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O.Golliard Lycée J.Ferry Conflans Sainte Honorine . . Pistes pédagogiques pour traiter des programmes de STi2D; STi2A, STL. Les principes de la démarche sujet d’étude/question. La question s’articule avec les notions indiquées, qui constituent un élément explicite du programme.
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O.Golliard Lycée J.Ferry Conflans Sainte Honorine. Pistes pédagogiques pour traiter des programmes de STi2D; STi2A, STL
Les principes de la démarche sujet d’étude/question La question s’articule avec les notions indiquées, qui constituent un élément explicite du programme Le sujet d’étude est forcément articulé avec la question mais est étudié au moment que le professeur juge pertinent Les sujets d’étude visent l’autonomisation des lycéens. Ils constituent un espace significatif (une vingtaine d’heures) de diversification pédagogique et de production effective. Le travail en autonomie est fondé à chaque fois sur un corpus documentaire construit pour poser un problème. Ce corpus comporte généralement un faible nombre de documents ; en aval, il permet d’approfondir et d’incarner certains contenus de la question.
On s’interroge sur les évolutions démographiques en rapport avec les transformations des modes de vie et des pratiques culturelles, dans un contexte de mutations des structures de production et de changement de systèmes techniques. Une approche sur le temps long est privilégiée QUESTION A – Vivre et mourir en Europe des années 1870 aux années 1970 (6 h.) On s’interroge sur les évolutions démographiques en rapport avec les transformations des modes de vie et des pratiques culturelles, dans un contexte de mutations des structures de production et de changement de systèmes techniques. Une approche sur le temps long est privilégiée B - Sujet d’étude au choix : - Vivre et mourir en temps de guerre (4 h.) On choisit un des grands conflits de la période 1870-1970. Dans ce cadre chronologique et spatial, on aborde les conditions de vie à l’arrière et au front, la violence de guerre dans ses diverses formes et sa répercussion sur les sociétés, les efforts conduits pour atténuer les souffrances et protéger les victimes (par exemple l’engagement des « Justes » pour sauver des Juifs durant le second conflit mondial).
Les notions relient Question et Sujet d’étude A – Vivre et mourir en Europe des années 1870 aux années 1970 (6 h.) B - Sujet d’étude : - Vivre et mourir en temps de guerre (4 h.) Nouveau rapport à la mort Notions - Âge industriel - Consommation - Croissance - Modes de vie - Protection sociale -Transition démographique Guerre industrielle Nouveau partage hommes/femmes Catastrophe démographique
Piste 1; sujet d’étude en amont et Question en aval SUJET D’ETUDE : vivre et mourir pendant la 1ère Guerre Mondiale QUESTION ; Vivre et mourir en Europe des années 1870 aux années 1970 (6 h.) Leçon 1 : les transformations démographiques • Pourquoi les sociétés européennes ont-elles les plus fortes espérances de vie ? • -contextualisation du bilan démographique du conflit B. Comment les sociétés européennes sont-elles devenues des sociétés urbaines ? -la guerre a provoqué une hémorragie des campagnes Leçon 2 : les mutations de la production et la modernisation • Comment les structures économiques se transforment-elles ? • -la guerre est industrielle, les femmes jouent un rôle croissant dans la pop active B. Comment la société de consommation triomphe en Europe ? -les méthodes de production mises en œuvre pdt le conflit rend facile l’accès aux biens C. Comment l’accès à la culture et l’éducation se sont-ils démocratisées ? -la guerre a mobilisé les productions culturelles (presse, art…)
Croisement de l’extrait avec des sources historiques : • Extrait : PENSUET Maurice, Ecrit du front, Lettres, 1915-1917 • 24 septembre 1915, en Argonne. « Nous irons à l’assaut par 4 vagues de tirailleursespacées de 50 m. La 6e • (compagnie de Maurice Pensuet) sera de la deuxième. L’attaque se fera sur le front d’une division. La clique sonnera, drapeaux, • colonels, généraux, tout le monde y va. (…) Personne ne se fait d’illusion, mais tout le monde est prêt à « chier dur ». Quant à en • réchapper, les uns disent que c’est une loterie ; moi je dis « à la grâce de Dieu ». J’ai confiance, confiance, confiance…Au dernier • moment, je penserai à vous, votre pensée sera avec moi et en terminant, je vous embrasse de tout mon cœur. » • (Maurice Pensuet est blessé à la cuisse, « une bonne petite blessure » qui l’envoie quelques