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Les prémices de l’éducation à la santé au XIXe siècle : Implication et formation des maîtres. Séverine PARAYRE Docteur sciences de l’éducation Paris Descartes CETSAH. Centre d’Etude Transdisciplinaire, Sociologie, Anthropologie, Histoire Unité de l’EHESS associée au CNRS (UMR 8037).
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Les prémices de l’éducation à la santé au XIXe siècle : Implication et formation des maîtres. Séverine PARAYRE Docteur sciences de l’éducation Paris Descartes CETSAH Centre d’Etude Transdisciplinaire, Sociologie, Anthropologie, Histoire Unité de l’EHESS associée au CNRS (UMR 8037). Sciences de l’éducation
Premières préoccupations de la santé • à l’école primaire publique • De 1833 à fin du XIXe siècle • Objectif : • percevoir les attentions faites à la santé des élèves dans les écoles primaires • Mettre en évidence l’implication et la formation des maîtres • Hygiène : • Prescrit les règles à suivre pour maintenir un état sain, pour arrêter un état de santé menacé par quelques écarts et prévenir les maladies en détruisant les prédispositions qui les font naître. • Sources : archives de l’Instruction publique et de l’hygiène : • instructions ministérielles et programmes scolaires • rapports d’inspecteurs et de recteurs • revues pédagogiques et témoignages d’instituteurs • ouvrages et revues d’hygiène et des témoignages de médecins.
Trois moments forts : • Les premières préoccupations sanitaires des maîtres • (1830 à 1860) • L’implication grandissante des maîtres (1860) • La question de leur formation et de leur enseignement (1870)
Les premières préoccupations sanitaires pour les écoles primaires publiques (1830-1860). • Etape déterminante : loi Guizot 28 juin 1833 : • La maison d’école est un risque pour la santé • Faire en sorte qu’elle ne le soit plus • « Les trois quarts des maladies des enfants des campagnes proviennent de leur séjour dans des classes malpropres et infectes, dans lesquelles l’air est vicié » (Lorain, Tableau de l’instruction primaire en France d’après les rapports adressés au ministre de l’Instruction publique par les 490 inspecteurs chargés de visiter toutes les écoles de France, à la fin de 1833. Paris, L. Hachette, 1837, p. 161). • Quelle implication des maîtres ? • « Je ne pouvais pas accepter un local naturellement humide où j'aurais été en danger d'être atteint de rhumatismes qui auraient compromis ma santé et mon existence, ainsi que celle de mes élèves » (A. N. F17 9831, Lettre de l’instituteur au préfet, 9 juin 1840).
Difficultés d’installations sanitaires du primaire public • Inertie et exigences différentes des municipalités • Hégémonie des congrégations et méfiance envers les instituteurs • Transition : choléra de 1854 : • l’instituteur et l’institutrice dévoués: « Il prodigua aux malades des soins assidus, il les frictionnait, les réchauffait, et veillait à ce que les prescriptions médicales fussent exactement suivies » (A. N. F17 11516, rapport du préfet des Vosges sur l’instituteur public de Malaincourt).
L’implication grandissante des maîtres (1860) • Le droit de s’exprimer • 12 décembre 1860 : • « Quels sont les besoins de l’instruction primaire dans une commune rurale, • au triple point de vue de l’école, des élèves et du maître ? » • Prise de conscience des droits et revendications sanitaires : • salubrité des locaux et aménagement des classes. • protection de la santé et renforcement des corps • Ecart se creuse entre les enseignants du primaire et les familles • et les maires des communes : • « La plupart des parents partent le matin pour aller travailler, soit aux champs, • soit dans une usine, ne retournent que le soir dans leurs maisons et ne se • préoccupent point de la propreté de leurs enfants. Ce soin incombe donc aux • instituteurs » (A. N. F17 10758, instituteur de Port-le-Bouc Bouches-du-Rhône, 24 janvier 1861).
Formation des élèves maîtres et des maîtres (1870-1910). • Prise de conscience et implication précédent la formation. • 1866 Duruy étend les programmes : • pédagogie, chimie, histoire naturelle, histoire et géographie, hygiène, agriculture • et horticulture, gymnastique et des notions d’industrie. • 1872 : • cours d’hygiène collèges, lycées et écoles normales de garçons • 5 à 6 leçons durant une année • en troisième année pour les écoles normales de garçons • donnés par des médecins bénévoles. • Arrêté du 10 janvier 1889 : • Enseignement étendu aux élèves de 1ére et 2éme années d’écoles normales. • Intégré à l’enseignement scientifique des sciences naturelles et de la géologie. • 20 séances selon avancées scientifiques (microbes, désinfection, vaccination) et les • préoccupations de la fin du siècle (tuberculose, alcoolisme, maladies vénériennes, • hygiène de la personne).
Benoist de la Grandière, A. (1877). Notions d’hygiène à l’usage des instituteurs et des élèves des écoles normales primaires. Paris : V.-A. Delahaye. Pécaut E. (1883). Petit cours d’hygiène en dix leçons. Paris : Hachette, 1883. Gallard, T. (1868). Notions d’hygiène à l’usage des instituteurs primaires, quatre conférences faites à la Sorbonne en 1867. Paris : L. Hachette. Riant, A. (1880). Conférence sur l’hygiène de l’école faite à la Sorbonne le 29 août 1878, in. Les conférences pédagogiques faites aux instituteurs délégués à l’exposition universelle de 1878. Paris : Ch. Delagrave. Conférences pédagogiques : « l’hygiène et la propreté à l’école primaire » Conférences d’hygiène : 1867 (Instituteurs, Paris), 1878 (Instituteurs, Paris), 1903-1904 (Ecoles normales d’institutrices : Blois, Beauvais, Bourges, Châlons, Chartres, Melun, Orléans, Rodez). 26 mars 1908 à Lille par Albert Calmette aux institutrices et directrices des écoles «l’hygiène et l’éducation sont solidaires l’une de l’autre, elles sont l’une et l’autre, les vraies sources de la civilisation et du bien-être »
Quel enseignement de l’hygiène pour les élèves ? • Ecole de la République : • Lieu de refuge : les principes d’hygiène doivent y être réunis pour protéger les enfants • Lieu de l’exemple : l’instituteur et l’institutrice adhèrent, montrent l’exemple et incitent • à de nouveaux comportements sanitaires. • Lieu d’instruction : les premiers éléments de l’hygiène doivent être enseignés. • L’hygiène par l’exemple : • adhésion du maître aux habitudes sanitaires • surveillance quotidienne des élèves • incitation à leur faire acquérir de nouvelles habitudes sanitaires • Enseignement théorique : distillé dans les leçons de : • morale, histoire naturelle, dans les autres disciplines, lors d’une dictée, d’un exercice • de calcul, de causeries.
Ascension sociale progressive de l’enseignant primaire • Implication et premier engagement sanitaire se sont lentement instaurés • ont précédé une formation officielle. • Seconde moitié du XIXe siècle : • première fonction d’instruction se trouve considérablement augmentée par • des exigences sanitaires de leur temps • (vaccination contre la variole, propreté corporelle, lutte contre l’alcoolisme etc.) • Enseignants : « promoteurs de santé ». • Instauration progressive de l’hygiène scolaire : • Faire entrer les préoccupations de santé à l’école • Reconnaissance de l’utilité d’une « éducation à la santé » • pour le « bien-être » individuel, la sauvegarde de la collectivité et le maintien • des règles de civilité et de morale.