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E N D
2. Phénomène suicidaire et personnes âgées
Définitions et terminologie
4. SUICIDE « On appelle suicide tout cas de mort qui résulte directement ou indirectement d’un acte positif ou négatif, accompli par la victime elle-même et qu’elle savait devoir produire ce résultat. »
E. Durkheim (1897)
« Le suicide est l’acte de se tuer d’une manière habituellement consciente en prenant la mort comme fin. »
G. Deshaies (1946)
« L’acte de se suicider est un attentat contre sa propre personne, avec un degré variable dans l’intention de mourir. Le suicide est un acte suicidaire avec une issue fatale. »
OMS (1968)
5. TENTATIVE DE SUICIDE France
Tentative de suicide (TS)
Tentative d’autolyse (TA)
Intoxication médicamenteuse volontaire (IMV)
Empoisonnement
Phlébotomie
Lésions auto-infligées…
Littérature internationale
Parasuicide
Suicide attempt
Self-attempt
Non fatal suicide
Deliberate self-injury
Deliberate self-harm
Self-poisoning
Wrist-cutting…
6. TENTATIVE DE SUICIDE « La tentative de suicide est un acte à issue non mortelle dans lequel un individu adopte délibérément un comportement inhabituel qui, en l’absence d’intervention d’autres personnes, lui sera dommageable, ou ingère une substance en quantité supérieure aux dosages thérapeutiques prescrits ou généralement admis, et qui vise à causer des changements désirés par l’intermédiaire des conséquences physiques effectives ou attendues. »
OMS (1996)
7. SUICIDETENTATIVE DE SUICIDE Niveau de vigilance
Confusion ? Pré-démence ? Démence ? BDA?
Intentionnalité suicidaire
Ambivalence (dormir, oublier…)
Variabilité
Représentation de la mort comme un processus irréversible
Equivalents suicidaires
Addictions (alcool, toxicomanies)
IEA
TCA
AEG et syndromes de glissement
AVP
Conduites à risque et ordalies
(…)
8. Phénomène suicidaire et personnes âgées
Un paradoxe
10. Paradoxe : malgré un taux de suicide plus élevé, le phénomène suicidaire chez les personnes âgées attire moins l’attention que chez les jeunesPourquoi ? Personne ne souhaite vieillir et la lecture contemporaine de l’avancée en âge est volontiers celle d’une déchéance
La cure de Jouvence ou la réjuvénation, oui, la sénescence, a fortiori, la sénilité, non
Les enfants veulent grandir, non vieillir
A la rigueur vieillir, mais non pas devenir vieux
Vieillissement-processus vs vieillesse-état
11. Paradoxe : malgré un taux de suicide plus élevé, le phénomène suicidaire chez les personnes âgées attire moins l’attention que chez les jeunesPourquoi ? Un consensus sur pertes et déficits
Réduction
Des capacités d’apprentissage et d’adapatation
Mémoire, attention, concentration
Fonctions instrumentales
Capacités motrices et sensorielles
(…)
Déclin, abandons et renoncements
Solitude
Repli
Perte des rôles sociaux
Désafférentation socio-affective
Désanimation, néophobie
Morosité, ennui, gravité
Dépression,glissement, suicide
(…)
Consensus ou stéréotype ?
13. PLAN-TYPE (?) D’UN MANUEL DE PSYCHOPATHOLOGIE DU SUJET ÂGÉ Etats confusionnels
Troubles démentiels
Etats délirants chroniques d’apparition tardive
Troubles anxio-névrotiques
Etats dépressifs
Suicide
14. Paradoxe : malgré un taux de suicide plus élevé, le phénomène suicidaire chez les personnes âgées attire moins l’attention que chez les jeunesPourquoi ? Le vieillissement est un phénomène continu
« La fin de notre vie est conforme à notre vie » (Van der Horst)
Fin de parcours, fin de piste : moment de vérité
La vieillesse n’est pas condamnée à la tristesse
…Ni au suicide
Vision adultomorphique
Banalisation de la dimension dépressive (l’affect ordinaire ou le style affectif convenu du sujet âgé)
Légitimation du phénomène suicidaire
C’était la meilleure solution … Après tout, je comprend son geste…Il faut bien mourir un jour…Il (ou elle) avait le droit…C’était son choix…
16. Un phénomène occulté par le grand public et les medias et peu étudié Faible intérêt des chercheurs
Reste un phénomène tabou (à la différence du suicide des jeunes)
Sous-estimation > 20 % pour les plus âgés?
