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QUASAR 95 – Club d’astronomie de Frouville - 95960 CE QUE NOUS ALLONS ETUDIER CE SOIR. LES OCULAIRES. QUELLE DIFFERENCE ENTRE OBJECTIF ET OCULAIRE ?. OBJECTIF ET OCULAIRE.
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QUASAR 95 – Club d’astronomie de Frouville - 95960 CE QUE NOUS ALLONS ETUDIER CE SOIR LESOCULAIRES
OBJECTIF ET OCULAIRE L’objectif de nos appareils d’observation est composé de lentilles pour une lunette ou de miroirs pour un télescope ou d’une combinaison des deux pour les instruments catadioptriques. C’est donc l’objectif de nos appareils qui détermine les caractéristiques fondamentales de l’instrument, par son diamètre et son principe optique : résolution, magnitude limite, champ, etc...
Mais l’objectif ne donne pas d’image directement exploitable par l’œil, c’est là qu’intervient le deuxième élément de tout instrument : l’oculaire, qui n'est qu'une simple loupe permettant de grossir l'image donnée par l'objectif afin d’en rendre l'examen plus confortable. L'oculaire étant fondamentalement une lentille, est soumis aux même aberrations optiques qu’un objectif. Mais la différence majeure entre un objectif et un oculaire est l’angle de champ de l’image qu’il doit couvrir. Par comparaison, un objectif ne dépasse que rarement un angle de champ de 2°. L’angle de champ d’un oculaire peut dépasser 80°. Par conséquent, pour un oculaire, la correction des aberrations hors-axe devient prépondérante. En particulier, l'aberration chromatique, qui doit être corrigée par l'emploi de plusieurs verres.
ANATOMIE D’UN OCULAIRE (1) Un oculaire est constitué d’une partie métallique lisse appelée « coulant », qui vient se placer dans le porte-oculaire. Il est utilisé 3 diamètres de coulant : • Le standard japonais 0,9683’’ ou 24,5 mm, • Le standard américain 1,25’’ou 31,75 mm, qui est le plus courant, • Le standard américain 2’’ ou 50,8 mm, qui est moins répandu et est utilisé pour des oculaires haut de gamme, de longue focale et de grand champ apparent.
ANATOMIE D’UN OCULAIRE (2) Sur le coulant à l’entrée de l’oculaire, on trouve un filetage permettant de visser des filtres. Le diaphragme est un trou qui limite volontairement la portion de l’image observée, car plus on s’écarte de l’axe de l’oculaire, plus l’image se dégrade. Il délimite donc le champ apparent de l’oculaire. Ce diaphragme se situe généralement dans le coulant, mais il peut- être aussi à l’intérieur de l’oculaire entre deux lentilles, cela dépend de la formule optique de l’oculaire.
ANATOMIE D’UN OCULAIRE (3) Puis vient le système optique, destiné à agrandir l’image donnée par l’objectif. La lentille de champ est la première lentille traversée par la lumière tandis que la lentille d’œil est la dernière lentille traversée par la lumière. La pupille de sortie est l’endroit où l’on doit placer l’œil afin d’observer dans les meilleures conditions de confort. Le relief d’œil ou relief d’oculaire est la distance qui sépare la dernière lentille de l’oculaire, de la pupille de sortie. Cette distance est importante pour les porteurs de lunettes qui ont besoin d’un relief d’œil important.
PARAMETRES GEOMETRIQUES D’UN OCULAIRE (1) Chaque oculaire se caractérise par sa focale f, son champ apparent Ca et son relief d’œil Ro. La focale d’un oculaire «f» est la distance qui sépare le centre optique de la lentille à son foyer, situé sur le plan focal de l’image. Les focales disponibles sur le marché courant vont de 3 à 50 mm. Le champ apparent «Ca» est l’angle du champ de l’oculaire. Un angle de champ de 40° et en dessous donne l’impression désagréable de regarder dans un tuyau. Un angle de champ apparent de 65° et plus est très agréable, on n’y voit que le ciel et le bord noir de l’entrée de l’oculaire n’est quasiment pas visible.
