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Les grands problèmes de Santé en France. Préambule. L’état de Santé des français est plutôt bon Espérance de vie à 65 ans la plus élevée d’Europe pour les hommes comme pour les femmes Taux de mortalité infantile à énormément baissé (3.8/1000) et se situe sous la moyenne européenne
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Préambule • L’état de Santé des français est plutôt bon • Espérance de vie à 65 ans la plus élevée d’Europe pour les hommes comme pour les femmes • Taux de mortalité infantile à énormément baissé (3.8/1000) et se situe sous la moyenne européenne • La situation des maladies cardiovasculaires est également bonne par rapport aux autres pays • Par contre, en termes de morbidité prématurée, la situation de la France n’est pas bonne (décès liés à tabac, alcool, accidents, suicides)
Généralités • Le cancer est un problème majeur de santé publique pour tous les pays industrialisés • Les cancers sont en France : • La 1ère cause de décès chez les hommes (35% des décès en 2006) • La 2ème cause de décès chez les femmes (25% des décès) • Les décès sont avant tout dus aux cancers : du poumon, de l’intestin, des VADS, du sein et de la prostate. • Taux de survie à 5 ans (tous cancers confondus) = 53% • Globalement les résultats de survie sont meilleurs en France qu’en Europe
LES PLANS CANCER • Depuis 1998, importante mobilisation contre le cancer (malades, professionnels et pouvoirs publics) • Priorité nationale depuis 2002 • Deux plans nationaux de lutte contre le cancer : 2003-2007 et 2009-2013 • Les 3 thèmes prioritaires du plan 2009-2013 : • Réduire les inégalités sociales de santé face au cancer • Mieux accompagner les patients pendant et après la maladie • Renforcer du rôle du médecin traitant à toutes les étapes de la prise en charge
L’Institut National du CancerINCa • Créé par la loi de santé publique du 9 août 2004 • Sous la tutelle des ministères de la santé et de la recherche • Agence nationale d’objectifs et de moyens en cancérologie • Missions : • Coordonne l’ensemble des acteurs de la lutte contre le cancer en France • Apporte son expertise
LES ACTEURS DE LA SURVEILLANCE DES CANCERS EN FRANCE • L’InVS : surveillance, veille, alerte, expertise • L’INCa : rôle fédérateur, coordonnateur (et financeur) • CépiDc-Inserm = Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de Décès : gère le fichier national des causes médicales de décès (données exhaustives de mortalité) • Les registres du cancer = recueil exhaustif et permanent des nouveaux cas. Il existe 26 registres en 2009 • Le service de biostatistique des Hospices Civils de Lyon (HCL) : soutien biostatistique
2010 • 360 000 nouveaux cas de cancers • 146 000 décès
Incidence et mortalité : Evolution de la mortalité entre 1950 et 2002 • Le nombre de décès dus au cancer augmente • Mais si l’on tient compte de l’augmentation du nombre d’habitants et du vieillissement de la population (par des méthodes de standardisation): • La mortalité par cancer chez la femme a diminué de 24% depuis 1950 • Chez l’homme, elle a augmenté jusqu’en 1985 puis diminué grâce à la lutte contre les addictions • Globalement, la mortalité par cancer a diminué d’environ 13% entre 1968 et 2002
Incidence et mortalité : Evolution de l’incidence • L’incidence globale des cancers augmente depuis 1980 (+23% chez les hommes et +20% chez les femmes, après standardisation) • Cette augmentation est due : • Vieillissement de la population • Développement des méthodes de diagnostic et de dépistage +++ • Modifications de l’environnement et du mode de vie • Cette évolution globale (de l’incidence ou de la mortalité) recouvre des variations importantes selon le sexe, le type de cancer et l’âge.
