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Les relations Chine/Taiwan. Situation géographique. Brève histoire de l’île. L’île, qui appartenait aux Mandchous depuis 1683, est cédée au Japon à perpétuité à l’issue de la première guerre sino-japonaise de 1894-1895 par le traité de Shimonoseki du 17 avril 1895.
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Brève histoire de l’île • L’île, qui appartenait aux Mandchous depuis 1683, est cédée au Japon à perpétuité à l’issue de la première guerre sino-japonaise de 1894-1895 par le traité de Shimonoseki du 17 avril 1895. • Taiwan revint à la République de Chine après la Seconde Guerre Mondiale. • En 1949, le Guomindang, avec à sa tête Jiang Jieshi (Tchang Kaï-chek) se réfugie sur l’île de Taiwan où sont transférés provisoirement les institutions centrales de la République de Chine (RDC) tandis que les communistes fondent sur le continent la République populaire de Chine (RPC). • La guerre de Corée (juin 1950) fige les rapports entre Taiwan et la RPC Prise de position des Etats-Unis
Relations Chine/Taiwan avant l’ère des réformes • Deux crises militaires dans le détroit de Taiwan en 1954-55, 1958-59. • Le Guomindang réfugié à Taiwan est aux yeux du monde le représentant du pouvoir chinois. Il occupe le siège de la Chine à l’ONU jusqu’en 1971, date à laquelle la République populaire de Chine est reconnue et Taiwan évincé des Nations Unies (rapprochement Chine/Etats-Unis) : le principe d’ « une seule Chine » est soutenu par le monde entier.
Le régime politique taïwanais • La loi martiale, instaurée par Tchang Kai-Shek contre la subversion communiste, est abrogée en 1987 par son fils Tchang Ching-kuo (Jiǎng Jīngguó) afin d’établir une démocratie. • En 1996 se tiennent les premières élections présidentielles, qui se dérouleront dorénavant tous les 4 ans. • Deux partis : le Guomindang (plus ouvert à la réunification) et le Parti Progressiste Démocratique (indépendantiste). • Pas d’indépendance ni de réunification formelle : statut de « non Etat reconnu », qui entretient des relations non officielles avec les autres pays.
La position du gouvernement de la RPC • Une décision prise par le 15ème Comité central du Parti communiste chinois en 1995, affirme que « la réunification de la patrie est une des trois grandes tâches à accomplir par le peuple chinois au 21ème siècle ». • Loi anti-sécession du 24 mars 2005. • Volonté d’application du principe d’ « Un Etat, deux systèmes » : - Opposition formelle à l’indépendance - Intégration au système socialiste, tout en assurant à Taiwan la conservation de son système capitaliste et une grande autonomie
Les justifications de la Chine concernant la réunification • Historiques - Administration mandchoue puis Taiwan rendu à la Chine après la Seconde Guerre mondiale. • Juridiques - Elles s’appuient sur : Les accords internationaux qui dénoncent et rendent caduques les traités signés par la Chine lors de la guerre sino-japonaise (déclaration du Caire en 1943, de Postdam en 1945). La déclaration de la fondation de la République Populaire de Chine (le gouvernement populaire central devient « l’unique gouvernement légal de la Chine et l’unique représentant légal de la Chine sur la scène internationale » et « les autorités du Guomindang sont privées de tout fondement juridique et factuel susceptible de représenter le peuple chinois ») La question taïwanaise est classée par la RPC dans ses affaires intérieures.
Les arguments de Taiwan Ils sont peu nombreux : • Sa souveraineté est un fait acquis depuis 1949, ce que relève le ministère des Affaires étrangères lorsqu’il affirme que « Depuis 1949, tant la République de Chine que la République populaire de Chine […] ont joui de juridictions séparées et ont coexisté au sein de la communauté internationale ». • Jiang Jieshi (Tchang Kaï-chek), chef du Kuomintang (KMT), représentait bien en 1949 le gouvernement légitime. L’île n’est pas reconnue comme un Etat de droit international, et n’est pas intégrée aux organisations internationales.
