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Développement et transformations morphologiques, physiologiques et psychologiques de l’adolescent. Préparation à l’agrégation interne d’EPS F.BARITIU le 17/10/2011. Quelques définitions:. Développement: Action de développer ou résultat d’une action, déployer, étendre, ôter l‘enveloppe.
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Développement et transformations morphologiques, physiologiques et psychologiques de l’adolescent Préparation à l’agrégation interne d’EPS F.BARITIU le 17/10/2011
Quelques définitions: Développement: Action de développer ou résultat d’une action, déployer, étendre, ôter l‘enveloppe. Notion de processus qui va vers un produit, notion dynamique. Associé à une évolution: - naturelle (facteurs intrinsèques, ontogénétiques). - culturelle (facteurs extrinsèques comme lieu/niveau de vie, culture corporelle dominante…) Synonymes: accroissement, agrandissement, allongement, amplification, déploiement, expansion, progression. VAN PRAAGH et COURTEX (2007) : »… quant au terme développement, bien qu’il soit communément associé à la croissance et à la maturation, sa signification recouvre à la fois des aspects biologiques et comportementaux ». Se pose donc la question de son identification, sa prise en compte dans les propositions d’enseignement en EPS? De sa double incidence sur l’expression de l’inné et de l’acquis?
Transformations: Changement de forme, d’état suggère également un processus dynamique qui va vers un produit « fini ». Synonymes: adaptation, amélioration, avatar, conversion, chambardement, métamorphose, modification, renouvellement… En rapport au terme précédent, l’idée principale est que ces 2 termes invitent à considérer cette période de l’adolescence avec le plus grand soin, dans une perspective à la fois de changements innés mais également influencés par des facteurs externes. C’est également, comme tout processus dynamique, un moment de « fragilité » (« le complexe du homard » de F.DOLTO) Il me semble que nous pouvons considérer la pratique sportive en EPS et dans le cadre éventuel de l’AS, comme autant d’occasions à saisir pour accompagner ce processus et le rendre, autant que faire ce peut, le moins indolore… voire le plus bénéfique possible. Ces 2 termes me semblent être marqués par une forme de complémentarité, de congruence, d’action simultanée ou à tour de rôle, d’adéquation mais aussi d’effets contraires au cours de la période considérée: nous parlerons en ce sens d’évolution tout au long du cursus scolaire qui se produira sur les plans morpho - physiologiques , socio – affectifs et psycho – cognitifs. Toujours garder à l’esprit notion qualité/quantité (ex = Augmentation taille = D+, Perte repères proprioceptifs = T-).
Adolescent: vient du latin « adolescere »= grandir. Terme qui n’a pas toujours existé, invention « luxueuse » (FOURNIER 2007) car correspond à une prise en compte dans les sociétés industrialisées/développées. C’est une cible marketing de choix actuellement, les marques jouant sur la pression que peuvent exercer les ados sur leurs parents, pour vendre leurs produits. C’est un processus progressif= RUFO et CHOQUET (2007) « on ne devient pas adolescent du jour au lendemain et on ne sort pas, non plus, précipitamment de l’adolescence. » C’est une notion difficile à « borner »= Point de vue légal= majorité ou point de vue personnel= entrée dans les études supérieures, entrée dans la vie active… et si tout simplement, capacité à accepter et vivre dans les contraintes imposées par la société tout en faisant preuve d’autonomie et de sens critique… Concept « d’adulescence », qui montre bien la difficulté à cerner cette période (T.ANATRELLA 1988, M.GIRAL 2002). Nous en distinguons 3 phases: - La pré-adolescence: 6e/5e : entre stabilité motrice, engagement ou surengagement affectif et utilité directe des apprentissages « Age d’or des apprentissages » - l’adolescence (5e,4e,3e,2nde) : entre pertes de repères corporels, éventails immenses des motivations, des engagements et volonté d’être reconnu singulier, de s’affirmer… au sein d’un groupe « Age d’or des transformations, des contradictions ». - la post-adolescence (2nde, 1ere, Tale): entre rétablissement de certitudes motrices, implantation du contrôle de soi et volonté d’être au monde en autonomie « Age d’or de l’affirmation apaisée de soi » Nous confondons volontairement les bornes des intervalles, pour montrer le caractère évolutif et singulier de chaque trajectoire des individus. Il nous semble donc, à la lumière de ces éléments, que l’enjeu pour l’enseignant se situe dans le triptyque identifier – prendre en compte – s’appuyer de manière à construire un enseignement performant, car soucieux d’efficacité, de pertinence et d’adaptation.
Quelques considérations: • L’adolescent est à mi-chemin entre l’enfance, caractérisée par une dépendance psychique et physique envers les parents et l’âge adulte caractérisé par la notion d’autonomie. • La contradiction repose sur le fait que, souvent, l’ado veut être entendu de manière singulière, alors que ses problèmes sont souvent liés à une forme de dépendance au milieu, à ses amis, à ses parents. • Cette contradiction est donc difficile à résoudre, ce qui confère à l’adulte de l’entourage une mission d’accompagnement, de résolution de l’expression des conflits souvent caractérisée par une propension à passer à l’acte. • Les conduites fréquemment observées sont les suivantes: retrait, isolement, désinvestissement (conduites de fuite) et/ou surinvestissement physique et affectif, décrochage scolaire, conduites à risque et addictives…(conduites de confrontation, de transgression). • RUFO et CHOQUET (2007): « le collège est une période de grand chamboulement (4 années décisives) quand le lycée marque un retour à une relative stabilité. » • Alors que les Programmes de la discipline présument d’une période de changements assez linéaires (N1 puis N2 en fin de collège), ce processus est-il aussi régulier que cela? • Description dans le Programme d’EPS pour les classes de SEGPA (BO N°26 du 25/06/98): « Hyper - investissement du corps et de l’action, attitudes de passivité et d’inhibition, manque de confiance en soi, rapport au corps douloureux, réactions de passivité, de refus de contestation alternant avec des réactions d’engouement et d’exubérance … Fluctuation et instabilité des comportements ».
