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La lecture par inférences. Anthony Browne, Une histoire à quatre voix , l’école des loisirs. Brigitte Bertin, CPC Neuilly/Marne 18/01/11. La compréhension nécessite de faire des inférences. La compréhension est un phénomène dynamique qui nécessite des capacités …
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La lecture par inférences Anthony Browne, Une histoire à quatre voix, l’école des loisirs Brigitte Bertin, CPC Neuilly/Marne 18/01/11
La compréhension nécessite de faire des inférences La compréhension est un phénomène dynamique qui nécessite des capacités … • de mémoire des informations déjà recueillies, des connaissances préalables • de mise en relation des informations nouvelles avec celles qui sont déjà disponibles • de synthèse de l’ensemble de ces inférences pour construire une représentation de la situation décrite par le texte
Je me suis précipité vers la fenêtre et j'ai tapé tel un fou sur le carreau. Il m'a regardé d'un air condescendant comme si j'étais une souris insolente avant de s'étirer, de sauter sur le mur de la cour et de glisser jusqu'à la fenêtre du 4e A. Celle-ci s'est ouverte aussitôt. Un garçon de mon âge s'est penché pour prendre le rouquin dans ses bras. Il m'a presque semblé le voir me lancer un regard réprobateur, mais je me faisais sûrement des films. Les Vaudrier étaient partis. Pas la peine d'interroger ces remplaçants poissonicides, ils ne sauraient rien. Sentant l'angoisse monter à une vitesse vertigineuse, j'ai regardé Gertrude pour m'apaiser. Pour la première fois, ça n'a pas marché. Gertrude avait l'air encore plus paniquée que moi. Elle tournait comme une furie dans son bocal, les écailles décollées et les nageoires survoltées. J'ai cherché à comprendre ce qui l'effrayait à ce point et c'est là que je l'ai vu. Ses yeux verts semblables à ceux de Mme Fabiani fixaient Gertrude depuis ma fenêtre. Il était assis sur la balustrade et se léchait la patte avant droite. Patiemment. Il attendait sans doute que j'ouvre pour lui offrir Gertrude en cadeau de bienvenue. Une fureur incontrôlable m'a submergé.
La compréhension demande toujours un double traitement de l’information • Traitement linguistique Connaissance du code et de l’usage des marques de ponctuation • Traitement sémantique Construction du sens
La construction de la représentation passe par l’interprétation Le traitement sémantique met en jeu des… • Connaissances lexicales • Connaissances notionnelles, culturelles • Compétences stratégiques • Adaptation de la posture de lecteur au support et au genre • Problème du mot inconnu • Gestion des substituts • Connaissances des personnages et repérage dans le dialogue • Représentation des lieux • Gestion de la chronologie
Le texte littéraire suppose un lecteur actif Le texte littéraire programme l’effort du lecteur C’est la coopération entre l’auteur et le lecteur qui permet d’élaborer la compréhension.
Les albums de fiction • Les textes littéraires sont par définition des textes complexes, ambigus, sujets à interprétation, ne se livrant pas immédiatement (réticents) et à plusieurs fonds (proliférants) • L'album de fiction, différent du livre illustré, est un type d’ouvrage très diversifié qui sollicite de nombreuses compétences. • La construction du sens se fait dans la relation entre le texte et l'image qui est mise en valeur par la mise en page, le décalage, la complémentarité, voire la redondance. • L'image est aussi importante, parfois plus que le texte pour comprendre le sens du récit. L’image d’un album n’est jamais seule, elle s’inscrit dans une suite.
« Ça te dirait de venir faire du toboggan ? » demanda une voix. C'était une fille, malheureusement, mais j’y suis quand même allé. Elle était géniale au toboggan. Elle allait vraiment vite. J’étais impressionné.
Les récits illustrés • La narration est portée par le texte • L’illustration apporte une interprétation complémentaire
Au bout d'un mois Barbe-Bleue dit à sa femme qu'il était obligé de faire un voyage en province, de six semaines au moins, pour une affaire de conséquence ; qu'il la priait de se bien divertir pendant son absence, qu'elle fît venir ses bonnes amies, qu'elle les menât à la campagne si elle voulait, que partout elle fît bonne chère. — Voilà, lui dit-il, les clefs des deux grands garde-meubles, voilà celles de la vaisselle d'or et d'argent qui ne sert pas tous les jours, voilà celles de mes coffres-forts, où est mon or et mon argent, celles des cassettes où sont mes pierreries, et voilà le passe-partout de tous les appartements. Pour cette petite clef-ci, c'est la clef du cabinet au bout de la grande galerie de l'appartement bas : ouvrez tout, allez partout, mais pour ce petit cabinet, je vous défends d'y entrer, et je vous le défends de telle sorte, que s'il vous arrive de l'ouvrir, il n'y a rien que vous ne deviez attendre de ma colère. Elle promit d'observer exactement tout ce qui lui venait d'être ordonné : et lui, après l'avoir embrassée, il monte dans son carrosse, et part pour son voyage.
