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L'ESPRIT OU LA LETTRE. Diaporama de Jacky Questel.
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L'ESPRIT OU LA LETTRE Diaporama de Jacky Questel
Dieu est l'unique, et il n'y en a pas d'autre que lui. L'aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même vaut mieux que toutes les offrandes et que tous les sacrifices." Jésus, voyant qu'il avait fait une réponse judicieuse, lui dit : "tu n'es pas loin du royaume de Dieu". Marc, 12, 28-34
Si l'on replace la réponse de ce scribe dans le contexte de l'époque, où tout passait par des sacrifices nombreux et par les cérémonies grandioses du Temple, elle a certes de quoi surprendre. Entendre dire à ce scribe que le cœur était plus important que l'apparence a dû en scandaliser plus d'un. Mais, devant la réponse de Jésus, personne n'a osé élever une contestation, "et personne n'osait plus l'interroger."
La remarque de ce scribe mérite donc d'autant plus notre attention. Et cette réponse a été ratifiée de belle manière par Jésus : "tu n'es pas loin du royaume de Dieu". Comme nous aimerions nous entendre dire cette phrase ! Alors, examinons la réponse de ce scribe, et voyons ce qui lui a valu une telle approbation de Jésus. Ce scribe n'a pas désavoué les sacrifices et les fêtes grandioses du Temple. Mais il a compris qu'elles ne sont que façade, apparat, et que l'amour de Dieu et de nos frères ne passe pas par toutes ces solennités. Tout cela, ce n'est que la lettre stricte de la loi, la mise en application de consignes et traditions qui à l'époque de Jésus, étaient souvent tatillonnes et sclérosées. Trop sclérosées pour laisser place au langage du cœur, à l'élan de l'esprit d'amour vers un Père bien-aimé, qui ne demande qu'une chose : voir ses enfants s'aimer entre eux comme de véritables frères.
Durant sa vie terrestre, Jésus nous a mis plusieurs fois en garde contre les paroles creuses : "ce n'est pas ceux qui disent ! Seigneur, Seigneur ! Qui entreront au royaume de Dieu, mais ceux qui font la volonté de mon Père." Dans la parabole du Bon Samaritain, il nous le redit avec force. Si le prêtre et le lévite n'ont pas osé porter secours au blessé, allant jusqu'à traverser la route pour éviter toute souillure qui les aurait empêchés d'assurer leur fonction au Temple, c'est uniquement par respect pour Dieu ! Le respect et l'amour mal compris peuvent conduire aux pires erreurs, aux pires fausses interprétations.
Jésus ne les juge pas, d'ailleurs, ne les critique pas vraiment. Simplement, ils n'ont pas appliqué le commandement d'amour, ils n'ont pas su faire le bon choix entre la lettre de la loi, qui les voulait "purs" de toute souillure pour pouvoir s'approcher du Temple, et l'esprit de la loi, qui demande que l'on aime son prochain comme soi-même. Si l'on part de ce point de vue, auraient-ils compris que, laissés pour morts sur une route, un prêtre ou un lévite se détournent d'eux et continuent leur route vers le Temple où les attendaient leurs devoirs envers Dieu ?
Je vais peut-être vous étonner, mais ces notions de pureté et d'impureté étaient si ancrées dans les coutumes et exigences de l'époque, que je suis sûre qu'ils auraient compris ! Ce prêtre et ce lévite n'avaient pas commis de faute aux yeux de la loi. Mais ils en avaient commis en méjugeant l'amour de Dieu pour chacun de ses enfants. Ceci bien compris, que peut nous dire, à nous, aujourd'hui, le court extrait d'évangile cité en début ? C'est un texte si vieux – plus de deux mille ans ! – comment supposer qu'il a encore quelque chose à nous apprendre ? D'ailleurs, nous, n'est-ce pas, nous connaissons cette phrase par cœur ! Oui, et les contemporains de Jésus la connais-saient aussi par cœur, la répétant tous les jours, l'apprenant à leurs enfants !
