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Souvenirs d’ Antan. Photos du net : lavoixdunord.fr. Click pour passer à la suivante . Fredol59. MUSIC : SOUVENANCE DE TOI - ALAIN MORISOD. La machine à planter les pommes de terre.
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Souvenirs d’ Antan Photos du net : lavoixdunord.fr Click pour passer à la suivante Fredol59 MUSIC : SOUVENANCE DE TOI - ALAIN MORISOD
La machine à planter les pommes de terre « Cette photo date de 1922 », nous écrit Dominique Bailleul, de Vendeville. « Elle montre mon grand-père Eugène Martel, continue-t-il qui était fabricant de machines agricoles, ensacheurs et monte-charges, en pleine démonstration de son invention. Il venait de créer une machine à planter les pommes de terre ! Cette “planteuse de pommes de terre” est sans doute la première machine à godets. La personne à l’arrière du bac mettait les patates dans les godets, qui tournaient grâce à une chaîne et une roue dentée actionnée par la roue motrice. La photo a été prise dans la plaine d’Annappes (qui n’était pas encore Villeneuve-d’Ascq), derrière la rue de la Station. Les cultivateurs présents sur le cliché sont, quant à eux, les frères Desruelles, qui étaient à cette époque rue Pasteur à Annappes ».
Belle pêche à Grand-Fort-Philippe Cette photo de famille a été prise sur le petit port de pêche de Grand-Fort-Philippe, à l’embouchure de l’Aa. Le lecteur qui a récupéré cette photo auprès de ses tantes Margot (96 ans) et Edith (85 ans) a glané quelques informations sur la pêche au thon. «Elle s’est pratiquée jusqu’à la fin des années 1950. A cette époque, les bancs de thons migraient dans les mers nordiques, vers un lieu dit situé à 350 km au nord de Dunkerque, appelé le Silver pit. Les pêcheurs fabriquaient des hameçons avec des queues de soupape récupérées après des réparations de moteur. Pour appâter les thons, ils attachaient des "fauberts", sortes de balais à poils longs et blancs qui servaient à nettoyer le pont... Puis, quand la chance souriait, il fallait toute l’énergie de l’équipage pour remonter les prises!»
Une famille d’agriculteurs dans les années 20 En ce jour de 1921 Arthur et Élodie Dewitte posent fièrement avec leurs huit enfants. Ils habitent Killem au lieu-dit «Le Puythouck», actuellement Chemin des Moëres, en Flandres donc. Sur la photo, de gauche à droite et de haut en bas il y a Raymonde, puis Raphaël (qui sera tué pendant le second conflit mondial) , Rachel (qui, par la suite, aura 13 enfants, et perdra un fils tué en Algérie), Raymond (prisonnier de guerre durant cinq ans) puis Maria, Martina , Madeleine (doyenne de la commune de Wylder) et Roger. Pierre Dewitte, qui nous envoie la photo, est le fils de Roger.Il se souvient d’une histoire racontée en famille et qui se déroule en 1940. Une troupe de soldats allemands était cantonnée dans la ferme, quand, par accident, un incendie se déclara et ravagea toute la ferme. Tous les soldats se mobilisèrent pour sauver ce qui pouvait l’être. Un baraquement fut construit par les Français avec l’aide de la municipalité dont le maire , à cette époque, était Alexis Fossaert, père du maire honoraire actuel Étienne Fossaert. La ferme fut, par la suite, reconstruite au titre des dommages de guerre.
Les noces d’argent d’une famille venue de Pologne C’est l’histoire, typique, d’une famille polonaise qui s’est installée dans notre région. Martin, né en 1883, quitte la Pologne pour trouver du travail, en tant que mineur, en Westphalie. Il rencontre Angèle, née en 1887, à Eickel en Allemagne et ils se marient le 22 février 1911. De cette union, cinq enfants naissent en Allemagne : Sophie, Jean-Anna, Edmond et Pélagie. La famille Klopocki-Walczak arrive dans le Nord en 1922 et Martin commence à la fosse n°1 d’Oignies, où il restera vingt ans. Quatre autres enfants naîtront en France : Hélène, Joseph, François et Marie, la petite dernière, en robe blanche sur la photo. Ce cliché, envoyé par Bernadette Kolorz d’Oignies, petite-fille du couple et fille de Marie, immortalise les vingt-cinq ans de mariage d’Angèle et Martin. C’était donc en 1936...
Le 14 juillet 1932 au café du Petit Lapin La photo du café de Lille Fives, parue dernièrement dans vos pages m’a donné envie de retrouver cette photo du café Au petit lapin », nous écrit Huguette Morant-Dorchies, de Lille. « Il était situé aussi dans le quartier de Fives, au n°31 de la rue de Flers, à l’angle de la cour Menu. Cette photo date du 14 juillet 1932, jour de la fête nationale. Mon papa, Victor Dorchies est à gauche dans l’encadrement de la porte, et ma maman, Simone De Potter située devant lui, me porte dans ses bras. Cela fait alors un mois et dix-neuf jours que j’ai vu le jour, dans cette maison ». « Parmi les personnes figurant sur la photo », continue notre lectrice, « Je pense que les deux fillettes sont ma cousine Madeleine De Potter et sa copine du même âge, Simone Vigor, cette dernière étant accompagnée de sa mère et de son père portant son jeune frère ».