PARAMETRES GEOMETRIQUES D’UN OCULAIRE (2) Le relief d’œil Ro est la distance à laquelle il faut tenir son œil derrière la lentille de sortie pour obtenir une bonne image. Il est important d’avoir un relief d’œil de plus de 15 mm pour les porteurs de lunettes et de plus de 10mm pour le confort d’observation Le grossissement fournit par l’instrument et son oculaire est égal au rapport de la focale de l’instrument divisé par la focale de l’oculaire : G = F / f.
PARAMETRES GEOMETRIQUES D’UN OCULAIRE (3) Le champ réel «Cr» observé est la portion du ciel que l’on voit au travers de l’oculaire. Il est égal au champ apparent de l’oculaire divisé par le grossissement : Cr = Ca / G. La pupille de sortie «Ps» est le diamètre du champ lumineux parallèle à la sortie de l’oculaire. Elle est égale au diamètre de l’objectif divisé par le grossissement : Ps = D / G. Si la pupille de sortie venait à être plus grande que le diamètre maximum de la pupille de l’œil de l’observateur, cela équivaudrait à diaphragmer l’instrument.
LE GROSSISSEMENT D’UN OCULAIRE (1) • Le grossissement est le rapport entre la focale de l'objectif (F) par la focale de l'oculaire (f). Il est donné par : G = F/ f. Par exemple, pour une lunette de 60/800 mm nous avons un grossissement de 40 fois avec un oculaire de 20 mm (800 / 20), de 64 fois avec un oculaire de 12,5 mm (800 / 12,5) et un grossissement de 133 fois avec un oculaire de 6 mm (800 / 6). • La luminosité diminuant avec le grossissement, il n'est pas utile de grossir plus de 2,5 fois le diamètre de l'objectif, c'est-à-dire que pour la lunette de 60 mm d'ouverture le grossissement maximum utilisable est de 60 x 2,5 = 150 fois • Le grossissement équipupillaire, appelé grossissement minimum d'un instrument, est égal au diamètre de l'instrument divisé par le diamètre de la pupille de l'œil humain la nuit qui est voisin de 6 mm. Pour un 114 mm, le grossissement minimum sera donc de 19 fois. • Le grossissement utile, ou résolvant, est celui qui permet de voir à travers l'oculaire les plus fins détails que l'instrument est capable de restituer. Il est égal à trois fois le grossissement équipupillaire. Pour un télescope 114mm, le grossissement résolvant sera donc de 57 fois.
POUVOIR SEPARATEUR ET OCULAIRE Le pouvoir séparateur : c'est la capacité de l'instrument à séparer deux points rapprochés. Plus le diamètre de l'objectif sera grand, meilleur sera son pouvoir séparateur. Le pouvoir séparateur se calcule en divisant 120" par le diamètre de l'instrument exprimé en millimètres. Pour un télescope de 114 mm le pouvoir séparateur sera donc de 120" / 114 = 1,05". On s'aperçoit ainsi qu'à grossissement égal entre une lunette de 60 mm et un télescope de 114 mm, l'image dans le télescope sera presque deux fois plus détaillée.
LES PRINCIPALES FORMULES OPTIQUES DES OCULAIRES (1) Ces deux oculaires ont tous les deux 20 mm de focale. Ils donnent donc le même grossissement. Le plus petit est un Huygens, avec un champ apparent de 35°. Il ne comporte que 2 lentilles et coûte environ 40€. L’autre est un Nagler type II, avec un champ apparent de 82°. Il comporte 8 lentilles et coûte près de 400€. Le type d’un oculaire est donc un critère de choix important. Chaque fabricant possède son type d’oculaire et il est bien difficile de s’y retrouver. Mais tous dérivent des formules dont nous allons maintenant examiner les caractéristiques.