PLAN DE L’INTERVENTION • PROBLÉMATIQUE Nous allons démontrer que l’identification, la prise en compte et l’appui conscient sur les évolutions de nos élèves tout au long de leur cursus scolaire, sont des fondements incontournables et capitaux pour proposer un enseignement le plus efficace, pertinent et adapté possible. C’est à ce prix que notre réflexion se situera à l’interface entre un haut-niveau de connaissances théoriques et de mises en oeuvres professionnelles, pierre angulaire sur laquelle repose et se construit la réussite pour tous, tout au long de la trajectoire scolaire. PLAN EN 3 PARTIES: Nous sommes conscient que les différents plans d’évolution interagissent, mais nous utiliserons la catégorisation suivante pour des commodités d’exposé: • Les données morpho - physiologiques. • Les données socio - affectives. • Les données psycho - cognitives.
DES DONNÉES MORPHO-PHYSIOLOGIQUES LE DÉVELOPPEMENT MORPHOLOGIQUE: Les croissances staturales et pondérales connaissent une accélération brutale entre 11 et 15 ans, c’est ce que l’on appelle le pic de croissance pubertaire. TAILLE: La vitesse varie selon les parties du corps, du distal au proximal (« impression des ados tout dégingandés »). Chiffres: 5-10 ans = 5cm/an Vers 11 ans (filles) = 7,5-9 cm/an Vers 13 ans (garçons) = 8,5-11cm/an En moyenne, le gain total est de 20 cm entre 10 et 14 ans chez la fille et de 25 cm entre 12 et 16 ans chez le garçon. POIDS: De manière générale, T et P connaissent une progression sur le même mode: • Petite enfance = rapide • 6-11 ans = modérée • 11-16 ans = très forte accélération • 16 ans et + = ralentissement et stabilisation Par contre, les croissances staturales et pondérales ne sont pas simultanées: • Pic de croissance pondéral = F 12 ans, G 15 ans • Pic de croissance statural = F 11 ans, G 14 ans CONCLUSION: Puberté représente 50% du gain en poids (5kg/an) et 11 à 21% taille adulte (ROGOL et coll. 2000)
Application pro = la relative fragilité de nos élèves en 4e/3e nous oblige à veiller à la nature des APSA proposées, pour permettre à nos élèves de pratiquer en toute sécurité . Ex= CP4 badminton plutôt que judo, car augmentation taille précède augmentation poids, donc la charpente osseuse n’est pas bien tenue et chocs/chutes peuvent être dangereux + rôle ostéogénique de la pratique physique. Stratégie d’Enseignement = Protection de l’élève, mise en sécurité, création climat propice Procédure d’Apprentissage = facilite la découverte, l’engagement Ex= gestion en judo par tailles/poids puis éventuellement en cours de cycle sans en tenir compte= grand=maîtrise et + petit= engagement. SE = groupes de niveau « physique », PA = découverte en 1 puis réinvestissement en contrainte en 2 Ex = quelle APS pour public scolaire difficile en CP4, protection/maîtrise en ultimate ou gestion de l’agressivité en BF.
DES DIFFÉRENCES ENTRE FILLES ET GARÇONS • Chez les garçons = croissance « harmonieuse » alors que chez les filles la prise de taille précède la prise de masse, on parle de « dysmorphisme taille/poids » (VAN PRAAGH et COURTEIX, 2007). Cela contrebalance de manière « négative » la maturation nerveuse plus précoce des filles, essentiellement par l’augmentation de la masse adipeuse (proportion masse grasse/masse maigre). • Le moment du développement des gonades (F 11-12 ans et G 12-13 ans) permet aux caractères sexuels secondaires de se développer. • La testostérone est secrétée par les testicules (augmentation de la force, du volume musc) et les oestradiols/progestérone sont secrétés par les ovaires (développement des caractères sexuels féminins). Ces hormones se nomment les stéroïdes sexuels, et leur spécificité d’action (même si le déclenchement de leur sécrétion est un mécanisme commun aux 2 sexes – activation du complexe hypothalamo-hypophysaire = sécrétion de Gn-RH-) favorise la différenciation sexuelle et l’évolution des corps en particulier. Pour plus d’informations, voir schéma suivant
Phase pré-pubertaire= âge d’or des apprentissage car s’appuie sur stabilité des ressources, non-différenciation sexuée (contact…), permet d’aller vers des coordinations plus complexes, mais facilement observable, besoin d’action… et de limites (sécurité). Application pro = Sensibilisation petit déjeuner en ZEP, en lien avec pratique physique, conférence textes CESC= maillage des compétences et des actions, multiplier les partenaires pour faire passer le message. Calcul de la dépense calorique théorique par individu/TEM sur une séance et interdisciplinarité avec SVT pour lier à l’apport calorifique nécessaire et sa composition (en aliments et en structure journalière = CMS « s’engager lucidement dans la pratique » . SE = lien direct connaissance/action = sens, PA = par expérience, en interdisciplinarité. A savoir: L’alimentation a un rôle déterminant dans le bon déroulement de la croissance, l’atteinte de proportions normales, ainsi que le lieu de vie, les facteurs socio-économiques. Selon EHOUNOUX et coll. (2009), « le développement statuto-pondéral est statistiquement lié aux conditions socio-économiques: les enfants de milieu défavorisé sont susceptibles d’être atteints de retards de croissance. De même, selon M.BODIER (INSEE 95), « on observe des variations de la stature et du poids selon les milieux sociaux ».
