roulait une boulette ( texte en prose) anonyme (tous cycles) • Page 192: La caille anonyme (tous cycles) • Page 204: La vipère et la sang-sue fable de Antoine-François Le Bailly (1756-1832) (C2)
poèmes du 19ème siècleréférence:Mille ans de poésie - Milan Jeunesse - • Page 212: L’oreiller d’un enfant de Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859) (C2) • Page 215: Une vieille bavarde de Alphonde de Lamartine (1790-1869) ( (C1/2) • Page 228: Que l’exemple vous serve… de Victor Hugo (1802-1885) (C3) • Page 240: Ballade à la lune de Alfred de Musset (1810-1857) (C3) • Page 253: Le chat de Charles Baudelaire (1821-1867) (C2/3) • Page 283: Sur un cheval tout noir… de Jean Moréas (1856-1910) (tous cycles)
poèmes du 20ème siècleréférence:Mille ans de poésie - Milan Jeunesse - • Page 320: Accroupi près du bocal de Paul Claudel (1868-1955) (C2) • Page 331: La chenille de Guillaume Apollinaire (1880-1918) ( (C1/2) • Page 332: La complainte des trois poissons de Marie Noël (1883-1967 (C1/2) • Page 339: Iles de Blaise Cendras (1887-1961) (C3) • Page 343: La graine de Saint-John Perse (1887-1975) (C2/3) • Page 344: Fétiche ( texte en prose) de Pierre Reverdy (1889-1960) (tous cycles)
poèmes du 20ème siècleréférence:Mille ans de poésie - Milan Jeunesse - • Page 347: Poissons de Paul Eluard (1895-1952) (C2) • Page 353: Coq de Louis Aragon (1897-1982) ( (C1/2/3) • Page 332: La complainte des trois poissons de Marie Noël (1883-1967 (C1/2) • Pages 358-359: Comptines de Lise Deharme (198-1980) (tous cycles) • Page 368: Le feu (texte en prose) de Francis Ponge (1899-1988 (C3) • Page 414: L’enfant qui est dans la lune de Claude Roy (1915-1998) (tous cycles) • Page 440: Il prend une boule de neige de Paul Vincensini (1930-1985) (tous cycles)
des poésies du Moyen - Âge à nos jours • Les plus beaux poèmes d’hier et d’aujourd’hui choisis par Jacques Charpentreau – livre de poche Jeunesse • de la page 13 à 30 : Du soleil et des étoiles dans les yeux : poèmes de Ferran, Jean- Luc Moreau, Claude Roy, Maurice Carême, Francis Jammes. • Le livre d’or des poètes choisis par Georges Jean –Seghers • page 11 :rondeau de Charles d’Orléans • Page 12:Que sont mes amis devenusde Rutebeuf • Page 14:le lion et le ratde Jean de la Fontaine • page 16 :Heureux qui comme Ulysse de Joachim du Bellay • page 21 :en sortant de l’écolede Jacques Prévert • page 78 :les hiboux de Charles Baudelaire • page 116 :l’enfance de Clément Marot • Mes premiers poètes choisis par Michel Piquemal- Milan Poche junior : • page 26 : Le poisson rouge de Pierre Coran • page 28 : Pour un art poétiquede Raymond Queneau • page 49 : Complainte du petit cheval blancde Paul Fort • page 56 : Automne de Guillaume Apollinaire • page 84 : Le hareng saurde Charles Cros