Un siècle après. «Cette photo qui date de 100 ans, puisqu’elle a été prise le 8 juillet 1909 - le panneau au pied du trio faisant foi - met en scène mon grand-père qui était menuisier et avait été lauréat du concours d’ouvrier d’art quand il avait 19 ans», commente dans son courrier Claude Deschepper qui nous fait parvenir la photo.«Mon grand-père, Henri Deschepper est à droite sur la photo, en compagnie de deux autres menuisiers confirmés. Ils travaillaient à la main, sans machine en ce temps-là. Maintes fois il m’avait dit que la photo a été tirée dans le jardin d’une propriété à l’angle du boulevard du Général de Gaulle et de la rue du Maréchal de Lattre de Tassigny à Roubaix. Le bâtiment est actuellement occupé par une compagnie d’assurance. Mon aïeul a fini sa carrière, fin 1953, comme directeur des travaux et diplômé de l’Ordre des architectes. Le 8 juillet 2009 je penserai à lui plus que de coutume» avait conclu Claude Deschepper dans son courrier.
Le tabernacle de mon père «Mon père, Paul Sammier», nous écrit Paule Laplace, était serrurier d’art à Rosendael, son atelier était installé place Voltaire. Cette photo date de 1934 ou 1935. Il pose à côté du tabernacle de l’église Sainte-Thérèse de Coudekerque, qui venait d’être terminé ».«Les travaux de fer forgé et de cuivrerie d’art de mon père», continue-t-elle, «sont très nombreux dans la région. On en trouve même à la cathédrale Notre-Dame de la Treille, à Lille».Pas peu fière de son aïeul, notre lectrice de Téteghem conclut: «Plafonds vitrés artistiques, grilles de chapelles, tabernacles et monstrances, ses travaux méritent plus que quelques lignes. Sa carrière, coupée par la guerre, a quand même duré quarante-cinq ans!»
Dans les mines d’Anzin vers 1890 Ce beau document qui date de près de 120 ans nous a été envoyé par Michel Givert de La Sentinelle, dans le Nord. «Je pense que la photo a été prise dans les années 1890, à la Société des mines d’Anzin. On voit, sur le document, mon grand-père, Émile Givert -assis au deuxième rang- qui était lui-même fils de mineur. Sur cette même photo, mon grand-père pose avec deux de ses frères. Toute cette ambiance qui se dégage du document avec ses galibots et hercheuses n’est pas sans me rappeler "Germinal"», commente Michel Givert. Derrière cette photo, comme derrière beaucoup de documents que vous nous envoyez, il y a, bien sûr, une histoire et des destins. «En 1914, mon grand-père évacua avec un de ses frères qui était professeur, et avec mon père qui avait 19 ans. Mon grand-père et son frère moururent en Gironde en 1916, tandis que mon père se retrouva à Verdun. Son régiment sera anéanti et les Allemands les feront prisonniers. Je pense que nous devons vraiment de la reconnaissance à tous ces gens de la mine et ces soldats » conclut Michel Givert.
Facteurs en tenue -et en famille- en 1919 La photo publiée aujourd’hui date de 1919 et témoigne de la tenue des facteurs alors. Elle est envoyée par Lucien Obert qui habite Lille.«Mon grand-père qui s’appelait François Frumence Obert est le premier à partir de la droite, sur la photo. Il était «Facteur des Postes», comme on disait alors, à Bully les Mines, pendant la guerre de 14-18 et habitait dans cette commune». Le facteur en ce temps-là portait en bandoulière une belle sacoche en cuir, faisait la plupart du temps sa tournée à pied et transportait aussi, à l’occasion, des colis dans la voiturette triporteur que l’on voit sur la photo. «Je sais également que la photo a été prise devant le bureau des «Postes et télégraphes» de Bully-Grenay à l’occasion de la remise de décorations pour services rendus dans l’administration des Postes et télégraphes. Des lecteurs reconnaîtront peut-être un de leurs ancêtres sur le document» ajoute Lucien Obert dont le grand-père, en cette même année 1919, quittera Bully pour résider au Hameau de La Calique à Vieil Moutier, près de Desvres.
A l'usine et à la soupe... C’était après guerre, probablement au tout début des années 50. C’était à l’heure du midi à la fabrique. Le marchand de soupe venait de s’arrêter dans la cour des Établissements Tiberghien une usine textile installée au lieu-dit Le Pont Rompu à Tourcoing."En ce temps-là il y avait de nombreuses usines dans la ville explique Françis Gilles qui nous envoie la photo. Le marchand en faisait le tour". Il suffisait d’avoir son bol... et de la menue monnaie. "Mon père, Omer Gilles, est l’homme en blouse blanche. Il a travaillé pendant une trentaine d’années dans les bureaux chez Tiberghien. Quand ça a fermé, il a trouvé du travail dans une société de transport. S’il porte une blouse blanche c’est parce qu’il était employé et non pas ouvrier". Une façon, parmi d’autres, de faire la différence.
Une société de combats de coqs en 1936 Nous sommes en 1936, sous le front populaire. C’est un dimanche, et la société de combats de coqs "La Marmite" pose devant la mairie de Cysoing. Elle doit son nom aux bonnes "marmites" que dégustaient le groupe après les décès de coqs. Debout au premier rang à gauche, Gaston Dessinges, qui nous a envoyé la photo. Derrière lui son père, qui pose sa main sur son épaule. " À cette époque",explique-t-il, "il y avait des combats de coqs presque tous les dimanches. Mon père était cheminot. Comme tous les hommes, il travaillait tout le reste de la semaine, et c’était sa seule distraction !". Gaston Dessinges n’a pas oublié l’ambiance du Front populaire. "Je me souviens des manifestations où les hommes levaient le poing en chantant l’Internationale. Il y avait un espoir énorme. Je me souviens aussi que cette année-là, avec les congés payés, nous sommes partis pour la première fois en vacances à Malo-les-Bains."
