Fiche 5 Comment le patriarcat et le capitalisme renforcent-ils conjointement l oppression des femmes

1. Fiche 5 Comment le patriarcat et le capitalisme renforcent-ils conjointement l’oppression des femmes?

2. Le travail domestique des femmes La reproduction de la force de travail est essentielle pour le capitalisme. Surtout, cela se fait GRATUITEMENT (le capitalisme refuse de transformer les tâches domestiques en professions rémunérées et/ou en produits à vendre sur le marché). Via le patriarcat, les femmes et les hommes intériorisent l’idée qu’il y a « prédisposition naturelle » des femmes à assurer ce travail (80% des tâches domestiques sont faites par les femmes).

3. Le travail des femmes dans la production Le capitalisme a, en certaines périodes ou pour certains travaux, besoin d’une main d’œuvre d’appoint. Via le patriarcat, on fait passer l’idée que ce travail est MOINS productif (!) que celui des hommes (faiblesse, règles, grossesses, allaitement, garde des enfants et parents malades, etc.). D’où salaire d’appoint et flexibilité pour les femmes et tendance générale à tirer tous les salaires vers le bas : double bénéfice pour les capitalistes.

4. Le capitalisme modifie les termes de l’oppression des femmes Quand il a remplacé la petite production agricole et artisanale par la grande industrie, le capitalisme a formalisé la séparation entre les lieux de production (les entreprises) et les lieux de la reproduction (les familles) dont il a assigné la responsabilité aux femmes. Pour augmenter son taux de profit, il fait appel massivement aux femmes quitte à remettre en cause (partiellement) l’autorité paternelle et maritale : le capitalisme a parfois besoin de femmes - comme travailleuses « libres » de vendre leur force de travail sans l’autorisation du mari (historiquement au 19e siècle et maintenant, dans les délocalisations, les zones franches… Les activités de la famille sont alors externalisées, dans un premier temps gratuitement par les services publics, puis de manière payante par le marché privatisé); et comme consommatrices « libres » de dépenser « leur » argent.

5. Première conclusion Le changement de la place des femmes dans la société crée les conditions Soit de leur oppression (retour de la notion de la femmes au foyer) Soit de leur libération (égalité de salaire, création d’emplois, service publics gratuits…). Ce sont les luttes qui déterminent ces changements.

6. Le capitalisme reste attaché aux valeurs patriarcales. Pourquoi? Au nom de la prétendue complémentarité des rôles, dans le cadre de la division sexuelle du travail, le capitalisme peut maintenir des discriminations salariales au détriment des femmes. La famille joue un rôle « régulateur » du marché du travail : on prend les femmes si et quand besoin ; sinon, on les renvoie au foyer. Si les femmes ne faisaient pas ce travail domestique, les patrons devraient organiser une baisse massive du temps de travail et l’Etat devrait faire des investissements massifs en matière d’équipements collectifs. Les défenseurs de l’ordre social (capitaliste) défendent l’ordre familial fondé sur la distinction et la hiérarchie des genres : la famille y apparaît même comme le seul espace de liberté (choix de la voiture, des vacances, etc.) illusion bien entretenue par la publicité

7. conclusion La libération de TOUTES les femmes ne peut aboutir sous le régime capitaliste. Il est donc nécessaire de faire converger la lutte des femmes contre leur oppression spécifique, avec la lutte contre l’exploitation capitaliste.