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Master MPR – Modules douleur

Master MPR – Modules douleur. 29/1, St Luc 13.00-14.30 Le processus de chronification A. Berquin 14.45-15.45 Syndr . f ibromyalgique et syndr omes apparentés E. Masquelier 16.00-17.00 Approches thérapeutiques en douleur chronique : Médicaments E. Masquelier

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Master MPR – Modules douleur

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Presentation Transcript


  1. Master MPR – Modules douleur 29/1, St Luc 13.00-14.30 Le processus de chronification A. Berquin 14.45-15.45 Syndr.fibromyalgique et syndromes apparentés E. Masquelier 16.00-17.00 Approches thérapeutiques en douleur chronique : MédicamentsE. Masquelier Approches psy, rééducation… A. Berquin

  2. Master MPR – Modules douleur 26/2, Erasme 13.00-14.00 Syndrome douloureux régional complexe V. Gangji 14.15-15.45 Douleur neuropathique L. Plaghki 16.00-17.00 Aspects motivationnels et acceptance J. Grisart

  3. Le processus de chronicisation Anne Berquin, janvier 2010 anne.berquin@uclouvain.be

  4. Plan • Introduction • Cas clinique • Le processus de chronicisation • Facteurs impliqués dans le processus de chronicisation • Conclusion

  5. Introduction Difficultés • Un symptôme inobjectivable • Substrat organique mal connu (> < modèle biomédical) • Manque de moyens thérapeutiques • Impuissance, frustration, incertitude (> < formation orientée sur l’action) • Patients souvent très demandeurs • Peur d’être envahi et/ou de « se faire avoir » !? • Une autre échelle temporelle • Accompagnement à long terme

  6. Introduction Douleur chronique 19 % adultes en Europe 23 % en Belgique Dont • 33 % réduction d’autonomie • 19 % perte d’emploi • 20 % dépression • 16 % ont souhaité mourir Pain in Europe, a 2003 report

  7. Introduction Douleur (définition IASP) Expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle ou décrite en termes évoquant une telle lésion.

  8. Introduction Douleur chronique Quels critères temporels retenir ? • > 6 mois • > 3 mois • > temps « normal » de guérison, malgré traitement • Autre ? Distinguer douleur chronique et récurrente ?!

  9. Introduction Syndrome douloureux chronique Douleur persistante associée avec au moins deux des conditions suivantes : - détérioration progressive de la capacité fonctionnelle ; - augmentation progressive de la demande et du recours à des traitements divers ; - trouble de l’humeur ; - colère et hostilité significatives. Sanders et al., 1996

  10. Introduction Classification des douleurs • Nociceptives : perception d’un stimulus potentiellement nocif • Physiologiques • Inflammatoires • Neuropathiques : lésion/dysfonction du SN • Entretenues par le système sympathique • Psychogènes ???

  11. Plan • Introduction • Cas clinique • Le processus de chronicisation • Facteurs impliqués dans le processus de chronicisation • Conclusion

  12. Cas clinique Mr J.B., né en 1956 Consulte pour la première fois dans notre équipe en janvier 2002. Motif de la consultation : douleurs cervicales et de membre supérieur gauche depuis un accident survenu en 1990.

  13. Cas clinique HDM • 7/2/1990 : acc. w (chute s/épaule garde-fou métallique 30 kg, hauteur de plusieurs m). • Bilan initial négatif • Persistance des douleurs  bilans complémentaires : fêlure tête radiale gauche, discopathie C4C5 et lésion de l’épaule • 7/5/91 : résection extrémité distale clavicule • 1/8/91 reprise travail allégé • Peu après, chute au sortir de sa demeure : drop attack • Perte emploi : absences prolongées et perte efficience

  14. Cas clinique Bilans - Scan cervical (24/10/90) : disco débutante C5C6 - Scinti. oss. (16/1/91) : banale - avis ortho. (31/10/91) : traumatisme acromio-claviculaire sans diastasis et entorses intercervicales ; - RX colonne cervicale (23/12/91) : arthrose ; - Scan cervical (11/3/92) : idem 24/10/90 ; • Avis ortho (10/2/94) : syndrome cervico-céphalique post-traumatique (nucalgies, troubles vestibulaires, tendances aux drop-attacks, céphalées) ; pronostic professionnel sombre ; • Avis ORL (1/4/94) : nombreuses anomalies suggérant des lésions rétrolabyrinthiques ou nucléaires, conséquence probable de l’accident de travail de 1990 ;