Sondage SOFRES 2000 : D’après ce que vous savez, quelles sont les catégories qui meurent le plus par suicide ?
1. Les adolescents (77 % des réponses)
2. les retraités (5 % des réponses)
17. Phénomène suicidaire et personnes âgées
Spécificités ?
épidémiologique
clinique et psychopathologique
thérapeutique et préventive
18. Phénomène suicidaire et personnes âgées
Spécificités ?
épidémiologique
23. Au niveau européen : la France très fortement touchée 2ème rang pour le taux de suicide des hommes âgés de 65 ans et + (Andrian, 1999)
Une tendance commune à tous les pays de l’UE : la progression du risque au fil de l’avancée en âge
33. Au niveau national : le quart Nord-Ouest fortement touché En Bretagne : les hommes = 75 ans détiennent le taux de suicide le plus élevé
Dans les pays de la Loire (2001-2003): variation de 1 à 4 pour le taux de suicide des hommes entre
les 25-34 ans
et les = 85 ans
36. Tentative de suicide et personne âgée Le ratio TS / Suicide abouti diminue avec l’âge, pour tendre vers 1
Les moyens sont davantage radicaux
L’organisme peut être déjà fragilisé
37. Phénomène suicidaire et personnes âgées
Spécificités ?
épidémiologique
clinique
Moyens et lieu
Suicides à deux
Facteurs de risque
38. Modes de décès(France, 2004)
Hommes
Pendaison 50 %
Armes à feu 19 %
Femmes
Pendaison 3O %
Intoxication 28 %
39. Des méthodes radicales de suicide
40. Lieu de suicide
41. F. Casadebaig, D. Ruffin, A. Philippe « Le suicide des personnes âgées à domicile et en maison de retraite en France 1975-1995 » Rev Epidemio Sante Publique, 2003, 51 : 55-64 Risque accru de suicide associé à la maison de retraite
Surtout pour les femmes les plus jeunes
Risque majeur du veuvage chez les hommes
2 moyens principaux, quel que soit le sexe
Pendaison (H 55 % F 35 %)
Précipitation (H 22 % F 33 %)
Rareté des armes à feu
Moindre fréquence qu’au domicile des intoxications
42. Une surmortalité masculine liée au statut matrimonial ?
43. Une surmortalité masculine liée au statut matrimonial ?
53. FACTEURS DE RISQUE SOCIAUX ET SOCIO-DÉMOGRAPHIQUES Age
Sexe
Statut matrimonial
Emploi
Habitat
Confession
Intégration et anomie
Environnement familial et relationnel
Pertes, séparation, abandon
Violences, maltraitance
Difficultés financières, judiciaires
(…)
56. Facteurs de risque (1)Gunnel et Frankel, 1994, Angleterre et Pays de Galles
57. Facteurs de risque (2)Gunnel et Frankel, 1994
58. Facteurs de risque liés aux troubles mentaux
59. QUELQUES GRANDES COMORBIDITES PSYCHIATRIQUES Troubles affectifs
Troubles anxieux
Addictions
Psychoses
Troubles de la personnalité
60. Chez la personne âgée • Les idées suicidaires sont rarement spontanément exprimées
• Elles ne doivent pas être banalisées par l’entourage
• Les manifestations de la crise psychique peuvent comporter une attitude de repli sur soi, un refus de s’alimenter, un manque de communication, une perte d’intérêt pour les activités, un refus de soin et des ébauches de passage à l’acte
• Le contexte de vulnérabilité comporte de façon quasi constante
une dépression
Méconnue
Masquée
Trompeuse
Peu parlante
Non reconnue
Niée
Minimisée
Atypique
(…)
des maladies somatiques
sources de handicap et de douleur
des conflits, une maltraitance
un changement d’environnement (entrée en maison de retraite, admission à l’hôpital) , un isolement accru,
veuvage pour les hommes
61. Comorbidités
63. Comment désamorcer une crise suicidaire avant la phase aiguë ou le passage à l’acte? La progression de la crise :
État de crise
État de
vulnérabilité
État
d’équilibre
Progression de la crise :
On croit fréquemment qu’une crise se produit de manière spontanée. En fait, il est possible qu’un grand choc, comme un décès, précipite un état de crise. Cependant, de façon générale, il se produit une progression de l’état d’équilibre vers un état vulnérable, lequel culmine finalement à l’état de crise.