Le chauffeur de clous des ateliers d’Hellemmes Cette photo a été prise en 1896 dans les ateliers du Chemin de fer du Nord à Hellemmes. Elle a été retrouvée par Geneviève Baudry qui habite Lille et dont le grand-père, jeune apprenti de 14 ans et demi, figure sur le document tout à gauche. Le jeune homme, comme les ouvriers plus âgés, travaillait à l’assemblage d’un corps de chaudière à vapeur. La tâche de l’apprenti consistait à chauffer les rivets en cuivre pour assembler les différentes pièces. Ce qui lui valait le nom de "chauffeur de clous".La chaudière, dont l’assemblage est presque terminé, est à l’envers sur des tréteaux. Quatorze ouvriers ont été affectés à son façonnage.En 1935, ce type de chaudière assurait encore la remorque des trains rapides légers entre Paris, Liège et Bruxelles atteignant la vitesse de 110 km/h avec une charge de 250 tonnes.
Un char pour se souvenir du retour des prisonniers La scène se passe juste après la guerre, en 1946 ou 1947, lors d’une procession à Loos-en-Gohelle, comme il s’en faisait systématiquement à l’Ascension ou à la Pentecôte. Avec ses barbelés et son mirador, le char photographié symbolisait le retour des prisonniers, thème encore très présent dans tous les esprits. Pierre Guillemant, une dizaine d’années à l’époque, est assis à côté d’Adrien Carpentier, qui conduit les chevaux.Debout derrière, Janine Leclerc représente la Sainte-Vierge. À sa droite, Eugène Leclerc, ancien déporté et à sa gauche, Félix Guillemant, ancien prisonnier, celui-là même qui a conservé, des années durant, le mirador miniature dans son grenier.Derrière le char, sur un cheval blanc, on voit Louis Martin. Il arbore une bannière de la Jeunesse agricole catholique, qui participait toujours aux processions, avec les Scouts, la Jeunesse agricole et d’autres sociétés locales.Cette photo nous a été envoyée par Pauline Duriez, petite-fille de Pierre Guillemant, qui apporte ainsi sa pierre à une belle œuvre de mémoire.
Dans les bras de sa mère, sur la plage de Berck Cette photo a été prise lors de l’été 1946, sur la plage de Berck-sur-Mer. Elle nous a été envoyée par Daniel Moitel, habitant de Berck, ci-dessus dans les bras de sa mère. « Nous sommes en contrebas de la rue de la Division-Leclerc et l’esplanade n’est pas encore construite», commente Daniel Moitel. Notre lecteur indique cependant que le bâtiment en brique et pierre, visible sur la photo, tout derrière, existe toujours. Pour situer un peu le contexte de la photo, la petite famille Moitel profite des joies du soleil à un endroit de la plage berckoise qui a pas mal changé depuis 1946. « C’est à peu près au niveau de l’actuel Bar des bains », souligne le lecteur, c’est-à-dire aujourd’hui au milieu de l’esplanade berckoise, à proximité de l’escalier central qui mène à l’établissement, implanté à même le sable.
Marie «Train de Paris» Voici un souvenir qui a marqué Mauricette Vansevenant, expéditrice de la photo. Nous sommes dans les années 1949/1950, et un curieux personnage partageait son quotidien. « C’était une drôle de petite bonne femme, très étrange. Elle partait avec sa carriole et son âne vendre ses légumes une fois par semaine au marché de la Madeleine en chantant en patois. Je me souviens des paroles : “V’la Marie Train de Paris, V’la Marie-cui-cui, Elle vend du mouron pour les p’tits mouchons”. Le plus amusant, c’était lorsqu’elle s’en allait en marchant sur les rails. Le tram devait ralentir, et comme elle ne s’écartait pas, klaxonnait sur environ deux kilomètres… À l’époque, j’étais gosse, tout le monde la connaissait. Elle vivait misérablement en face de chez moi avec toutes ses bêtes. Ce n’était pas une femme appréciée, non seulement elle embêtait tout le monde avec ses nombreux animaux, mais elle était aussi très désagréable. Elle restait toujours seule et ne voulait parler à personne… Cette Marie-là, c’était une asociale. C’est triste, elle a probablement dû finir sa vie isolée chez elle »
À 13 ans, trieuse à la Fosse n°13 Quelle ont l'air jeunettes les petites trieuses de la Fosse 13 de Sallaumines ! De fait, elles n'en ont pas seulement l'air, elles l'étaient. Ainsi, au troisième rang, avec une croix pour l'identifier, se trouve Pauline Monjou qui, au moment où la photo a été prise, en 1913, avait 13 ans. Pauline avait démarré à la fosse comme trieuse le jour de son anniversaire « Elle avait même dû négocier un peu avec le chef car elle a embauché, c'était la veille de ses 13 ans. Pour elle comme pour les autres, il s'agissait de travailler tôt pour aider la famille » explique Mme Myrianne Leclercq-Pollet, la fille de Pauline. « Je suis très fière de ma mère. Mon père et elle ont assez travaillé pour que je puisse faire des études et avoir une belle situation dans l'enseignement », commente cette ancienne directrice d'école. « Ma mère avait gardé un bon souvenir de son passage à la fosse tant la solidarité et la convivialité étaient fortes entre ces filles de mineurs appartenant à des familles nombreuses ». Cette photo lui rend hommage, à elle et aux autres jeunes filles.