LES FACTEURS DE RISQUE DE CANCERLES CAUSES AVEREES • LE TABAC • Principale cause de cancer (comme dans tous les pays industriels et la majorité des pays du tiers-monde) : • 29 000 décès chez l’homme en 2007 (33% des décès/cancer) • 5 500 décès chez la femme (10% des décès/cancer) • Cancers de la cavité buccale, pharynx, oesophage, estomac, cavités nasales et sinus, larynx, bronches, rein et vessie. • Les études épidémiologiques ont aussi démontré son rôle sur les cancers du col utérin et les leucémies myéloïdes
Causes avérées • L’ALCOOL : • A l’origine de : 9,4% des décès par cancer chez l’homme et 3% chez la femme • Cancers de : cavité buccale, pharynx, larynx, oesophage, foie, côlon rectum et sein chez les femmes
Causes avérées • LES AGENTS INFECTIEUX : • Les Papilloma virus : cancers du col utérin et de l’oropharynx • VHB et VHC : cancers du foie • EBV : lymphomes • Helicobacter Pylori : cancers de l’estomac
Causes avérées • LES CANCERS PROFESSIONNELS : • A l’origine de : 3,7% des décès par cancer chez l’homme et 0,5% chez la femme • Les agents cancérigènes sont nombreux, exemple : • la poussière de bois (cancer des sinus nasaux) • l’amiante (cancers du poumon, de la plèvre et du péritoine) • le caoutchouc (cancers du larynx) • les rayonnements ionisants, le radon…
Causes avérées • LE SURPOIDS ET L’OBESITE : • Associés à une augmentation du risque de plusieurs cancers : oesophage, endomètre, rein, côlon-rectum, pancréas, sein (après la ménopause) et vésicule biliaire. • L’INSUFFISANCE D’ACTIVITE PHYSIQUE : • L’activité physique exerce une action préventive pour les cancers du côlon, du sein (après la ménopause) et de l’endomètre, d’autant plus grande que l’activité physique est intense • Inversement, l’insuffisance d’activité physique favorise certains cancers
Causes avérées • L’ALIMENTATION : • La consommation de fruits et légumes est associée à une réduction du risque de plusieurs cancers : cavité buccale, pharynx, larynx, oesophage, estomac. • La consommation de sel et d’aliments salés augmente le risque de cancer de l’estomac. • La consommation de viandes rouges et de charcuteries est associée à une augmentation du risque de cancer colorectal.
Causes avérées • TRAITEMENT HORMONAL SUBSTITUTIF (THS) DE LA MENOPAUSE ET CONTRACEPTIFS ORAUX : • THS : les oestrogènes seuls favorisent les cancers du corps utérin et les oestrogènes + progestérone, les cancers du sein • Les contraceptifs oraux favorisent le cancer du sein, mais diminuent l’incidence des cancers de l’ovaire et de l’endomètre • CANCERS LIES A LA REPRODUCTION : • Certains facteurs liés à la reproduction favorisent l’incidence de cancers hormono-dépendants : l’âge aux premières règles, le nombre d’enfants, l’âge à la première grossesse, l’allaitement et l’âge à la ménopause
Causes avérées • LE SOLEIL : • 1% des décès par cancer (cancers de la peau) • LA POLLUTION (EAU, AIR, SOL, ALIMENTS) : • Le tabagisme passif • La pollution atmosphérique • L’amiante • Le radon (cancer du poumon, leucémies) • Les rayonnements ionisants : X et Gamma (Poumon, Thyroïde, Sein, SNC, leucémie) • Autres : Silice, Cadmium, Arsenic...
LES CAUSES DE CANCER HYPOTHETIQUES • De nombreux agents, physiques, chimiques ou biologiques ont été suspectés d’être à l’origine de cancers, sans que leur éventuelle cancérogénicité ait pu être prouvée. • Exemples : • Habitat proche de sources de pollution (industrielles, dépôts de déchets, incinérateurs) • Produits chlorés pour stériliser l’eau • Cannabis • Pesticides • Dioxines • Faibles doses de rayonnements ionisants (<100mSv) • Rayonnements non ionisants autres que les UV • Téléphones portables • Antennes de téléphonie mobile
LES CANCERS DE CAUSE NON IDENTIFIEE • Pour plus de la moitié des cancers, l’épidémiologie ne détecte pas de cause identifiable • Il est possible qu’une proportion importante de ces cancers puisse être due à des facteurs d’origine endogène : • Radicaux oxydants produits par la respiration cellulaire (mutagènes puissants) • Sénescence • L’impact de certains facteurs pourrait être notablement sous-évalué, notamment les infections et la nutrition • D’autre part, plusieurs agents cancérogènes qui, isolés, ont peu d’impact peuvent avoir un effet notable quand ils sont administrés à certaines périodes de la vie ou conjugués à d’autres. • Certains polymorphismes du génome peuvent accroître l’incidence de certains cancers