La consommation d’oxygène/ Filière aérobie • Les valeurs sont de l’ordre de 35 à 45 ml/KG/min chez un sédentaire H ou F • Elles peuvent atteindre 90 ml/KG/min chez un athlète très entraîné. • Elle varie avec l’âge: augmentation jusqu’à l’âge de 20 ans puis stabilisation au-delà. Elle est à la fois fonction de phénomène ontogénétiques (répartition des fibres musculaires, volume d’éjection systolique et augmentation des dimensions corporelles - cage thoracique -) mais aussi de pratiques culturelles (facteurs anthropométriques). • Les enfants ont une meilleure récupération après des exercices répétés de puissance aérobie (100-110%VMA), que dans le cas d’exercices longs en capacité aérobie (70-90% VMA) (justification des TO sur les efforts de 3 à 9’ en niveau demi-fond et 12 à 15 en niveau 2= petitesse du réservoir aérobie). • Pré-pubère VO2 = 1,5 L/Min (idem filles et garçons), 17 ans G= 3,5 L/Min et F= 2,5 L/Min. • Selon KOBAYASHI (1978), il est possible d’augmenter sa valeur de 10 à 15% avec un entraînement de quelques semaines.
Application pro = beaucoup d’enseignants d’EPS lâchent le développement des ressources au seul profit de l’apprentissage de leur gestion. Une programmation réfléchie tout au long de l’année doit pouvoir permettre de travailler sur l’augmentation de la taille et du débit du réservoir. Illustration avec des TEM/intensité prévue tout au long de l’année en BAD/BASKET/DANSE… SE = par accumulation de « temps physio » signifiants, à long terme, PA = par accumulation, par répétition, notion de fréquence et périodicité d’entraînement. • VOIR Article revue EPS N°286 (2000) de GINDRE « Etude comparée de 6 activités physiques » (BB, BAD, C en D, FB et Escalade). • Limite = FALGAIRETTE (1987), G qui s’entraîne augmente sa VO2 MAX, G qui ne s’entraîne pas maintient sa VO2 MAX alors que F qui s’entraîne maintient sa VO2 MAX et F qui ne s’entraîne pas voit sa VO2 MAX diminuer.
Filière anaérobie alactique: Les concentrations d’ATP et de PCR intra-musculaire chez l’enfant de 13 ans sont sensiblement les mêmes que pour un adulte. Ce métabolisme n’est donc pas limité pour les pré-adolescents jusqu’à des durées d’effort allant jusqu’à 10’’-15’’. Application pro = ces données me semblent justifier toutes les propositions de situations de références en athlétisme (vitesse, relais, haies) qui tournent autour de distances allant de 30 à 50m dans les Programmes. Or, les élèves mettent entre 8 et 12’’ pour parcourir ces distances, ce qui me semble justifier ces choix. (Ne pas oublier le principe, un peu empirique, de 1’ de récupération pour 10m de courses). Indicateur de fatigue = stagnation ou dégradation des temps des élèves qui indiquent un état de fatigue dont il convient de tenir compte pour la suite de la séance.) En relais, par exemple, on peut aisément comprendre l’évolution des distances, de 30 m en niveau 1, vers 40-50 m en niveau 2, par la stabilité de ce processus énergétique associée à l’augmentation de la taille des segments corporels (dus aux transformations pubertaires). Ces activités me paraissent d’autant plus porteuses dans les petites classes, que la non-différenciation en terme de taille et de poids des garçons et des filles, peut occulter les problèmes de comparaison sociale, de différences de performance, entre les 2 sexes qui apparaissent plus tard. D’autre part, en terme de repères donnés à l’élève, aller le plus vite possible correspond à une forme d’activité spontanée des élèves de cet âge là… qui, selon l’expression, « courent partout »… plutôt aisé à leur faire comprendre, donc. SE = appui à une forme d’activité spontanée, PA = amélioration du processus énergétique.