LES PRINCIPALES FORMULES OPTIQUES DES OCULAIRES (2) Historiquement les premiers oculaires étaient composés d’une seule lentille. Le premier réel développement de l’oculaire date de 1703 avec la création du premier oculaire à deux lentilles qui porte encore aujourd’hui le nom de son concepteur : Huygens. Des évolutions de cet oculaire sont ensuite apparues : notamment les Ramsden et les Huygens-Mittenzwey. Ces oculaires simples sont encore aujourd’hui construits soit pour les instruments d’initiations avec bien souvent des qualités médiocres, soit pour des instruments professionnels avec des focales inhabituellement longues.
LES PRINCIPALES FORMULES OPTIQUES DES OCULAIRES (3) Mais contrairement à nos idées reçues, le Huygens avec ses 2 lentilles reste un des oculaires les mieux corrigé de l’aberration chromatique latérale ! Ajoutons une lentille en plus dans le Huygens, et l’on obtient le Kellner, qui est l’oculaire des jumelles à prisme bon marché. Si l’on met des doublets au lieu de lentilles simples dans le Ramsden, on obtient le Plössl. Et si l’on met un triplet plus une lentille simple, on obtient quoi? L’orthoscopique ! Et si l’on ajoute encore quelques lentilles bien tassées, on obtient l’Erflé à grand champ pour les militaires ! Tous ces oculaires sont bien adaptés pour nos télescopes d’amateurs et sont bien corrigés. Faits de lentilles peu nombreuses et minces, ils transmettent bien la lumière, ne faussent pas les teintes et produisent peu de reflets. Mais aux courtes focales, la pupille de sortie est tout contre l’oculaire et les rend impropres aux grands champs et malcommodes d’utilisation aux porteurs de lunettes.
LES PRINCIPALES FORMULES OPTIQUES DES OCULAIRES (4) Aussi depuis les vingt dernières années, un marché lucratif s’est créé autour des oculaires à grand champ apparent. Ils sont utilisables par les porteurs de lunettes, qui généralement ne sont plus tout jeunes et présentent l’avantage pour les fabricants d’avoir les moyens de se les payer ! Ils sont en général au coulant de 2 pouces soit 50,8 mm. Schéma optique de l’oculaire Nagler type II à 8 lentilles. Les oculaires à courte focale et grand dégagement sont tous conçus avec un système optique divergent placé loin en amont des éléments convergents. On reconnaît le groupe divergent (improprement appelé Barlow) intégré à gauche.
LES DOUBLETS OPTIQUES (1) • Un doublet est un système centré constitué de deux lentilles minces sur un même axe optique, dont les centres optiques sont séparés par une distance e. Tout doublet peut être symbolisé par trois nombres entiers (m, n, p) tels que : f =e =f ’ m n p • Ces chiffres représentent respectivement la proportion entre la distance focale de la lentille d'œil, la distance entre les deux lentilles et la distance focale de la lentille de champ. Ainsi, pour un oculaire (2,3,4), si on prend une lentille d'œil de 1cm de focale, on devra prendre une lentille de champ de 2cm de focale et on devra laisser entre elles une distance de 1,5cm.
LES DOUBLETS OPTIQUES (2) Par convention, n est toujours positif, mais m ou p peuvent être positifs ou négatifs. Les deux oculaires en doublet, les plus souvent utilisés sont: • l’oculaire de Huygens ou doublet (2, 3, 4) , • l’oculaire de Ramsden ou doublet (3, 2, 3) . Les doublets optiques permettent : • L’amélioration du champ, • La compensation des aberrations chromatiques, • La diminution considérable de l’astigmatisme et la courbure de champ par un choix convenable des courbures des faces des lentilles.
