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L’observation territoriale coopérative et participative catalyseur de l’intelligence territoriale Jean-Jacques GIRARDOT Université de Franche-Comté, Besançon, France Maison des Sciences de l’homme et de l’Environnement, USR 3124 CNRS
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L’observation territoriale coopérative et participative catalyseur de l’intelligence territoriale Jean-Jacques GIRARDOT Université de Franche-Comté, Besançon, France Maison des Sciences de l’homme et de l’Environnement, USR 3124 CNRS Laboratoire ThéMA Théoriser et Modéliser pour Aménager, UMR 6049 CNRS Coordinateur du Réseau International de Coordination scientifique (GDRI CNRS) « International Network of Territorial Intelligence » Rencontre “Le partage de la connaissance environnementale sur les territoires” Vannes 21 Janvier 2014
L’observation territoriale s’est développée récemment à l’échelle locale sous les effets conjugués : • De la dissémination planétaire des TIC • De la progression de la gestion par projets • De la décentralisation • A l’échelle locale, son objet est un territoire, espace de vie d’une communauté humaine, défini, analysé selon une approche globale (multidisciplinaire) et selon une logique multiscalaire. Elle participe à la gouvernance territoriale • Elle devient coopérative et participative, lorsqu’elle est liée aux jeux d’acteurs et aux aspirations des populations. La constitution et la publication d’indicateurs sont alors complétées par l’animation des réseaux d’acteurs et de la communauté territoriale.
Sondage Harris (France, déc. 2013) Source et réalisation : www.leparisien.fr
Observer les territoires Au sens général, l’observation est « l’attention qu’un être vivant apporte aux signaux émis par son environnement pour adapter son comportement » (Princeton) de manière à assurer sa survie. L’observation territoriale est l’examen attentif, rigoureux et systématique du territoire, réalisé par l’homme à travers ses sens, en collectant des données et en les analysant pour augmenter ses connaissances afin d’anthropiser ce territoire. C’est une activité humaine très ancienne, liée avec le pouvoir dès son origine. Réaliser des observations sur un phénomène soumis à une question, puis faire des expériences pour tester une hypothèse d’explication de ce phénomène, constituent des étapes essentielles de la méthode scientifique expérimentale.
Observation territoriale La diffusion des ordinateurs, depuis les années soixante, a permis de répandre l’utilisation des méthodes fondamentales d’analyse statistique multicritères et des outils génériques de représentation et d’analyse spatiale comme les SIG (quoique de manière encore insuffisante dans les sciences humaines et sociales). Alors que les premiers observatoires sont des observatoires nationaux thématiques, les observatoires régionaux multidisciplinaires se sont développés avec la décentralisation qui a accru les besoins d’information et d’aide à la décision des collectivités territoriales. Ces observatoires locaux restent essentiellement des outils d’aide à la décision pour les représentants politiques des collectivités territoriales.
Observation coopérative et participative Les observatoires locaux coopératifs et participatifs, ouverts à la société civile, constituent l’évolution la plus récente. Ils répondent aux attentes des acteurs et des populations qui aspirent à participer à la définition, à l’argumentation et à la gestion d’actions de développement durable. Ils correspondent également aux critères des programmes européens qui mettent en avant depuis les années 80 les principes du développement durable ou la recherche de nouvelles voie de développement en réponse aux enjeux sociétaux.
Difficultés de l’observation locale • L’observation locale est cependant confrontée à des nombreuses difficultés techniques : • Le manque d’indicateurs cohérents avec le développement durable (économiques, sociaux et environnement) • Un déséquilibre entre problématiques sociales et enjeux environnementaux • Peu d’indicateurs publics sont publiés en deçà du niveau communal • La disparités des découpages spatiaux entre les secteurs d’activité • Les indicateurs et les outils d’analyses restent peu accessibles • La méthode d’observation territoriale coopérative et participative Catalyse a proposé des 1989 le partage des données et l’appropriation des informations et outils d’observation par les acteurs et par les citoyens.
