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Comment le site du Creusot traverse-t-il le XIXème siècle?. Le Creusot. A. Comment évolue le paysage?. Vue de la Fonderie royale du Creusot (près Montcenis en Bourgogne) 1782. Evolution de la population et du nombre d’ouvriers au Creusot.
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Comment le site du Creusot traverse-t-il le XIXème siècle? Le Creusot
Vue de la Fonderie royale du Creusot (près Montcenis en Bourgogne) 1782
Evolution de la population et du nombre d’ouvriers au Creusot
B. Comment expliquer de tels changements en quelques dizaines d’années?
Extrait de l’ouvrage de G.Bruno, Le tour de France par deux enfants, 1877 Ce livre raconte le voyage de 2 jeunes garçons, André et Julien, à travers la France « Après une longue journée de marche, la nuit était venue […]. Tout à coup le petit Julien tendit les bras en avant : - Oh ! Voyez, monsieur Gertal; regarde, André; là-bas, on dirait un grand incendie; qu'est-ce qu'il y a donc? • En effet, dit André, c'est comme une immense fournaise. M. Gertal arrêta Pierrot : Prêtez l'oreille, dit-il aux enfants; nous sommes assez près pour entendre. Tous écoutèrent immobiles. Dans le grand silence de la nuit on entendait comme des sifflements, des plaintes haletantes, des grondements formidables. Julien était de plus en plus inquiet : • -Qu'y a-t-il donc ici? Monsieur Gertal? Bien sûr, il arrive là de grands malheurs. • - Non, petit Julien. Seulement nous sommes en face du Creusot, la plus grande usine de France et peut-être d'Europe. Il y a ici quantité de machines et de fourneaux, et plus de seize mille ouvriers qui travaillent nuit et jour pour donner à la France une partie du fer qu'elle emploie. C'est de ces machines et de ces énormes fourneaux chauffés à blanc continuellement que partent les lueurs et les grondements qui nous arrivent. • Le lendemain avant le jour nos trois amis étaient debout […].On se dirigea vers l'usine. Julien, que son frère tenait par la main, était tout fier d'être de la partie. • - Il y a trois grandes usines distinctes dans l'établissement du Creusot, dit le patron qui le connaissait de longue date : fonderie, ateliers de construction et mines; mais voyez, ajouta-t-il en montrant des voies ferrées sur lesquelles passaient des locomotives et des wagons pleins de houille [=charbon], chacune des parties de l'usine est reliée à l'autre par des chemins de fer; c'est un va-et-vient perpétuel. » Aller à la partie C…
« Eh bien, examine d'abord, en face de toi, ces hautes tours de quinze à vingt mètres : ce sont les hauts fourneaux que nous voyions briller la nuit comme des brasiers. Il y en a une quinzaine au Creusot. Une fois allumés, on y entretient jour et nuit sans discontinuer un feu d'enfer. — Mais pourquoi a-t-on besoin d'un si ardent brasier ? — C'est pour fondre le minerai de fer. Quand le fer vient d'être retiré de la terre par les mineurs, il renferme de la rouille et une foule de choses, de la pierre, de la terre ; pour séparer tout cela et avoir le fer plus pur, il faut bien faire fondre le minerai. Mais songe quelle chaleur il faut pour le fondre et le rendre fluide comme de l'huile ! A cette chaleur énorme, le fer et les pierres deviennent liquides, mais le fer, qui est plus lourd, se sépare des pierres et tombe dans un réservoir situé au bas du haut fourneau. Les hauts fourneaux du Creusot produisent ainsi chaque jour plus de 500 000 kilogrammes de fer ou de fonte. » Le tour du monde par deux enfants, G. Bruno Retour