La filière anaérobie lactique: L’activité de cette filière est moindre chez les enfants pour plusieurs raisons: • Pas d’activité de l’hormone PFK (qui transforme l’acide pyruvique en acide lactique) et LDH. • L’adolescent acquiert une capacité à faire agir la glycolyse et à éliminer les lactates. • Pas de capacité à tamponner l’acidité des protons (absorption de l’acidité). • De même, les voies métaboliques sont immatures, ce qui engendre une moindre tolérance à l’acidose (qui entraîne un arrêt prématuré de l’effort). Application pro: Il est totalement déconseillé, voire dangereux, de proposer des exercices athlétiques en particulier, qui « tapent » dans ce processus, soit des durées comprises entre 45’’ et 1’30 à une vitesse quasi-maximale. (jusqu’en 3e suivant développement) VAN PRAAGH effectue cette mise en garde en 2007. Elle est nuancée par GERBEAUX ET BERTHOIN (1999), qui pensent que les jeunes vont arrêter l’exercice d’eux-mêmes avant d’atteindre des seuils trop élevés d’intensité. En tout état de cause, cela me semble peu pertinent, en terme d’efficacité pédagogique, et en rapport aux 10 compétences de l’enseignant (dont une parle de la notion de sécurité pour les élèves), de se risquer vers ce type de propositions, d’autant plus qu’un jury d’oral ne vous lâchera pas s’il vous sent « flotter ». + Application pro = contrat accompagnement projet sportif en 1ère en Course en durée CP5 (indicateurs = %age VMA, calcul BPM, sensations). SE = combinaisons de repères externes et internes pour AFFINER la proposition d’auto-entraînement. perspective d’amélioration/réinvestissement. PA = expérimenter, revenir sur son activité, affiner/comparer pour soi, verbalisation.
Un point sur l’acide lactique: L’acide lactique est produit au niveau de la cellule musculaire dès qu’il y a exercice physique. Une augmentation importante de la [La] a pour effet d’inhiber progressivement la contraction musculaire. Les capillaires sanguins qui irriguent la fibre prélèvent le lactate cellulaire et le diffusent à l’ensemble du corps (on mesure [La] sanguine). Les lactates sont considérés empiriquement comme un poison de la cellule et du sang chez l’enfant. La [La] = facteur de sécurité qui évite au sujet de poursuivre certains exercices pour lesquels il n’est pas préparé. Au cours des efforts de type aérobie il est à la fois un signal d’arrêt de l’exercice et un produit apte à supplémenter les besoins en énergie.
MOBILITÉ ARTICULAIRE ET EXEMPLE DE PATHOLOGIES • La mobilité articulaire de l’enfant atteint son maximum vers 9-10 ans. • La souplesse est limitée par des facteurs à la fois mécaniques et intrinsèques (élasticité musculo-tendineuse, capsulaire et ligamentaire) et nerveux (capacité de relâchement des sujets). Les modifications anatomiques liées à la puberté font donc diminuer la souplesse des adolescents. La période optimale pour travailler au développement, pour accompagner ce dernier, est , selon DUCHATEAU (1998), entre 11 et 14 ans. Application pro = outre les habitudes concernant les étirements, leur fonction, leur moment qui sont en général bien amenés par les collègues d’EPS, on peut penser que le travail sur la notion de souplesse/relâchement, plus largement dans le geste sportif, revêt un enjeu très intéressant et important, en terme « d’économie du capital corporel ». Il me semble que nous pouvons sensibiliser nos élèves sur le fait qu’un indicateur de la compétence, de la maîtrise technique se situe dans la capacité de relâchement du sujet effecteur, et ce quel que soit le niveau du pratiquant. En plus, cela me paraît s’inscrire dans la construction d’un « habitus santé ». Une APSA intéressante à ce niveau peut être la natation, car amplitude et relâchement se traduisent dans les performances chronométriques quand tension et courts trajets moteurs nuisent à celle-ci… et c’est relativement facile à démontrer aux élèves… (limite= difficile car correspond beaucoup à de la proprioception). SE = par démonstration de l’efficacité du contenu, PA = par auto-comparaison, affinement de l’HM = efficience. De plus, à volume musculaire constant, un levier plus important permet, mécaniquement de générer plus de force. • … et pathologies: Ostéochondrite de la hanche, maladie de « Sever » (calcanéum 7-15ans), maladie de « Freisberg » (nécrose 2è métatarsien chez les filles de 7-8ans), « Osgood-Schlatter » (décollement TTA, 10-15 ans), « Scheurmannn » (vertèbres dorso-lombaires), fractures de fatigue… Augmentation des risques d’arthrose si articulation atteinte jeune.
SURPOIDS ET OBÉSITÉ • Quelques chiffres: • En classe de 3e: 16,7% (12,4% en surpoids et 4,3% obèses) de manière indifférenciée sexuellement. Chiffres en augmentation constante depuis 15 ans. • Les dimensions sociales et le milieu de vie ont une influence sur ces pathologies (20,9% en surpoids en ZEP contre 16,1% hors ZEP) • De la maternelle à la 3e le taux d’élèves en surpoids passe de 13,6% à 16,5% ce qui peut être considéré comme une hausse acquise en cours de scolarité, même si le développement est fonction de facteurs ontogénétiques personnels. • L’OMS classe la sédentarité parmi les 10 principales causes de mortalité et d’incapacités dans le monde…. • - Enjeu de SANTÉ : Plus les enfants et adolescents sont actifs, plus ils le seront encore dans leur vie d’adulte, et moins ils risquent d’avoir des problèmes de santé plus tard (TRUDEAU et SHEPARD, 2005). MAIS, selon M.FIZE (2006, l’adolescent est une personne), 90% des adolescents sont HEUREUX!!!