En 1946, au central téléphonique de Tourcoing Bien campées sur leurs hautes chaises, un casque sur les oreilles, les opératrices téléphoniques sont à l'oeuvre. Cette photo, envoyée par Micheline Lemay de Liévin, date de 1946. Elle a été prise au central téléphonique de la rue des Anges à Tourcoing. « Ces "demoiselles du téléphone" avaient fort à faire car à l'époque tout était manuel, explique Michèle Lemay. Les opératrices mettaient en communication les interlocuteurs. Sur cette photo, on voit le service des renseignements téléphoniques ». Un lieu que notre lectrice a bien connu pour l'avoir visité plusieurs fois pendant son enfance. « Ma mère, Marie-Jeanne Carton, y a fait une grande partie de sa carrière. On la voit sur ce cliché. Il s'agit de la deuxième personne en partant de la droite. »Micheline Lemay n'a pas oublié le rythme soutenu du travail des opératrices. « J'étais admirative car ma mère était très rapide et connaissait tous les numéros par coeur ! ».
Le Portel juste après 1900 Nous sommes au tout début du XXe siècle. Sur la Grand place du Portel, c'est le jour de la bénédiction de la mer. Pascal Bernard, qui nous a envoyé la photo, désigne le manège de bois qui trône au milieu de la place. « Il appartenait », explique-t-il, « à la famille Vlieghe ». Et de nous raconter l'histoire de cette famille qui allait devenir la sienne : « Désiré Vlieghe, de nationalité belge, quitta son pays où il avait perdu tous les siens suite à une épidémie, et sillonna la côte. Plus tard, une de ses filles, Marie-Louise, se maria avec Joseph Bernard, mon arrière grand-père, et le frère de Marie-Louise, Léopold Vlieghe, se maria avec Julie Bernard, une soeur de Joseph ». Les manèges quant à eux, furent repris par Léopold et Julie, qui, explique ce lecteur, « se déplaçaient avec leurs roulottes et leurs chevaux tout le long de la Côte d'Opale de ville en ville jusqu'à Dieppe ». Et de conclure : « La ducasse du Portel a toujours lieu le premier dimanche du mois de mai et il existe encore des manèges de la famille Vlieghe ! ».
Les « coqueleux » « Cette photo date des années 1930 », écrit Pierre Brochart, qui nous a envoyé le cliché. « Il s'agit de trois coqueleurs, « coqueleux » comme on disait à l'époque », qui élevaient les coqs pour les combats. De gauche à droite, Adolphe Wartel, Jules Denizart et Louis Defenin, son père. « En ce temps », continue notre lecteur « il y avait des coqs dans de nombreuses maisons et les combats étaient le loisir de beaucoup d'hommes ». Et de nous expliquer le rituel auquel se livrait son père : « Papa récupérait les oeufs fécondés par ses meilleurs coqs, il les mettait à couver. C'était précieux. Vers les 8 mois, il séparait les coqs car ils se battaient entre eux. Le dimanche, il partait au combat en vélo, avec sur le dos le coq dans un sac brodé à ses initiales ». Une fleur en soie était remise au gagnant. « Nous savions que son coq avait été gagnant si papa portait la fleur à sa boutonnière », explique ainsi P. Brochart, qui se réjouit de voir que cette tradition contestée se perpétue dans sa famille : « deux de mes neveux et un petit neveu sont coqueleux ! ».
1900 : sortie à vélo à Compiègne « Cette photo est un souvenir de ma grand-mère qui s'appelait Blanche Guillemard. Le cliché a été pris devant le château de Compiègne qui appartenait à ses cousins. Ma grandmère est au centre avec son vélo tout neuf. C'était son premier vélo, elle avait 20 ans, c'était en 1900 », raconte Charline Pavy, qui habite Arras. Petit chapeau piqué d'une plume, mains gantées, mise stricte et robe noire pour plusieurs des femmes, « c'était l'usage à l'époque », commente Mme Pavy qui a bien connu sa grand-mère et ne l'a jamais vue sortir de chez elle sans son chapeau, ses gants, puis sa canne. « Elle était institutrice à Courcelles-au-Bois dans la Somme. Elle a toujours travaillé même après avoir fondé une famille. Elle mettait un point d'honneur à n'avoir jamais eu d'échec au certificat d'étude. Je me souviens que les jeudis, journée sans classe à l'époque, elle accueillait chez elle ses élèves qui avaient besoin de soutien. Tout le monde travaillait puis on mangeait des crêpes tous ensemble ! »
Les couturières des Nouvelles galeries en 1939 Ce cliché, pris en avril 1939 au Jardin de la Marine de Dunkerque, représente les demoiselles de l'atelier de couture des Nouvelles galeries. Avec un petit chapeau, au premier rang, Marthe Cuvelard, qui nous a envoyé la photo. « J'ai gardé un très bon souvenir des deux années passées aux « Galeries ». Le magasin était superbe, avec ses escaliers en marbre et son tapis rouge. Nous cousions des pièces uniques pour les clients ». La bonne ambiance entre les jeunes filles a aussi marqué notre lectrice : « Le midi, nous allions au parc, où il y avait aussi des marins de la caserne voisine. Tous ensemble, nous rigolions beaucoup ». En 1939, peu après la photo, la guerre éclata et Marthe, qui habitait Bergues, et ne pouvait plus prendre le train, dut arrêter de travailler. Elle continua la couture, mais perdit contact avec ses camarades (Mlle Raymonde, Yvonne Houvenaghel, Paulette Godart, Colette Goudnay et la soeur à Nèche Degroote), avec lesquelles elle souhaite aujourd'hui reprendre contact !