d’autres choix • premiers poèmes pour toute ma vie choisis par Jean- Hugues Malineau – Milan Jeunesse- • page 20 : Petite pommede Norge • page 29 : Le léopardde Robert Desnos • page 87 : Toujours et jamaisde Paul Vincensini • page 88 : Plein cielde Jules Supervielle • page 99 : L’enfant vraiment désordonnéde Claude Roy • page 100 : Printemps de Anne-Marie Chapouton • page 102 : Berceuse pour Virginiede Colette Seghers • page 103 : Dame Sourisde Paul Verlaine • page 105 : Comptine de Jean Tardieu • poésie entrée libre : poèmes choisis par Marie Sellier – Nathan • page 11 : l’écureuil de Jean-Luc Moreau • page 29 : mardi graschant populaire • page 39 : Demain dès l’aubede Victor Hugo • page 81 : mamande Michel Beau • page 93 : L’enfant précocede René-Guy Cadou
le cahier de récitations« copier avec soin, en respectant la mise en page, un texte en prose ou poème appris en récitation » ( programmes C3) • Objectifs de la copie: • respecter la mise en page et de la calligraphie qui implique de la part de l’élève une stratégie de lecture différente de celle d’une page d’un album ou d’un journal. • organiser l’espace du poème sur la page de cahier qui exige une écriture différente des autres types de textes: utilisation d’intervalles, d’espacements, de la vue globale de l’image du poème sur la page . • montrer que cette vision du poème écrit constitue déjà une lecture en soi • illustrer la poésie • constituer un cahier qui sera transmis l’année suivante
le cahier de récitations« copier avec soin, en respectant la mise en page, un texte en prose ou poème appris en récitation » • objectifs du soin porté à la copie: • tenir compte de chaque signe graphique ( signes de ponctuation présents ou absents, majuscules, minuscules, espaces blancs) • donner du sens au signe typographique au travers de l’organisation écrite du poème sur la page du cahier • découvrir le poème en l’écrivant …./….
Le respect de la mise en page:Messieurs les petits oiseaux Messieurs les petits oiseaux, On vide ici les assiettes ; Venez donc manger les miettes, Les chats n’auront que les os. Messieurs les petits oiseaux Chez Monsieur le petit Georges Vous pouvez faire vos orges Et les chats auront les os. C’est le temps des grandes eaux, Le pain est dans la mangeoire, Venez donc manger et boire Messieurs les petits oiseaux. Messieurs les oiseaux sont pri ésde vider les écuelles. Et mesdames les souris Voudront bien rester chez elles. Victor Hugo.
respect de la mise en page:Cent phrases pour éventailde Paul Claudel Un rayon de soleil dans un tourbillon de neige
ménager des silences Elle franchit ma porte inopinément, la grenouille haïkai Il ne viendra jamais Rien Que la nuit sur la neige. Maurice Régnault
et des reprises comme des litanies Bleus La mer est comme le ciel bleu bleu bleu Par au-dessus le ciel est comme le Lac Léman Bleu-tendre Blaise Cendras . Du monde entier d’où l’importance de la récitation qui est la prise de possession du texte par le récitant
« réciter en ménageant des respirationspoésie et silence » (extrait des compétences attendues à la fin du CE1) • objectifs de la respiration du texte: • acquérir en récitant un rythme de sa respiration et un contrôle de son souffle . • montrer l’importance du silence qui prolonge ce qui vient d’être dit et qui crée une attente de ce qui va se dire après. • être attentif au sens des silences . • montrer que c’est la typographie qui permet de placer le silence au moment voulu, de l’introduire là où on ne l’attendait pas.