DES DONNÉES SOCIO-AFFECTIVES • Les pré-adolescents: Au même titre, qu’au niveau moteur, ils se caractérisent par une relative stabilité émotionnelle, faite d’enthousiasme à priori pour les tâches proposées. Cela donne lieu à un investissement assez important mais aussi à un engagement parfois irréfléchi, car spontané. Il incombe donc à l’enseignant de maîtriser les différents paramètres de la tâche pour que ses élèves pratiquent en toute sécurité. Application Pro= Dans la mesure ou les textes suggèrent de proposer un éventail relativement large d’APSA au niveau du collège, il convient de réfléchir en amont, en équipe, à ce que l’on cherche à développer chez ces élèves pré-adolescents = Choix transversal de développement (ressources aérobies, coordinations fines) avec un traitement approprié des APSA. Ex= Badminton= insister sur les dimensions énergétiques, d’enchaînement des situations, avec déperdition de la qualité effectrice motrice ou bien partir sur des situations plus espacées dans le temps, moins contraignantes au niveau énergétique, mais synonyme d’apprentissage qualitatif fort essentiellement en terme de coordinations. SE = par accumulation, fréquence d’apparition, PA = répétition, découverte/utilisation de son propre potentiel énergétique. Quel que soit votre choix, « habiller » les situations de manière à ce que les élèves se les approprient, en clair, utilité, compréhension directe, à court terme pour ces élèves.
Les Adolescents: Sensibilité au risque, tendance à la démotivation, prise de risque élevée, non calculée, non évaluée mais ressentie de manière jouissive et violente. Application pro = la notion de risque objectif et de risque subjectif. En gym, ateliers avec hauteur, perte de repères (salto, manip flip…) intéressants dans le cadre d’une motivation des élèves par la prise de risque. Mais dispositif d’enseignement doit être construit de manière très précise pour que l’élève ne prenne en réalité aucun risque. Il s’agit bien d’une perception de celui-ci et nom d’un risque objectif. De la même manière, un élève démotivé, peureux, doit pouvoir être rassuré par un « confort affectif » prévu par l’enseignant pour s’inscrire dans la trajectoire d’apprentissage prévue. SE = par sollicitation/baisse soll ressources affectives, PA = découverte (émotion), stabilisation (confort) Rôle très important du « climat d’apprentissage » créé par l’enseignant = chemin optimal entre exigence, bienveillance et empathie. Référence (« Le Monde » 10/2011) « 9,6% des adolescents avouent se sentir bien à l’école »!!! Données neuro-physio= sollicitation plutôt des noyaux amygdaliens (voie plutôt inconsciente)/ adultes qui sollicitent le lobe frontal, ce qui a pour conséquence de mener les ados sur le chemin d’interprétations erronées des signaux émotionnels. Application pro = « le climat d’apprentissage », face à un public qui cède volontiers à des pulsions non maîtrisées, capital de ne pas sur-réagir. Opposer du « froid » à du « chaud ». Plusieurs techniques relationnelles suivant le type de transgressions: ignorer, isoler (pour mieux proposer une situation attractive derrière), stopper, punir… Adaptation à la situation et au profil du/des élèves concernés, repose sur une analyse fine des réseaux d’influence dans la classe, des réseaux de relation, du profil des élèves concernés (cf. ROY « typologie »). .
QUELQUES RÉFÉRENCES SUR LES ADOLECENTS • FOURNIER (2007) = « Big-bang identitaire » • DRIEU (2007) = (/rapport à l’adulte) = « les individus doivent s’opposer pour se poser » • TAYLOR (2000) = Mener une vie physique active a un impact psychologique sur le bien-être des individus. • E.ATLANTIS et coll. (2004) = Activité physique lutte contre l’anxiété et la dépression. • RUFO (2007) = « il n’y a pas d’adolescence sans copains, vivre en groupe est un besoin pour eux » « Ce besoin de ressemblance s’oppose au désir violent d’être soi, singulier et unique. C’est ainsi, dans un mouvement de balancier, que l’adolescent élabore sa future personnalité ». Application pro = les formes de groupement. A la lumière des éléments précédents, il semble que la réflexion autour des formes de groupement soit un enjeu majeur du bon fonctionnement de la leçon. Se poser les questions: affinitaires, dyades symétriques et dissymétriques , besoins, niveau, etc… Quel impact sur leur engagement, quel type de sollicitation, pour quel résultat? Comment concilier émergence d’une trajectoire personnelle et intégration dans le groupe = STEP/Notion de plaisir (auto-déterminaton/sentiment de compétence). La question des modes de groupement se pose d’autant plus que l’expérience professionnelle montre qu’il peut s’agir d’une plus-value importante quant à l’efficacité du dispositif d’enseignement.
T.ANATRELLA (1988) = « L’adolescence est une période de remaniements de la personnalité, de création d’une nouvelle image de soi ». M.FOURNIER (2007) = « Ce qui est en jeu, durant les années collège, c’est la structuration de la personnalité, ma quête de soi. Trop de réflexions d’adolescents sont prises pour de l’insolence, de la bêtise, alors qu’elles ne traduisent qu’une volonté de chercher l’autre tout en se cherchant soi-même ». Application pro = Construire l’image de soi, lien très important avec le Socle Commun et en particulier le pilier 4 relatif à l’usage des TICE. Cette utilisation correspond, de plus, en EPS, à la construction de l’image de soi au sens strict, et plus précisément le SOI PRATIQUANT. F.MOTTOT (2007) = « Les TICE sont susceptibles d’améliorer l’efficacité et la qualité de l’engagement des élèves », car flatterie du côté narcissique, construction et baisse de la différence entre ressenti et effectué, passage dans « l’œil » de l’évaluateur, de l’enseignant + « génération.com », souhaits/représentations des ados. Exemple d’utilisation en danse = « consigne sortir d’une motricité usuelle en augmentant les déséquilibres et l’utilisation des segments distaux – vidéo (30’’) – on montre et commente ce que l’on voit(3’)= cela permet de sortir de l’impression qu’ils ont de faire et qui n’est pas traduite finalement dans la réalisation, inférer entre absence d’intention (recentrer sur la consigne) ou absence de données motrices effectives pour réaliser (donner des éléments simples/ niveau par exemple, passage au sol, « tiré à 4 épingles », démonstration). SE = qualité/instantanéité des Fbacks, PA = auto ou co évaluation, évaluation formative, dynamique action/retour/action modifiée (ou pas…). MAIS, attention, cadre légal d’intervention = autorisation d’être filmé pour mineurs + Phagocytage du temps du cours au profit de l’outil vidéo = application/utilisation parcimonieuse pour être corrélée avec un temps d’apprentissage moteur. Insertion de cet outil pour être un moyen qualitatif supplémentaire au niveau des feedbacks donnés aux élèves.