L’OCULAIRE DE HUYGENS(1) L’oculaire de Huygensest une loupe composée de deux lentilles plan-convexes, avec les convexités tournées vers l’objet. L’image est examinée par la plus petite des lentilles située près de l’œil. Le premier verre, appelé «verre champ» collecte les rayons issus de l’objectif et les rabat sur le «verre œil». Le champ est ordinairement de 30° à 40°. Ce type d’oculaire est très utilisé dans les observations qualitatives du fait de son caractère achromatique. C’est un oculaire très employé pour les longues-vues et les lunettes astronomiques. Son usage convient mieux aux instruments ayant un rapport d'ouverture élevé (supérieur à F/D de 6 ou 8).
L’OCULAIRE DE HUYGENS (2) Cet oculaire est dit «négatif», car son foyer objet (A’) est situé en arrière de la lentille de champ. Le foyer objet se trouve entre la lentille de champ et la lentille d’œil. Le foyer objet de l’oculaire est virtuel. L’image finale est donc à l’infini. Comme l’angle d’observation final est indépendant de la couleur de la lumière incidente, cet oculaire n’a pas d’achromatisme apparent. Par contre, il ne permet pas l’utilisation d’un réticule.
L’OCULAIRE DE RAMSDEN (1) L’oculaire de Ramsden est une variante de l’oculaire de Huygens. C’est une loupe composée de deux lentilles plan-convexes non accolées, disposées de façon à ce que les convexités se regardent. Dans laquelle f’ + f = 2 e (f’ est la focale du premier verre, f celle du second, et e la distance qui les sépare). Si le doublet est symétrique (3, 2, 3, par exemple), il sera donc équipé de deux lentilles minces identiques. Cette condition évite les aberrations de chromatisme de grandeur susceptible d'affecter les oculaires.
L’OCULAIRE DE RAMSDEN (2) Cet oculaire est dit « positif », car son foyer objet (A’) est situé en arrière de la lentille œil. Le foyer objet de l’oculaire est dans un espace réel. Le champ est ordinairement de 20 à 30°. L’oculaire de RAMSDEN est souvent utilisé pour observer en même temps que l’objet, un réticule (traits fins gravés sur une lame de verre, par exemple).
L’OCULAIRE DE KELLNER L’oculaire de Ramsden a été amélioré par Kellner en remplaçant la lentille d’œil par un système à deux lentilles. La lentille de champ est une lentille plan-convexe en crown (type de verre peu dispersif). La lentille œil est constituée par deux lentilles accolées, la première est biconvexe, en crown et la seconde est plan-concave en flint (type de verre très dispersif), la lumière sort par la surface plane. On peut ainsi rendre l’oculaire achromatique.
L’OCULAIRE ORTHOSCOPIQUE (1) Les oculaires de type Huygens, Ramsden ou Kellner ne sont pas exempts d'aberrations chromatiques (image irisée, non ponctuelle, etc..) ou de distorsions, en particulier près des bords où l'image est courbée. Pour éviter ces défauts M. Abbe (Zeiss) créa les oculaires orthoscopiques (OR), composé de quatre lentilles. Dans ce type d’oculaire, la lentille d’œil est plan-convexe, face plane vers l’œil. La lentille de champ se compose de deux lentilles biconvexes collées de part et d’autre d’une lentille biconcave
L’OCULAIRE ORTHOSCOPIQUE (2) Le champ d’un oculaire orthoscopique est relativement modeste (40 à 45°), mais donne des images parfaitement nettes jusqu’au bord de celui-ci. Sa distorsion est extrêmement faible. Un autre avantage de cet oculaire est sa très faible sensibilité aux reflets internes. Caractéristique qui était très appréciée avant la généralisation des traitements antireflets. Par contre le collage du triplet demande un centrage très soigneux et est d’autant plus difficile à réaliser que la focale est courte. Ces oculaires sont universels, excellent aussi bien pour les lunettes que pour les télescopes.
L’OCULAIRE DE PLÖSSL Il se compose de deux groupes de lentilles plan-concave et biconvexe se faisant face. Le champ varie entre 48° et 50°. La possibilité de le décliner sur toutes les focales et une relative facilité de fabrication (en évitant le délicat collage du triplet de l’orthoscopique), font que le Plössl est devenu l’oculaire le plus populaire des dix dernières années. Les meilleurs oculaires disposent de formule non symétrique entre les deux doublets qui le composent alors que les plus simples ont des formules symétriques qui permettent d’abaisser significativement les coûts de fabrication. Les oculaires Plössl sont utilisables avec tous types d'instruments, y compris ceux à bas rapport F/D.