semaines à l’hôpital, à Cluny). • Témoignages sur la violence de guerre (1914-1915) • « Beziak est formé de trois villages. Les Autrichiens y tuèrent 54 personnes par divers procédés. • La plupart furent éventrés avec le gros sabre des prisonniers. A.J., 32 ans, yeux crevés, nez et oreilles coupés. S.J., 14 ans, • nez et oreilles coupés. K.K., 56 ans, yeux crevés, nez et oreilles coupés (...), (suit une liste d’exactions). • La façon dont les soldats ennemis s’y sont pris pour tuer et massacrer correspond à un système. Ce système est celui de l’extermination. • Il est impossible de voir dans les atrocités commises les actes de quelques apaches comme il s’en trouve sûrement dans toute armée. • On aurait pu le croire si le nombre des victimes se fût chiffré par quelques douzaines, mais quand il faut les compter par milliers, l’excuse • de la mauvaise conduite de quelques éléments galeux n’est plus admissible. Les soldats austro-hongrois, arrivant en territoire serbe et se • voyant en présence de ces gens qu’on leur avait toujours présentés comme barbares, ont eu peur. Et c’est par peur, pour ne pas être • massacrés eux-mêmes, qu’ils ont probablement commis leurs premières cruautés. Mais à la vue du sang, il s’est produit le fait que • maintes fois j’ai eu l’occasion d’observer : l’homme s’est changé en brute sanguinaire. Un véritable accès de sadisme • collectif s’est emparé de ces troupes. L’œuvre de dévastation a été poursuivie par des hommes qui sont des pères de famille et qui, • probablement, sont doux dans la vie privée. » • Source : Docteur A. REISS (médecin suisse), Rapport sur les atrocités commises par les troupes austro-hongroises pendant la première • invasion de la Serbie Travail des élèves : -repérer les éléments témoignant de la violence inouïe du conflit et des conditions du combat et les moteurs de l’action dans les deux cas de figure (la petite patrie, la peur, le sadisme)
Ouverture vers l’histoire des arts (une œuvre au choix parmi les 3 présentées) Le professeur fait un point biographique sur O.Dix et fait ressortir : -la violence de l’attaque (gaz, gestes violents) -l’enrôlement de la science (rupture culturelle) avec chimie au service de la guerre -la scène de terreur -la mort incarnée -les masques qui terrifient Ex 1. Assaut avec gaz, O.Dix, 1924 (Sturmtruppe geht unter Gas vor) Capacités ; - identifier des documents (nature, auteur, date, conditions de production) - cerner le sens général d’un document, lire un document et en exprimer oralement ou par écrit les idées clés, les parties ou composantes essentielles
Le professeur fait un point sur G.Severini et Analyse cette guerre esthétisée où l’artillerie est reine des batailles. Il insiste sur : -le cubisme, les couleurs -le rôle du wagon blindé avec ses tourelles -les pièces d’artillerie qui tire -balles et obus de manière continue -l’exaltation de la puissance mécanique -le rôle de l’industrie (acier) et des transports (train) -le soldat dominé par le matériel en rappelant que 80% des tués le sont par l’artillerie Toile de Severini Ex 2. Train blindé en action, 1915, Toile de Gino Severini, huile sur toile, 115,8 x 88,5 cm, l’œuvre s’’appuie sur une photo parue dans le Miroir, 1/11/1914
Max Beckmann, Die Granate (L'obus), 1915, pointe-sèche sur papier, 38 x 28,8cm. Le professeur fait un point biographique sur Beckmann et insiste sur : -l’instantanéité, la surprise de la déflagration -l’espace peu profond, entassement -la boule incandescente prête à éclater -le désordre, la panique, l’entassement de cadavres -les formes suggestives semblent suffire -l’indifférenciation des victimes Dessin de M.Beckmann Dans une lettre, le 11 octobre 1914, Beckmann écrit à sa femme : " Quand une énorme salve vient retentir par ici, c'est comme si l'on ouvrait violemment les portes de l'éternité. Tout suggère l'espace, le lointain, l'infinité. J'aimerais, je pourrais peindre ce fracas ». Ex 3. Max Beckmann, Die Granate (L'obus), 1915, pointe-sèche sur papier, 38 x 28,8 cm.
2ème temps • La déshumanisation de l’ennemi Autoportrait d’O.Dix, "Selbstbildnis mit Artillerie-Helm » (Autoportrait au casque d'artilleur), 1914, huile sur papier, recto verso, 68 x 53,5 cm, Galerie municipale, Stuttgart Doc 1a. Le Petit Chaperon Rouge antiallemand, extrai. (date inconnue)
La dureté des conditions d’occupation Doc 1bIMAGE ANTIALLEMANDE Vision fugitive, carte française illustrée, 1914 Doc 2. Issue du fonds Anne Morgan, l’abri pour civils à Chavigny, près de Soissons, abrite un couple et ses 6 enfants. Doc 3. Image allemande, date inconnue.
