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PERFORMANCES COMPARÉES D’AGENTS HUMAINS EN PHASE D’APPRENTISSAGE DANS DEUX DISPOSITIFS COOPÉRATIF ET INDIVIDUEL. 0,4. 0,2. 0. - 0,2. - 0,4. - 0,6. - 0,8. z- tâche Production. z- tâche QCM2. Figure 1 : Effet du type de dispositif sur l ’é preuve QCM. B é n é fices cognitifs
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PERFORMANCES COMPARÉES D’AGENTS HUMAINS EN PHASE D’APPRENTISSAGE DANS DEUX DISPOSITIFS COOPÉRATIF ET INDIVIDUEL 0,4 0,2 0 - 0,2 - 0,4 - 0,6 - 0,8 z- tâche Production z- tâche QCM2 Figure 1 : Effet du type de dispositif sur l’épreuve QCM Bénéfices cognitifs (note maximale au QCM : 24) 18 17 16 15 groupes coopératifs QCM1 QCM2 groupes "jeux" étudiants individuels groupes coopératifs étudiants individuels LESTAGE, P., BARBIER, S. et CLAVERIE, B. Laboratoire de Sciences Cognitives (EA 487) - Université Bordeaux 2 E-mail: < lestage@scico.u-bordeaux2.fr> < sylvie.barbier@aquitaine.iufm.fr> INTRODUCTION Quelles performances peut accomplir un système multi-agents coopératif comparativement à des agents individuels ? Dans le cas d’agents humains, de nombreuses recherches conduites en psychologie sociale ont montré les bénéfices des dispositifs d'apprentissage coopératif, comparativement à ceux qui suscitent la compétition et aux dispositifs d'apprentissage individuel. Toutefois d'autres études ne vont pas dans le même sens (TOCZEK-CAPELLE, 2003 ; TOCZEK, 2004). Il existe en fait une grande diversité de dispositifs coopératifs. Ils ont en commun d'introduire d'abord une interdépendance des résultats (buts communs à atteindre, récompenses collectives) et une interdépendance des moyens (ressources partagées -notamment interdépendance des informations-, tâches différentes, rôles respectifs) (JOHNSON & JOHNSON, 1989 ; DAVIDSON, 1994 ; BUCHS, 2002). Notre recherche s'est attachée à comparer deux dispositifs d'apprentissage (coopératif/individuel) au regard des performances obtenues dans chacun par des agents humains (coopératifs/individuels) en phase d'apprentissage réel en Institut Universitaire de Formation des Maîtres (Limoges) RESULTATS - DISCUSSION I- Effet « Groupe » sur l’épreuve pré- et post- QCM L’ANOVA mixte à 2 facteurs [3(Groupe) x 2(Evaluation)] révèle (Figure 1) : 1/ un gain de bénéfices cognitifs entre l’évaluation pré- et post- phase de travail (QCM1/QCM2) : [F(1,128)=17.25. P<.0001] ; 2/ un gain plus important pour le groupe "Individuel" suivi du groupe "Coopératif", pas de gain pour le groupe contrôle "Jeu" : [F(2,128)=4.83. P<.01]. Les étudiants ont acquis davantage de connaissances personnelles dans le dispositif individuel que dans le dispositif coopératif. Les scores des étudiants des groupes contrôles sont restés stables du QCM1 au QCM2 (note maximale au QCM : 24) METHODE 131 étudiants volontaires (très majoritairement féminins) ont été répartis en 3 catégories : 18 groupes coopératifs de 5 étudiants, 26 étudiants individuels, 3 groupes contrôles de 5 étudiants occupés à jouer. Huit séances identiques de 4 heures ont été répétées par le même enseignant aux étudiants réunis ensemble : coopératifs, individuels et groupes contrôles "jeux". Hypothèse : selon les deux dispositifs coopératif et individuel, les performances obtenues par les étudiants diffèrent ; les bénéfices cognitifs personnels d'une part, les productions des groupes et des "individuels" d'autre part. Déroulement d’une séance (Tableau 1) : • présentation de la séance (10mn) • cours magistral (90mn). Sur la construction sociale de l’intelligence. Sans prise de notes, de façon à réduire les confrontations et compétitions dans la phase de travail coopératif ultérieure. • affectation aléatoire des étudiants en groupes coopératifs, groupes jeux, individuels (5mn).Récompense du Dr. de l’IUFM (places cinéma) au groupe coopératif et aux étudiants individuels rendant le meilleur travail. • lecture individuelle d’1/5ème du cours