Focalisation sur ce qui est important : le cabinet au bout de la galerie
Elle pensa mourir de peur, et la clef du cabinet, qu'elle venait de retirer de la serrure, lui tomba de la main. Après avoir un peu repris ses esprits, elle ramassa la clef, referma la porte, et monta à sa chambre pour se remettre un peu, mais elle n'en pouvait venir à bout, tant elle était émue.
- Descends donc vite, criait Barbe-Bleue, ou je monterai là-haut. - Je m'en vais, répondit sa femme ; et puis elle criait - Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? - Je vois, répondit la sœur Anne, une grosse poussière qui vient de ce côté-ci. - Sont-ce nos frères ? - Hélas, non, ma sœur, c'est un troupeau de moutons
Simultanéité des deux actions. Le point de vue de la sœur Anne?
L’universalité du conte • Un travail sur l'intertextualité, la mise en relation des livres : • La mise en réseaux est une opération intellectuelle fondamentale. Il s'agit de créer les conditions pour que les élèves associent, dissocient, explicitent, mettent en relation, pour déduire des règles qui seront ensuite stabilisées.
Complémentarité texte-image Une fin heureuse où... tous les éléments convergent, …sauf un détail contradictoire
Aider les élèves à comprendre les textes littéraires • Une démarche d’apprentissage explicite de la compréhension • Une démarche de résolution de problème • Une démarche d’échanges et de confrontation • Une démarche qui favorise l’interaction entre le lecteur et le texte • Une démarche qui s’appuie sur l’implicite de textes et les inférences
Les notions de compréhension et d'interprétation sont très complexes. Il n'y a pas de compréhension fine sans interprétation. Le lecteur doit effectuer plusieurs mises en relation : • Mise en relation des unités du texte, extérieure au lecteur • Mise en relation avec d'autres textes, réseaux intertextuels, extérieure au lecteur • Mise en relation avec ce qu'est le lecteur lui-même, intérieure au lecteur.
Les étapes du processus de compréhension • Le lecteur expert passe, de façon quasi-instantanée, par des étapes qui vont le mener à la compréhension fine d'un texte. A partir du même texte, on obtiendra des interprétations différentes qui reflètent souvent les étapes par lesquelles passe el lecteur dans l’appropriation d’un texte. • On passe, pour arriver à cela, par des phases qui vont permettre à chacun de mobiliser ce qu'il connaît, ce qu'il croit, les rapprochements qu'il effectue. Le fait de réfléchir ensemble permet d’arriver à une compréhension plus ou moins homogène selon la liberté laissée par l’auteur. • Le retour au texte sera nécessaire pour légitimer ou non ce que chacun dit. • Ce qui est important, dans la compréhension c'est moins le résultat que les étapes d'appropriation du texte par lesquelles passent les élèves. • Les situations de débat interprétatif vont permettre aux élèves de faire, au ralenti, de façon consciente, ce que le lecteur expert fait tout seul.
Il était une fois... Un gentilhomme épousa une femme en secondes noces. C'était la plus hautaine et la plus fière qu'on eût jamais vue. Elle avait deux filles de son humeur, et qui lui ressemblaient en toutes choses. Le mari avait de son côté une jeune fille, mais d'une douceur et d'une bonté sans exemple : elle tenait cela de sa mère qui était la meilleure personne du monde. Les noces ne furent pas plus tôt faites que la belle-mère fit éclater sa mauvaise humeur; elle ne put souffrir les bonnes qualités de cette jeune enfant, qui rendaient ses filles plus haïssables. Elle la chargea des plus viles occupations de la maison; c'était elle qui nettoyait la vaisselle et les escaliers, qui frottait la chambre de Madame, et celles de Mesdemoiselles ses filles. Elle couchait tout au haut de la maison, dans un grenier, sur une méchante paillasse, pendant que ses sœurs étaient dans des chambres parquetées où elles avaient des lits plus à la mode, et des miroirs où elles se voyaient des pieds jusqu'à la tête; la pauvre fille souffrait tout avec patience, et n'osait s'en plaindre à son père qui l'aurait grondée, parce que sa femme le gouvernait entièrement.
Qui est le personnage principal de ce texte? • Quel est son nom? • Rechercher les termes qui désignent l’héroïne, ses sœurs, leur mère?
Lorsqu'elle avait fait son ouvrage, elle s'allait mettre au coin de la cheminée, et s'asseoir dans les cendres, ce qui faisait qu'on l'appelait communément dans le logis Cucendron; la cadette qui n'était pas si malhonnête que son aînée, l'appelait Cendrillon; cependant Cendrillon, avec ses méchants habits, était cent fois plus belle que ses sœurs magnifiquement vêtues. Il arriva que le fils du roi donna un bal, et qu'il y pria toutes les personnes de qualité : nos deux demoiselles y furent aussi priées, car elles faisaient grande figure dans le pays. • Charles Perrault, Cendrillon. Mobilisation des connaissances culturelles
Lecture à haute voix par l’enseignant • Distribution des consignes après lecture • Mise en commun des réponses • Marée basse
Consignes • Fais la liste des personnages réellement présents dans l’histoire • Indique où se déroule la scène • Indique ce qu’aime la petite fille • Choisis la phrase qui te paraît la plus juste • La petite fille n’existe que dans l’imagination du garçon • La petite fille est une sirène • C‘est une petite fille qui s’appelle Sirène • Cite le passage qui justifie ton choix. Difficulté à sortir de l’affirmation, à prendre de la distance.