Les relations Chine/Taiwan : sous le signe de l’ambivalence. • 1979: Relations diplomatiques entre Washington et Pékin et rupture de Taïwan avec les Etats-Unis qui continuent toutefois de lui fournir des armes «défensives». • 1981: Pékin propose une réunification négociée avec une participation taïwanaise à l’exercice du pouvoir. • 1987: Les Taïwanais autorisés à se rendre en Chine continentale pour des réunions de famille, qui ouvrent la voie aux échanges commerciaux. • 1990: Création à Taïpei de la Fondation pour les échanges dans le détroit (SEF) en vue de gérer les questions bilatérales. La Chine crée l’Association pour les échanges dans le détroit de Taïwan (ARATS). • 1991: Taipei abroge les dispositions instaurant l’état de guerre avec la RPC. • Juin 1995 : Pékin suspend des négociations vers une normalisation pour protester contre un voyage du président Lee Teng-hui aux Etats-Unis. • 1996: Lee Teng-hui (KMT) élu avec 54% des voix à la première élection présidentielle au suffrage universel. Peu avant le scrutin, tirs chinois de missiles non loin des côtes taïwanaises.
2000-2008 : Tensions exacerbées à la faveur du double mandat de Chen Shui-bian (DPP) • Mars 2000: Election à la présidence de Chen Shui-bian (Chén Shuǐbiǎn), chef du Parti démocrate progressiste (DPP). Il sera réélu, de justesse, en mars 2004. • Avril 2005: Le président du Kuomintang, Lien Chan( Lián Zhàn), est reçu à Pékin par le secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC), Hu Jintao. • 2006: Chen supprime le Conseil de l’unification nationale qui prône la réunification à long terme avec la RPC. Taipei se dit prêt à envisager une réunification avec Pékin s’il renonce à l’autoritarisme et au parti unique. Premier forum économique entre les deux rives du détroit de Taiwan. • Octobre 2007: Hu Jintao appelle à «un accord de paix» avec Taiwan mais reste opposé à son indépendance. • Janvier 2008: Large victoire aux législatives du Kuomintang (KMT, opposition) et de son leader Ma Ying-jeou (Mǎ Yīngjiǔ). Démission de Chen Shui-Bian de la présidence du Parti démocrate progressiste(DPP).
Victoire du Guomindang de 2008 : renforcement des relations bilatérales. En 2005, lors de la visite de Lien Chan à Pékin signature d’ un accord commun informel (non cautionné par le gouvernement de Taïwan) avec le PCC : • Volonté d’ouverture plus large du commerce entre Taïwan et la République Populaire de Chine. • Volonté de signature d'un accord de paix. • Retrait des frais de douanes, les libres échanges de biens et de personnes entre les deux parties du détroit. • Création de liens entre les armées et l'entrée de Taïwan dans certaines organisations internationales, telles que l'OMS. • Adhésion au principe d'« une seule Chine ».
Vers un réchauffement des relations • Mars 2008: arrivée au pouvoir de Ma Ying-jeou (Mǎ Yīngjiǔ). • Novembre 2008: Quatre accords de coopération économique (sur les liaisons maritimes et aériennes directes, les services postaux et la question de la sécurité alimentaire) sont signés. • Mars 2009: Ouverture de Taiwan aux touristes de la partie continentale dès juillet 2009. La Chine déclare travailler activement sur le plan» d’une ligne ferroviaire traversant le détroit de Taiwan et reliant ainsi Beijing à Taipei. • Juillet 2009: Hu Jintao envoie ses félicitations au nouveau président Ma Ying-jeou pour son élection à la tête du Guomindang. • Août 2009: Le Chef de l’Etat chinois Hu Jintao et le futur vice-président taiwanais Vincent Siew, se sont rencontrés et ont convenus de renouer les contacts officiels, suspendus depuis près de dix ans. • Depuis 2009 : renforcement des relations culturelles et économiques.
Un acteur clé : les Etats-Unis Protection de Taiwan en 1950, puis dégel des relations avec la RPC dans les années 1970. Taiwan est l’une des causes majeures de discorde entre les Etats-Unis et la Chine : • Les Etats-Unis équipent militairement Taiwan (« atteinte à la sécurité nationale de la Chine et à ses efforts de réunification pacifique ») Mais : • Premier partenaire commercial de la Chine : Plus les relations Chine/Etats Unis seront étroites, plus la stabilité dans le détroit de Taiwan sera garantie. • Redéploiement des forces militaires américaines en Asie (menace terroriste). Tempérance : maintien de l’équilibre dans le détroit, maintien de relations officieuses avec Taiwan sans froisser la Chine.
Quel avenir? Reprise par la force peu probable (sous peine de rupture Chine/Etats-Unis). Course à l’armement des deux pays est à considérer comme une démonstration de force plutôt que comme une volonté d’affrontement direct. Le maintien du Statu quo est l’hypothèse la plus probable, la question de la réunification divisant les taïwanais eux-mêmes.