LES OCULAIRES GRAND CHAMP (1) Le premier oculaire à très grands champs (65 à 70°) fut inventé par Erflé en 1917. Cette formule est restée quelque temps secret militaire. Certes, son champ est étendu, mais les aberrations restent assez élevées, c’est pourquoi il n’existe quasiment qu’en longue focale. En 1982, Al Nagler révolutionne le marché des oculaires en créant un oculaire avec un champ apparent de 82°, alors qu’un simple Plössl de base ne couvre que 50°. Tous les fabricants s’engouffrent alors dans ce créneau de marché fort lucratif. En effet, pour un télescope de 1000 mm de focale muni d'un oculaire de 26 mm de focale, on aura un grossissement de 38 fois. Avec notre oculaire Plössl de 50 degrés divisé par 38 fois, on obtient un champ réel de 1,3 degrés. Si on remplace notre oculaire de base par un Nagler, on obtiendra un champ de 2,1 degrés.
LES OCULAIRES GRAND CHAMP (2) Mais on calcule facilement qu'il est possible d'obtenir le même champ de 1,3 degrés avec un oculaire Nagler de 16mm grossissant 63 fois ! (1000mm divisé par 16mm égal environ 63 fois, 82 degrés divisé par 63 égal environ 1,3 degrés ). La formule d’un oculaire de type Nagler inclue un doublet négatif d’entrée qui joue le rôle d’une lentille de Barlow, lui permet à la fois de rester performant avec de faible rapport F/D et de compenser la courbure de champs sans augmentation notable de l’astigmatisme. Par contre, cet oculaire présente une forte aberration de sphéricité de la pupille de sortie induisant des effets «d’ombres volantes» en observation diurne. Ce phénomène qui n’est sensible qu’à partir des focales moyennes, a été réduit sur les dernières versions
LES OCULAIRES GRAND CHAMP (3) Les oculaires Lanthanum ne constituent pas à proprement parler un type d’oculaire. Il s’agit en fait d’un Plössl sur lequel a été incorporé une mini lentille de Barlow spécifique à chaque focale de la gamme (un peu comme sur les Nagler). Ce qui permet de garder l’avantage d’un bon rejet de la pupille de sortie sur toute la gamme de focale. Le verre au lanthane est un verre a fort indice de réfraction, souvent utilisé sur les courtes focales afin d’éviter de polir avec des courbures excessives. Ce verre est utilisé en optique depuis quelques dizaines d’années. L’utilisation d’oculaire grand champ apporte certes un grand confort d’utilisation, mais est-elle indispensable pour nos activités d’observation? Rien n’est moins sûr, car il est démontré que l'œil humain voit moins les détails lorsqu'il reçoit trop d'informations visuelles. Ainsi, un observateur de planètes ou d'étoiles doubles aura raison de préférer un oculaire orthoscopique ou un Plössl de 30 ou 40 degrés de champ, qui cadrera ses objets préférés sans le distraire.
Les principales aberrations L’aberration chromatique latérale L’aberration chromatique latérale ou aberration chromatique de grandeur, fait apparaître des bandes colorées autour des objets et d’autant plus que l’on s’éloigne de l’axe optique. Pour un rayon lumineux poly-chromatique, l’épaisseur de la lentille traversée se comporte comme un prisme M’MS. Or l’indice du prisme variant avec la longueur d’onde, la composante bleu du rayon est plus déviée vers la base que la composante rouge.