Établissements Schneider et Cie (Le Creusot) : photo de “l’Album 1881”. Intérieur de la halle du marteau-pilon de 100 tonnes. « Bien d'autres choses émerveillèrent encore nos jeunes amis. Là, le fer rouge passait entre des rouleaux et sortait aplati en lames semblables à de longues bandes de feu ; ailleurs, des ciseaux d'acier, mis en mouvement par la vapeur, tranchaient des barres de fer comme si c'eût été du carton ; plus loin, des rabots d'acier, mus encore par la vapeur, rabotaient le fer comme du bois et en arrachaient de vrais copeaux. Julien ne se laissait pas de regarder ces grands travaux accomplis si rapidement par la vapeur, (…). On parcourut les ateliers de construction où se font chaque année, plus de cent locomotives, des quantités considérables de rails, des coques de bateaux à vapeur, des ponts de fer, des engins de toute sorte pour les frégates et les vaisseaux de ligne. — Voyons maintenant les mines de houille, dit M. Gertal. — Des mines ? dit Julien. Il y a des mines aussi !» Le Tour du monde par 2 enfants, G. Bruno Retour
Quand André et Julien arrivèrent, c'était le moment où des ouvriers, munis de leurs lampes, allaient descendre dans le souterrain. Julien les vit s'installer dans la cage, au-dessus du grand trou noir, que le jeune garçon regardait avec épouvante. Puis on donna le signal de la descente, une machine à vapeur siffla, et la cage s'enfonça dans le trou avec les mineurs qu'elle portait. — Est-ce que ce puits est bien profond ? demanda Julien. Tout le long du puits on rencontre des galeries sur lesquelles il donne accès. Cette ville souterraine renferme des rues, des places, des rails où roulent des chariots de charbon que les mineurs ont arraché à coups de pic et de pioche. C'est ce charbon qui alimentera les grands fourneaux que tu as vus, c'est lui qui mettra en mouvement ces machines qui sifflent, tournent et travaillent sans repos. Puis, quand à l'aide ce charbon on aura fabriqué toutes les choses que tu as vues, on les expédiera par le canal du Centre sur tous les points de la France. • ÉTABLISSEMENTS SCHNEIDER ET CIE, Le Creusot, groupe de mineurs des puits Saint-Pierre et Saint-Paul. • Photographie de Ch. Lallement, à Montreuil. • Album Usine du Creusot, 1881, no 160. Retour
La Machine à vapeur inventée par l’Ecossais James Watt dans la 2ème moitié du XVIIIème siècle: la vapeur d'eau sous pression est envoyée à une extrémité d'un cylindre, où elle pousse un piston. Ce dernier entraîne la bielle qui est dessus et fixée sur le volant d’inertie en un point excentré de son axe de rotation. Son mouvement provoque donc une rotation du volant. James Watt Retour
C. Qui sont les habitants du Creusot?... …Les habitants du XIXème siècle?
Les nouveaux puissants: Eugène Schneider, son épouse et leurs trois fils, 11 juin 1905. La famille Schneider est issu de la bourgeoisie. Elle rachète les forges du Creusot en 1836 et fait construire une immense usine.
Le paternalisme des Schneider « Etre le père de vos ouvriers, voilà bien, Monsieur, la constante préoccupation de votre cœur. Toutes les œuvres de bienfaisance dont vous avez doté votre cité, en donnent un vivant et magnifique témoignage. L’enfant a ses écoles, le vieillard sa Maison de famille pour abriter ses infirmités ; les blessés et les malades trouveront ici l’Hôtel du bon Dieu, et, au chevet de leur lit de douleur, des anges consolateurs, pieuses auxiliaires de nos dévoués médecins. Cette pensée constante de votre vie, vouée au bien-être moral et matériel de votre grande famille ouvrière, vous l’avez recueillie, Monsieur, de votre illustre père, le grand génie qui a créé cette cité industrielle dont vous contribuez à maintenir et étendre la glorieuse renommée. » J.A.Burdy, adjoint au maire du Creusot, discours pour l’inauguration de l’Hôtel-Dieu, 15 septembre 1894.
Une cité ouvrière au Creusot: Groupant 80 maisons construites en 1865, l’ensemble s’étend sur un plan orthogonal. Ce sont des maisons individuelles de 2 pièces sur un seul niveau . Toutes sont rigoureusement identiques. Ces habitations locatives patronales étaient une récompense sociale: la valeur de l’ouvrier ou du mineur au travail était un des critères d’attribution des logements. Au final, entre 1850 et 1875, l’usine ne réalise que 8% environ des logements au Creusot.
Statue d’Eugène Schneider, 1878 Statue financée par une souscription populaire