Quel type de question poser aux élèves pour susciter le débat interprétatif ? Le débat interprétatif est amené par le questionnement de l’enseignant. Une question fermée ou pointue (réponse dans le texte) amène une réponse attendue qui ne permet pas la discussion. Une question plus large renvoie à une réflexion pour trouver la réponse, on problématise. Le débat interprétatif est basé sur un questionnement qui porte sur l’implicite du texte et Sur ce qui permet au lecteur de prendre des informations pour construire son interprétation. La question ou consigne doit être soigneusement choisie , elle prépare le débat. Elle doit pointer soit un obstacle à la compréhension, soit une clé pour entrer dans le texte.
Il faut apprendre aux élèves à réfléchir • Ils partent d'une intuition globale pour revenir au texte et tenter de justifier cette intuition. Parfois le lecteur s’aperçoit qu’il s’est laissé entraîné, qu’il a mal lu. • Le rôle de l'enseignant est de susciter chez l’élève une interrogation : à partir de quoi ai-je construit cette opinion? • Le maître va aider les élèves à argumenter.
Le retour au texte • Pour comprendre ce qui n'est pas dit dans un texte, il faut s'appuyer sur ce qui est dit. Il est indispensable de s’appuyer sur la lettre du texte pour étayer son argumentation ou réfuter une argumentation • Les échanges oraux doivent s'accompagner de fréquents retours au texte.
Méthodologie • Lecture du texte par l'élève ou par l'enseignant • Une ou plusieurs questions ou consignes d'écriture visant à faire émerger la difficulté pour ensuite la dépasser par des retours au texte argumentés • Différentes étapes d'organisation possibles (travail en binôme ou en groupe restreint puis en grand groupe) • Mise en commun permettant de constater les divergences • Retour au texte pour résoudre le ou les problèmes apparus • Nouvelle phase collective permettant de valider, éventuellement d'homogénéiser les interprétations, d'aller plus loin dans les procédures de lecture
Le cheminement interprétatif TEXTE Retours au texte Réflexion personnelle Nouveaux axes interprétatifs Echanges entre élèves Temps de réflexion en petit groupe Transformation (ou non) des représentations initiales Présentation de son opinion en grand groupe
L'écrit de travail "brouillon de l'oral« Point d’appui pour l’oral. Seul ou à deux. Temps de réflexion avant le débat, permet de noter ce que l’on pense, de trouver des arguments.
De partout à la ronde on entend le tam-tam. Au cœur de l’Afrique, dans un petit village, on prépare un grand festin. C’est un jour de fête. On se maquille, on se pare. C’est un jour sacré. Le clan des adultes se rassemble et désigne les enfants en âge de devenir des guerriers. Pour Yakouba, c’est un grand jour. Il faut apporter la preuve de son courage, et seul, affronter le lion. Sous un soleil de plomb, marcher, franchir les ravins, contourner les collines, se sentir rocher, forcément, herbe, bien sûr, vent, certainement, eau, très peu. Le jour comme la nuit, épier, scruter ; oublier la peur qui serre le ventre, qui transfigure les ombres, rend les plantes griffues et le vent rugissant. Attendre des heures et puis soudain. S’armer de courage et s’élancer pour combattre. Alors Yakouba croisa le regard du lion. Un regard si profond qu’on aurait pu lire dans ses yeux. « Comme tu peux le voir, je suis blessé. J’ai combattu toute la nuit contre un rival féroce. Tu n’aurais donc aucun mal à venir à bout de mes forces. Soit tu me tues sans gloire et tu passes pour un homme aux yeux de tes frères, soit tu me laisses la vie sauve et à tes propres yeux tu sors grandi, mais banni, tu le sera par tes pairs. Tu as la nuit pour réfléchir. »
Vers les débats philosophiques Le débat interprétatif a un intérêt littéraire (adopter une posture de lecteur actif), la discussion à visée philosophique cherche à mettre à jour un concept philosophique (une question abordée dans son universalité). • Dans les débats sur les grandes questions de la vie, il y a trois types d'exigences : • la conceptualisation → définir • la problématisation → questionner • l'argumentation → justifier
Dans tous les cas, les objectifs dans la maîtrise de la langue orale sont communs à tout débat réglé • Argumenter • Écouter les arguments des autres • Objecter des contre-arguments • Identifier les arguments et les personnes qui les ont émis • Des procédures de réflexion qui conduisent à modeler sa pensée par confrontation. De l’opinion aux valeurs