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L’économie de concurrence imparfaite. Le monopole Le duopole. Le monopole et la concurrence monopolistique.
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L’économie de concurrence imparfaite Le monopole Le duopole
Le monopole et la concurrence monopolistique • On oppose souvent concurrence parfaite et monopole, dans le sens où dans le premier cas les prix sont déterminés par la loi de l’offre et de la demande, alors que dans le second c’est la firme qui fixe et impose le prix. • On dit que la firme est « price maker » • C’est dans un premier temps l’hypothèse d’atomicité, d’atomicité de l’offre dans ce cas précis, qui est remise en cause • Dès lors, l’équilibre concurrentiel est perturbé par le pouvoir de marché qu’exercent les firmes
Le monopole et la concurrence monopolistique • En réalité, l’opposition entre marchés concurrentiels et monopole est moins tranchée • Une entreprise comme la poste, bien qu’en situation de monopole, fait néanmoins face à une concurrence : le courrier électronique • Une entreprise comme la SNCF, en situation de monopole, fait pourtant face à une concurrence : le transport aérien, le transport routier
Le monopole et la concurrence monopolistique • À l’inverse, des entreprises sur des marchés concurrentiels peuvent avoir des caractéristiques d’entreprises en situation de monopole • Les boulangeries sont censées être des entreprises en situation de concurrence, or chacune d’entre elles peut exercer un pouvoir de monopole local • Les constructeurs automobiles sont censés être suffisamment nombreux pour être en situation de concurrence. Or, en différenciant leur produit, ils peuvent exercer un pouvoir de monopole temporaire
Le monopole et la concurrence monopolistique • Les questions soulevées par le monopole et la concurrence monopolistiques sont relatives à la réglementation et la tarification • S’agissant de la tarification, le pouvoir de marché permet des stratégies de tarification plus large que la simple règle du coût marginal du modèle concurrentiel • S’agissant de la réglementation, le pouvoir de marché des monopoles nécessite une intervention extérieure afin de limiter l’exercice de ce pouvoir et d’assurer une conservation du bien-être des consommateurs
Le monopole • On distingue généralement trois types de monopole : • Le monopole institutionnel : il doit sa position à un droit octroyé par une autorité publique • Le monopole naturel : il doit sa position à la nature du produit et à sa fonction de coût (coût fixe élevé) • Le monopole innovateur : l’innovation apporte à l’entreprise un pouvoir de monopole, au moins de manière temporaire
L’équilibre du monopole • La demande du monopoleur • La maximisation du profit • Le pouvoir de marché
La demande du monopoleur • La quantité produite par le monopoleur influence désormais le prix du marché, puisque celle-ci représente toute la quantité offerte sur le marché • La demande globale est égale à la demande adressée à la firme, alors qu’elles étaient distinctes dans le cas concurrentiel • Cette demande globale est supposée connue du monopoleur. • Selon sa forme, elle confère un pouvoir de marché plus ou moins fort au monopole
La maximisation du profit • La maximisation du profit pour la firme en situation de monopole consiste à maximiser la différence entre la recette totale et le coût total, soit : • Cela revient pour la firme à égaliser sa recette marginale à son coût marginal, soit : • Le profit sera donc maximum lorsque le supplément de recette provenant de la vente d’une unité supplémentaire est égal au supplément de coût occasionné par la production de cette unité supplémentaire
La maximisation du profit Les courbes de recettes Soit la courbe de demande du bien : Q=A-Bp On a : RM=p=A/B-q/B=a-bq (avec a=A/B et b=1/B) La recette totale étant définie par R=pq ; il s’ensuit, compte tenu de l’expression précédente de p que : R=pq=(a-bq)q=aq-bq² La recette marginale se définit elle comme la dérivée de la recette totale par rapport à la production, dérivée car elle cherche à mesurer le supplément de recette induit par la mise sur le marché d’une unité supplémentaire. Rm = dR/dq=a-2bqRM=p=a-bq
La maximisation du profit Les courbes de recettes • Sur le graphique, on observe que la courbe de recette totale est une parabole, elle passe par un maximum lorsque la dérivée première s’annule, soit pour la quantité a/2b • La courbe de recette marginale est une droite qui coupe l’axe des ordonnées au point a, où l’entreprise ne produit pas, et l’axe des abscisses au point q=a/2b, qui correspond au maximum de la recette totale. La recette marginale est donc tout simplement la médiane du triangle formé par les axes des coordonnées et la droite de recette moyenne.
La maximisation du profit Les courbes de recettes • En situation de monopole, la recette marginale est inférieure au prix. L’explication est simple : en concurrence pure et parfaite, le vendeur peut accroître la quantité vendue sans provoquer de baisse de prix, la vente d’une unité supplémentaire ajoute à la recette totale le prix de vente de l’unité et la recette marginale est égale au prix de vente et à la recette moyenne. • Par contre en situation de monopole, la vente d’une unité supplémentaire entraîne une baisse de prix qui se répercute sur l’ensemble des quantités vendues et fait donc baisser la recette moyenne. Le montant de la baisse de la recette moyenne est dépendante des élasticités de la demande.
