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L’Architecture de la première Renaissance en Italie: introduction . L’Italie et le style gothique La R enaissance, Le Néo-platonisme et l’ Humanisme Le sens civique et le dôme de la cathédrale de Florence. L’Italie et le style gothique.
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L’Architecture de la première Renaissance en Italie: introduction L’Italie et le style gothique La Renaissance, Le Néo-platonisme et l’Humanisme Le sens civique et le dôme de la cathédrale de Florence
L’Italie et le style gothique • L’Italie n'adopta jamais entièrement le style gothique. La présence, surtout à Rome, de vestiges des édifices romains témoignant de la grandeur du style classique, inspire toujours les artistes.
L’Humanisme et la Renaissance • La Renaissance est la redécouverte des styles de l’Antiquité gréco-romaine, leur re-naissance; • Le Renaissance est tout d’abord, avec les poètes Pétrarque et Boccace, une volonté de retour aux textes en grec et en latin; • Dans ces textes, qu’il s’agisse de littérature ou de philosophie, et contrairement aux textes médiévaux, ce n’est pas Dieu, mais l’Homme qui est au centre des réflexions; • La foi de ces érudits en la grandeur de l’homme leur vaut le nom d’humanistes, et à leur idées d’Humanisme.
La Renaissance et le néo-platonisme • La philosophie de la Renaissance redécouvre Platon dont la pensée se prête bien à accompagner, voire à remplacer, la foi chrétienne. • Le néoplatonisme de la Renaissance est cette redécouverte de Platon, par une société chrétienne; • Qualifié « christianisme des savants", le néo-platonisme oppose à la théologie et à la scolastique médiévale un théisme plus rationnel (amour, beauté universels), et une confiance dans la puissance de la raison humaine à déchiffrer le cosmos dont le livre, selon Galilée, est "écrit en caractères mathématiques".
L’Humanisme et le sens civique • L’Humanisme, s’inspirant des philosophies antiques, admet que Dieu a instauré et maintenu le Cosmos ordonné, mais qu’il appartient à l’Homme d'instaurer et de maintenir l’ordre social. • Par l’Humanisme, le sens civique, le respect et la participation au maintien de l'ordre social s’imposent comme les nouvelles marques de citoyenneté: Ainsi la construction de chacun des huit segments de la coupole la Cathédrale de Florence, par Brunelleschi, avait été payée par un quartier différent de la ville.
La présence des vestiges de l’architecture classique en Italie, où le style gothique n’a jamais entièrement prit racine, l’Humanisme, le Néoplatonisme et le nouveau sens civique, ceci est donc le cadre de l’apparition de l’architecture de la première Renaissance en Italie, et son premier représentant est l’architecte Filippo Brunelleschi. Brunelleschi, Le Dôme de la cathédrale de Florence, 1419
Brunelleschi, Le Dôme de la cathédrale de Florence, 1419 Première œuvre d’architecture postmédiévale, non pour son style (projet conçu un demi siècle auparavant) mais par l’innovation technique pour la construction de la coupole, différant des solutions traditionnelles et « procédés ancestraux » des bâtisseurs gothiques.
L’architecture de la première Renaissance en Italie: Brunelleschi Proportions et ordres classiques L’Église San Lorenzo, la chapelle Pazzi, l’église sainte Marie des Anges
Filippo Brunelleschi (1377-1446) • On attribue généralement à l’architecte Filippo Brunelleschi (1377–1446) (celui qui formula les règles de la perspective linéaire) le mérite d'avoir inauguré la Renaissance en architecture. • Il s’aperçut que, contrairement aux constructions gothiques contemporaines, les monuments de la Rome antique respectaient des règles mathématiques simples. L'emploi systématiqued’arcs en plein-cintre et de voûtes en berceau en sont un exemple, le respect des proportions des ordres classiques en sont un autre.
Souvenez-vous: l’ordre du temple grec • Le terme « ordre » concerne les parties « en élévations »: les colonnes, l’entablement qu’elles soutiennent et le tympan. Nous parlons aussi de « style » qui dérive de stylos, colonne. • Dans l’architecture des temples grecs nous distinguons l’ordre dorique, le plus ancien, l’ordre ionique, plus récent et l’ordre corinthien qui est une variante de l’ordre ionien. Chapiteaux des colonnes des trois ordres
Ordres superposés (dorique, ionique et corinthien) au Colisée de Rome, 1er siècle après J.C.)
Le premier exemple d’architecture de la Renaissance est la Basilique San Lorenzo, Florence, 1420, par Brunelleschi.
Brunelleschi rejette la verticalité du style Gothique pour la simplicité et les proportions équilibrés du style classique, reprenantl’arc en pleincintre, les voûtes en berceau, les coupoles et les proportions des ordresclassiques. Renaissance: Brunelleschi, La Basilique San Lorenzo, Florence, 1420 Gothique: Notre Dame de Chartres, XIIème-XIIIème s.