Répondre aux besoins des personnes Catalyse s'est développée à la demande d'acteurs qui souhaitaient comprendre la complexité et la diversité des besoins des personnes qu'ils avaient en charge, afin d'agir ensembledans le cadre de suivi individualisés. Catalyse a été conçue pour, avec et par les acteurs de l' « action concertée » Mosaïque de 1989 à 1993 en Franche-Comté dans le cadre de programmes européens d'insertion socio-économique. Elle s'est diffusée à partir de 1994 dans une trentaine de territoires du centre, du sud et de l'est de l'Europe à la demande de « partenariats » d'acteurs dans des territoires frappés par la récession industrielle. Elle connaît à présent une diffusion internationale, dans le cadre du réseau de recherche INTI.
Principes méthodologiques de Catalyse • Deux types de principes ont été établis dès le début. • Principes éthiques de gouvernance : • participation citoyenne • approche intégrée (multidisciplinaire et multisectorielle) • partenariat des acteurs • Principes scientifiques et technologiques : • Approche scientifique • Approche centrée sur l’individu • Recours aux TIC • Gestion de projet et évaluation de l’action • Intégration des outils scientifiques génériques • Partage des informations
La méthode Catalyse Catalyse permet aux acteurs de répondre à trois questions : 1. Quels sont les besoins des personnes ? 2. Les ressources - produits et services individuels ou collectifs, privés ou publics - disponibles sur le territoire peuvent-elles satisfaire ces besoins ? 3. Quels sont les forces et les faiblesses du territoire qui favorisent ou qui freinent une meilleure adaptation des ressources aux besoins des personnes ?
Les outils Catalyse Catalyse propose aux acteurs de participer à la réalisation de : - Undiagnostic quantitatif et qualitatif, pour définir et mesurer les principaux profils de besoins. - Un répertoire de ressources disponibles sur le territoire pour les confronter aux profils de besoins en afin d'améliorer la pertinence des services et d'évaluer leur efficience. - Une base d’indicateurs territoriaux utiles pour estimer l'impact des activités des services au niveau du territoire et de la communauté territoriale. Les informations et les outils sont intégrés au sein d’une plate-forme technologique. L’animation du réseau d’acteurs et de la communauté territoriale dans le cadre de la recherche-action, leur permet de définir, collecter et analyser les données pour argumenter, gérer et évaluer leurs projets.
Intelligence territoriale • Catalyse a établit les principes pratiques de l’intelligence territoriale, qui a associé en 1998 deux concepts qui faisaient l’objet d’une refonte profonde dans le contexte d’une « inflexion notable » (Gottmann, 1993) de la pensée humaine : • Le territoire n’était plus simplement perçu comme un espace contraignant, mais comme une co-construction de la communauté territoriale • L’intelligencehumaine, base de cette co-construction, dont les neurosciences ont révélé la dimension épigénétique, donc sociale, alors que les TIC en devenaient parallèlement un artefact puissant.
Intelligence territoriale Sans abandonner l’objectif de rendre des outils scientifiques accessibles pour analyser, élaborer, décider, gérer, et évaluer des projets durables innovants, l’intelligence territoriale ambitionne de porter un projet polysdiciplinaire, qui «implique une approche pluridisciplinaire apte à la compréhension d’un objet complexe » (Morin, 2012) « les dynamiques des territoires » L’intelligence territoriale ambitionne d’élaborer un modèle alternatif de développement (2001) en proposant un agenda de transition (2010). Le paradigme du développement durable constitue la référence actuelle de cet objectif. La CaENTI (FP6 2006-2009) a réaffirmé cet objectif temporaire tout en restant attentif à la définition de nouvelles voies de développement, et en étendant la réflexion à la gouvernance territoriale et à l’observation territoriale.
