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UGTM. CRISE ÉCONOMIQUE IMPACTS ET PLANS DE RELANCE. Par : M. Khalid SBIA Membre du Bureau Exécutif de l’UGTM Coordonnateur du Conseil des Experts Mars 2010. DE LA CRISE FINANCIERE A LA CRISE ECONOMIQUE
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UGTM CRISE ÉCONOMIQUE IMPACTS ET PLANS DE RELANCE Par : M. Khalid SBIA Membre du Bureau Exécutif de l’UGTM Coordonnateur du Conseil des Experts Mars 2010
DE LA CRISE FINANCIERE A LA CRISE ECONOMIQUE La crise du système financier international s'est rapidement propagée à l‘Economie à travers le monde notamment par le biais des difficultés rencontrées par les Banques matérialisées par un resserrement des conditions de crédit qui pèsent sur: • l'investissement des Entreprises. • la consommation des ménages; L’Economie mondiale se retrouve plongée dans une grave récession impactant de manière différenciée l’ensemble des espaces régionaux.
I) IMPACTS DE LA CRISE Net ralentissement après une expansion pendant plusieurs années A) Impacts différenciés sur les pôles de l’économie mondiale • USA • la croissance est revenue en un an de 2% à 1,1% à cause de la chute de l’investissement immobiliers et de la baisse de la consommation intérieure. • L’emploi a régressé (le taux de chômage s’est élevé à 5,8% au lieu de 4,6%). • AMÉRIQUE LATINE La région a bénéficié d'une demande interne dynamique qui lui a permis, relativement, de résister aux chocs externes financiers et commerciaux.
ASIE • Au Japon, le PIB a marqué une contraction de 0,7%, après avoir progressé de 2,4% en 2007, en raison essentiellement du tassement de l’investissement et de l’essoufflement de la demande extérieure. • Dans les pays émergents d’Asie, le PIB a marqué une augmentation de 6,8% au lieu de 9,8% en 2007. • La croissance en Chine est revenue de 13% à 9%, consécutivement au fléchissement des exportations. • ZONE EURO Après avoir enregistré un taux de croissance de 0,7% en 2008, la Zone Euro devrait connaître un recul de son PIB en 2009 (4%) avant de se redresser sensiblement en 2010. une forte augmentation du chômage à 9,9% en 2009 et 11,7% en 2010. Les économies émergentes d’Europe ont vu leur taux de croissance revenir de 5,4% à 2,9%.
B) IMPACTS SUR L’ÉCONOMIE MAROCAINE • Sur le secteur financier La crise internationale a eu un impact relativement faible sur le secteur financier : • les Banques ne détiennent pas de créances hypothécaires «toxiques »; • les avoirs des Banques à l’étranger restent modestes par rapport à leurs fonds propres; • les investissements étrangers à la Bourse de Casablanca revêtent un caractère stratégique, la part du flottant est inférieure à 5%. • Sur le secteur réel La crise a eu un impact sur : Tourisme:les nuitées recensées dans les établissements classés ont fléchi de 3% et le taux d’occupation est revenu de 48% à 45%. Les recettes de voyages se sont établies à 57 milliards, en baisse de 2,9%, au lieu d’un accroissement de près de 11 % en 2007 et de 30 % en 2006. A fin septembre 2009, les recettes de tourisme ont connu un fléchissement de plus de 8%.
Exportations:Baisse des exportations de plus de 33% (A fin septembre 2009) . Les secteurs les plus touchés sont: • Textile (-3%) • Équipements automobiles (-24%) • Aéronautique (-25%) Le solde négatif des échanges commerciaux s’est aggravé, atteignant 167,4 MM soit 24,3% du PIB au lieu de 22% en 2007. Transferts MRE:Repli des rapatriements qui sont revenus de 55 à 53 milliards de dirhams. A fin septembre 2009, ces transferts ont connu une baisse de 9,7%. IDE :les investissements directs étrangers ont atteint 27 MMDH, en 2008, soit une baisse de 11 MMDH par rapport au niveau enregistré à fin 2007. Jusqu’à fin septembre 2009, les IDE ont connu une chute de plus de 35%. Finances publiques:Baisse des recettes fiscales (146MM en septembre 2008 contre seulement 135 MM en septembre 2009 soit une chute de 7,5%).
