Deuil et mélancolie

1. Deuil et mélancolie Cours à télécharger sur le site du laboratoire de psychopathologie clinique et psychanalyse: http://www.up.univ-mrs.fr/lpcp Rubrique membres puis André Quaderi MCF labo psychopathologie clinique et psychanalyse aquaderi@up.univ-aix.fr

2. Deuil et mélancolie • Mélancolie et le deuil normal: • Le deuil est la réaction à la perte d’une personne aimée ou d’une abstraction mise à sa place, la patrie, la liberté, un idéal etc… • Chez certaines personnes la réaction sera le déclenchement d’une mélancolie.

3. Qui? • Une prédisposition chez certaines personnes à la mélancolie est permise d’être pensée devant la réaction à ces événements. • Le deuil n’est pas considéré comme pathologique et que personne ne pense à l’époque de Freud de médicaliser ce moment de perte.

4. Définition: • La mélancolie se décline comme une dépression particulièrement douloureuse , une suspension de l’intérêt pour le monde extérieur, la perte de la capacité d’aimer, l’inhibition de toute activité et la diminution de l’estime de soi qui se manifeste en des auto reproches et des auto injures et va jusqu’à l’attente délirante d’un châtiment. • Tableau identique du deuil normal. • Excepté le manque d’estime de soi.

5. Trois définitions de la mélancolie: • Psychiatrie: affection grave qui se manifeste par un ralentissement psychique, idéatoire et moteur, par une extinction du goût pour la vie, du désir et de la parole, par l’arrêt de toute activité et par l’attrait irrésistible du suicide. • Forme plus légére: la dépression • Le sens commun le spleen

6. Le deuil • Le deuil sévère, la réaction à la perte d’une personne aimée, comporte le même état douloureux, la perte de l’intérêt pour le monde extérieur, la perte de la capacité de choisir quelque nouvel objet d’amour que ce soit, l’abandon de toute activité qui n’est pas en relation avec le souvenir du défunt.

7. Souffrance psychique • l’état d’âme du deuil est donc douloureux. • Le travail du deuil se définit de la façon suivante: • L’épreuve de la réalité montre que l’objet aimé n’est plus. • La réalité exige le retrait des investissements • Rébellion du moi, intense et féroce. • Normal: réalité l’emporte, mais la tache demandée est accomplie en détail avec une grande dépense d’énergie. • Pendant ce temps, l’objet perdu continu son existence.

8. Le premier mélancolique • ….grec Bellérophon, apparaît dans l’Illiade: désespéré, il se consume de tristesse et, abandonné des dieux, ne cesse d’errer en évitant les hommes.

9. Gustave Flaubert « Comment vous portez vous? Ajouta-t-il. Mal, répondit Emma; je souffre » «  son mal, à ce qu’il paraît, était une manière de brouillard qu’elle avait dans la tête » Madame Bovary.

10. Le travail de deuil • Chacun des souvenirs , chacun des espoirs par lesquels la libido est liée est mis sur le travail du désinvestissement pour ce faire il est d’abord sur investi. • Étonnant toutefois pourquoi est ce douloureux? • Alors que le moi à la fin du travail de deuil redevient libre et sans inhibition.

11. La mélancolie et le deuil • Elle peut être une réaction à la perte d’un objet aimé • La perte peut être de nature morale. • L’objet n’est pas vraiment mort, mais il a été perdu. • On sait qui on a perdu mais on ne sait pas ce que l’on a perdu.

12. Mélancolie • La perte d’objet dans la mélancolie s’apparente au deuil par le fait que nous savons dans le deuil ce que nous avons perdu mais dans la mélancolie nous ne savons pas ce que nous avons perdu. • Un processus inconscient est à l’origine de la mélancolie à la différence du deuil.

13. Le mélancolique un principe de plaisir particulier

14. Une énigme, le sphinx • La mélancolie est donc une énigme pour la personne et son entourage. • De plus, le mélancolique présente une perte de l’estime de soi. Il se fait des reproches intenses et violents.

15. « Je suis seule dans un monde hostile. La face humaine est atroce » • Virginia Woolf

16. La mélancolie • Le deuil perte d’objet • La mélancolie perte concernant le moi • L’autocritique renvoie à une bi partition du moi. • Une instance morale du moi que Freud nomme conscience morale censure de la conscience.

17. Les auto critiques • AVERSION DU MOI DE SON PROPRE MOI. • Les auto-reproches sont des reproches contre un objet d’amour, qui sont renversés sur le moi propre. • Les plaintes sont des plaintes portées contre. • Voilà pourquoi absence de honte.

18. Absence de soumission, au contraire exigeant comme si lésés • Donc il existait un choix d’objet, puis un préjudice réel ou une déception. • La relation d’objet fut ébranlée • Au lieu du retrait il y a:…

19. Investissement de l’objet ne résiste pas • L’investissement est supprimé • Libido libre est non investit sur un autre objet, mais sur le moi: déchaînement des pulsions • Elle sert une identification du moi avec l’objet. • Conditions: choix d’objet narcissique, identification est donc substitut à l’objet d’amour

20. Régression • La base narcissique permet la régression en cas de perte de l’objet au stade narcissique originaire. • La régression au narcissisme originaire permet de comprendre l’identification car c’est le mécanisme premier du narcissisme.

21. Le principal, c’est que j’ai beau tourner, virer, il ressort toujours que je suis le premier coupable, et le plus vexant, c’est que je suis coupable sans l’être

22. La mélancolie est donc pour partie liée au deuil et pour l’autre partie à la régression à partir d’un choix d’objet narcissique jusqu’au narcissisme originaire. La mélancolie transforme le deuil normal en mélancolie, en s’ajoutant au mécanisme de deuil.

23. L’amour!!! • La mélancolie en prenant le moi comme objet nous questionne sur l’amour qui prend l’autre aimée comme objet d’amour fusionnel… et donc comme le moi. • La passion amoureuse s’organise autour d’un noyau mélancolique

24. Ah l’amour!!!! • La perte d‘objet d’amour est une occasion de faire valoir et apparaître l’ambivalence des relations d’amour. • La mélancolie réveille à partir du deuil toutes les situations où l’on subit une tracasserie, une humiliation. • L’amour pour l’objet ne peut être abandonné à la différence de l’objet qui lui se réfugie dans le narcissisme. C’est donc MOINS la personne que nous aimons et plus CE que nous aimons dans la personne

25. Toujours l’amour! • Pourquoi le mélancolique se torture t il dans des reproches compulsifs? • Les pulsions ambivalentes de l’amour reçoivent ici le moyen de s’exprimer. Ainsi sur l’objet substitutif (le moi) de l’objet aimé va pouvoir se déchaîner la haine. • Au lieu de haïr celui qui vous quitte nous haïssons celui qui reste.

26. Encore l’amour!!! • Dans la passion comme dans la mélancolie, le sujet s’oubli, s’absente de sa position de sujet. Assujetti à l’autre il est ravi! Victime passive de son partenaire qu’il accuse d’être l’agent de sa défaite passionnée.

27. Issue fatale possible • Le suicide est donc le suicide de l’autre devenu nous-même. • Le moi du fait du retour de l’investissement d’objet se prend pour un objet et peut donc se traiter comme tel. • Le moi est écrasé par l’objet.

28. Mais l’espoir…. • Le temps seul permet au moi de libérer sa libido dans le deuil tout comme chez le mélancolique.