Généralement, l’individu manifeste un ensemble de réponses comportementales lorsqu’il est confronté aux événements stressants de la vie. Habituellement, ces réponses permettent de maintenir un état d’équilibre.
Lorsque l’individu perd ses capacités habituelles de faire face aux événements stressants, on dira qu’il se trouve dans un état de vulnérabilité. À cette étape, l’individu a épuisé son répertoire de réponses habituelles. Il ne parvient plus à évacuer une tension devenue trop intense au moyen des réponses qu’il connaît. L’individu en état de vulnérabilité évalue sa situation de manière négative; ces sentiments contribuent d’accroître la tension et celle-ci devient de plus en plus difficile à éliminer. L’épuisement des ressources cognitives peut provoquer une plongée dans le monde des émotions, émotions souvent négatives qui embrouillent de plus en plus sa perception de la réalité. L’individu se dirige rapidement vers une phase de désorganisation et de confusion émotive (Kirk, 1993).
L’état de déséquilibre prend alors graduellement le dessus et la personne se retrouve en crise.
L’état de crise est une période de déséquilibre intense. Cette période se caractérise par trois grandes étapes: (1) une période de désorganisation qui culmine jusqu’à (2) une phase aiguë avant de se conclure par (3) une période de récupération. La phase aiguë peut se distinguer par un éventail de réactions qui varient en intensité, allant jusqu’au passage à l’acte suicidaire. Remarquons qu’il est possible de vivre un état de crise sans vivre de passage à l’acte. C’est au cours de cette période de phase aiguë que pourra survenir la tentative de suicide chez un individu vulnérable.
La période de crise et de trouble intense peut durer de 6 à 8 semaines
Progression de la crise :
On croit fréquemment qu’une crise se produit de manière spontanée. En fait, il est possible qu’un grand choc, comme un décès, précipite un état de crise. Cependant, de façon générale, il se produit une progression de l’état d’équilibre vers un état vulnérable, lequel culmine finalement à l’état de crise.
Généralement, l’individu manifeste un ensemble de réponses comportementales lorsqu’il est confronté aux événements stressants de la vie. Habituellement, ces réponses permettent de maintenir un état d’équilibre.
Lorsque l’individu perd ses capacités habituelles de faire face aux événements stressants, on dira qu’il se trouve dans un état de vulnérabilité. À cette étape, l’individu a épuisé son répertoire de réponses habituelles. Il ne parvient plus à évacuer une tension devenue trop intense au moyen des réponses qu’il connaît. L’individu en état de vulnérabilité évalue sa situation de manière négative; ces sentiments contribuent d’accroître la tension et celle-ci devient de plus en plus difficile à éliminer. L’épuisement des ressources cognitives peut provoquer une plongée dans le monde des émotions, émotions souvent négatives qui embrouillent de plus en plus sa perception de la réalité. L’individu se dirige rapidement vers une phase de désorganisation et de confusion émotive (Kirk, 1993).
L’état de déséquilibre prend alors graduellement le dessus et la personne se retrouve en crise.
L’état de crise est une période de déséquilibre intense. Cette période se caractérise par trois grandes étapes: (1) une période de désorganisation qui culmine jusqu’à (2) une phase aiguë avant de se conclure par (3) une période de récupération. La phase aiguë peut se distinguer par un éventail de réactions qui varient en intensité, allant jusqu’au passage à l’acte suicidaire. Remarquons qu’il est possible de vivre un état de crise sans vivre de passage à l’acte. C’est au cours de cette période de phase aiguë que pourra survenir la tentative de suicide chez un individu vulnérable.