En famille sur une Deudion Bouton en 1909 Cette photo a été prise à Blendecques, dans le Pas-de-Calais, en 1902. Les passagers de cette Deudion Bouton sont tous de la même famille, les Jumez. « Le vieil homme à côté du chauffeur est mon grand-père, Louis Jumez, né en 1840, nous raconte son petit-fils,Michel Jumez. Le chauffeur est mon père. À l'arrière sont installés son frère, Louis, et sa soeur, Jeanne, qui a sur ses genoux la petite chienne Finette ! Mon père fut l'un des premiers à obtenir un permis de conduire. J'ai conservé le document, il porte le numéro 184. Il est écrit qu'il est valable pour toutes les automobiles, sauf les machines à vapeur ! Mon grand-père était greffier au tribunal de Calais. Il a pris sa retraite très tôt et a installé sa famille dans sa grande maison de Blendecques où il avait un grand jardin potager. Il était passionné par les "nouvelles technologies" : il a eu l'une des premières voitures de la région, et le premier poste TSF… ».
1922 : des jeunes choristes sur une plage du Nord Nous sommes en 1922, sur l'une des plages du Nord, probablement à Bray-Dunes. Sur la photo, quatre jeunes filles savourent cette journée à la plage, organisée par la chorale de Wambrechies, dont elles font partie. Au premier plan, appuyée contre le gréement, Ghislaine Ghettem, la belle-mère de Geneviève Wicquart, qui nous a envoyé la photo. « Ma belle maman avait eu le brevet deux ans auparavant, en 1920, ce qui était chose rare dans son milieu modeste. Elle avait 14 frères et soeurs ! Elle est ensuite devenue madame Jean Wicquart, a tenu un magasin de bonneterie à Wambrechies, avant de devenir comptable aux maïeseries du Nord. À son décès, j'ai récupéré toutes ses photos que je regarde souvent avec mes enfants. J'ai même entamé des recherches généalogiques sur la famille de mon mari, Daniel Wicquart. Je suis arrivée jusqu'à 1430 ! »
Le jeu de cartes Nous sommes à Wambrechies, probablement au tout début du XXe siècle. Narcisse Philippo, cordonnier, à gauche sur la photo, se détend au « café du coin », autour d'une partie de cartes et d'un café avec un certain « Gallois », pipe en bouche et casquette vissée sur le crâne. Geneviève Wicquart, arrière-petite-fille par alliance du Narcisse en question, et qui nous a envoyé la photo n'en sait pas plus, si ce n'est que le « lieu de l'action » est certainement le café de l'Agrippin. Qui est exactement ce « Gallois » ? À quel passionnant jeu de cartes jouent nos deux compères ? Une fois de plus dans cette rubrique, chez lecteurs, nous avons besoin de vous pour faire avancer l'enquête…
Les mariées étaient en noir Nous sommes en février 1923, à Noordpeene. Ce jour-là, deux mariages sont célébrés à la fois ! Celui de Jeanne Mormenthym avec Jules Devos (à gauche) et celui de Madeleine Mormenthym avec Benoît Dewelaere. Berthe Mieze Devos, l'une des deux filles du premier couple, qui nous a envoyé la photo, raconte : « ma mère et sa soeur s'entendaient fort bien. C'est pourquoi elles ont décidé de se marier le même jour ». Et les destins de ces deux soeurs sont restés liés : les deux couples ont en effet exercé le même métier, celui de cultivateur, et, chacun des couples a eu deux filles ! Notre lectrice s'est à son tour mariée et a déménagé à Clairmarais, tandis que sa soeur et son mari reprenaient la ferme de Noordpeenne. Sur la photo, on reconnaît bien sûr les robes de mariées noires qui ont longtemps été portées dans les Flandres. Celles-ci, ainsi que les voiles blancs, avaient été cousues main à Dunkerque.
Recherche petit boulot d'été : loueur de cabines de bain « Laisser une trace », concluait Denys Arcand dans son film Les Invasions barbares. Un lecteur nous a adressé cette semaine un courrier, épris de cette philosophie. Soucieux de laisser à ses héritiers des souvenirs de son époque, il a rédigé quelques notes, sur des métiers d'antan, aujourd'hui désuets. Voici quelques extraits de son témoignage : « Difficile à croire... Un métier disparu à jamais : le loueur de cabines de bain. Sur un petit chariot à quatre roues, un petit kiosque avec porte et fenêtre. Tiré par la force d'un bon cheval, la cabine est prête à recevoir une femme, décidée à se baigner. La baigneuse paye et s'entend avec le loueur pour un horaire de retour. La jeune femme monte dans le kiosque, se pare d'un maillot ou d'une robe, avec ou sans charlotte, au choix. Pendant que le temps s'écoule, le loueur a engagé son cheval à avancer vers les vagues. Jusqu'à la bonne distance, c'est-à-dire quand l'eau atteint le niveau des essieux. Un petit escalier en bois, et le bain peut commencer... Un cours de natation ou juste quelques brasses, et il faut déjà rentrer...
