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La Laïcité, de la lutte de pouvoir au « vivre ensemble ». La laïcité, au cœur des programmes d’histoire géo ECJS, mais bien plus….
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La laïcité, au cœur des programmes d’histoire géo ECJS, mais bien plus… • « Le principe de laïcité en matière religieuse est au fondement du système éducatif français depuis la fin du XIXe siècle. L'enseignement public est laïque depuis les lois du 28 mars 1882 et du 30 octobre 1886. Elles instaurent l'obligation d'instruction et la laïcité de des personnels et des programmes. L'importance de la laïcité dans les valeurs scolaires républicaines a été accentuée par la loi du 9 décembre 1905 instaurant la laïcité de l'État. • Le respect des croyances des élèves et de leurs parents implique • l'absence d'instruction religieuse dans les programmes • la laïcité du personnel • l'interdiction du prosélytisme • La liberté religieuse a conduit à instituer une journée libre par semaine laissant du temps pour l'enseignement religieux en dehors de l'école » • Source Ministère de l’Education Nationale. Ainsi la Laïcité, centre de nos programmes en ECJS notamment, est surtout le cœur dynamique de l’engagement de tout enseignant. La Laïcité n’est pas simplement un thème d’étude sur lequel une journée est organisée afin de mieux le cerner. Elle est bien plus : un principe républicain fondamental que nous devons faire vivre bien au-delà des quelques heures attribuées à la seule éducation civique.
La Laïcité ou le débat entre le politique et le religieux sur l’enjeu du pouvoir • Politique et religion, cette thématique est au cœur des débats aujourd’hui comme depuis de nombreux siècles. • Par religion il convient d’entendre la structure qui organise un culte, la structure qui encadre une pratique rituelle encadrant une population, une église dans le sens EKKLESIA : ASSEMBLEE DE FIDELES. • Par politique l’organisation de la vie la cité et donc de sa population. • Le point commun entre ces deux concepts : la population, l’homme, le citoyen. • Le pouvoir exercé sur cette population est bien le cœur de la question : • qui doit avoir la prééminence : du politique ou du religieux, du temporel ou du spirituel. Le second est-il supérieur au premier, le premier doit-il maitriser le second ? • Ainsi la mise en œuvre de la Laïcité a-t-elle conclu cette lutte de pouvoir ? • Ainsi nous vous proposons • tout d’abord, de montrer que ce texte est le fruit d’une évolution lente des relations des jeux de pouvoir entre le spirituel et le temporel depuis l’Antiquité • avant de l’observer tant dans son contenu que dans le contexte historique de sa rédaction • enfin d’observer de quelle manière la laïcité garantit-elle le « vivre ensemble »
I ) Potestas et auctoritas • A ) le roi prêtre : Egypte, Rome jusqu’en 325 • B) Constantin et le christianisme : un besoin réciproque • C) à partir du Vème siècle : distinction pouvoir temporel et spirituel : le temps des conflits(Charlemagne et Léon III, Dictatuspapae du Pape Grégoire VII en 1075, l’humiliation d’Henri IV à Canossa, l’attentat d’Anagni en 1303, le Gallicanisme…) • D) De roi Très Chrétien au Concordat (l’Ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539 est un moment important dans la laïcisation administrative, L’Edit de Nantes : une volonté de réconcilier, le Concordat)
II ) La loi de 1905, un contexte, une Loi, deux hommes • A) Le contexte : • Vatican I, 1870 : dogme de l’infaillibilité pontificale qui réduit à néant le gallicanisme, Pie IX, réaffirmé par Vatican II • RerumNovarum, Léon XIII, 1891 • la III République, rôle des loges maçonniques • l’Affaire Dreyfus, 1894-1906
B) Des lois… préparant la Loi 1880 1900 1905 1895 1885 1890 IIIème République 1880 Autorisation du travail le dimanche et les jours de fêtes catholiques 1888 Demande d’abrogation du concordat 1884 Autorisation du divorce Juillet 1901 Loi sur les associations 16 Juin 1881 Gratuité de l’enseignement Décembre 1905 Séparation de l’église et de l’État 28 mars 1882 Obligation scolaire 6-13 ans Pas d’enseignement religieux 30 octobre 1886 Laïcisation du personnel enseignant Mise en perspective de la Loi de 1905 1884 Pas de crucifix dans les écoles
L’Etat garant de la Liberté Séparation des financements Mais… C) Une texte consensuel ? Respect de l’espace public mais…
D) Deux hommes : A. Briand et E. Combes Aristide Briand 1862-1932 Socialiste indépendant, né à Nantes, il est élu député de Saint-Étienne et est reconnu comme un excellent orateur. Il est choisi comme rapporteur de la loi de séparation de l’Église et de l’État avec l’appui de Jean Jaurès. Il réussit sa mission en sachant convaincre les députés tout en ménageant l’Église Emile Combes 1835-1921 Président du conseil de 1902 à 1905, il mena une politique anticléricale pendant son mandat. Ce n’est qu’après la chute de son cabinet que la séparation fut votée
III) Du laïc à la laïcité : une évolution encore inachevée • A) L’enseignement - Loi Débré, 1959 • B) Les édifices cultuels - La question du financement L'inauguration de la mosquée a eu lieu en 2008. Le budget du projet s'est élevé à 4,7 millions d'euros. 2,2 millions d'euros proviennent de fonds privés. Une subvention d'un million d'euros a été accordée par la ville pour l'espace culturel et de loisirs et un emprunt de 1,5 million d'euros a été cogaranti par Créteil et le conseil général du Val-de-Marne. La ville a mis le terrain à la disposition de l'Union des associations musulmanes de Créteil, avec un bail de 99 ans. • C) Les débats actuels • Port du voile et signes d’appartenances religieuses • Les limites de la Loi
La Laïcité : « le vivre ensemble »… • En France, désormais, tolérance et laïcité sont liées. • Le mot « laïcité » a revêtu, lui aussi, au début du XXe siècle, une signification polémique. Né à la fin du XIXe siècle, il a d'abord exprimé une volonté de combattre la religion en excluant l'Église catholique de l'exercice de tout pouvoir politique ou administratif et, en particulier, de l'organisation de l'enseignement. L'aboutissement de cet affrontement fut la séparation des Églises et de l'État en 1905.[…] • Laïcité signifie, certes, que la religion ne doit pas chercher à contrôler l'État et que le choix d'une religion ou d'une non-religion est libre, mais aussi que l'État doit permettre aux religions de poursuivre leurs activités et ne doit pas les brimer. Elle est le contraire de l'irréligion de l'ex-Union soviétique et de la Chine communiste. • La laïcité permet donc la liberté de croyance et le « vivre ensemble ». • Elle fait en sorte qu'autrui est accepté dans sa différence. • Jean Delumeau, Des Religions et des Hommes • Desclée de Brouwer, 1997
Un chantier inachevé… mediapart.fr