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La décompression. Emmanuel Bernier. Plan du cours. La dissolution des gaz Le modèle de Haldane Le cadre réglementaire L’utilisation des MN90 Généralités Plongée isolée 2 ème plongée : calcul, planification Incidents Cas particuliers : altitude, nitrox, O 2 Les ordinateurs de plongée
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La décompression Emmanuel Bernier
Plan du cours • La dissolution des gaz • Le modèle de Haldane • Le cadre réglementaire • L’utilisation des MN90 • Généralités • Plongée isolée • 2ème plongée : calcul, planification • Incidents • Cas particuliers : altitude, nitrox, O2 • Les ordinateurs de plongée • La gestion des procédures hétérogènes • L'accident de décompression
P T P = Téquilibre P > Tsous-saturation P = Téquilibre P < Tsur-saturation P << T sur-saturationcritique La dissolution des gaz • Pression du gaz sur le liquide dissolution • 4 états : sous-saturation, équilibre, sur-saturation, sur-saturation critique • À l’équilibre, par définition : tension (gaz dissous) = pression (gaz gazeux) • Solubilité (fonction de la température) • A l’équilibre, la quantité de gaz dissous est proportionnelle à sa solubilité dans le liquide et à sa tension
Les 3 états de saturation en plongée PPN2 PPN2 N2 TN2 TN2 N2 TN2 TN2 En surfaceSaturation En plongéeSous-saturation A la remontéeSur-saturation
Les facteurs qui influencent la dissolution • Pression du gaz (Profondeur) : pression gaz dissous • Durée d’exposition (Temps d’immersion) : durée gaz dissous • Surface de contact (Vascularisation, réseau capillaire) : surface vitesse de dissolution • Température (37°C) : température gaz dissous • Nature du gaz et du liquide (taille des molécules, affinité, solubilité) : Tissus (sang, lymphe,…), mélange gazeux respiré • Agitation : agitation vitesse de dissolution (Débit sanguin, perfusion) • Le corps humain dissout environ 1L d’azote / ATM d’air respiré
Historique succinct • 1670 : R. Boyle observe un ADD sur une vipère brutalement décomprimée • XIXe siècle : travail au sec en milieu hyperbare (piles de ponts) « mal des caissons », bends • Paul Bert (physiologiste et homme politique français) : • Physiologie de la respiration : effets de l’altitude et de la plongée rôle de la pression partielle d’oxygène • 1878 : « La pression barométrique » • Rôle des bulles d’azote dans l’ADD progressivité de la déco • John Scott Haldane (physiologiste écossais) : • Rôle du CO2 sanguin dans la respiration • 1906 : chargé par l’amirauté britannique d’établir un protocole de déco expérimentation animale modélisation • 1908 : premières tables de déco avec paliers (ΔP / P ≤ 2)
Modèle de décompression • Notion de modèle : • Représentation simplifiée de la réalité • Hypothèses • Validation expérimentale • Simulation • Modèle de Haldane : • 5 hypothèses : • Équilibre alvéolaire instantané • Équilibre tissulaire instantané • Tissus anatomiques représentés par des compartiments • Taux de perfusion constant • Charge et décharge symétriques • Tout le gaz est dissout, les bulles sont pathogènes (Sc) • Perfusion limitante (débit d’irrigation, solubilité)
Les compartiments • Ils représentent un ensemble de tissus anatomiques • Ces tissus sont plus ou moins perfusés • Ils ont une certaine capacité à stocker de l’azote (en fonction de leur volume et de la solubilité de l’azote dans le tissu) • Q = Q0 x Vr Q Vr (gradient) Vi (tension initiale)
Compartiments courts et compartiments longs Compartiment long Compartiment court
Que nous dit le modèle de Haldane ? • Les différents tissus de l’organisme sont représentés par des compartiments • Chaque compartiment est caractérisé par sa période (en min) significative de sa perfusion, donc de sa vitesse de charge et de décharge • En 1 période, le compartiment échange la moitié du gradient • G = pression partielle – tension • Volume critique des bulles tissulaires :TN2 / Pabs ≤ Sc Pabs ≥ TN2 / Sc détermine les paliers
Méthodologie de calcul • Tension initiale (Ti) • Pression partielle d’azote respirée = PpN2 resp • Gradient (G) • Nombre de périodes • Pourcentage de saturation (%sat) • Tension finale (Tf) G = PpN2 resp – Ti Tf = Ti + %sat x G