Prévention • Prévention primaire, dont l’objectif est d’éviter la survenue des maladies, en diminuant les facteurs de risque • La prévention secondaire, qui vise à améliorer le pronostic vital et fonctionnel en dépistant et en traitant précocement les maladies • La prévention tertiaire, qui vise à éviter les rechutes, complications ou séquelles liées à la maladie
Prévention primaire:conseils nutritionnels • Alcool : déconseiller ou réduire (quantité / fréquence) • Activité physique : • Limiter les activités sédentaires • 30 min de marche rapide (5j/sem) ou 20 min d’activité d’intensité élevée (3j/sem) • Alimentation : • Alimentation équilibrée et diversifiée • Consommer au moins 5 fruits et légumes / jour • Consommer des fibres tous les jours • Limiter la consommation de viandes rouges < 500 g par semaine • Limiter la consommation de charcuteries (surtout celles très grasses et/ou très salées) • Limiter la consommation de sel • Maintenir un poids normal (IMC entre 18,5 et 25 kg/m2) • Allaitement : idéalement exclusif jusqu’à 6 mois
LE DEPISTAGE DU CANCER • Selon l’OMS, le dépistage consiste à identifier de manière présomptive, à l’aide de tests appliqués de façon systématique et standardisée, les sujets atteints d’une maladie ou d’une anomalie passée jusque-là inaperçue
Il existe différents types de dépistage • Systématique dit « de masse » : la population recrutée est non sélectionnée (hormis un critère d’âge) • Ciblé : la population recrutée est sélectionnée sur des critères préalablement définis (facteurs de risque) • Organisé : le dépistage est proposé dans le cadre de campagnes de dépistage. Il est pris en charge à 100% par l’assurance maladie. Ex. : • Le cancer du côlon (Hemoccult®) • Le cancer du sein (mammographie) • Le cancer du col (FCU) en cours d’expérimentation : dépistage • organisé dans 13 départements • Opportuniste : la population est recrutée pour le dépistage lors d’un • recours aux soins (hospitalisation, visite médicale, médecine du travail…) • Multiple : il consiste en la recherche simultanée de plusieurs affections par l’utilisation simultanée de plusieurs tests de dépistage • Dépister n’est pas diagnostiquer !
LES CRITERES D’UN DEPISTAGE PERTINENT • Un dépistage est qualifié de pertinent lorsqu’il : • Améliore la morbidité liée à la pathologie (diminution de l’incidence et de la prévalence de la maladie dans la population où le dépistage est réalisé) • Et améliore la mortalité liée à la maladie
Pertinence du dépistage: LA MALADIE • C’est un problème de santé publique = répercussions sur l’individu et la société importantes en termes de morbidité, mortalité, d’impact socio-économique • Son épidémiologie et son histoire naturelle sont connues • Toutes les interventions de prévention primaire ont été mises en oeuvre • Un dépistage précoce améliore les indicateurs
Pertinence du dépistage: LE DEPISTAGE • Le test de dépistage utilisé doit avoir les qualités suivantes • Simple à mettre en oeuvre • Fiable / Reproductible • Valide • Validité intrinsèque : sensibilité > spécificité • Validité extrinsèque : les VP sont relatives à une population donnée • Le programme de dépistage (qui comprend le test, mais aussi les procédures diagnostiques et les traitements en cas de test positifs) doit être (en comparaison avec d’autres alternatives) : • Efficace (sur la mortalité ou la morbidité, prouvé par des essais contrôlés randomisés) • Rapport bénéfice/risque favorable • Rapport coût/efficacité avantageux
Cancer du sein:épidémiologie • Le plus fréquent des cancers de la femme • Une femme sur 9 sera concernée au cours de sa vie • Incidence = 52 500 nouveaux cas en 2010 • Mortalité = 11 500 décès en 2010 • L’incidence augmente régulièrement de 2 à 4% par an (dû en partie à la généralisation du dépistage) • Taux de survie à 5 ans (tous stades confondus) = 85%
Cancer du sein:facteurs de risque • Imprégnation hormonale (notamment oestrogénique) de la patiente tout au long de sa vie : • Age précoce des premières règles • Age tardif de la première grossesse ou de la ménopause • Nulliparité • Cycles courts • L'allaitement aurait un rôle protecteur • Antécédents familiaux (mutation BRCA1 et 2) • Antécédent personnel de cancer du sein • Utilisation prolongée du THS • Autres facteurs évoqués : les radiations ionisantes, • l'environnement, l'alimentation, l’alcool...