« dire sans erreur et de manière expressive des textes en prose ou des poèmes » « Petite poupée, marionnette porte-bonheur, elle se débat à ma fenêtre, au gré du vent. La pluie a mouillé sa robe, sa figure et ses mains qui déteignent. Elle a même perdu une jambe. Mais sa bague reste, et, avec elle, son pouvoir. L’hiver, elle frappe à la vitre de son petit pied chaussé de bleu, et danse, danse de joie, de froid pour réchauffer son cœur, son cœur de bois porte-bonheur; La nuit, elle lève ses bras suppliants vers les étoiles. » Pierre Reverdy « la plupart du temps »
« dire sans erreur et de manière expressive des textes en prose ou des poèmes » « Belle étoile J’aurai peut-être perdu la clé, et tout le monde rit autour de moi et chacun me montre la clé énorme pendue à son cou. Je suis le seul à ne rien avoir pour entrer quelque part. Ils ont tous disparu et les portes closes laissent la rue plus triste. Personne. Je frapperai partout. Des injures jaillissent des fenêtres et je m’éloigne. Alors, une peu plus loin que la ville, au bord d’une rivière et d’un bois, j’ai trouvé une porte. Une simple porte à claire-voie et sans serrure. Je me suis mis derrière et, Sous la nuit qui n’a pas de fenêtre mais de larges rideaux, entre la forêt et la rivière qui me protègent, j’ai pu dormir. » « La Plupart du temps », I., Gallimard » 1889 - 1960
le souffle « jouer de la puissance de sa voix pour être entendu »lieder du vent à décorner les bœufs Le vent court à brise abattue il court il court à perdre haleine pauvre vent perdu et jamais au but où cours-tu si vite à travers la plaine Où je cours si vite où je cours si vite le vent en bégaye d’émotion et d’indignation se donner tant de mal et de gymnastique et qu’on vous pose après de pareilles questions A quoi bon souffler si fort et si bête Et puis s’en aller sans rien emporter …/… Claude Roy
le souffle: émettre des sons de sa voix pour être entendu Pour atteindre cet objectif, s’exercer • à prononcer très distinctement chacune des syllabes d’expressions comme« Je vais chez Serge chercher sa chienne Sacha… » • envoyer le son en avant en imaginant que vous parlez à quelqu’un tout près, plus loin, très loin, au-delà des murs de la classe. • faire dire une phrase de plus en plus longue « le paysage dans le cadre des portières Court furieusement et des plaines entières Avec de l’eau des blés des arbres et du ciel Vont s’engouffrant parmi le tourbillon cruel Où tombent les poteaux minces du télégraphe Dont les fils ont l’allure étrange d’un paragraphe » Paul Verlaine – la bonne chanson - suite…./….
le souffle« jouer de la puissance de sa voix pour être entendu » • Augmenter ou diminuer l’intensité à l’endroit prévu: « unfrais parfum sortait des touffes d’asphodèle.» • Dire sur un ton de plus en plus aigu, très grave, puis la moitié sur le grave, l’autre sur l’aigu • Dire vite, très vite , ou lentement, très lentement • Faire trouver d’autres jeux de souffle
Le rythme et l’intonation: « porter attention à la justesse tonale, à l’exactitude rythmique, à la puissance de la voix, à la respiration et à l’articulation. » • Faire frapper le rythme d’une phrase orale • Reproduire les rythmes proposés • Dire un texte en variant de ton ( timide, hésitant, distrait, scandalisé,…) en s’adressant à un personnage imaginé • Redire en répétant un schéma mélodique • Maîtriser sa voix par une improvisation collective: « Si votre porte parfois s’entrouvre toute seule c’est l’esprit de son bois qui revient vert de feuilles » Et si cette porte racontait son histoire?
POEME et POESIE ? LA POÉSIE est un art. LE POÈME est un texte ayant les caractères de la poésie. Donner une image plurielle de la poésie en provoquant de nombreuses rencontres de l'enfant avec des poèmes variés – thèmes, formes, registres, poètes, langues, époques.
définitions • Le rythme de la langue parlée est dû à la perception de syllabes marquées subjectivement par l’intensité, la durée et la hauteur (« linguistique et poétique » Delas et Filiolet). • On parle de groupe de souffle lorsque le groupe accentué est suivi d’une pause • Dans l’intonation expressive, le récitant modifie la mélodie de la phrase en la chargeant de son affectivité: Je veux partirdèsdemain.