polycopié (10mn). Chaque étudiant complète sa compréhension du cours magistral oral par la lecture d’1/5ème de sa transcription polycopiée (divisée en 5 parties équivalentes) -de sorte que chaque groupe constitué après la pause reçoive la totalité des informations (interdépendance des ressources). Les individuels recevront les 4 autres 5èmes à lire au début des 80mn de travail, pour disposer des mêmes connaissances que chaque groupe coopératif. • 1ère passation d’un QCM sur le cours (15mn) • pause (10mn) • tâche à accomplir ou bien "jeux"(80mn).Une même tâche est proposée aux groupes coopératifs et aux étudiants individuels : réaliser un schéma (sur feuille A3) et un résumé du cours en 2, 3 pages. Le groupe contrôle "jeux" ne reçoit aucune tâche, il joue. II- Effet « Niveau de départ » sur le bénéfice de l’apprentissage coopératif Les étudiants du groupe "Coopératif" ont été répartis en 3 sous-groupes de 30, de niveau croissant par rapport à leur 1ère évaluation (QCM1) : "Faible", "Moyen", "Fort". Le bénéfice de l’apprentissage coopératif a été calculé et corrigé selon la formule : [(QCM2-QCM1)/(QCM1+QCM2)] L’ANOVA à 1 facteur (sous-groupe) et les comparaisons a posteriori (Procédure de Scheffé) révèlent que le bénéfice cognitif de l’apprentissage coopératif est plus important pour les étudiants du sous-groupe "Faible" que pour le "Moyen", lui-même supérieur au bénéfice très légèrement négatif du sous-groupe "Fort" : [F(1,87)=5.95 ; p<.01]. Le travail coopératif de groupe a assuré un bénéfice cognitif plus important aux étudiants "faibles", un bénéfice également aux "moyens", alors que le niveau de connaissances des étudiant "forts" est demeuré stable. (Figure 2) Figure 2 : Moyenne des sous-groupes aux deux QCM III- Effet « Type d’intervention » sur le type de tâche individuelle/collective Pour comparer l'effet des 2 types d’apprentissage (coopératif/individuel) sur la tâche personnelle "QCM2" et la tâche "Production" (schéma + résumé), les performances obtenues aux 2 tâches ont été transformées en z scores. L’ANOVA mixte à 2 facteurs [2(Groupe) x 2(Tâche)] révèle (Figure 3) : 1/ un effet plus important sur la tâche "Production" comparée à la tâche "QCM2" : [F(1,114)=8.345. P<.001] ; 2/ une interaction entre les 2 facteurs [F(1,114)=27.16. P<.0001] indiquant que le groupe "Individuel" réussit mieux la tâche "QCM2" et, qu'à l’inverse, le groupe "Coopératif" réussit mieux la tâche "Production". Le dispositif coopératif a favorisé une meilleure réalisation de la tâche. A l'opposé, le dispositif individuel a permis une meilleure acquisition des connaissances personnelles. Figure 3 : Effet du type de dispositif selon le type de tâche • 2ème passation du même QCM (15mn). A l’ensemble des étudiants. CONCLUSION Dans le cadre pédagogique expérimental proposé, les progrès cognitifspersonnels et lesproductions des agents humains impliqués diffèrentselon les dispositifs d'apprentissage coopératif ou individuel. Il serait heuristique de poursuivre cette recherche enmodifiant les conditions de récupération des informations des agents individuels par rapport aux groupes coopératifs. Par exemple en accordant un temps plus long à la réalisation de la tâche. Ou encore en plaçant tous les agents (coopératifs/individuels) dans les mêmes conditions d'information avant l'engagement dans la tâche ; notamment avec une lecture préalable complète et non pas fractionnée (en cinquièmes) du polycopié. Mais les étudiants des groupes coopératifs se retrouveraient ainsi en indépendance informationnelle, ce qui ne favoriserait pas la coopération. Pour stimuler celle-ci, il faudrait alors renforcer les autres facteurs d'interdépendance ou en introduire de nouveaux. Nous étudions par ailleurslalogique de transformation des connaissances dans les dialogues de 2 groupes coopératifs filmés(parmi les 18), à partir du contenu des échanges verbaux. Tableau 1 :dispositif et déroulement d’une séance