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Le botulisme

Le botulisme. Stéphanie Dizier DESC de réanimation médicale Juin 2010. Introduction. Affection neurologique grave Résulte d’une intoxication alimentaire «  Intoxination » Toxine très puissante produite par C.Botulinium Maladie à déclaration obligatoire :

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Presentation Transcript


  1. Le botulisme Stéphanie Dizier DESC de réanimation médicale Juin 2010

  2. Introduction • Affection neurologique grave • Résulte d’une intoxication alimentaire • « Intoxination» • Toxine très puissante produite par C.Botulinium • Maladie à déclaration obligatoire : • CNRBAB et IVS ( structures nationales de référence)

  3. Historique • Découverte en 1896 • Bactériologiste belge : Dr Emile PM Van Ermengem de Gand • Identification de C.Botulinium dans du jambon cru ( 22 patients contaminés; 3 morts )

  4. Epidémiologie • Incidence : 20 à 30 foyers/an en France • Stabilisé depuis les années 80 • Age médian : 35 ans • Mortalité : Inférieur à 5% • 3 différents types de botulisme :  Alimentaire • Principale cause de mortalité ( empoisonnement alimentaire )  Infantile (toxi-infection )  D’inoculation

  5. Botulisme infantile Botulisme Alimentaire Botulisme D’inoculation Indéterminé Annual incidence of botulism in the United States, 1973 to 1996

  6. Clostridium botulinumbotulo : du latin botulus, boudin. • BG+, anaérobie strict, sporulée • Spores : Bactéries végétatives  Production de la toxine. • Largement répandu dans l’environnement : • Milieux terrestres et sédiments aquatiques • La toxine ne pénètre pas le peau saine, pas de risque de contamination interhumaine.  

  7. Clostridium botulinumbotulo : du latin botulus, boudin. • 4 groupes : fonction de la virulence • 8 sérotypes : selon différences antigéniques de leur neurotoxine • Botulisme humain causé par toxine A, B, E, exceptionnellement F : • A: la plus toxique ; USA +++ • B : moins toxique ; le plus répandu ( bacille européen = 96%) ; porc +++

  8. Clostridium botulinumbotulo : du latin botulus, boudin.

  9. Caractéristiques bactériologiques • Inactivation des toxines : • Chaleur, hypochlorite de Na • Action du froid : • Existe une température minimale de croissance selon les souches • Réfrigération : peut inhiber la croissance • Influence du pH • Concentration en Na

  10. Aliments impliqués • Aliments conservés (non frais) • Les plus à risque : • Conserves non acidifiées • Ou insuffisamment traitées/chaleur • Aliments les plus souvent responsables : • Jambon non cuit, charcuteries ( B type B) • Conserve végétaux souillés/terre (B type A) • Poisson séché, marinade (B type E) • Miel

  11. Physiopathologie • Action de la toxine sur la jonction neuromusculaire, en bloquant la libération d’Acétylcholine au niveau pré-synaptique. • Effet rémanent : la toxine dans les terminaisons nerveuses ne peut pas être détruite… la synapse n’est plus fonctionnelle… • 6 mois pour reconstituer une nouvelle synapse… Sugiyama, H. Clostridium botulinum neurotoxin. Microbiol Rev 1980; 44:419.

  12. Diagnostic clinique

  13. Clinique • Absence of fever • Symetricneurologicdeficits • The patient remains responsive • Normal or slow heart rate and normal blood pressure • No sensorydeficitswith the exception of blurred vision Principles and Practice of Infectious Diseases, 6th ed. Mandell, GL, Bennett, JE, Dolin, R, (Eds), Churchill Livingstone,Philadelphia, PA 2005, p. 2822.

  14. Clinique Franz D et al. Clinical recognition and management of patients exposed to biological warfare agents. JAMA 1997; 278: 399-411

  15. Offerman SR, Schaefer M, Thundiyil JG, Cook MD, Holmes JF.West J Emerg Med. 2009 Nov

  16. Différentes présentations cliniques

  17. Botulisme alimentaire • La période d’incubation : • 2 heures à 8 jours. • Début des symptômes : 12 à 72 heures après le repas. • Sources de contamination: • Spores ubiquitaires contaminant la nourriture. • Résistance de certains spores aux méthodes de conservation « artisanale ». • Fabrication de la toxine dans l’aliment si conditions propices. • Clinique :signes digestifs non spécifiques pendant 1 à 2 jours.

  18. Botulisme alimentaire • 3 phases : • Incubation , invasion : • Signe neuro, ophtalmo et digestifs (90%) • Phase d’état : • Signes neuro, ophtalmo et dysautonomique • Phase de récupération

  19. Nishiura H.Epidemiol Infect. 2007 Jan;135(1):126-30. Epub 2006 May 10.

  20. Botulisme infantile • Enfant < 12 mois • La période d’incubation :3 à 30 jours. • Source de contamination : • Colonisation de la bactérie dans l’intestin de l’enfant (immaturité de la flore) • Fabrication endogène de la toxine • 1 source documentée  LE MIEL Crane JK. Preformed bacterial toxins. Clinics Lab Med 1999; 19 (3): 583-599.

  21. Botulisme infantile • Tableau clinique : • Constipation, hypersialorrhée, • Hypotonie sévère avec insuffisance respiratoire (50% des patients). • Evolution pendant 1 à 2 semaines, stabilisation pendant 2 à 3 semaines avant d’entrer dans la phase de guérison. • Lien avec la mort subite du nourrisson. Wigginton JM, Thill P. Infant botulism- A review of the literature. Clinical Pediatrics. 1993; Vol.: 669-674.