De penser cela m'oblige à me poser la question, à essayer de ne pas confondre l'esprit et la lettre, dans ce devoir d'amour que je dois à notre Père ! Dans une fin de semaine surchargée, j'ai réussi à ménager une heure trente pour la messe anticipée. Là, je suis près de ma tante gravement malade, à l'hôpital ; est-elle vraiment consciente ? Je ne sais pas, mais, chaque fois que je veux retirer ma main, elle s'agrippe. Dois-je me retirer et aller participer à la messe, ou continuer à tenir la main de ma tante, image de Jésus souffrant ? Où est la lettre, où est l'Esprit ?
Depuis quelques jours, j'avais envie de relire "en continu" l'évangile d'amour de Jean. Enfin, un après-midi libre pour lire et méditer ! Mais la voisine frappe à la porte. On l'a appelée à l'école pour son grand qui s'est blessé, puis-je lui garder le petit ? Moi qui avais déjà ma bible en main ! Garder cet enfant, comme Marie Gardait Jésus, jouait avec lui, lui apprenait ses prières, ou approfondir la connaissance de l'évangile ? Où est la lettre, où est l'Esprit ?
Notre vie est faite de choix, importants ou anodins et il n'est pas toujours facile de s'y retrouver ! Doit-on pousser un jeune à choisir une filière ou prendre un travail bien rémunéré, et qu'il n'aime guère, ou l'encourager vers une voie moins lucrative mais où il peut s'épanouir ? Cette jeune fille violée, qui attend un bébé que sa constitution ne lui permet pas d'avoir, doit-on lui soutenir que la volonté de Dieu est que ce bébé vive, même sachant fort bien qu'elle doit en mourir, ou accepter qu'elle se pose la question et essaie de s'entourer d'avis lui permettant de se forger sa propre réponse .
Sans aller dans des cas aussi extrêmes, que penser de ces saintes femmes qui ne manqueraient pas un office, et qui, à la sortie, échangent nouvelles et impressions : • Vous avez vu comment était habillée une telle ? • Oh ma chèèère ! Ne m'en parlez pas ! Et Madame X, qui vient avec ses trois enfants, et n'est même pas capable de les faire tenir tranquilles ! • Et patati, et patata… Où est ta volonté, Père, dans toutes nos discussions ? • Où est ton commandement, que nous a transmis ton Fils, ta Parole vivante ? "aimez-vous comme je vous aime", nous a-t-il dit. • Et bien, nous en avons, du chemin à faire !
Mais alors, que devons-nous faire, pour nous entendre dire, à nous aussi, cette merveilleuse phrase que ton Fils a dite au scribe : "tu n'es pas loin du royaume de Dieu…"Dois-je dire "heureusement" ou "malheureusement" ? Je ne sais pas. Mais, heureusement ou malheureusement, tu nous laisses notre libre arbitre. Et de toute façon, la solution peut être différente pour chacun. Alors, comment réagir ? J'essaie de tenir ma langue, j'essaie de m'ouvrir à ton Esprit, j'essaie de deviner quelle est ta ligne d'amour. Parfois, c'est évident, et parfois, je suis sûre que je dois me tromper. Et parfois aussi je ferme mon cœur, en me disant que, non, ce n'est pas possible, ce n'est pas cela que tu veux. C'est si tentant de suivre notre propre volonté, en se persuadant que l'on a raison !
Alors, Dieu-Père, envoie-moi, envoie-nous ton Esprit de discernement et d'amour. Nous voulons suivre ta voie, obéir à tes préceptes, mais notre intelligence est obscurcie par nos penchants égoïstes, et c'est tellement plus facile de suivre notre instinct ! Toi seule, Trinité sainte, peut nous aider à choisir selon l'Esprit, sans pour autant abandonner et dédaigner complètement la lettre. Peut-être, alors, au vu de notre bonne volonté bien plus qu'au vu des résultats, nous entendrons la phrase : "il est pour toi aussi, le royaume de Dieu !'
Illustrations prises dans un merveilleux livre de "Sélection du Reader's Digest" : Herboristerie" un livre empli de merveilleux secrets de santé !" Texte : Jacky Musique : Enya - Tje sun in the stream Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Jacky.questel@gmail.com http://jackydubearn.over-blog.com/ http://www.jackydubearn.fr/