La période de crise et de trouble intense peut durer de 6 à 8 semaines
64. Chez la personne âgée • Les idées suicidaires sont rarement spontanément exprimées
• Elles ne doivent pas être banalisées par l’entourage
• Les manifestations de la crise psychique peuvent comporter une attitude de repli sur soi, un refus de s’alimenter, un manque de communication, une perte d’intérêt pour les activités, un refus de soin et des ébauches de passage à l’acte
• Le contexte de vulnérabilité comporte de façon quasi constante
une dépression
Méconnue
Masquée
Trompeuse
Peu parlante
Non reconnue
Niée
Minimisée
Atypique
(…)
des maladies somatiques
sources de handicap et de douleur
des conflits, une maltraitance
un changement d’environnement (entrée en maison de retraite, admission à l’hôpital) , un isolement accru,
veuvage pour les hommes
68. Modélisation de la crise suicidaire
69. L’évaluation doit aussi porter sur les facteurs de protection et de résilience Ressources internes
Bonne estime de soi
Capacité de coping
Mise en œuvre de mécanismes de défense adaptés
Humour préservé
Capacité à dire non
Capacité à prendre du recul et à l’insight
Optimisme de fond
Demande et recherche de soutien
Ressources environnementales
Bonne cohésion familiale
Soutien amical
Lien social
Bonne intégration
Activités extérieures (sport, loisirs, investissement associatif…)
72. Évaluation de l’urgence suicidaire Évaluer l’urgence ou l’imminence du passage du passage à l’acte : le scénario suicidaire, l’absence d’alternative autre que le suicide
Faible : pense au suicide, pas de scénario précis, simples flashs
Moyen: scénario envisagé, mais reporté
Élevé: planification claire, passage à l’acte prévu pour les jours à venir
76. Propension à traiter(Uncapher, 2000) Enquête auprès de 342 médecins généralistes par courrier
Une vignette clinique est proposée de façon aléatoire à 2 groupes différents
La vignette est un cas de dépression avec idéation suicidaire
Pour une version, l’âge est de 78 ans et l’autre de 38 ans, le reste du texte est identique
77. Propension à traiter (Uncapher, 2000) Les chercheurs mesurent avec une échelle à 21 items la capacité de faire le diagnostic et la propension à soigner
Le diagnostic est fait par 99 % des MG, les idées de suicide détectées par 94 % pour les 2 cas cliniques
Mais la propension à traiter la dépression et l’idéation suicidaire, est moins élevée pour le plus âgé
Les idées de suicide sont plus souvent reconnues comme normales pour le sujet âgé
78. Propension à traiter (Uncapher, 2000) Les MG croient peu dans dans l’efficacité du traitement de la dépression et encore moins pour une personne âgée
Leur ambivalence vis-à-vis des psychiatres et des psychologues est identique, quel que soit l’âge de la personne
Ils les estiment peu capables d’aider un patient déprimé avec idéation suicidaire
80. Phénomène suicidaire et personnes âgées
Spécificités ?
épidémiologique
clinique et psychopathologique
thérapeutique et préventive
82. Comment minimiser le risque suicidaire chez le sujet âgé ? S’aider du paramétrage RUD
Savoir reconnaître et traiter une dépression
Écoute et respect exigibles
Je pense souvent que ce serait mieux pour tout le monde si je n’étais plus là…
Je suis complètement inutile… A quoi bon continuer ?...
Je n’espère plus rien…Je veux aller le rejoindre…
L’exploration des idées suicidaires n’est pas incitative, mais protectrice. Elle doit cependant se faire avec précaution et toujours dans le cadre d’un entretien médical ou paramédical
83. Comment minimiser le risque suicidaire chez le sujet âgé ?
Faire savoir aux professionnels de santé que le risque de suicide augmente avec l’âge
Informer de l’atténuation de la crise précédant le suicide avec l’avancée en âge
Faire connaître les facteurs de risque de suicide
Préparation de l’entrée en institution et rôle des soignants
Lutte contre l’isolement
Accompagnement des endeuillés
Solidarités citoyennes, de quartier, associatives…
84. Devant une TS Echelle SIS de Beck
Ce n’est pas bien ce que vous avez fait, tout le monde est pourtant gentil avec vous, vous allez faire de la peine à vos enfants…
Hospitaliser ?
Où ?
Traiter (dépression)
Absence démontrée de corrélation entre technologie du geste et gravité
TS en institution : penser aux autres