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Chapitre Troisième Modifications phonétiques. A. Du côté des voyelles. 1. Loi de l’alternance vocalique. Des mots apparentés ou soumis aux lois de la flexion peuvent se bâtir sur des voyelles dont diffèrent le timbre (alternance qualitative) ou la longueur (alternance quantitative) :.
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Chapitre Troisième Modifications phonétiques (A. Meurant - UCL 2006-2007)
A. Du côté des voyelles 1. Loi de l’alternance vocalique Des mots apparentés ou soumis aux lois de la flexion peuvent se bâtir sur des voyelles dont diffèrent le timbre (alternance qualitative) ou la longueur (alternance quantitative) : tego/toga/tēgula uenit/uēnit multitūdō/inis (A. Meurant - UCL 2006-2007)
2. Loi de l’apophonie des voyelles brèves L’apophonie désigne la variation du timbre d'une voyelle dans un contexte donné (ou, en d'autres termes, la fermeture d'une voyelle brèveen syllabe intérieure) : - en syllabe intérieure une voyelle brève évolue en -ĕ- devant -r- • en syllabe intérieure ouverte un -ă-/-ĕ-brefs évoluent en -ĭ- • en syllabe intérieure fermée un -ă-bref évolue en -ĕ- habēre > adhibēre - factus > cōnfectus - dare > reddere (A. Meurant - UCL 2006-2007)
2. Loi de l’apophonie des voyelles brèves Il s'agit ici de mots formés par préfixation, évolution qui transforme une syllabe initiale en syllabe intérieure. Mais le phénomène est aussi observable en contexte flexionnel : capio > capĕre - mīles > mīlitis (A. Meurant - UCL 2006-2007)
3 . Loi des finales entravées Dansles polysyllabes, la voyelle finale suivie d'une consonne autre que -s- estbrève Dans les monosyllabes, la voyelle est toujours brève devant -m- ou -t- • amābāmus face à amābam, amābat mais amābās • honor face à honōris • remface àrērum><sīc, sōl, fūr (A. Meurant - UCL 2006-2007)
4. « Vocalis ante uocalem corripitur » Dans toute série associant une voyelle à une autre voyelle de timbre différent, la première est brève : habeo >< habēre audio >< audīre Échappent néanmoins à cette règle : fīo/fīunt (mais fierem !!) la désinence -īus du gén. sing. des déclinaisons pronominales le gén. sing. de diēs (diēī) les mots d'origine grecque (āēr ; Aenēās). (A. Meurant - UCL 2006-2007)
5. Loi d’Osthoff Une voyelle qui précède la suite sonante (nasale, liquide) + occlusive est brève : amant, amandus (A. Meurant - UCL 2006-2007)
6. Loi de Lachmann Radicaux du présent Radicaux du supin et de ses dérivés ag- (ago) āc- (āctus) ad- (cado) ās- (cāsus) eg- (tego) ēc- (tēctus) ed- (edere) ēs- (ēsus) (A. Meurant - UCL 2006-2007)
7. Quelques autres règles En syllabe finale ouverte, -ǐ brefévolue en-ĕ bref: omnis > omnecape et non *capi • Deux voyelles de timbre identique fusionnent toujours en une longue. audīsse > audī(u)isse - nīl > ni(h)il Elles le font parfois quand leurs timbres diffèrent : cōgo > * co-ago – amo > * amā-omais coēgi > coāctus - moneo (A. Meurant - UCL 2006-2007)
7. Quelques autres règles • Devant –nct, -nx, la voyelle est longue sānctus • Toute voyelle est longue devant –ns, -nf īnfāns cōnsul īnfēlīx mēns (A. Meurant - UCL 2006-2007)
B. Du côté des consonnes 1. Le rhotacisme A l’époque classique, un -s- intervocalique situé à la frontière de morphèmes est réalisé en -r- amā – re >< es – se flōs >< flō – ris Exceptions : miser, desino, nisi, Caesar, asinus (A. Meurant - UCL 2006-2007)
2. L’assimilation Des consonnes voisines tendent à s’assimiler partiellement ou totalement apportāre > ad-portāre face à aduenire āctus pour * ag – tus (A. Meurant - UCL 2006-2007)
3. Combinaisons On notera encore que les règles concernant les consonnes peuvent se combiner à celles qui regardent les voyelles : *fu – is – am > *fuiram > fuĕram *fu –is – o > *fuiro > fuĕro (A. Meurant - UCL 2006-2007)
4. Epenthèse Dans les groupes ml, ms et mt, une consonne (dite épenthétique) s’intercale entre les deux consonnes initiales. sumo sumpsi sumptum (A. Meurant - UCL 2006-2007)