  15. Cas clinique - Doppler aa vertébr. (19/6/96) : pas de détection possible à g ; - Echo-doppler des vaisseaux du cou (1/8/96) : banal ; - CT Cervical (27/8/98) : arthrose inter-articulaire postérieure discrète C5 à C7 bilatérale ; - Arthrographie épaule g (2/9/98) : possible lésion capsulo-ligamentaire face à partie antéro-sup tête humérale ; - Arthroscanner épaule g (2/9/98) : probable lésion de la partie supérieure des structures capsulo-ligamentaires antérieures et lésion du bourrelet supérieur avec extension antérieure ; - Scinti osseuse (5/10/99) : banale; - Scinti cérébrale (11/10/99) : petit foyer ischémique temporo-occipital gauche probable ;

  16. Cas clinique - Bilan cardio (Dr Kostucki, 17/11/99) : large foramen ovale, HTA diastolique ; - Avis médecine interne (18/1/00) : séquelles traumatiques d’accident de travail, large foramen ovale, probable accident embolique cortical gauche temporo-occipital - RX rachis cervical (6/6/00) : ossification ligamentaire des jonctions disco-vertéblrales C3C4 à C5C6, éventuellement compatible avec une ancienne lésion ligamentaire par mécanisme traumatique en extension ; - Avis ORL (31/7/01) : pas de lésion en rapport avec l’accident ; - Avis ortho (4/6/02) : probable instabilité scapulo-humérale chron. ;

  17. Cas clinique - RX rachis cervical et épaule g (26/4/02) : discrète raréfaction osseuse dystrophique de la tête humérale gauche, modifications dégénératives de sévérité modérée du rachis cervical ; - Arthroscopie de l’épaule gauche (Dr Baudhuin, orthopédie, 4/6/02) : hyperlaxité capsulo-ligamentaire justifiant un débridement au VAPER et un capsular shrinking, bourrelet glénoïdien dégénératif mais stable, ostéochondrite centrale humérale, bursectomie sous acromio-deltoïdienne.

  18. Cas clinique 12/1/02, Berquin Parle d'emblée et surtout de ses problèmes psycho-sociaux et médicolégaux. Douleur et symptômes associés. Attend qu'on coordonne sa prise en charge, qu'on l'aide moralement et physiquement.

  19. Cas clinique Anamnèse • Localisation et type des douleurs • latéro-cervicale gauche, irradiant vers l’hémicrâne gauche • douleur d’épaule gauche irradiant vers le coude et plus rarement la main (sensation de serrement) • céphalées pulsatiles • Facteurs d’aggravation : temps humide et froid, certains mouvements de la nuque, décubitus latéral gauche • Facteurs de réduction : chaleur • Horaire : pas d’horaire particulier. • Autres symptômes: hypotension orthostatique, fatigue intense, sensations de fourmillements de la main et du pied gauche, vertiges.

  20. Cas clinique Anamnèse • Socio-psychologique : • manœuvre sur chantier, licencié pour inaptitude au travail, actuellement au chômage avec dispense de pointage pour problème de santé. • reconnaissance d’invalidité de 7% reconnue par le tribunal du travail ; une demande de recours en aggravation est envisagée. • le patient se débat du mieux qu’il peut dans une situation financière et administrative très difficile. • Psychologique : très affecté par son parcours du combattant médico-légal mais plus encore par le retentissement fonctionnel et familial de ses douleurs. • Familial : marié, trois enfants adolescents. • Fonctionnel : AVJ extrêmement limitées (courses, travaux légers, sieste, TV).

  21. Cas clinique Examen clinique • La mobilité de la colonne cervicale est limitée en extension, inflexion latérale droite et rotation gauche  • La mobilité active de l’épaule est quasi conservée. • Examen neurologique : une zone d’allodynie mécanique très intense au niveau de la face antérieure du moignon de l’épaule, avec hypoesthésie au froid, au chaud et à la piqûre.

  22. Cas clinique Bilans • EMG (18/3/02) : normal. • Thermotest (18/3/02) : discrète diminution du seuil de détection des stimuli chauds à gauche (épaule). • PESet PEM (15/4/02) : normaux. • Test effort (25/4/02) : capacité physique très réduite, insuffisante pour faire face sans difficultés aux AVJ. • Evaluation psycho-algologique : l’activité professionnelle était fortement investie, grande souffrance liée à la perte de ce rôle social important.