Compartiment directeur • Pour chaque compartiment on calcul Pabs = TN2 / Sc • Le compartiment directeur est celui qui impose le premier stop valeur Pabs la plus grande • En pratique : • Plongée profonde mais courte : compartiment court • Plongée peu profonde et longue : compartiment long
Exemple • Plongée de 30min à 40m • 2 compartiments
Limites du modèle de Haldane • Présence de micro-bulles circulantes à la décharge (gaz gazeux) • Décharge plus lente que la charge du fait des micro-bulles ( modèle sigmoïde, modèle à décharge linéaire) • Équilibre alvéolaire ralenti en cas d’engorgement du filtre pulmonaire • Équilibre tissulaire non instantané dans les tissus lents (cartilages articulaires) • Taux de perfusion variable à effort (augmentation de la température et de la perfusion) • Composition du gaz alvéolaire différente de celle du gaz respiré (H2O et CO2 indépendants de la pression) • Variété et nouveauté des modèles : Buhlmann, VPM (paliers profonds), RGBM, M-values (seuil N2 variable avec la profondeur), Hempleman (diffusion limitante),…
Cadre réglementaire • Arrêté du 22/6/1998, art. 8 : « Les pratiquants ont à leur disposition sur les lieux de plongée … un jeu de tables permettant de vérifier ou recalculer les procédures de remontées des plongées réalisées au-delà de l'espace proche » • Ibid., art.10 : « Sauf dans les piscines ou fosses de plongée dont la profondeur n'excède pas six mètres, les plongeurs évoluant en autonomie et les guides de palanquée sont équipés chacun … des moyens de contrôler personnellement les caractéristiques de la plongée et de la remontée de leur palanquée. » • Ibid., art.11 :« La plongée subaquatique autonome à l'air est limitée à 60 mètres. Un dépassement accidentel de cette profondeur de 60 mètres est autorisé dans la limite de 5 mètres. » • Liberté de choix du moyen de contrôler la décompression • MN90 utilisées pour les examens FFESSM et J&S
MN90 : Généralités • Vitesse de remontée : 15 à 17m/min, 6m/min entre paliers • 2 plongées / 24h au maximum • Pas d’interpolation des temps et des profondeurs arrondi supérieur • Profondeur maxi 60m ; 62 et 65m utilisables en cas de dépassement accidentel pas de plongée dans les 12h suivantes
MN90 : Plongée isolée (pas de plongée dans les 12h précédentes)
MN90 : 2ème plongée • IS : durée entre émersion 1ère plongée et immersion 2ème plongée • IS < 15min : consécutive • 1 seule et même plongée • Durée = D1 + D2 • Profondeur = max (P1, P2) • IS ≥ 15min et ≤ 12h : successive • Majoration : « mémoire » de la saturation en azote due à la 1ère plongée au moment de l’immersion pour la 2ème plongée c’est le temps qu'il faudrait rester à la profondeur de la 2ème plongée pour avoir le même niveau de saturation que celui dû à la 1ère plongée au moment de la 2ème immersion
MN90 : Majoration N2 = 1,10 N2 = 0,95 (AR) N2 = 0,8 N2 = 0,8 N2 = 0,95 N2 = 0,8 N2 = 0,95
MN90 : Planification • Prévoir : • profil (profondeur et durée) • moyens (pendeur, parachute,…) compatibles avec les conditions de la plongée (froid, courant,…) • durée de décompression • stock d'air disponible (y/c réserve 50b) • Ordinateur : mode planification (cf. notice d'utilisation) ; on ne peut pas se baser sur une planification aux tables pour une plongée réalisée à l'ordinateur (pas de mélange des procédures) • Différente situations de calcul MN90 : • Profondeur, durée déco durée max plongée isolée • Durée plongée, durée déco profondeur plongée isolée • GPS, prof, durée plongée, durée déco IS • GPS, IS, durée plongée, durée déco prof
MN90 : Planification (suite) • Profondeur : 32m • Durée de paliers maximum : 10min • Durée maximum d'une plongée simple ? • Lecture directe dans la table à 32m
MN90 : Planification (suite) • Durée de plongée minimum : 40min • Durée de paliers maximum : 5min • Profondeur maximum d'une plongée isolée ? • On recherche dans la table la durée des paliers à différentes profondeurs pour une plongée de 40min : • à 20m pas de palier • à 22m 2min • à 25m10min • on se limitera donc à 22m
MN90 : Planification (suite) • 1ère plongée : GPS E • 2ème plongée : • Profondeur : 25m • Durée réelle de plongée minimum : 25min • Durée de paliers maximum : 5min • IS minimum pour une plongée successive ? • À 25m, la durée table maximum pour ne pas dépasser 5min de palier est de 35min • Si on veut plonger réellement 25min, la majoration ne doit pas excéder 10min • Tableau 2 : AR maxi = 0,89 • Tableau 1 : GPS E AR ≤ 0,89 siIS ≥ 2h30