Le débat d’interprétation La poésie est le genre qui se prête au débat d’interprétation.
le lion et le moucheron « Va - t’en, chétif insecte, excrément de la terre! » C’est en ces mots que le lion Parlait un jour au moucheron. L’autrelui déclara la guerre. « penses-tu, lui dit-il, que ton titre de roi. Me fasse peur, ni me soucie? Un bœuf est plus puissant que toi, Je le mène à ma fantaisie. » A peine ilachevait ces mots Que lui-mêmeil sonna la charge. Fut le trompette et le héros. Dans l’abord, ilse met au large; Puis prend son temps, fond sur le cou Du lion ,qu’ilrend presque fou. Le quadrupède écume, et son œil étincelle; Il rougit, on se cache, on tremble à l’environ;
Et cette alarme universelle Est l’ouvrage d’un moucheron. Un avorton de moucheron. Un avorton de mouche en cent lieux le harcèle. Tantôt pique l’échine, et tantôt le museau, Tantôt entre au fond du naseau. La rage alors se trouve à son faîte montée. L’invisible ennemi triomphe, et rit de voir Qu’il n’est ni griffe ni dent en la bête irritée Qui de la mettre en sang ne fasse son devoir. Le malheureux lion se déchire lui-même, Fait résonner sa queue à l’entour de ses flancs, Bat l’air, qui n’en peut mais; et sa fureur extrême
Le fatigue, il l’abat: le voilà sur les dents. L’insecte du combat se retire avec gloire; Comme il sonna la charge, il sonne la victoire, Va partout l’annoncer, et rencontre en chemin L’embuscade d’une araignée; Ily rencontre aussi sa fin. Quelle chose par là nous peut être enseignée? J’en vois deux, dont l’une est qu’entre nos ennemis, Les plus à craindre sont souvent les plus petits; L’autre, qu’aux grands périls tel a pu se soustraire Qui périt pour la moindre affaire. Jean de la Fontaine
Compréhension et interprétation • Identifier les deux personnages de la fable • Relever des substituts • Repérer l’ordre chronologique du combat et les mots de liaison • Repérer les verbes d’action au présent narratif • Repérer le rôle de la ponctuation qui ménage le suspens • Repérer ce que nous enseigne cette fable
des anthologies sur la toile Cliquez sur les liens soulignés pour accéder aux sites en ligne • Des récitations classées par thèmes • Le printemps des poètes • L’entrée en poésie • 120 textes d’auteurs bien connus à l’école • Le grand atelier des petits poètes • Des poésies animées
Les hibouxCharles Baudelaire « Les hiboux Sous les ifs noirs qui les abritent Les hiboux se tiennent rangés, Ainsi que des dieux étrangers, Dardant leur œil rouge; Ils méditent. Sans remuer ils se tiendront Jusqu’à l’heure mélancolique Où, poussant le soleil oblique, Les ténèbres s’établiront. Leur attitude au sage enseigne Qu’il faut en ce monde qu’il craigne Le tumulte et le mouvement; L’homme ivre d’une ombre qui passe Porte toujours le châtiment D’avoir voulu changer de place. »
Ah ! que de merveilles scintillent Lorsque danse une goutte d'eau ! Un ange parfois joue aux billes, Une étoile tombe au ruisseau. On ne sait jamais quel manteau De fée courant dans les jonquilles On peut coudre avec une aiguille En rêvant derrière un carreau. Maurice Carême (1899)
Jacques Darras (1939) il est assis il a les genoux pliés il voit le monde il voit des fleurs de trèfle blanches il voit un toit de tuiles rouges il voit un carré de ciel gris il ne voit pas le monde il est le monde à lui tout seul La Maye, 1988
Pierre Reverdy (1889 - 1960) Le crocodile n'a qu'une idée il voudrait dévorer Odile qui habite près de son domicile elle est tendre et dodue à souhait Le crocodile est obsédé "ça devrait pas être difficile, pense-t-il,d'attraper cette fille" (il emploie la méthode Coué) Mais Odile qui n'est pas sotte ne s'approche pas de la flotte elle se promène sur la grève mangeant des beignets de banane au mil et c'est seulement dans ses rêves que le crocodile croque Odile. Le crocodile, Editions Rue du Monde, 2001