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ABBAYE St PHILIBERT à TOURNUS. Diaporama de Jacky Questel.
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ABBAYE St PHILIBERT à TOURNUS Diaporama de Jacky Questel
Au cœur de la Bourgogne, en Saône-et-Loire, la ville de Tournus se regroupe autour de son abbaye. L’abbaye, c’est-à-dire l’église abbatiale et le cloître, présentent un moment fort de la visite de Tournus. Chef-d’œuvre de l’art roman des XI° et XII° siècles, cette haute silhouette surplombe la ville ancienne. L’église abbatiale, le cloître, la salle capitulaire, le réfectoire et le cellier constituent le seul ensemble monastique du XII° siècle conservé en Europe. L’architecture unique de la nef offre une luminosité saisissante. La photo d’ensemble de la diapo suivante, le plan de l’abbaye et les commentaires "techniques" sont issus d’une brochure offerte par l’Office du Tourisme.
Aussi clairement que la photo, ce plan vous per-met de vous faire une idée de l’importan-ce de cet en-semble archi-tectural.
Pour ponctuer ces pages, des photos prises dans le cloître de vestiges regroupés là. Sur la page suivante, l’avant nef : c’est ici que les pèlerins étaient accueillis. On y retrou-ve les caractéristiques des églises romanes du XI° siècle, en particulier l’absence de lumière liée au choix du voû-tement. Quelques traces de peintures murales rappellent qu’au Moyen-âge toute l’église était recouverte de peintures. La chapelle Saint-Michel est construite au-dessus de l’avant-nef.
Ordinairement, l’église romane est qualifiée de sombre, car elle comporte un berceau longitudinal, empêchant l'ouverture de fenêtres dans les murs latéraux. Ici, au contraire, une innovation architecturale apporte hauteur et luminosité, ce qui est exceptionnel pour le milieu de l’an 1000. En effet, grâce à une voûte à berceaux transversaux, presque unique en France, la poussée des voûtes ne se fait pas sur les murs nord et sud, mais sur le chœur et l’avant-nef. Ils servent ici, en quelque sorte, de contreforts, ce qui permet l’ouverture de grandes fenêtres dans les bas-côtés, mais aussi dans la nef centrale. Les vitraux de cette nef, réalisés par Brigitte Simon au cours des années 1950 participent également à la clarté.
Notre-Dame de la Brune : Cette statue-reliquaire romane de la Vierge à l’Enfant a l’attitude caractéristique des Vierges noires auvergnates. Elle a été offerte aux moines de Saint Philibert qui, fuyant Noirmoutier, ont fait étape à Saint-Pourçain dans l’Allier. Noire à l’origine, car sculptée dans du bois de cèdre, elle a été dorée au 19° siècle. Pendant la Révolution française, l’église est transformée en Temple de la Raison. La Vierge Noire sera sauvée par une citoyenne qui l’emportera pour servir de poupée à ses filles. Elle la rendra après le Concordat.
Partout cette merveilleuse luminosité, qui donne toute sa valeur à l’architecture.
Pendant une grande partie de la visite, l’orgue jouait. Et l’on entendait aussi des doigts malhabiles, des exclamations d’enfants. L’organiste initiait sans doute des gosses de la paroisse aux mystères et aux beautés de son instrument. Mais il jouait aussi des morceaux dans leur entier, et cela donnait à cette visite un aspect un peu surréaliste, presque magique..
Et peut-être, en toute logique, le Petit Orgue ??? Le Grand Orgue…
Vous le voyez, beaucoup de belles choses. Pourtant, lorsque j’ai emprunté le déambulatoire pour faire le tour du chœur m’attendait la merveille des merveilles : une mosaïque au sol ! Elle date de la première moitié du 12° siècle, et a été, à un moment, recouverte d’un dallage. C’est vous dire que sa fraîcheur en a subi quelques contrecoups. Mais elle a toujours ses belles couleurs. En France, très peu de mosaïques ont été conservées en place pour cette période. Les thèmes du calendrier et du zodiaque représentés ici, et qui illustrent le temps de Dieu à travers le cycle cosmique, celui de la nature et celui des travaux des hommes, en illustraient pourtant d’autres au XII° siècle. (Saint-Lazare d’Autun, Saint-Denis près de Paris… ) Les tesselles sont taillées dans des calcaires de provenance locale, gris-beiges, roses ou noirs pour l’essentiel mais on note aussi des éléments de marbre blancs ou bleutés, et quelques fragments de roches d’impor-tation très colorées sans doute récupérées de dallages antiques, ainsi que des morceaux de terre cuite.
Vous le voyez, il n’en subsiste pas grand-chose. Mais ce que j’ai découvert a suffi à me faire pousser un cri de joie qui a fait se retourner une dame qui visitait de son côté… Une passerelle en fer domine l’ouvrage et permet de l’apprécier sans le dégrader davantage.
Le déambulatoire facilitait la circulation des pèlerins qui allaient se recueillir devant les reliques de Saint-Philibert. Les mosaïques, mises à jour lors des derniers travaux de restauration, en 2001, datent de la fin du XII° siècle. Une vingtaine de médaillons, représen-tant les mois de l’année et les signes du zodiaque, permettaient aux pèlerins de cheminer symboliquement à travers le temps et l’espace. Il ne reste de nos jours que quatre médaillons : les signes du Cancer et des Gémeaux, et les activités correspondant à ces mois : le faucheur de juin et le chasseur à l’épervier du mois de mai. Moi, je vais vous dire : j’aurais voulu être là lorsque l’ouvrier a fait cette décou-verte. Et voir la tête des responsables de l’abbaye en voyant cette merveille !
L’abbaye répond parfaitement au plan traditionnel des abbayes bénédictines, car tout s’organise autour du cloître. A l’origine, le jardin était clos par quatre corps de bâtiment, desservis chacun par une galerie comme celle de la diapositive suivante. Dans ce qui était le Parloir sont entreposées des sculptures qui faisaient partie de l’abbaye : chapiteaux, décors de murs. Vous en avez trouvé au cours de ces diapositives. Le Cellier, dont vous voyez l’emplacement sur le plan, servait aux moines à conserver la nourriture. Au sous-sol, dans des caves, ils élaboraient des vins réputés.
Sur le mur du Parloir sont accrochées ces statues de Saint-Philibert, patron de la pa-roisse, à droite, et de Saint Valérien, à gau-che. Saint Philibert était de ma région, il était né en Aquitaine, vers 616, et vécut à la cour du roi Dagobert ; peu satisfait par la vie futile qu’il menait à la cour, il décida de consacrer sa vie à Dieu en devenant moine. Il fonda entre autres le monastère de Jumièges en Normandie. Il mourut au monastère de Noirmoutier. Les reliques de Saint-Philibert sont à Tour-nus depuis 875. Elles ont été longtemps conservées dans la chapelle axiale. Le nou- veau reliquaire, œuvre de l’orfèvre Goudji, est aujourd’hui dans le chœur de l’abbatiale.
Allez ! Vous reprendrez bien un petit morceau de cette magnifique fresque ?
Trop courte visite, qui ne rend pas vraiment justice à la beauté de cette abbatiale, mais vous donne-ra peut-être envie de mieux la découvrir… Un dernier regard, une dernière prière… Nous refermons le portail et partons sur la pointe des pieds.
Photos : Yvonne Texte : Jacky Musique : Mercedes Sosa – Missa criola Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Jacky.questel@gmail.com http://jackydubearn.over-blog.com/ http://www.jackydubearn.fr/