En attendant le rétameur... Désuet, démodé, suranné. Un métier aujourd'hui disparu de notre continent avec ses savoirs faire. Un lecteur a tenu à dépoussiérer les secrets de l'art des rétameurs. « Encore un ambulant qui passait parfois dans le quartier… Son atelier tenait dans sa carriole à deux-roues, couverte d'un rabattant sur sa caisse, cachant, outre ses outils, la bouteille de rouge pour tenir le coup. Son travail consistait à mettre des pièces sur des objets en zinc ou galvanisés. Spécialiste des points de soudure si nécessité il y avait. Sortant de leur grenier ou de leur cave les objets qui attendaient depuis plusieurs mois leur sauveur, les ménagères lui apportaient casseroles, brocs, seaux et autres arrosoirs… Avec tout un bric-à-brac autour de lui, empruntant une chaise au café du coin, l'homme étalait son art. » Une fois le service de réparation payé, il s'en retournait sur les routes. Il ne revenait que l'année suivante… En attendant, les objets troués ou fuyants prenaient ainsi congé, dans le grenier !
Le rémouleur ou l'art déguisé... Un lecteur nous confie ses souvenirs d'enfance. Il se rappelle du rémouleur, l'homme aux longs couteaux. « Certaines ménagères trouvaient en lui un homme précieux. Maman n'a pas eu souvent recours à lui. Elle avait trop peur de se faire rouler. Trop cher, et puis, si, en plus, il fallait retrouver sa paire de ciseaux diminuée de moitié après l'aiguisage… Toutefois, je suivais son travail avec attention. Avec ou sans l'aide d'un chien, il tirait sa barraque-atelier montée sur deux roues. Une lourde meule à mouvoir compliquait la tâche… Il affûtait les haches, les couteaux et les ciseaux dont on voulait bien lui confier la garde. À l'image de tous les ambulants de l'époque, le rémouleur signifiait son arrivée dans le village par sa propre publicité. « J'aiguise tout », lançait-il à la volée. Une fois installé, l'artisan approchait l'objet de la meule, et à l'aide d'un système à pédale lui impulsait un élan. Quel spectacle ! À pleine vitesse, une pluie de paillettes dorées marquait la souffrance de l'objet. Le passage à la pierre douce garantissait une inclinaison parfaite à la lame… »
La fabrication de cigarettes à Lille Cette photo nous a été envoyée par une lectrice de Fresnes-sur-Escaut. Elle représente sa grand-mère au travail. Pauline Pouchin est la jeune fille au centre de la photo, sous la croix. « La photo doit dater d'avant 1900, explique M. Cayen. Ma grand-mère habitait Lille, elle a démarré dans la vie active en travaillant dans cette fabrique de tabac. Sur le devant, on voit des paniers contenant très certainement les feuilles de tabac. Ma grand-mère était chargée de faire des bottes de ces feuilles de tabac. Ensuite, les bottes tressées étaient hachées et servaient à la fabrication de cigarettes. » M. Cayen explique encore que sa grand-mère n'aimait pas particulièrement ce travail, et qu'elle s'est rapidement fait offrir une petite machine à coudre, la petite lingère de Singer, et elle est devenue repasseuse, expliquant à ses parents qu'elle allait :« se débrouiller dans la vie ». « Elle s'est alors lancée dans le repassage, la couture sans avoir appris, elle travaillait très finement, elle savait tout faire.»
En 1936, l'une des premières voitures publicitaires À notre époque, où la publicité semble avoir envahi chaque recoin de nos villes, il est amusant de voir à quoi pouvait ressembler une voiture publicitaire dans les années 30. « Certainement l'une des premières de ce type, tirée par deux magnifiques chevaux », précise M. Crévillier, un lecteur de Lambersart qui nous a fait parvenir cette photo. « La scène se passe avenue de Dunkerque à Lomme vers 1936-1937 », ajoute M Crévillier. « Cette voiture fait la publicité d'un magasin traditionnel de Coopérateurs de Flandre et d'Artois, dont le siège social était à Coudekerque-Branche. L'entrepôt était quant à lui situé à Lomme ». Selon notre lecteur, il s'agissait de la plus importante coopérative du Nord-Pas-de-Calais, qui avait été créée par deux instituteurs. Si c'était bien le cas, cela pourrait expliquer l'investissement de ses responsables dans ce mode de communication en avance sur son temps... la voiture publicitaire !
Pâtissier à Carvin au début du XXe siècle Ce cliché a été pris à Carvin, dans les années 1908-1910. Voiture tirée par un cheval, bec de gaz, route pavée, longues robes pour les dames, pas de doute, nous sommes bien avant la Première Guerre mondiale. La scène a été immortalisée devant le 18 rue de Lille, artère rebaptisée du nom de Salvador-Allende dans les années 80. Pour Marie-Odile Lecorne-Laurent, qui nous l'a fait parvenir, c'est une photo de famille. Son grand-père, Alphonse Lecorne, se trouve à l'extrême droite, tout à côté du chien. À sa gauche, ses propres parents et ses soeurs. Le groupe pose devant l'Estaminet de la pâtisserie Lecorne-Pollet. Il faut dire que la pâtisserie est une véritable affaire de famille. Après Alphonse Lecorne, trois de ses enfants ont à leur tour embrassé la profession, histoire de régaler leurs concitoyens de tartes, brioches et autres douceurs. Ainsi, Emile, père de notre lectrice, est-il devenu pâtissier à Libercourt, tandis que l'un de ses frères s'est installé à Oignies et qu'un autre a repris l'affaire familiale, rue Plachez à Carvin.