  23. Cas clinique Conclusion : • Syndrome douloureux chronique sévère, consécutif à l’accident de travail du 7/2/99, associant : • des séquelles traumatiques et douloureuses de l’épaule gaucheavec probables douleurs neuropathiques surajoutées • des douleurs latéro-cervicales gauches associant vraisemblablement des séquelles d’entorse cervicale (« whiplash ») à des contractures musculaires réflexes liées aux douleurs d’épaule. …/…

  24. Cas clinique • un déconditionnement physique majeur, consécutif à la limitation fonctionnelle, elle-même due aux douleurs, rendant actuellement difficile la poursuite des activités de la vie journalière et à plus forte raison une activité professionnelle. •  un retentissement psychologique défavorable, lié principalement à la perte du « rôle social » du patient, consécutif au déficit fonctionnel.   • les difficultés sociales et médico-légales rencontrées malheureusement trop souvent dans ce type d’affection peu objectivable malgré la réalité du syndrome douloureux et de ses répercussions.

  25. Cas clinique Evolution ultérieure • Fluctuante : équilibre relatif mais plusieurs épisodes de décompensation. • Procédure médicolégale interminable, casse-tête administratif +++, intervention CPAS • Apparition secondaire de problèmes familiaux sévères, difficulté à assumer rôle de père.

  26. Plan • Introduction • Cas clinique • Le processus de chronicisation • Facteurs impliqués dans le processus de chronicisation • Conclusion

  27. Le processus de chronicisation Quels sont les « ingrédients » du problème de douleur de Mr J.B. ? • Activité professionnelle fonde le sentiment de valeur personnelle • Accident • Sous-estimation initiale des lésions, parcours du combattant pour obtenir diagnostic et soins adéquats • Interventions répétées sur l’épaule • Perte emploi

  28. Le processus de chronicisation Quels sont les « ingrédients » du problème de douleur de Mr J.B. ? • Mise en évidence de pathologies surajoutées • Sémiologie douloureuse évoque intrication de mécanismes nociceptifs (contractures musculaires notamment) et neuropathiques (post-chirurgical ?) • Déconditionnement physique modéré d’installation tardive, majorant probablement le déficit fonctionnel • Problématique médicolégale interminable • Dégradation progressive situation sociale et familiale.

  29. Le processus de chronicisation L’installation d’une douleur chronique n’est pas un phénomène on/off, mais est plutôt un processus très progressif de transformation de la personne : modifications physiologiques et thymiques, retrait social, réduction des activités, difficultés financières…

  30. Le processus de chronicisation Le processus de chronicisation implique des facteurs : • favorisants • déclenchants • d’entretien • d’aggravation Biologiques Psychologiques Sociaux

  31. Facteurs d’entretien Facteurs favorisants Bio Psycho Sociaux Facteurs aggravants Facteurs déclenchants

  32. Plan • Introduction • Cas clinique • Le processus de chronicisation • Facteurs impliqués dans le processus de chronicisation • Conclusion

  33. Facteurs de chronicisation • Existant préalablement à l’apparition de la douleur • Caractéristiques de l’événement déclenchant • Conséquences d’une douleur persistante sur le fonctionnement du système nociceptif • Autres conséquences d’une douleur persistante

  34. Facteurs de chronicisation Génétiques : métabolisme médicamenteux Cytochrome P2D6 : codéine  morphine • 10% « métaboliseurs lents » • 4-5% « métaboliseurs ultra-rapides » Stamer U.M., Bayerer B.& Stuber F. : Genetics and variability in opioid response. Eur J Pain. 9(2):101-4, 2005.

  35. Facteurs de chronicisation Génétiques : fibromyalgie • Prédisposition familiale probable • Polymorphisme génétique systèmes • Sérotoninergique • Dopaminergique • Adrénergique Buskila D. : Genetics of chronic pain states. Best Pract. Res. Clin. Rheumatol. 21, 535-547, 2007.

  36. Facteurs de chronicisation Génétiques : sexe • Prévalence de douleur chronique : ♀ > ♂ • Seuil de douleur à divers stimuli : ♀ < ♂ • Tolérance à la douleur : ♀ > ♂? • Les hormones sexuelles modulent la perception de la douleur Dao & LeResche : Gender differences in pain. J. Orofac. Pain 14, 169-184, 2000. Riley et al., 1998 Fillingim & Ness, 2000; Aloisi & Bonifazi, 2006

  37. Facteurs de chronicisation Culturels : genre La réponse à un stimulus expérimental dépend • du sexe de l’examinateur • des « stéréotypes de genre » • Des scores de « masculinité » ou « féminité » Kallai et al., 2004 Robinson & Wise, 2003 Otto & Dougher, 1985

  38. Facteurs de chronicisation Antécédents douloureux • Manœuvres douloureuses répétées dans la période périnatale (prises de sang) modifient le comportement douloureux ultérieur • Circoncision néonatale  majoration de la réaction lors d’une vaccination ultérieure  Modifications de sensibilité du système nociceptif et/ou modifications comportementales ? Taddio et al. : Effect of neonatal circumcision on pain response during subsequent routine vaccination. Lancet 349, 599-603, 1997.