Cancer du sein:Prévention • Prévention primaire • Pas de consensus pour une prévention primaire • Recommandations nutritionnelles générales • Prévention secondaire • Dépistage organisé : mammographie bilatérale, tous les 2 ans, 2 incidences, avec double lecture des clichés • Pour toutes les femmes âgées de 50-74 ans • Sans antécédents personnels ni familiaux de cancer du sein • Gestion au niveau départemental (la personne est invitée par courrier) • Une biopsie est réalisée en cas de mammographie anormale • Le taux de participation en 2007 était de 50% (certaines femmes choisissent de se faire dépister en dehors du cadre national = dépistage individuel) • Pour les femmes ayant des antécédents familiaux : consultation d’oncogénétique
Cancer du sein:prévention • Prévention tertiaire • Garantir des soins de qualité en cancérologie : • Réunions de Concertation Pluridisciplinaire (RCP) • Programme personnalisé de soins • Définition de critères de qualité des établissements de soins en cancérologie
CANCER COLORECTAL:épidémiologie • Le 2ème cancer chez la femme et le 3ème chez l'homme • Incidence = 40 000 nouveaux cas en 2010 • Mortalité = 17 400 décès en 2010 • L’analyse de ce cancer à travers le monde montre que l’incidence est liée au « mode de vie » occidental • Taux de survie à 5 ans (tous stades confondus) = 56%
CANCER COLORECTAL:facteurs de risque • Risque élevé : antécédents personnels d’adénome ou de CCR, parents du premier degré atteints d’un CCR ou d’un adénome de plus de 1 cm, antécédents personnels de maladie inflammatoire intestinale (Crohn, RCH) • Risque très élevé : maladies génétiques à transmission héréditaire autosomique dominante (PAF, HNPCC) • Excès calorique, sédentarité, consommation excessive de viandes, charcuteries, et alcool, régime pauvre en fibres
Cancer colorectal:prévention • Recommandations nutritionnelles • Ablation endoscopique des polypes et adénomes, voire colectomie totale (PAF)
PREVENTION TERTIAIRE • Dépistage organisé : Hemoccult II® tous les 2 ans pour toute personne âgée de 50 à 74 ans à risque moyen de CCR et sans symptôme évocateur • Dépistage ciblé : coloscopie • Coloscopie d’emblée, pour les personnes à risque élevé ou très élevé de CCR ou symptômes évocateurs • Consultation d’onco-génétique proposée en cas de suspicion d’une forme héréditaire du cancer du côlon
Modalités du test Hemoccult II® • Test permettant de détecter des traces de sang occulte dans les selles. • Une coloscopie est pratiquée en cas de test positif • Des structures de gestion départementales invitent la population-cible, par courrier, à se rendre chez le médecin généraliste, qui explique les modalités du test • Inconvénients : • ce test a une faible sensibilité (50 à 60%) ; • la spécificité est élevée (98%) mais la VPP est médiocre : 10% pour le CCR, 40% pour l’adénome. • Cependant, ce test permet à long terme de diminuer la mortalité par CCR avec un rapport coût/efficacité favorable (le taux de participation doit être d’au moins 50%).
CANCER DU COL DE L’UTERUSépidémiologie • Le 12ème cancer le plus fréquent chez la femme • Incidence = 2 820 nouveaux cas en 2010 • Mortalité = 940 décès en 2010 • 2ème cause de mortalité par cancer chez la femme dans les pays en voie de développement • Incidence et mortalité sont en diminution • Taux de survie à 5 ans (tous stades confondus) = 70%
CANCER DU COL DE L’UTERUSfacteurs de risque • Les Papillomavirus humains (HPV) constituent la principale causede cancer du col. HPV 16 et 18 sont présents dans plus de 70% des cas de cancer invasif • Les FDR de cancers du col : • Absence de dépistage • Bas niveau socio-économique • Précocité des rapports sexuels (< 18 ans) • Nombreux partenaires (de la femme ou du conjoint) • Grossesses précoces et nombreuses • Prostitution
CANCER DU COL DE L’UTERUSprévention primaire • Le préservatif ne protège pas complètement contre l’infection à HPV • Vaccination (Gardasil®) : indications : • Jeunes filles de 14 ans • Proposée aux jeunes femmes de 15 à 23 ans n’ayant pas encore eu de rapports sexuels ou au plus tard, dans l’année qui suit le début de leur vie sexuelle • 3 injections : 0, 2 et 6 mois • Prix élevé = 136 € / injection (remboursé à 65%) • Ne dispense pas des FCU