Développement durable Le recours aux technologies du knowledge management, qui a caractérisé les premiers pas de l’intelligence territoriale, avait fini par créer une confusion avec l’intelligence économique. La « competitive intelligence » (Porter, 1980) est « un programme systématique et éthique de collecte, d'analyse de gestion de toute combinaison de données, d'informations et de connaissances sur l'environnement dans lequel une entreprise exerce ses activités » (Prior, 2005). L’intelligence territoriale ne se réduit pas à un dispositif d’observation. Elle ne poursuit pas un « avantage compétitif » au détriments des coûts sociaux et environnementaux. C’est une intelligence collective qui évalue les gains de la coopération et ceux de la compétition. Le territoire ne se réduit pas à une entreprise, ni à un cluster. Les citoyens ne sont ni des salariés, ni des clients. La gouvernance du territoire est plus complexe que la gestion du territoire.
Nouvelles voies de développement • Le concept d’intelligence territoriale constitue un niveau indispensable de réponse aux nouveaux enjeux nés des crises énergétiques, économiques et sociales qui se combinent et se conjuguent au développement spectaculaire de l’économie de l’information et de la société de la connaissance. • En 2009 la Commission Européenne a introduit le concept de transition socio-écologique (CE, 2009) qui vise l’évolution pacifique des comportements individuels et collectifs en promouvant la coopération et la participation. • Cette transition est caractérisée par : • La combinaison des objectifs économiques sociaux, environnementaux(Brundtland, 1987) et culturels • Le renforcement de la résilience des territoires (Hopkins, 2008) • Une gouvernance latérale (Rifkin, 2011) • Chaque territoire est appelé à co-construire son propre agenda.
Gouvernance territoriale Alors que s’étendait la globalisation, les limites du « welfare state » poussent les états à décentraliser une partie de leurs compétences vers les territoires confrontés aux coûts sociaux et environnementaux de la globalisation. Pour résoudre ces tensions les territoires ont développé une nouvelle gouvernance territoriale qui fait appel aux compétences et aux ressources publiques et privées, de tous les secteurs d’action, dans le cadre de projets concertés. Aux principes éthiques d’approche globale, de coopération et de participation, la gouvernance territoriale, ajoute la transparence, la durabilité, la résilience, la responsabilité, l’apprentissage et l’évaluation.
Évaluation territoriale • Si, l’intelligence territoriale ne se réduit pas à un dispositif d’observation territoriale, qui constitue seulement son artefact, les observatoires territoriaux coopératifs et participatifs sont les outils des « partenariats de développement » multisectoriels, qui doivent permettre : • De partager et de mutualiser des données provenant de sources multiples et concernant des thématiques, des secteurs et des échelles extrêmement divers, • De proposer aux partenariats d’acteurs des espaces coopératifs pour l’analyse des données, la mobilisation des connaissances, la définition de projets pertinents et l’évaluation de l’efficacité et de l’impact des actions. • D’informer largement la communauté territoriale.
Modélisation de Catalyse partager > coopérer > agir > informer information + logiciel + protocoles pourles usages
Évaluation coopérative et participative • Parce qu’elle favorise notamment la transparence et la rationalité dans le processus de décision, l’observation territoriale coopérative et participative permet: • La prise en compte conjointe de toutes les dimensions du développement territorial • Une meilleure coordination des services • La concertation • La coopération des acteurs • La participation des habitants • Elle constitue un puissant catalyseur de l’intelligence territoriale • Le principal des enjeux actuels de l’observation territoriale est qu’elle devienne non seulement une aide à la décision pour les décideurs du haut de la pyramide décisionnelle, mais un instrument d’information pour tous les citoyens.
Thank you for your attention Merci pour votre attention Gracias por su atención Vă mulţumesc pentru atenţie Köszönöm a figyelmet 謝謝您的關注 Grazie per la vostra attenzione Vielen Dank für Ihre Aufmerksamkeit Kiitos huomiota Σας ευχαριστώ για την προσοχή σας Dziękuję za uwagę Спасибо за Ваше внимание İlginiz için teşekkürler شكرا لاهتمامكم jjg@mshe.univ_fcomte.eu www.territorial-intelligence.eu