MN90 : Planification (suite) • 1ère plongée : GPS I • IS : 3h00 • 2ème plongée : • Durée de plongée minimum : 30min • Durée de paliers maximum : 5min • Profondeur maximum d'une plongée successive ? • Tableau 1 : GPS I + IS 3h00 AR = 0,94
MN90 : Erreur de planification • Profondeur réelle > profondeur planifiée • On conserve la majoration planifiée (> majo. réelle) • On calcule les paliers avec la profondeur réelle • Profondeur réelle < profondeur planifiée • On conserve la majoration planifiée • On calcule les paliers avec la profondeur planifiée (> prof. Réelle)
MN90 : Incidents • Remontée rapide (> 17m/min) : • Rejoindre la mi-profondeur dans les 3min après émersion • 5min de recompression à la mi-profondeur • Durée plongée = immersion début remontée à 15m/min • Palier à 3m de 2min minimum • Interruption de palier : • Rejoindre le palier interrompu dans les 3min après émersion • Reprendre intégralement le palier interrompu • Pas de réimmersion thérapeutique • Pas de réimmersion seul • Attention à la profondeur de réimmersion vs saturation • Stock d’air vs déco
MN90 : Calcul DTR • Prof. de remontée ≠ prof. Calcul • Remontée rapide : mi-profondeur • Remontée lente • Consécutive moins profonde • Nitrox : profondeur équivalente
Pression et altitude • Pression atmosphérique = poids de la colonne d’air ( 10 t/m2) • À 2000m d’altitude, 2000m de colonne d’air en moins H < 1,0 bar • H diminue d’environ 0,1b tous les 1000m d’altitude • Ex : altitude = 3000m, profondeur = 20m p = 0,7 + 2,0 = 2,7b
MN90 : Plongée en altitude • 3 plongées de 50 min après 48h passées à l’altitude concernée • Compartiment 50 min, Sc = 1,6 : palier requis ?
MN90 : Plongée en altitude (suite) temps lac (réel) mer (fictif) Prof.
MN90 : Plongée en altitude (suite) • Profondeur fictive = profondeur réelle x H0/H(> profondeur réelle) • Profondeur paliers = profondeur palier table x H/H0 (< profondeur table) • Durée de remontée = durée table Vremontée = 15m/min x H/H0 (< Vtable)
MN90 : Plongée au nitrox • Utiliser des tables nitrox !!! • Qualification nitrox requise • Calcul de la profondeur équivalente donnant la même PpN2 à l’air : Pabs x %N2 = Pabséqu x 79% • PpO2 ≤ 1,6b profondeur limite d’utilisation du mélange
MN90 : Paliers à l’O2 • À partir du palier à 6m ! • Durée palier = 2/3 du palier à l’air (arrondi supérieur) • Réduction applicable si palier résultant ≥ 5min • GPS inchangé • Qualification nitrox confirmé non requise si le bloc est fixé à un pendeur
MN90 : Utilisation d’O2 pur en surface • Utilisation du tableau 1 pour l’IS à l’air • Utilisation du tableau 3 pour l’IS à l’oxygène
Les ordinateurs de plongée (suite) • LIRE LA NOTICE !!! • Initialisation et mesure de la profondeur risque de sous-évaluer la profondeur en cas de descente immédiate impact sur le calcul de décompression • Mauvaise prise en compte des phénomènes physiologiques dans le cas de plongées yo-yo, de profils inversés, de remontées rapides,… • Réglage personnalisé déco différentes • Alarmes • Multi-gaz • Planification • Palier de sécu • Interface PC : péda, « mouchard » • Mode SOS / erreur • Risque de panne esprit critique,tables de secours • % batterie = % tension
Les ordinateurs de plongée (suite) • Rester informé : rappel de modèles par les constructeurs en cas de bug • Ne pas se prêter ou s'échanger les ordinateurs entre 2 plongées consécutives : mémoire de la saturation antérieure prise en compte pour les plongées suivantes • Ne pas mélanger les procédures de décompression (plongée à l'ordinateur le matin, aux tables l'après-midi,…) • Risque de panne esprit critique, tables de secours • Risque de déprogrammation par les ondes électromagnétiques produites par un téléphone portable
Procédures hétérogènes • Temps de palier ou DTR à fixer lors du briefing (particulièrement important si plongée profonde) • Adopter la décompression de l'ordinateur le plus contraignant communiquer pendant la plongée : DTR compatible avec les possibilités (stock d’air, froid, conditions de palier,…) • Aligner la vitesse de remontée sur la plus lente préconisée (intégrer la vitesse de remontée à la durée de plongée pour un calcul MN90)