La basilique San Lorenzo de Florence ressemble aux églises paléochrétiennes et à l’ancien roman toscan car pour Brunelleschi, ces monuments illustraient l’architecture religieuse de l’Antiquité classique. Brunelleschi, La Basilique San Lorenzo, Florence, 1420 Basilique paléochrétienne: St Paul Hors les Murs, Rome, IVème siècle
Roman Toscan: Intérieur de la cathédrale de Pise, Toscane, Italie(XIème-XIIème, plafond XVIIème) Renaissance: Brunelleschi, La Basilique San Lorenzo, Florence, 1420
Si San Lorenzo ressemble aux églises paléochrétiennes et à l’ancien roman toscan, l’impressions que donnent ces trois intérieurs différent: C’est que les proportions (rapports entre les mesures) des éléments important de l’édifice est différent chez Brunelleschi: La proportion est un rapport entre deux mesures. Par exemple, un rectangle mesurant 2m sur 1m a une proportion de 2:1 entre ses côtés, et donc les mêmes proportions qu’un rectangle mesurant 4m sur 2m. La Basilique San Lorenzo, Florence, 1420, par Brunelleschi
Le Plan de San Lorenzo: l’importance donnée à la symétrie et aux proportions:Éléments carrés: les quatre grands, un pour le chœur, un pour la croisée de transept et un pour chaque des deux bras du transept. La nef est composée de 4 de ces grands carrés. Les chapelles des bas cotés et du transept sont de quarts de ce carré.Nous voyons que Brunelleschi a conçu San Lorenzo comme un assemblage d’unités abstraites, les plus grands étant des multiples d’une unité standard.
Proportions et Harmonie • Brunelleschi: « rapport arithmétiques exprimés en nombres entiers entre toutes les dimensions importantes d’un édifice sont le secret d’une bonne architecture. » • Cette conception va être clairement annoncé une dizaine d’années plus tard par un autre architecte, Alberti, dans son traité d’architecture, à savoir que les proportions arithmétiques déterminant l’harmonie musicale devaient aussi régir l’architecture, car elles se retrouvent dans tout l’univers, ce qui prouve leur origine divine (Pythagore, Platon, le néoplatonisme).
La Chapelle Pazzi, commencé vers 1430 La plus originale des créations de Brunelleschi, elle reste inachevée de son vivant.
La Chapelle Pazzi, commencé vers 1430 Un porche rappelant le narthex fait de la façade un écran. L’arc central reliant les deux colonnades classiques encadre le portail et attire le regard sur la coupole.
L’architrave supporte deux voûtes en berceau qui à leur tour supportent une coupole sur pendentifs au-dessus de l’ouverture centrale.
Nous retrouvons ce même motif de deux voûtes supportant une coupole centrale à l’intérieur de la chapelle. La lumière entre par les hautes lucarnes de la coupole (une au centre et 12 autour = le Christ avec ses 12 apôtres) par lesquelles on ne voit que le ciel. Chapelle Pazzi: intérieur
Le plan de l’église Sainte Marie des Anges (inachevée) • La première église de plan centré à coupole (s’inspirant des édifices ronds et polygonaux des églises paléochrétiennes) de la Renaissance, elle va être un exemple de ce que doit être l’idéal des édifices sacrés tels que décrits par Alberti: Le cercle (ou les formes dérivés du cercle: carré, hexagone, octogone) est la figure la plus parfaite, la plus naturelle, et, de ce fait, l’image même de la Raison divine.
Bruneleschi: L’église Sainte Marie des Anges, Florence (1434-1437, inachevée) Alberti: Le cercle (ou les formes dérivés du cercle: carré, hexagone, octogone) est la figure la plus parfaite, la plus naturelle, et, de ce fait, l’image même de la Raison divine.
Les architectes de la Renaissance • Les architectes de la Renaissance vontrejetter la verticalité du style Gothique pour la simplicité et les proportionséquilibrés du style classique, reprenantl’arc en pleincintre, les voûtes en berceau, les coupoles et les proportions des ordresclassiques. • Cerenouveauvas’effectuer à la fois à partir de l'observation des ruines romaines, et du déchiffrement du « De Architectura » de Vitruve (architecte et ingénieur romain, 1er siècle av. J.C.) • Le premier exemple de cette nouvelle attitude esthétique est la Basilique San Lorenzo de Florence exécutée en 1420, et son architecte, Filippo Brunelleschi (1377–1446), est considéré être le premier architecte de la Renaissance.
Brunelleschi, La Basilique San Lorenzo, Florence, 1420 • Le premier exemple de cette nouvelle architecture est la basilique San Lorenzo de Florence exécutée en 1420 par Filippo Brunelleschi. • Brunelleschi rejette la verticalité du style Gothique pour la simplicité et les proportions équilibrés du style classique, reprenantl’arc en pleincintre, les voûtes en berceau, les coupoles et les proportions des ordresclassiques. • La basilique San Lorenzo de Florence ressemble aux églises paléochrétiennes et à l’ancien roman toscan car pour Brunelleschi, ces monuments illustrent l’architecture religieuse de l’Antiquité classique. Mais les proportions (rapports entre les mesures) des éléments important de l’édifice est réfléchichez Brunelleschi: « rapport arithmétiques exprimés en nombres entiers entre toutes les dimensions importantes d’un édifice sont le secret d’une bonne architecture ».