Premier carnaval d'après guerre à Dunkerque La scène se passe en 1946 en basse ville de Dunkerque. Certes, la cité de Jean Bart porte encore les cicatrices de la guerre, comme ces murs criblés de balles et de coups d'obus qu'on aperçoit au fond de la photo. Mais les habitants veulent tourner la page et renouer avec leurs bonnes vieilles habitudes carnavalesques. Pour la première fois, la « clique » est donc à nouveau de sortie, suivie des Reuzes, dont le géant Reuze papa, mais sans masquelours. « Sur ce cliché, on voit mon grand-père, Lucien Théry, ainsi que mon oncle, Maurice Otten. Tous deux jouent du fifre», souligne Francis Théry de Cappelle- la-Grande, qui a retrouvé cette image parmi ses souvenirs de famille. Le Tambour major de l'époque est Cô Pinard 1er et la plupart des participants à ce premier carnaval sont des dockers et des pêcheurs dunkerquois.
Récolte du tabac à Quesnoy sur Deûle La photo date de 1936 et elle nous est envoyée par Mme Renelde Cousyn qui habite Mouvaux. Parmi les cueilleurs de cette saison-là, se trouvait un jeune homme, son fiancé et futur mari, Gil Cousyn. Il avait embauché comme saisonnier sur une ferme. « Je ne me souviens pas du nom de la ferme. Je sais, en revanche, qu'elle se trouvait à Quesnoy-sur-Deûle près de Lille », explique Mme Cousyn. « Sur la photo on voit de jeunes enfants qui, je pense, devaient aussi être des membres de la famille. Le tabac était récolté, trié, les grandes feuilles étant destinées à la fabrication de cigares et les plus petites pour fabriquer du tabac de pipe ou des cigarettes. La manufacture venait prendre livraison à la ferme même». Cette ferme était située non loin de chez mes beaux-parents qui étaient garde-barrière pour elle et cheminot pour lui».
Perchés sur une rampe de lancement de missiles Cette photo nous a été envoyée par Turenne Glaçon de Maresquel. On constate un vrai décalage entre la mine réjouie de ces adolescents et l'engin de destruction sur lequel ils sont perchés ! Explications. « Nous sommes à Fressin (entre Fruges et Hesdin) quelques jours après la libération de la région, en septembre 1944. J'avais 14 ans à l'époque, indique Turenne Glaçon. On se tient par les épaules, on était content d'avoir été libéré de l'occupation allemande. Je suis le cinquième en partant de la gauche sur la photo. Nous nous trouvons à quatre, cinq mètres du sol. » La rampe sur laquelle ils se sont hissés est une rampe de lancement des missiles V1, longue de près de cinquante mètres et orientée vers Londres. « Cette rampe de V1 a occasionné des bombardements à n'en plus finir. Il était interdit de s'en approcher à moins d'un kilomètre. Pour nous, c'était un événement d'aller voir cet engin de plus près. Avant de partir, les Allemands l'avaient sabordé. C'est mon père qui a pris la photo, avec un appareil Kodak à soufflet que nous avions "subtilisé" dans le sac abandonné d'un soldat allemand ».
Une équipée sauvage à Worhmout « C'est à l'occasion de la ducasse de Wormhout, en juillet 1948 je crois, que le "clan des motos" fit sa première apparition », nous raconte Pierre Moré. « Nous étions une équipe de copains passionnés de motos de marques étrangères : BSA, Norton, Triumph, etc. » Ces motos avaient été abandonnées par les alliées en 1940 et cachés dans les puits des fermes pour éviter que les occupants ne les trouvent. Dès 1946, Pierre Moré, dont le père était garagiste, commence à les réparer. « Sorties de la boue et de la vase elles étaient démontées, décortiquées vérifiées et reconstruites. » « Nous étions une dizaine à défiler dans le cortège organisé par la commune. Robert Deldique, notre "chef motard" - qui deviendra ensuite maire de Worhmout - avait eu l'idée de garnir les rayons de la roue avant de chaque moto avec des fleurs de papier en soie. Ce sont les filles du village qui avaient confectionné ces fleurs. » Succès assuré ! L'équipée sauvage reçut l'ovation du public de Worhmout. Il faut dire que c'était l'une des premières grandes fêtes communales d'après la libération.