Les principales aberrations L’aberration de coma L’aberration de coma est une distorsion dans laquelle l'image d'une étoile n'est pas un point, mais prend la forme d'une comète, d'où son nom. Le schéma de gauche montre la coma d’une lentille pour un objet situé hors axe optique. Les rayons parallèles qui ne sont pas dans l'axe optique de la lentille ne convergent pas tous en un même point sur le plan focal. Les rayons qui passent sur les bords de la lentille peuvent être focalisés plus loin ou plus près de l'axe optique que ceux passant au centre de la lentille. On parle respectivement de coma positive et de coma négative. L’image de droite montre la forme en Vé caractéristique de cette aberration optique.
Les principales aberrations L’aberration de sphéricité (1) L’aberration de sphéricité provient du fait que les rayons lumineux provenant du bord et du centre d’une lentille, ne se focalisent plus au même endroit sur le plan focal. L'image d'un point devient donc une tache floue. Les lentilles sont souvent taillées par les fabricants avec des formes sphériques, qui sont les plus simples à tailler et à polir. Mais cette forme n'est pas la forme idéale pour réaliser une lentille. L’aberration sphérique de la pupille de sortie entraine un glissement de position de la pupille de sortie au fur et à mesure que le champ apparent s’élargit.
Les principales aberrations L’aberration de sphéricité (2) Ce phénomène deviendra d’autant plus sensible que le champ apparent s’élargira et que la focale sera élevée. Comment se manifeste cette aberration ? L’observateur aura des difficultés à positionner son œil pour englober tout le champ et pourra s’étonner de voir des zones sombres mobiles lorsque le regard se promènera sur le champ apparent ! Ce phénomène est appelé « ombres volantes ». Il est particulièrement visible en observation diurne du fait de la diminution du diamètre de la pupille de l’œil qui ne permettra plus d ’intercepter l’intégralité de la pupille de sortie. Cette aberration peut être minimisée en utilisant des lentilles asphériques paraboloïdes, qui font converger par définition des rayons parallèles en un point focal.
Les principales aberrationsL’astigmatisme Dans la pratique, la symétrie axiale (horizontale et verticale) d’une lentille optique n’est pas parfaite. Si la distance focale d’une lentille dépend de son indice de réfraction, elle dépend également de son rayon de courbure. S’il n’est pas parfaitement homogène, la focale ne le sera pas non plus. Les images situées en dehors de l'axe de l'objectif traversent la/les lentilles et forment deux images, une sagittale (S1) et l’autre tangentielle (T2). L'astigmatisme correspond à la distance séparant ces deux nappes de points. L'image la moins floue est située entre ces deux nappes de points. L'astigmatisme détériore les points images loin de l'axe. C'est l'aberration ennemie des grands angulaires. Mais nos oculaires modernes sont calculés et fabriqués selon des procédés de haute précision (laser) et sont quasiment exempts d'astigmatisme.
Les principales aberrationsLa courbure de champ (1) La forme naturelle d'une image produite par une lentille est courbe, comme la surface de la lentille est elle-même courbe. On parle d’aberration de courbure de champ. Cette aberration fait que si une image au milieu est nette, ses bords seront flous. Si l’on fait la mise au point pour avoir des bords nets, ce sera le centre de l’image qui sera flou. Les aberrations d’astigmatisme et de courbure de champ sont généralement inversement liées. La plupart des constructeurs préfèrent un champ plan mais acceptent par conséquent un léger astigmatisme résiduel. Cependant, il faut savoir qu’une légère aberration de courbure de champ sera compensée par l’accommodation oculaire de l’observateur (la puissance nécessaire de l’accommodation sera inversement proportionnelle à la longueur focale de l’oculaire, ce qui signifie que plus la longueur focale de l’oculaire sera grande, moins l’œil aura à faire d’effort d’accommodation pour une courbure de champs donnée).
Les principales aberrationsLa distorsion La distorsion correspond à une déformation géométrique de l’image. Par exemple l’image d’un carré sera incurvée (distorsion en barillet) ou bombé (distorsion en coussinet). La distorsion peut être gênante lors de la présence de lignes droites (cas de la photographie d’architecture) où la moindre déformation saute aux yeux. Mais elle devient très peu visible dans le cas de l’observation astronomique. Par contre, si des mesures de position (astrométrie) sont nécessaires, une bonne correction de la distorsion devient impérative afin de ne pas fausser ces mesures.