Les motifs d’agir des adolescents: Quelques données: - BOICHE et SARRAZIN (2009) = Les motivations des pratiquants. Adolescents et post-adolescents rejettent de manière plus importante l’apprentissage et les formes compétitives. Les filles accordent une part accrue aux relations sociales. • GAGNAIRE et LAVIE (2006) = Occurrence ludo-conviviale présente à 70% chez nos élèves. (cfGagnaire et Lavie sur blog). • D.HERRERO (Revue EPS) = « Déconne pas, laisse les jouer ». • E.MORIN = « Le propre de la raison pédagogique réside dans le fait d’exiger l’essentiel sous forme d’inessentiel ». Du jeu pour apprendre. Du ludique pour l’élève, de l’essentiel pour l’enseignant = notion d’apprentissage incident??? • GUILLET = maîtrise et développement de nouvelles habiletés, affiliation, approbation de l’enseignant, développement de la forme, temps de jeu ET NON domination de l’adversaire, sentiment d’incompétence, orientation comparaison sociale qui entraînent des abandons.
Application pro = Sélection des APSA en fonction des CP, choix judicieux (s’extraire des formalismes personnels pour aller vers de l’efficacité au service des élèves). Les modes d’entrée dans les APSA, réflexion didactique et adaptation pédagogique. Exemple sur le travail du déplacement en badminton. Répétition avec plot, individuellement/habillage de la répétition sous forme jouée (ex en tournante demi-terrain). Tout en conservant l’aspect qualitatif (pas-chassés…) et quantitatif (temps d’engagement moteur propice à un apprentissage). Badminton, utilisation du double pour s’inscrire à la fois dans une perspective de gain du match (motivation de performance) et de convivialité - collaboration (motivation de maîtrise). Se fier à l’activité « spontanée » des élèves (ex = ceux qui se passent le volant en bad, s’appuyer dessus de manière ponctuelle). SE = inductive, en appui sur ludique, PA = « en s’amusant », « apprentissage incident » (à relativiser ).
Passer de facteurs de motivation externes (note, peur de la sanction, faire plaisir à l’enseignant…) à des facteurs de motivation internes (voire de mobilisation). Application pro = dans le cadre de l’AS STEP, former des élèves à enseigner, animer une séquence. Licences adultes possibles, convier des collègues et les faire pratiquer « sous les ordres » des élèves. Inversion du rapport habituel scolaire, pouvant être déclencheur de mobilisation + validation de compétences dans le cadre de l’expérimentation du L de Compétence en LP (voir sujet E2N1). SE = responsabiliser des élèves, PA = réinvestissement.
Les post-adolescents: L’indicateur des textes est intéressant: • 2ndes = enjeux de formation prioritaires = « construction des règles de vie collective », « la mesure des conséquences de ses actes pour agir de manière responsable », « réussite régulière dans les apprentissages ». • 1ères = enjeux de formation prioritaires = « construction de l’autonomie dans l’apprentissage ». • Tales = enjeux de formation prioritaires = « la capacité à prendre en charge sa pratique physique », « disposer d’une autonomie pour apprendre tout au long de sa vie. L’évolution du vocabulaire des textes officiels, entre la 2nde et la terminale, nous semble renfermer, éclairer, le relatif état de stabilité affective auquel ces élèves accèdent lors de ces 3 dernières années en LP ou LGT. Quant à la notion de stabilité affective, il s’agit de pointer 2 aspects importants: la différence qu’il peut y avoir entre des élèves de LP, encore instables au niveau affectif, ou plus tardivement que ceux de LGT. D’autre part, les enjeux de formation de la classe de 2nde nous semblent montrer qu’il convient encore de travailler sur le « fond » de la personne et d’une socialisation encore fragile.
Application pro = Ritualisation des temps d’apprentissage, donner des invariants de structuration des leçons pour que les élèves identifient certaines formes de routines (mise en action, 1ère situation…). Effet de cadrage des élèves, peu de perte de temps en explications, gains au niveau du TEM. (Ex: Danse: ritualiser un échauffement/déverrouillage articulaire ou l’on apporte le contenu moteur en référence à l’objectif de la leçon, par ex les différentes formes d’énergie - lent/vite, saccadé/fluide…-). Limite = lassitude, remédiation = variation des supports musicaux, des formes d’intervention (enseignant démontre, élève tuteur d’un groupe, thèmes abordés). SE = structuration, redondance, PA = appropriation d’outils.