Brunelleschi, autres œuvres importantes: Chapelle Pazzi, L’église Sainte Marie des Anges • D’autres exemples d’œuvres de Brunelleschi: l’originelle chapelle Pazzi et l’église Sainte Marie des Anges, la première église à plan centré de la Renaissance. • Cette forme centrale, à l’image des édifices ronds et polygonaux des églises paléochrétiennes, va être décrite plus tard par Alberti, pour qui elle représente un idéal: Le cercle (ou les formes dérivés du cercle: carré, hexagone, octogone) est la figure la plus parfaite, la plus naturelle, et, de ce fait, l’image même de la Raison divine.
L’architecture de la Renaissance en Italie: Alberti Leone Battista Alberti (1404-1472): Les traités, les façades des basiliques et l’église au plan centré
Leone Battista Alberti (1404-1472) • Alberti a commencé sa carrière comme spécialiste de l’Antiquité et théoricien: il rédigea ses traités sur la peinture, la sculpture et l’architecture de la Renaissance. Il ne débute son affirmation comme architecte qu’à la mort de Brunelleschi. • C’estAlberti qui, dans son traité d’architecture, va clairement énoncer l’idée de Brunelleschi que les rapports mathématiques entre les dimensions importantes d’un édifice sont le secret d’une bonne architecture, et notamment que les proportions arithmétiques déterminant l’harmonie musicale devaient aussi régir l’architecture, car elles se retrouvent dans tout l’univers, preuve de leur origine divine. • Alberti: Le cercle (ou les formes dérivés du cercle: carré, hexagone, octogone) est la figure la plus parfaite, la plus naturelle, et, de ce fait, l’image même de la Raison divine.
Les façades d’églises préexistantes: Saint François à Rimini, par Alberti, 1450 • Alberti doit ici dessiner une façade pour l’église gothique déjà existante de Saint François: • La solution d’Alberti: une coquille renaissance pour l’ancien édifice, et pour la façade un arc de triomphe romain.
Alberti, Saint-François de Rimini Le problème résolu ici par Alberti est le problème fondamental de l’architecture Renaissance: comment appliquer un système de construction classique à l’extérieur d’une structure non classique. La solution d’Alberti: les éléments classiques font relief sur la surface du mur, en sont la décoration.
Alberti, Façade de Sant Andrea, à Mantou, 1470 Alberti a ici à nouveau à ajouter une façade Renaissance à une basilique préexistante. Sa solution est une combinaison d’un arc de triomphe avec les éléments d’un temple classique: le fronton , l’architrave et l’ordre colossal de pilastres.
Alberti, Sant Andrea à Mantou, 1470 Pour cette façade, Alberti combine un arc de triomphe avec le fronton d’un temple classique, son architrave et son ordre colossal de pilastres. Mais… Alberti a tenu que la hauteur de la façade soit égale à sa largeur, mais comme la nef est plus haute elle dépasse la hauteur de la façade! Cela n’est heureusement pas visible de la rue…
Plan et intérieur de Sant Andrea de Mantou: la façade est une parfaite introduction à l’intérieur où ces motifs et proportions sont repris: l’ordre colossal des pilastres, la voûte en berceau continue la voûte de l’arc, les arcs en plein cintre entre la nef et les chapelles.
Alberti: Les églises à plan centré • L’idéal des édifices sacrés tels que décrits par Alberti est une église de plan centré à coupole (s’inspirant des édifices ronds et polygonaux des églises paléochrétiennes) car le cercle (ou les formes dérivés du cercle: carré, hexagone, octogone) est la figure la plus parfaite, la plus naturelle, et, de ce fait, l’image même de la Raison divine: • Jusqu’ici nous avons vu comment Alberti s’y est pris en adaptant les églises préexistantes (Rimini) ou bâtissant sur l’emplacement d’une église préexistante (Mantou), voyons maintenant un édifice bâti conformément à ses idéaux:
Guillaneo Da Sangallo, Santa Maria delle Carceri, 1485, Prato: plan centré (croix grecque)
Le respect des préceptes d’Alberti: plan central en croix grecque, la profondeur des bras de la croix est la moitié da la largeur, la hauteur de la façade est le double de sa largeur… Guillaneo Da Sangallo, Santa Maria delle Carceri, 1485, Prato
L’intérieur s’inspire de la chapelle Pazzi de Bruneleschi. Sangallo, Santa Maria delle Carceri, 1485, Prato
L’architecture de la haute Renaissance en Italie: Bramante Donato Bramante: Le Tempietto et le plan original de Saint Pierre de Rome
Donato Bramante: San Pietro in Montorio, Rome, « Le Tempietto », petit temple • Les idée d’Alberti vont trouver leur pleine application dans la génération suivante d’architectes. • La chapelle de Saint Pierre à Rome, marquant l’emplacement de la crucifixion de Saint Pierre, illustre le style Renaissance dans sa plénitude:
Bramante: San Pietro in Montorio, Rome, « Le Tempietto », 1502
Bramante décrit ses projets pour le nouveau Saint Pierre de Rome:« Je placerai le Panthéon au sommet de la basilique de Constantin »