LA LENTILLE DE BARLOW(1) La lentille de Barlow est un dispositif optique divergent imaginé par le physicien anglais Peter Barlow, qui allonge la distance focale d’un objectif. En fait, elle est couramment composée par un doublet (2 lentilles) et parfois par un groupe de 3 lentilles (Barlow apochromatique). Elle est principalement caractérisée par sa distance focale qui est négative et par le grandissement pour lequel elle a été conçue. On dégrade la qualité des images si on l'emploie pour un grandissement différent (voir calcul, ci-après).
LA LENTILLE DE BARLOW(2) Quant on met une Barlow (B) à un distance Z du foyer (F) celui-ci se déplace à F', si le coefficient est de 2 x la focale est doublée. F = focale de la Barlow C = coefficient multiplicateur L = distance lentille foyer résultant (F') Z = distance lentille foyer de l'instrument (F) Calcul du coefficient multiplicateur : C = (L/F) + 1 La longueur L = F x (C-1) La longueur Z = F x [(C-1) / C]
LA LENTILLE DE BARLOW EXEMPLE PRATIQUE Ma lentille de Barlow a une focale de 113,4 mm et un grossissement de 2 fois. L est égal à 113,4 mm. Je veux avoir un coefficient de 2,5. Pour connaître le tirage T supplémentaire à appliquer je fais le calcul suivant : T = [F x (C-1)] - F ou en clair [113.4 x (2,5 -1)] – 113,4 = 56,7 mm. Donc il faut mettre un tube allonge de 56,7 mm en plus pour avoir un coefficient de 2,5.
LES REDUCTEURS DE FOCALE Tout comme la lentille de Barlow, c’est accessoire permet de modifier la longueur focale de votre tube optique, et donc le rapport F/D (ou rapport d’ouverture) de votre télescope. Cette fois-ci, à l’inverse de la Barlow qui sert à grossir l’image au détriment de la luminosité, le réducteur de focale permet de réduire la focale de votre télescope, donc d’en ouvrir le champ et d’en accroître sa luminosité.
LES OCULAIRES A FOCALE VARIABLE • Les oculaires à focale variable ou zoom n’ont pas une très bonne réputation sur leur qualité optique. Le défaut le plus rédhibitoire est certainement la variation du champ apparent au cours du zooming : celui-ci est minimal à la plus longue focale (environ 35°) pour s’élargir à une valeur plus raisonnable à la plus courte focale (45-50°). Mais l’inverse serait plus tolérable avec un grand champ au faible grossissement. Seuls les oculaires de ce type se détachent du lot : le Vario-ocular de Zeiss ou le Nagler zoom de Tele Vue par exemple, qui possèdent un champ constant de 50° et une excellente qualité. Dans ces conditions, quel confort de pouvoir adapter son grossissement instantanément !
LES CORRECTEURSD’ASTIGMATISME Pour terminer cette description des oculaires spéciaux, étant moi-même porteur de lunettes, il me faut mentionner un accessoire d’oculaire assez original, inventé par Al Nagler. Le correcteur d’astigmatisme est une lentille additionnelle qui corrige cette déformation de la cornée et nous permet de réaliser les observations à l’œil nu. Cette lentille correctrice est intégrée dans un support pouvant être mis en rotation après fixation sur les oculaires.
CRITERES DE CHOIX D’UN OCULAIRE Le choix d’un oculaire dépend de plusieurs critères qui sont par ordre d’importance : • L’adéquation entre le prix de l’oculaire et le budget de l’amateur, • La conception optique de l’oculaire, • La qualité optique du verre utilisé (dont dépendent les aberrations résiduelles), • La distance focale, qui découle du grossissement recherché, • L’encombrement et le poids de l’oculaire.