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PICASSO: GUERNICA. Le symbolisme du Taureau et du Cheval Les esquisses préparatoires L’élaboration du tableau Les pérégrinations de l’oeuvre. LA GUERRE D’ESPAGNE ET GUERNICA.
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PICASSO: GUERNICA Le symbolisme du Taureau et du Cheval Les esquisses préparatoires L’élaboration du tableau Les pérégrinations de l’oeuvre
LA GUERRE D’ESPAGNE ET GUERNICA • Des notions sur la crise politique traversée par l’Espagne dans les Années 30 sont recommandées pour une meilleure compréhension du tableau • Le 26 avril 1937, Guernica, petite cité du Pays basque espagnol, subit un bombardement aérien faisant des centaines de victimes civiles. Cependant, le bombardement de Guernica n’est ni le premier, ni le dernier massacre d’innocents. Au XXe siècle, d’autres ont connu des contextes infiniment plus dramatiques. Pourtant, le tableau habite toutes les mémoires alors que la Peinture d’Histoire est un genre moribond depuis la seconde moitié du 19e siècle. • Cet impact est dû au rôle joué par le Taureau et le Cheval. Ils constituent l’armature du tableau. Le symbolisme dont Picasso les investit permet la création d’un tableau d’Histoire où les Humains ne jouent qu’un rôle secondaire. Cette originalité exceptionnelle fait de l’œuvre une balise majeure dans l’Histoire de la Peinture.
PICASSO : le symbolisme du Taureau • Depuis le début des Années 30 et jusqu’en 1937, Picasso introduit - de manière récurrente - le thème du taureau et du cheval dans des compositions de tailles modestes. Les œuvres gravées, en particulier celles de « La Suite Vollard » constituent la contribution essentielle mais pas exclusive de cette production. • Elles mettent en scène le « ménage à trois » composé du peintre, de Marie-Thérèse Walter et des sculptures qu’elle inspire. Au fil des gravures, Picasso se glisse dans la peau du Taureau-Minotaure tour à tour amant comblé ou violeur sauvage. Ce double finit par demander sa mise à mort dans l’arène. Puis, frappé de cécité, il confie à une fillette au bouquet de fleurs la tâche de le guider. • Vers 1935, le Taureau quitte la sphère privée. Tour à tour pantin moribond ou monstre hybride effrayant, il devient l’emblème des tensions internationales menaçantes menant à la Guerre d’Espagne.
Picasso enfant et Picasso adulte regardent le Minotaure moribond
PICASSO : le symbolisme du Cheval • Figure emblématique d’une intense vie festive, le Taureau-Minotaure se mue brutalement en celle du désespoir et de la mort. • En de rares occasions, le Cheval est considéré comme un animal plein d’innocence heureux de vivre. Il est essentiellement victime de l’agressivité du Taureau. Sa tête dressée ou affaissée marque le degré d’acceptation ou de refus de cette situation existentielle. • Compagne du Minotaure festif ou victime du Taureau sur le dos du Cheval, la Femme n’est que leur faire-valoir. Il ne rend que plus sensible le rôle emblématique joué par le Taureau et le Cheval. • REMARQUE : • Un parcours – même bref – de la « Suite Vollard » est fortement recommandé pour comprendre la charge émotionnelle contenue dans le couple Taureau-Cheval avant la création de « Guernica ».
PICASSO ET LA GUERRE D’ESPAGNE • Dans les Années 30, Picasso - qui réside à Paris - a noué de nombreux liens avec les milieux artistiques de Madrid et Barcelone • Depuis le franchissement du Détroit de Gibraltar par les troupes de Franco en juillet 1936, Picasso n’a cessé de marquer sa sympathie pour les Républicains espagnols. • Le Gouvernement le nomme Directeur du Musée du Prado – poste qu’il ne pourra pas occuper pour cause de guerre. • En janvier 1937, pour lui apporter un soutien financier, Picasso grave une série de 18 cartes postales intitulée « Songes et mensonges de Franco ». Avec la Minotauromachie de 1935, elle constitue le répertoire iconographique immédiat pour « Guernica ».
Les esquisses préparatoires • Pendant plusieurs jours, des informations contradictoires circulent sur les auteurs du massacre du 26 avril 1937. Le 1er mai Picasso décide de consacrer à « Guernica » la commande d’une toile pour le Pavillon espagnol de l’Exposition internationale de Paris. • En un mois des esquisses datées avec précision nous renseignent sur l’élaboration étonnamment rapide de l’œuvre. • Ces esquisses sont de deux types : • Certaines concernent la mise en forme des protagonistes : taureau, cheval, femme dans la maison en flammes, femme prenant la fuite, femme chargée d’enfant, soldat gisant au sol • D’autres concernent l’agencement de la composition : relations complexes entre les protagonistes
Sauvagerie ou Humanisation du Taureau par des modifications subtiles du regard et du mufle Choix définitif des caractères humains
Positionnement à droite ou à gauche de la femme à l’enfant
DES ESQUISSES AUX ETAPES DE L’OEUVRE • Les étapes de création de l’œuvre sont connues grâce aux clichés pris par Dora Maar à la demande de Picasso. Ils permettent de consulter 7 états successifs de son élaboration qui renseignent : • 1) sur l’utilisation ou le rejet de certaines techniques comme l’utilisation de papiers collés. • 2) sur le choix progressif de couleurs • 3) sur l’évolution d’un style devenant de plus en plus cubiste • 4) sur les changements de position des différents protagonistes, ces changements modifiant progressivement le contenu du tableau • Remarque : voir les deux exemples suivants Détail n°19 : introduction de papier collé et position face contre terre du guerrier Détail n° 20 : retrait du papier collé et position face retournée du guerrier
Retournement définitif de la tête du Guerrier – Relation avec le Cheval
GUERNICA : Compréhension par le dialogue des protagonistes Les quatre détails ci-dessous résument les articulations du tableau et permettent une interprétation globale. • 1) les trois femmes de la partie droite : la mort, la fuite, le témoignage • 2) les éclairages symboliques par la bougie et l’ampoule • 3) l’association du cheval blessé et du guerrier mort • 4) le désespoir de la Mère à l’Enfant mort et le Taureau à l’attitude ambiguë.
LES PEREGRINATIONS DU TABLEAU • Exposition au Pavillon espagnol lors de l’Exposition universelle de 1937 à Paris. • Exposition en Hollande et en Angleterre • Départ pour les USA pour cause de guerre • Aux USA,lors des nombreuses expositions le tableau devient le symbole des démocraties persécutées. • Retour en Espagne après la chute de Franco • Exposition permanente dans un Pavillon particulier au Prado