  39. Facteurs de chronicisation Antécédents douloureux • Nombreux ATC de problèmes douloureux chez patients douloureux chroniques, en particulier FMS • Rôle dans le développement d’un syndrome douloureux chronique ?

  40. Facteurs de chronicisation Stress chronique • Un stress précoce (petite enfance) ou prolongé altère durablement la capacité de réponse au stress de l’axe hypothalamo-hypophysaire • CRH réduit activité sérotoninergique • Un stress chronique pourrait avoir des effets hyperalgésiants Van Houdenhove & Egle : Fibromyalgia, a stress disorder ? Piecing the biopsychosocial puzzle together. Psychother. Psychosom. 73, 267-75, 2004.

  41. Facteurs de chronicisation Abus et maltraitance • Plusieurs études montrent une association entre douleur chronique (pelvienne, abdominale, lombaire, FM…) et abus sexuel ou maltraitance • Ceci est cependant discuté par certains auteurs Lampe et al. : Chronic pain syndromes and their relation to childhood abuse and stressful life events. J. Psychosom. Res. 54, 361-367, 2003.

  42. Facteurs de chronicisation Facteurs de personnalité • Pas de « personnalité » prédisposante • Facteurs associés avec majoration douleur, détresse psychologique et handicap : • Catastrophisation • Anxiété et peur liées à la douleur • Sentiment d’impuissance (« helplessness ») Keefe et al. : Psychological aspects of persistent pain : current state of the science. J. Pain. 5, 195-211, 2004.

  43. Facteurs de chronicisation « Coping » et lieu de contrôle • Lieux de contrôle : interne, externe, hasard • Coping « actif » et sentiment d’auto-efficacité sont des facteurs de bon pronostic Keefe et al. : Psychological aspects of persistent pain : current state of the science. J. Pain. 5, 195-211, 2004.

  44. Facteurs de chronicisation Alexithymie • « Manque du mot pour les émotions ». Trois facettes : • difficulté à identifier ses émotions et les différencier de sensations corporelles ( hypervigilance) • difficulté à décrire ses sentiments et les communiquer aux autres • tendance à s’impliquer dans pensées orientées vers l’extérieur, de préférence à l’introspection • Prévalence augmentée chez les douloureux chron. Lumley et al. (2005) : Alexithymia and Pain in Three Chronic Pain Samples: Comparing Caucasians and African Americans. Pain Medicine 6; 251-261.

  45. Facteurs de chronicisation Hyperactivité et perfectionnisme • Patientes FM (et leur entourage) décrivent un tempérament hyperactif (« ergomanie ») avant l’apparition de la maladie • Lien avec faible estime de soi et/ou anxiété ? • Favorise surcharge physique (donc TMS), stress chronique, stratégies d’adaptation inadéquates Van Houdenhove et al. : Premorbid « overactive » lifestyle in chronic fatigue syndrome and fibromyalgia. An etiological factor or proof of good citizenship ? J. Psychosom. Res. 51, 571-76, 2001.

  46. Facteurs de chronicisation Hyperactivité et perfectionnisme « Pas de relâche pour flâner ; l’investissement pour les proches, la vie sociale, le travail, manifestent une éthique de vie où l’oubli de soi tient lieu de garde-fou. »  « catastrophe » quand la douleur empêche ce fonctionnement hyperactif. Benezech J.P. (2005) : La douleur chronique : une face cachée de la résilience. Sauramps médical, Montpellier.

  47. Facteurs de chronicisation Croyances et attitudes • Pensées et attributions relatives à la santé, la maladie, la douleur… • Exemples : • Douleur diffuse = cancer des os • Mal au dos  risque de paralysie et de chaise roulante • Les hommes ne peuvent pas se plaindre • Le traitement médicamenteux (ou chirurgical) permet toujours une solution • La radiologie montre ce qui ne va pas dans le corps

  48. Facteurs de chronicisation Facteurs culturels et familiaux • Attitudes culturelles, religieuses, familiales… • Signification de la douleur • Comportements souhaitables • Rôle de l’entourage Le Breton : Anthropologie de la douleur. Editions Métailié, Paris, 1995

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