DES DONNÉES PSYCHO-COGNITIVES • Le temps du développement adolescent est celui de l’accès à la pensé abstraite et à l’analyse logique. • Les élèves vont progressivement être en mesure d’utiliser les symboles et les métaphores. • La capacité de projection dans le futur, d’évaluer des alternatives, d’établir des objectifs personnels apparaissent au fur et à mesure de cette période = par rapport à notre définition du développement, il y a en jeu des facteurs personnels et génétiques mais également une influence importante du lieu de vie et des expériences de vie. Application pro = Canevas de la notion de mise en projet sur la scolarité, en relais. • 6e = à court terme, avec utilité directe (travailler sur des marques avec le relayé pour gagner la course, intérêt de l’apprentissage directement palpable).(2*30M) + « att = être attentif aux règles sécurité ». EFFECTEUR IMMÉDIAT • 5e, 4e, 3e = à moyen terme, affiner les prises de marque pour trouver la meilleure place de chacun, et ainsi être efficace à plusieurs/ ses propres potentialités et progrès (4*50M). + « att = être réflexif sur sa pratique et celle des autres pour décider ensemble du projet collectif ». EFFECTEUR CONSCIENT • 2nde, 1ere, Tale = N4 5 pts = performance individuelle sur 50m, 5pts = indice de transmission (réduction du temps à 2 / somme des temps individuels), 5pts = (perfs sur 2* 4*50m, avec et sans changement de rôles) et 5 pts sur validité de la transmission et capacité à assurer transmission efficace) Tout ceci est basé sur le principe d’auto-analyse de sa pratique = EFFECTEUR STRATÈGE. On glisse petit à petit vers la capacité d’envisager des bénéfices différés de ses actions (« anticipation symbolique de renforcement » selon BANDURA (1967).(Ex du bonbon donné à un enfant ou 2 demain). De même, la possibilité d’introspection, la capacité à résoudre des problèmes, la prise de décision de « plus en plus » et de « mieux en mieux » adaptées aux situations se stabilisent au fur et à mesure du développement . Ce processus transforme le sujet apprenant d’un état de « dépendance » à l’enseignant vers un état d’affranchissement symbolique, conscient et rentable (en terme d’apprentissage et de construction de son propre personnage) vis-à-vis de celui-ci.
ECLAIRAGE DES NEURO-SCIENCES Comportements excessifs résultent d’une saturation hormonale, mais aussi d’une déficience des contrôles cognitifs indispensables à un comportement mature. Le cerveau n’est pas un produit fini à 12 ans (≠ PIAGET : dernier stade de l’échelle du développement cognitif avec les opérations formelles à 12 ans). Dr Jay GIEDD (2004) = modifications importantes de la substance blanche et grise bien après la puberté (nouvel âge limite 25 ans!). => Immaturité du cerveau adolescent peut expliquer accès de colère, prises de risque, addictions, schizophrénies, dépressions, suicides… Application pro = Je vous renvoie à la création du climat affectif et social de la classe abordé précédemment… el à la gestion des confrontations, des transgressions. Les élèves qui disposent d’un niveau de raisonnement logique de niveau intermédiaire ou formel réussissent sans recours aux interactions verbales. Par un processus intra-cognitif, l’enfant peut réaliser des inférences sur le jeu, opérer et construire des règles d’actions efficaces. => Influence limitée de la verbalisation après un certain âge.
Application pro = Sélection très précise de ce que nous amenons à faire verbaliser aux élèves. La verbalisation se situe dans la lignée des apprentissages cognitivistes, nécessitant le passage par la « boîte noire » pour être efficace. Son recours doit être réfléchi en rapport au moment de l’apprentissage dans lequel se situe l’élève, découverte – stabilisation - réinvestissement??? Ces connaissances peuvent vraiment être utilisées dans le cadre d’une illustration ou vous allez différencier les feedbacks, en terme de nature, pour maximiser leur efficacité, en rapport à une hétérogénéité dont vous maîtrisez les paramètres (au moins pour les écrits…).
Matière grise et maturité du cortex (GIEDD): 1) Période pré-pubertaire (6 et 12) : croissance exubérante de la substance grise. Foisonnement neuronal qui donne au cerveau un énorme potentiel (pic de MG plus précoce d’1 à 2 ans chez la fille). 2) Phase de sélection ou d’élagage, (perte jusqu’à 40% de la MG en une année dans certaines zones). « use it or loseit » : les connexions sollicitées survivent, les autres disparaissent. « Darwinisme neuronal », « Théorie de la sélection des groupes neuronaux » (TSGN) Gerald Edelman (Nobel Méd 1972). Moins de possibilités, plus d’efficacité : myélinisation rend plus rapides les connexions qui ont prospéré). Gérald EDELMAN : Comment la matière devient conscience (O.Jacob, 2000). Une maturation différenciée (de l’arrière vers l’avant): Certaines zones du cortex arrivent à maturité +/- tôt 1) Cortex postérieur, siège des fonctions sensorielles de bases (toucher, vision, audition…). 2) Hormones sexuelles influent sur la maturation du système limbique (amygdales : centre émotionnel) => ados en quête d’expériences génératrices de sentiments intenses. 3) Au contraire, les zones du cerveau chargées de freiner les comportements risqués et impulsifs sont toujours en cours d’élaboration. Cortex préfrontal, siège des fonctions exécutives, de la prévision et du jugement (priorités, réprimer ses impulsions, peser les conséquences de ses actes…) est mature en dernier! « La partie du cerveau qui responsabilise les ados n’a pas fini de se développer » (SOWELL, 2003).