II) STRATÉGIES DE RÉPONSE A) BENCHMARK INTERNATIONAL: INITIATIVES NATIONALES ET INTERNATIONALES • Plan de sauvetage américain: 700 MM.$ • Plan de sauvetage européen: 200 MM.€ • Prise de participation publique dans les Banques • Concertation et coordination des politiques monétaires à l’échelle internationale (baisse des taux directeurs des Banques centrales, injections de liquidités); • Refonte de l’ordre économique mondial et remise en cause des aspects de la régulation dont l’absence exacerbent les crises ; • Harmonisation des normes comptables et amélioration de la transparence des marchés de produits dérivés ; • Révision des pratiques de rémunération des dirigeants de banques pour éviter des prises de risque excessives ; • Révision du mandat, de la gouvernance et des besoins en capitaux des institutions financières internationales.
B) AU NIVEAU NATIONAL : • Mise en place d’un Comité de Veille Stratégique 2) Principales mesures : a) Poursuite du soutien de la croissance économique en vue de créer de l’emploi et augmenter les revenus des citoyens : • Poursuite du relèvement des revenus des ménages avec un total des augmentations des revenus au titre des années 2009 et 2010 d’environ 16 MMDH et de la politique de soutien des prix des produits de base; • Augmentation de l’investissement public durant les années 2009 et 2010 de 39,8 % passant de 116 MM en 2008 à 162 MM en 2010; • Soutien des secteurs exportateurs touchés : promotion des exportations par le biais du Fonds de promotion des exportations(enveloppe allouée au secteur au titre de 2010 s’élève à 400 MDH).
b) Accélération du rythme des réformes et de la mise en œuvre des politiques sectorielles pour renforcer la compétitivité et l’attractivité du pays sur la base d’un effort mieux réparti sur le plan territorial : poursuite des grands chantiers, Plan Maroc Vert, Plan Halieutis, Plates-formes Industrielles Intégrées, stratégie énergétique, Eau… c) Soutien au financement des entreprises : renforcement des garanties octroyées par l’Etat aux banques pour le financement des besoins en fonds de roulement et pour les remboursements de crédits à moyen et long terme; d) Préservation de l’emploi : prise en charge par l’Etat sur une durée de 6 mois renouvelables des cotisations patronales à la CNSS et des charges patronales concernant les salaires inférieurs à 3500 DH pour les entreprises relevant de secteurs vulnérables en contrepartie du maintien des effectifs. e) Promotion du secteur touristique : un plan d’action «CAP 2009» doté de 100 MDH, ciblant les régions a fort potentiel touristique. En outre, en mai 2009, un montant supplémentaire de 300 MDH a été alloué au renforcement de la promotion touristique intérieure
f) Soutien de la formation : une enveloppe de 180 MDH au secteur du textile et du cuir et à celui des équipements automobiles g) Consolidation des transferts des MRE à travers : • Octroi d’une subvention à hauteur de 10% du coût du projet (pas moins de 1 MDH et pas plus de 5 MDH) à tout détenteur de projet d’investissement; • Gratuité, jusqu'au fin 2009, des transferts d'argent par l'intermédiaire des banques marocaines ou leurs réseaux à l'étranger ; • Baisse, à partir de juin 2009, de 50% la commission de change appliquée à l'ensemble des transactions avec l'extérieur ; • Renforcement du fonds de garantie "Damane Assakane'‘ dans le domaine de l’immobilier et extension de son éligibilité aux MRE.
III) AXES D’AMÉLIORATION DE L’ACTION PUBLIQUE : • Renforcement de la solidarité sociale en vue d’assurer une meilleure répartition des fruits de la croissance et améliorer les indicateurs de développement humain en particulier dans le monde rural et les zones montagneuses ; • Mise en œuvre d’une réforme profonde du système actuelle de compensation aveugle pour un meilleur ciblage des populations démunies ; • Renforcement du pouvoir d’achat des citoyens à travers la poursuite et la crédibilisation du dialogue social d’une part, et la révision du système de rémunération des fonctionnaires afin de réduire les disparités entre les salaires d’autre part; • Réduction des disparités régionales et spatiales;
Consolidation de la dimension sociale de l’action du gouvernement afin de garantir l’accès des citoyens aux services publics de base (éducation, santé, logement ….); • Qualification et mise à niveau du facteur humain ainsi que la promotion de la recherche scientifique; • Saisie des nouvelles opportunités que favorisent la crise; • Nécessité de renforcer la régulation financière afin de faire face aux problèmes d’asymétrie d’information et se concentrer sur la surveillance des risques systémiques; • Consolidation des mécanismes mis en place pour la lutte contre l’économie souterraine