Doc 5. L'occupation allemande à Roubaix "L'hiver de 1917 fut effroyable. Dès le début, il s'annonça sévère, d'autant plus qu'on avait le ventre vide. La misère à Roubaix était inimaginable. La ville paraissait une cité de moribonds... Les vieillards mouraient, la tuberculose ravageait l'enfance et l'adolescence. Au cimetière, on contemplait avec stupeur les innombrables tombes de jeunes gens de dix-huit à vingt ans. (…) La faim régnait, une faim désespérée, résignée, sans rage, ni fureur, ni révolte. On se sentait dans les mains d'un ennemi trop fort. Surtout, on le sentait affamé, traqué, aux abois comme soi-même. Pas une maison, pas un foyer où ne régnât cette famine, ce vide abrutissant (les ventres et des cervelles, une souffrance morne indéfiniment prolongée sans espoir. Le ravitaillement venait mal. Les canaux étaient gelés. Et des trafiquants trop nombreux distrayaient en route un quart des vivres les meilleurs(…) Les Allemands avaient leurs cantines dans les usines, çà et là. Aux portes, des files d'êtres lamentables, femmes, vieux, gamins hâves et affamés, attendaient une distribution de restes, l'aumône d'un fond de gamelle. A partir de février, le froid devint terrible. Cet hiver de 1917-1918, effroyable calamité, s'ajoutait aux méfaits des hommes. Pas de charbon, pas de tissus. Les Allemands avaient fait l'inventaire de tous les vêtements, et " réquisitionné " ce qui était utilisable. Si bien qu'on se taillait des vêtements dans les couvertures, et que des gens marchaient par les rues drapés comme des Arabes. D'autres passèrent des mois entiers dans leur lit... in Maxence Van der Meersch, Invasion 1914.
Doc 6. La guerre n°5 : petit héros, grands lâches - 1 impression photomécanique (carte postale), couleur ; 9 × 14 cm (support) Capacité: A partir des 6 documents, rédiger un texte court qui témoigne de l’implication des civils dans la violence de guerre. On peut indiquer un plan aux élèves : -Les civils subissent la violence -Les civils alimentent la violence en caricaturant l’ennemi -Les civils exaltent leurs héros.
3ème heure, on cible la question de la survie à l’arrière "- Les hommes sont partis en masse et cependant les récoltes ont été ramassées, les terres labourées, les administrations fonctionnent les tramways marchent, le métro n'est pas interrompu. Tout va. C'est un miracle Vivent les françaises ! Leurs maris sont au front, elles veulent toutes travailler et elles sont tellement héroïques qu'elles donnent leur sang au plus vil prix Que de misère il couvre ce beau mot d'héroïsme. Partout on a baissé les salaires. Regardez les ouvrières qui travaillent pour l'armée. Elles gagnera 0,15 F- 0,20 F de l'heure. Les chemises de soldats payées par l'intendance 0,55 F pièce sont payées à l'ouvrière 0,20 F. Les intermédiaires amassent des fortunes. Demain ou après-demain. il faudra bien que la paix revienne. la nécessité sera encore plus implacable pour les femmes... Il leur faudra lutter pour conquérir leur pain coupé par la censure." Marcelle Capy, dans le journal La vague, 1916 Un problème de ravitaillement. Iconographie A.D Yvelines
Information sur les amendes en cas de fraude à l’alimentation, Ministère de l’alimentation, 1918 (site) Lettre de poilu au maire de Conflans ste Honorine, 1915, Archives municipales.
4ème heure ; en quoi le bilan de la guerre bouleverse les sociétés européennes ? Les élèves décrivent et comparent deux monuments aux morts après que le professeur ait fait un bilan humain de la guerre en insistant sur : • Tableau pertes par pays en insistant sur le • deuil inversé - hémorragie démographique • sur temps très court (Somme), court (1918-1920) • et moyen (classes creuses) • bouleversement démographique • bouleversement moral • Image de « gueules cassées » (photo et • tableau de Dix), deuil impossible, disparus • Texte sur le sentiment de déclin • Comparaison de deux monuments • aux morts • Nouvelle place aux femmes (dossier) • bouleversement culturel
Doc. 2. Monument aux morts de Peronne « Picardie maudissant la guerre ». Doc 1. Kriegerdenkmal de Mainbernheim, 1927, qui restitue le mythe du coup de poignard dans le dos en présentant un Juif sous forme de squelette
Dammtordamm à Hambourg ; monument (1936) inauguré par les nazis et utilisé ensuite par les néo-nazis comme lieu de rassemblement et contre-monument (Gegendenkmal) de A.Hrdlicka(1983-86) qui fit scandale.
Sur les fonctions des monuments aux morts voir A.Prost. Autre piste : les monuments de la commune du lycée ou des élèves . Bibliographie et sitographie Artistes pendant la guerre Eduscol Académie de Marseille. Photos de la 1GM Histoire par l’image Vidéo INED Mémorial de Caen Ina Jalons Dessins de la Grande Guerre Chemins de la mémoire Audoin-Rouzeau S., 14-18, retrouver la guerre, Folio Histoire, 2003. Horne J, Kramer A, 1914, Les atrocités allemandes, Texto, 2005. Dupaquier J, Histoire des populations de l’Europe, Fayard, Tome 3, 1999 Doc photo n°8041, La guerre au XX°s, S.Audoin-Rouzeau. Doc photo, Histoires de France, D.Borne, n°8083 + Histoire culturelle de la France, n°8077 Capdevila L, Voldman D, Sexes, genre et guerres, Payot, 2010. Peter Reichel, L’Allemagne et sa mémoire, O.Jacob, 1998