C) Conséquences: Confusions émotionnelles : Les jeunes adolescents sollicitent largement les noyaux amygdaliens (dans les lobes temporaux), alors que les adultes sollicitent le lobe frontal. Les ados voient de l’hostilité et de la colère là où il n’y en a pas. Vulnérabilité sociale, addictions : abondance de dopamine à l’adolescence. Démotivation : Immaturité du noyau accubens (sous le cortex) qui détermine la motivation à chercher des récompenses. Application pro = Je vous renvoie à ce que nous disions sur le passage de variables externes de motivation à des variables internes. Insomnies et conséquences sur les apprentissages. La glande pinéale sécrète le soir la mélatonine, qui signale à l’organisme la mise au repos. Ce taux de mélatonine augmente plus lentement chez les adolescents que chez les enfants ou adultes ce qui a pour conséquence des insomnies. Robert STICKGOLD : « l’érosion moderne du temps de sommeil pourrait devenir un obstacle majeur à notre potentiel éducatif ». Selon lui, juste après un apprentissage, une nuit de sommeil permet d’augmenter les perfs de 20%.
Application pro = Dans le cadre de la CP5, il est envisageable de donner, sous forme de conseils quotidiens, des repères aux élèves concernant la nutrition, le sommeil, la dépense énergétique… Il pourrait être intéressant de proposer à ceux-ci de poser (lors d’un questionnaire de début d’année), leurs habitudes de vie et d’en mesurer les éventuelles modifications, liées à la pratique sportive et l’apport de connaissance en cours d’année. Une modification sensible de leurs habitudes pourrait être le témoin d’une transformation de l’élève vers le « citoyen lucide, cultivé, autonome, physiquement et socialement éduqué »… De même que cela représente un formidable levier pour mesurer concrètement l’efficacité, la clarté et le degré d’appropriation de notre enseignement par les élèves. SE = sur court/moyen/long terme, PA = ancrage dans son parcours personnel, spécificité/décloisonnement des savoirs.
Quelques autres idées à « creuser »: - ETNIER (1997) fait la synthèse de 134 études qui montrent une amélioration significative des performances cognitives avec une activité sportive régulière. Pour lui, « d’un point de vue intellectuel - cognitif, les heures d’EP ne sont pas du temps perdu ». - La complexité et l’incertitude des situations permet l’accès aux : Connaissances procédurales (ex. algorithme d’attaque en sports-co) = cascade de déduction, sériation de l’information, prise de décision. Application pro = laisser du temps et de l’espace, donc jeu en petit effectif et prise d’info en interdisant le dribble en basket. SE = simplification/décomplexification des contraintes du milieu, PA par lecture du jeu/adaptation/algorithme de décision/effection. Connaissances déclaratives (informationnelles). Règles d’action et apprentissage tactique.
- Le recours au langage métaphorique permet d’accéder à l’espace des représentations fonctionnelles: Application pro: « faire tourner la terre » = griffé en athlétisme, « tapette à mouche » = geste sec et rapide/ volant en badminton, « défoncer la porte » au départ en sprint, « offrir et recevoir un cadeau » pour la présentation des mains du NPB et la finale du geste de passe épaules et paumes de mains tendues vers celui à qui on fait la passe… - Enjeu fort de l’appui sur l’évaluation formative. Les adolescents se jugent de manière souvent binaire et tranchée, il s’agit donc de construire les moyens d’une prise de position plus fin et plus nuancée. Pour ce faire les critères d’appréciation doivent être précis, en nombre faible, les repères sur l’action devant posséder les mêmes qualités. A rapprocher de la notion d’empan mnésique. (quantité d’information qu’un individu peut stocker dans sa mémoire à court terme, 5 à 7 pour un adulte). SE = choix précis des consignes/non exhaustivité, PA = appropriation des connaissances sur soi, les autres, observation.
CONCLUSION : DES LIENS AVEC LES AUTRES THÈMES Les données relatives au développement et aux transformations sont incontournables, que le thème figure de façon explicite dans le sujet (voir sujet de l’année dernière) ou implicite (variables d’affirmation, pondération de vos arguments). Leur utilisation paraît incontournable pour aller vers un niveau de copie, faisant de vous des candidats crédibles aux épreuves d’admissibilité (et à fortiori d’admission). L’épreuve = quel type en fonction de l’âge, quelle pertinence pour quelle valence (émotionnelle, visée conformatrice (type bac), témoin d’apprentissage (prouver)???…). L’entraînement = fréquence, variabilité, adaptation aux mobiles du sujet entrainé =adaptation selon âge, niveau de développement. Hétérogénéité = liée au développement, résultante des transformations, singularité des trajectoires des élèves, théorie de l’iceberg. Habiletés motrices = points positifs/points négatifs pour aller vers efficience + définition de cette donnée en fonction de l’âge. Ressources et compétences = sollicitations prioritaires, processus d’acquisition en fonction de caractéristiques établies (scientifiquement) et observées (professionnellement), possibilité de réinvestissement à court, moyen, long terme, envisager enseignement d’exploration+ options facultatives, partenariats. Déclinaisons/Traductions spécifiques en rapport à la cohérence du cursus de formation (niveau 1 à 5, continuum des apprentissages, notion d’emboitement réciproque, points d’étapes).