  22. Le Botulisme d’inoculation • La période d’incubation :10 jours en moyenne • Sources de contamination : • Germination dans la plaie avec fabrication « in vivo » de la toxine. • Décrit dans la littérature : fracture ouverte, abcès dentaire, toxicomane (IV, Skin popping). CDC. Wound botulism- California, 1995. JAMA 1996; 273 (2): 95-96.

  23. Le Botulisme d’inoculation • Tableau clinique : • Plaie profonde. • Symptomatologie identique au botulisme alimentaire. • Pas de symptomatologie digestive.

  24. Botulisme Adulte • Forme rare similaire au botulisme infantile. • Production de la toxine in vivo après colonisation intestinale de C.botulinum, C. baratii ou C.butyricum. • ATCD en général de chirurgie digestive, maladie chronique du tractus gastro-intestinale, d’ATB générale. Relation avec le diverticule de Meckel. Schechter R, Arnon SS. Where Marco polo meets Meckel: Type E botulism from Clostridium butyricum. Clin Infect Dis 1999; 29: 1388-93.

  25. Botulisme: arme bioterroriste • Poison le plus puissant • 2 voies de contamination : • Inhalée • Eaux potables • Dose létale = 1 µg de toxine • 1 g de toxine botulique inhalé peut tuer 1,5 Μ d’individus. Arnon SS, Schechter R et al.Botulinum toxin as a biological weapon: medical and public health management. JAMA. 2001 Feb 28;285(8):1059-70.

  26. Diagnostic paraclinique

  27. 3 techniques : mise en évidence de la toxine, isolement et identification germe, recours PCR Fach P, Perelle S et al.Appli Environ Microbiol. 2002 Prélèvements multiples : Sérum Plaie Selles Aliment Diagnostic biologique

  28. Autres examens • Ponction Lombaire… surtout pour le diagnostic différentiel • Scanner cérébral : origine périphérique • EMG avec stimulation itérative : blocage de la neurotransmission avec augmentation du nombre des potentiels d'action et diminution de leur intensité • Blocage pré-synaptique

  29. Diagnostic différentiel • Crise myasténique. • Polyradiculoneuropathie : • Syndrome Guillain Barré • Syndrome de Miller Fisher • Paralysie des tiques (Lyme…). Arnon SS, Schechter R et al.Botulinum toxin as a biological weapon: medical and public health management. JAMA. 2001 Feb 28;285(8):1059-70.

  30. Traitement

  31. Traitement symptomatique • C’est l’essentiel du traitement. • Palier les défaillances : • Ventilation si IRA • Alimentation entérale ou parentérale • Rééquilibration hydroélectrolytique

  32. Le sérum antibotulique • Sérum trivalent d’origine animale (Ig de chevaux) • En France : demande d’ATU • Actif contre les toxines A, B et E. • Neutralise la toxine circulante. • 7500 IU type A, 5500 IU type B et 8500 IU. 1 dose. • Demi vie : 5 à 8 jours. Hatheway CL et al. Antitoxinlevels in botulism patients treatedwith trivalent equinebotulismantitoxin to toxin types A, B, and E. J Infect Dis. 1984; 150:407-12.

  33. Le sérum antibotulique • Etude rétrospective incluant 134 patients (botulisme A) • Administration précoce (<24 heures)  10% de mortalité. • Administration tardive (>24 heures)  15% • Pas d’administration  46 % • Attention au risque d’anaphylaxie (jusqu’à 9%). Tacket CO et al : Equine antitoxin use and other factors that predict outcome in type A foodborne botulism. Am J Med. 1984; 76:794-98 Offerman SR, Shaefer et al. West J Emerg Med 2009 Administration la plus précoce possible

  34. Pour le botulisme infantile • BabyBIGR (immunoglobuline botulique humaine) • Disponibles aux Etats Unis depuis 1998 • Pas d’utilisation de l’antitoxine animale • Risques trop importants d’hypersensibilité de type I et III

  35. Les antibiotiques • Recommandés dans le botulisme d’inoculation • Pénicilline G ou métronidazole Swenson JM, Thornsberry C et al. Antimicrob Agents Chemother 1980 • Non recommandés dans le botulisme infantile • mécanisme de lyse bactérienne avec libération toxinique évoquée • Jamais d’aminoside • amplification de l’effet de la toxine Santos et al. Potentiation of Clostridium botulinum toxin by aminoglycoside antibiotics: Clinical and laboratory observations. Pediatrics 1981; 68:50.

  36. Autres thérapeutiques • Guanidine, aminopyridines : • Augmente la libération d’acétylcholine dans la synapse • Plasmaphérèse : • Pas de preuve d’efficacité.

  37. Prophylaxie • Médicale : • Anatoxines botuliques • Vaccin pentavalent • Personnels de laboratoire et militaires • Existe aussi pour les animaux exposés Smith LA, Rusnak et al . Crit Rev Immunol 2007 • Sanitaire :mesure d’hygiène alimentaire • USDA Complete Guide to Home Canning • Objets contaminés nettoyés /solution d’hypochlorite Na

  38. Evolution • 1 à 3 mois d’hospitalisation. • Résolution complète des symptômes en 6 mois. Gottlieb SL et al. Long-term outcomes of 217 botulism cases in the Republic of Georgia. Clin Infect Dis 2007; 45:174.

  39. Utilisation thérapeutique de la toxine Botulism in 4 adults following cosmetic injections with inlicencesed, highly concentrated botulunum preparation.Chertow DS, Tan ET, Maslanka SE et al . JAMA. 2006 Nov Bouzana F et al .Surgical Botox and Crit Care Med .2007 Janv

  40. Conclusion • Maladie rare mais grave • Diagnostic rapide car traitement précoce • Symptomatique +++ • Importance du respect des mesures de conservation et d’hygiène Mémé: arrête avec tes conserves !!!!

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