Le pouvoir de marché • On obtient l’offre optimale du monopole à l’intersection de son coût marginal et de sa recette marginale • On en déduit le prix d’équilibre en se rapportant à la courbe de recette moyenne qui correspond à la courbe de demande • On obtient dès lors l’équilibre au point Em • Cet équilibre se distingue de celui de concurrence pure et parfaite Ec • Le pouvoir de marché est caractérisé par la différence entre RM et Rm, soit le segment [EmA] • L’équilibre du monopole entraîne une raréfaction du bien offert par rapport à la situation concurrentielle • Une réglementation peut s’imposer pour, entre autre, atténuer ce phénomène de raréfaction de l’offre
La réglementation du monopole • Les formes réelles de réglementation • Les formes théoriques de base pour la réglementation : • La tarification au coût marginal • Les tarifications de second rang
Les formes réelles de réglementation • La nationalisation est une forme de régulation qui consiste à transférer l’entreprise à l’Etat qui en assure le contrôle • France : SNCF (1937), EDF, GDF (1946) • Les autorités ou agences de régulation : délégation de pouvoir auprès d’autorités indépendantes dont la mission est, dans les grandes lignes, de contrôler l’étendue des pouvoirs de marché. • Etats-Unis : Federal communications commission (1934) • Royaume-Uni : OFTEL (1980) • France : ART (1997)
Les formes théoriques de base pour la réglementation La tarification au coût marginal • L’équilibre du monopole, caractérisé par un prix plus élevé et une quantité plus faible que l’équilibre de concurrence pure et parfaite, ne réalise plus l’intérêt général • Ceci peut s’analyser en termes d’étude du surplus du marché, c’est-à-dire à partir de la somme du surplus des consommateurs et du surplus du producteurs sur un marché (équilibre partiel)
Les formes théoriques de base pour la réglementation La tarification au coût marginal • Le surplus des consommateurs est la somme des surplus individuels sur le marché, c’est-à-dire la différence entre la somme que les consommateurs auraient été disposés à payer et la somme effectivement payée • L’aire PoAB représente ce surplus
Les formes théoriques de base pour la réglementation La tarification au coût marginal • Le surplus du monopole est égal à son profit, soit l’aire 0p*BC • Le surplus total est donc égal à l’aire OABC • Ce surplus n’est pas maximal pour la société car en concurrence pure et parfaite, il est égal à OABECC • La règle optimale pour la société serait une tarification au coût marginal
Les formes théoriques de base pour la réglementation Les tarifications de second rang • Mais la tarification au coût marginal soulève un problème de déficit dans le cas des monopoles naturels • Ce problème de déficit est lié aux caractéristiques des monopoles naturels, à savoir des rendements croissants et des coûts moyens toujours décroissants • La tarification au coût marginal pose alors la question du financement de ce déficit
Les formes théoriques de base pour la réglementation Les tarifications de second rang • La tarification au coût marginal revient à imposer à la firme de vendre son offre y* à un prix p*, provoquant un déficit représenté par la zone grisée • Seul l’impôt ou le forfait permet de résoudre ce problème, mais problème d’incitation… • Boiteux propose alors une règle dite de l’équilibre budgétaire, qui correspond ici à une tarification au coût moyen • Cette règle permet permet le plus grand surplus possible sous contrainte d’équilibre budgétaire. Mais c’est un optimum de second rang
Un cas particulier : le monopole discriminant • On peut définir la discrimination par les prix comme une stratégie qui consiste à vendre un même produit à des prix différents, les différences de prix ne correspondant pas à des différences de coûts. • Cela est possible à partir du moment où on suppose une demande non homogène, regroupant en réalité des consommateurs n’ayant pas les mêmes fonctions d’utilité.
Un cas particulier : le monopole discriminant Considérons une droite de demande AB, cette droite nous indique la quantité demandée pour un niveau quelconque de prix. Mais elle peut indiquer aussi les différences d’attitude des consommateurs. Décomposons cette fonction de demande en trois groupes - un premier groupe d’acheteur exprime une demande qui peut être représentée par AC’ : ils sont prêts à acheter une quantité OC de produit à un prix supérieur ou égal à OE. - Le second groupe est représenté par le segment C’D’, ces consommateurs sont prêts à absorber une quantité CD si le prix descend jusqu’à OF. - Le troisième groupe d’acheteurs enfin est représenté par D’B, ils n’interviennent sur le marché que si le prix est strictement inférieur à OF ; ils sont prêts à consommer une quantité DB si le prix descend jusqu’à 0. L’idée qui ressort de cette classification est qu’un vendeur astucieux doit essayer de vendre son produit, non pas à un prix unique, mais au prix maximal que chaque acheteur est disposé à payer.
Le monopole discriminant : la discrimination de deuxième degré • La discrimination du second degré consiste à proposer différents menus tarifaires, combinant un prix et des quantités. Ces menus ou formules conduisent les consommateurs à s’autosélectionner ; c’est à dire à révéler d’eux-mêmes leur véritable disposition à payer. • La discrimination du second degré est largement appliquée dans la téléphonie mobile, où les consommateurs se voient proposer différents forfaits de communication (1 heure, 2 heures, 4 heures 6 heures), le prix des communications à la minute diminuant avec la durée totale du forfait
Le monopole discriminant : la discrimination de troisième degré • Ladiscrimination du troisième degré est basée sur un mécanisme de filtrage (screening) des consommateurs par l’entreprise elle-même. • Le filtrage va se faire par la définition de catégorie selon des critères précis. Ensuite, chaque client, selon la catégorie à laquelle il appartient se verra proposer un tarif spécifique. Plusieurs conditions sont requises pour que ce type de discrimination soit efficace. • Premièrement, il faut que chaque catégorie regroupe des consommateurs le plus homogènes possibles en termes de disposition à payer. Sinon, on ne voit pas l’intérêt de mettre en place ces catégories. • Deuxièmement, il faut que ces catégories reposent sur des critères observables. Par exemple, on peut choisir des critères d’âge, de statut professionnel, de revenu … • Dans la vie quotidienne, on trouve de nombreux exemples de discrimination du troisième degré. Par exemple, dans les transports (avions, trains) ou dans la téléphonie mobile, des tarifs jeunes sont généralement proposés, sur le principe que ces derniers ont une disposition à payer plus faible.