Des vacances en pleine nature en 1948 Cette photo de vacances a été prise dans les Ardennes en 1948. Marc Dieleman qui nous l'a envoyée, se trouve debout tout à gauche. Avec ses camarades scouts de France de la 2e troupe de Valenciennes, il prépare le repas. « À 11 ans, je suis entré dans cette troupe. J'avais pour chef Jean Bisieau. J'y suis resté pendant dix ans. » Ces jeunes scouts composaient une patrouille de six membres. « Le petit accroupi avec la casquette est devenu un grand avocat parisien, je n'ai plus eu de ses nouvelles. Il y a aussi des frères, qui étaient grainetiers à l'époque, rue de Lille à Valenciennes. Nos parents n'étaient pas très riches. On était donc partis en train pour une bonne semaine. Ensuite on faisait tout à pied. Ça reste les meilleurs souvenirs de vacances. On faisait tout nous-même. On apprenait à se débrouiller dans la nature, on couchait sous des bâches. On nageait dans la Semoy. De plus, ça a été une excellente préparation pour l'armée en Algérie. »
L'époque des récureurs d'égouts et des allumeurs de réverbères Cette photo nous a été envoyée par G. D., de Saint-Pol-sur-Mer. « Cette photo a été prise entre les deux guerres. À droite pose mon grand-père Charles Debavelaere dans ses fonctions de récureur d'égouts, dans sa ville de Grand-Fort-Philippe. Il pose avec les outils de l'époque : pelle et pelle-curette, et son outil de transport : le cheval et la charette. En plus de cette fonction, il était ce qu'on appelait l'allumeur de réverbères, pour l'éclairage de la ville. À l'époque, les réverbères étaient alimentés par du carbure (base acetylène) : il se servait d'un allumoir pour mettre en service le bec d'éclairage. Le matin, il utilisait tout logiquement un éteignoir, une sorte de cône au bout d'une perche qui asphyxiait la flamme. Cela se passe dans les années vingt. »
Le livreur de café et son chien Nous sommes à Béthune, avantguerre. Léon Queste et son chien Saïd font leur tournée du Béthunois pour livrer café et épicerie de la maison Debré aux habitants. Tous les jours, ils parcourent à pied la région, de maison en maison. Brigitte Deleplace, la petite fille de Léon Queste, qui a envoyé la photo, explique : « Petite, j'ai souvent entendu parler de ce chien, qui se nourrissait de soupes et de restes de table, et dont chacun vantait le courage et la santé. » Cette lectrice se souvient d'avoir vu se succéder dans la maison de son grand-père des générations de chiens. Mieux, il lui a « transmis le virus », en lui offrant, petite, son premier chien. Depuis, elle a repris le flambeau, en ayant toujours chez elle un ou plusieurs canins… Et nous envoyer cette photo est pour elle une façon de remercier ce grand-père pour ce beau cadeau qu'il lui a fait !
Hiver 1963: Mer du Nord, mer de glace Cette mer de glace gelée jusqu’à très loin sur laquelle les curieux marchaient comme sur des icebergs c’est la Mer du Nord. Hiver 1963. Jacques Huet, qui nous envoie la photo, en bon correspondant de presse qu’il était alors (commune d’Oignies) n’a pas voulu rater l’événement. Il a embarqué cette année-là femme et enfants pour aller voir de plus près le phénomène. Avec des pelles, des pics pour casser la glace, au cas où.La surprise fut à la hauteur de l’équipée: près de trois heures dans la vieille Aronde pour parcourir 100km et, au bout, enfin, la banquise à Malo! «Il y avait autant de monde sur la plage qu’en été. En essayant de ne point glisser nous avons parcouru au moins 200m à pieds secs en passant d’un bloc de glace soudé à un autre. On aurait pu continuer encore plus loin. Par endroits on aurait dit que les vagues avaient été saisies dans leur mouvement, créant ainsi des espèces d’escaliers»se souvient-il.
En l'honneur du père Cent Ce n’est pas vraiment un enterrement ordinaire qui se prépare. Dans le cercueil il n’y a que les rêves des quillards pressés de rentrer à la maison.C’était, à en croire M. Fernard Bée qui nous envoie la photo, une pratique courante alors pour les jeunes hommes lors du service militaire que de célébrer les cent derniers jours avant la quille.Le décompte pouvait alors commencer sans tambour… mais avec trompette!«La photo a été prise en 1925 à Chalon sur Marne où mon père faisait son service au centre d’essai des armes. Les curés devant le cercueil sont bidons, si l’on peut dire… L’un d’eux est mon père, Jules Bée, qui habitait la ville de Marquette-Lez-Lille où il a d’ailleurs été conseiller municipalLes autres soldats sont tous des gars du Nord et du Pas-de-Calais». Certains d’entre vous y reconnaîtront peut-être un des vôtres.
"Deux frères" et trois générations de mariniers C’est une formidable histoire de batellerie que raconte indirectement cette photo de 1932 envoyée par M. Pierre Padié qui habite Bruay. Dans sa famille en comptant son grand-père, son père (tous prénommés Pierre), ses frères, ses cousins ils étaient huit mariniers sur trois générations. « Deux travaillent encore, mon frère sur “La Rose d’or” à Béthune et mon cousin sur “l’Alréma” une péniche de style canal du Nord ».« Sur la photo on voit mes grands parents ainsi que leurs trois fils, dont mon père. Peu de temps après cette photo ils ont débaptisé la péniche pour l’appeler “Trois frères”, ce qu’ils avaient négligé de faire à la naissance de leur troisième fils ! ». Pierre Padié, troisième du nom, se souvient de l’école Ernest Couteau qu’il a fréquentée à Lille et où les quelque cent élèves étaient tous fils et filles de mariniers. « Mes enfants y sont aussi allés. Aujourd’hui c’est fermé, un peu comme la profession ».
Promenade à dos d'âne au Touquet Paris Plage C'est une photo d'été, prise en juillet 1933. Même si le front de mer a bien changé depuis, les habitués de la station reconnaîtront Le Touquet Paris Plage. Marc Vilette de Cambrai, qui nous a envoyé le cliché, raconte qu'à cette époque des ânes promenaient les enfants le long de la plage, conduits par un employé, invisible sur la photo, et moyennant finances. Ces promenades ont été proposées jusqu'en 1939, puis à nouveau après la guerre. Les deux enfants sont M. Vilette, né en 1924 (à gauche) et sa soeur Huguette, née en 1928. Derrière, leur mère est assise dans un transat, à côté d'Hélène, la bonne. La cabine de plage de la famille se nomme Volubilis, comme la villa que le grand-père de M. Vilette fait construire à l'angle des rues de Londres et des Oyats.
F I N F I N Frédol59 Nous sommes le lundi 9 juin 2014 Il est 11:13