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CONTES DE TOUS LES PAYS - III -. LE SECRET DE LA LOUVE. Si le loup des contes et des légendes fait souvent peur, il n’en est pas de même de la louve. Déjà dans la mythologie, elle nourrissait Romulus et Romus, et symbolise souvent la mère nourricière. Voici un conte venu de Croatie.
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CONTES DE TOUS LES PAYS - III -
LE SECRET DE LA LOUVE Si le loup des contes et des légendes fait souvent peur, il n’en est pas de même de la louve. Déjà dans la mythologie, elle nourrissait Romulus et Romus, et symbolise souvent la mère nourricière. Voici un conte venu de Croatie.
Il était une fois un moulin hanté. La nuit, on y entendait toutes sortes de bruits inquiétants : des grognements, des aboiements, des « hou ! hou ! » Cela faisait froid dans le dos. Et personne n’osait s’en approcher. Un soir, un jeune homme passe devant le moulin. Mais il ne sait rien de tout cela. Il sait simplement qu’il n’a pas d’endroit où dormir ! Voyant l’endroit inhabité, il rentre, il s’allume un bon feu dans le poêle, et monte dormir dans le grenier.
Au milieu de la nuit, un hurlement le réveille en sursaut. « Hououou ! Hououou ! » Intrigué plus que paniqué, il regarde par une fente du vieux plancher ce qui se passe dans la salle d’en bas, et voit une grande louve qui tourne autour du poêle. Soudain, la louve dit : « Peau de loup, tombe à mes genoux ! » Et aussitôt, la peau de loup tombe à terre, et une belle jeune fille apparaît. Elle se chauffe un moment les mains, puis se couche près du poêle et s’endort. Le jeune homme la trouve si belle ! Sa peau blanche et ses longs cheveux noirs…
Oui, il en est tombé aussitôt amoureux ! Alors, il descend tout doucement, s’empare de la fourrure, et la cloue solidement sur une aile du moulin. Et il retourne se coucher, un grand sourire aux lèvres.
Au matin, qui fut bien surprise ? La belle jeune fille qui ne trouva pas sa peau de loup ! Inquiète, elle dit : « Peau de loup, peau de loup, viens autour de mon cou ! » Mais hélas, la peau est solidement clouée, et ne peut répondre à l’appel ! Le jeune homme ravi descend de la soupente, et lui dit : « Tu vois, je crois que tu es obligée de rester ici avec moi. Mais n’aie aucune crainte, je t’aime, je veillerai sur toi. Viens, je t’ai préparé un bon déjeuner ! » Et – bien obligée ! – la jeune fille reste là. Ils se marient, et, personne ne revendiquant le moulin,le jeune homme s’installe comme meunier. Et ils restent vivre au moulin.
Bientôt, la jeune femme met au monde un garçon plein de vie. Comme tous les enfants, il court partout et adore grimper sur tout ce qui se trouve à sa portée. Un jour que le meunier est absent, il crie à sa mère, très excité : « Maman ! maman ! Là-haut, sur l’aile du moulin, il y a une belle peau de loup clouée ! » Une peau de loup ! s’exclame la mère. Ses yeux brillent, elle semble si heureuse de cette découverte ! « Je voudrais tellement l’avoir ! Veux-tu me l’apporter, s’il te plait ? »
Heureux de faire plaisir à sa maman, il grimpe tout là-haut et tire sur la peau de loup. Comme les clous sont rouillés, ils cèdent facilement, et il ramène son trophée, triomphant. La jeune femme dit aussitôt : « Peau de loup, saute à mon cou ! » Et aussitôt la peau s’adapte sur son corps, et elle redevient une louve. Je vous laisse deviner la surprise du petit garçon !
Alors, la louve lui lèche sa joue et lui dit gentiment : «Merci de m’avoir rapporté ma peau, de m’avoir rendu ma liberté. Je ne suis pas faite pour vivre parmi les hommes. Ma vraie vie est d’être libre, dans les bois. Mais sois tranquille, je ne t’oublierai jamais. Je reviendrai te voir. Souvent ! » Et, avant que le petit garçon soit revenu de sa surprise, en deux bonds souples elle avait rejoint la forêt.
Quand le meunier apprend cela, il a beaucoup de chagrin. Mais il comprend aussi qu’il avait agi arbitrairement. Et il se console en pensant que sa femme lui a laissé un beau petit garçon, agile et joyeux comme un jeune loup. Il reste travailler au moulin, et apprend le métier à son fils. Seulement, chaque soir, avant de se coucher, il prend bien soin d’allumer le poêle pour la nuit : on ne sait jamais !...
LE LION MALADE Cette fable du poète indien Bitpai nous montre que le loup des fables, contes et légendes, est souvent bête, et victime de ses propres ruses… Et ce conte apprend aussi aux enfants qu’il est dangereux de « rapporter » !!!
Le roi est malade ! La nouvelle se répand comme une traînée de poudre parmi les animaux. Et ils se précipitent tous, les uns après les autres, pour rendre visite au lion.
Le loup aussi se met en route. Et, comme il passe devant la maison du renard, il s’arrête pour lui proposer de faire leur visite ensemble. Mais le renard, ce jour-là, n’est pas de bonne humeur. « Cours-y si ça te chante ! je n’ai que faire de visites. Et d’ailleurs, vous pouvez bien mourir tous les deux, moi, je m’en balance ! » Le loup est scandalisé. « Eh bien, dis-moi ! Quand je vais lui répéter ça ! Tu verras bien ce qui t’arrivera ! » Et, toujours bougonnant, il arrive chez le lion.
« Bonjour, Majesté ! Allez-vous mieux, aujourd’hui ? - Non, je vais mal, très mal ! - Ah ! Majesté, quel ennui ! je compatis de tout cœur. Ce n’est pas comme mon voisin le renard ! Figurez-vous que je suis passé chez lui, pour lui proposer de venir avec moi vous rendre visite, et il m’a répondu : «Vous pouvez bien mourir tous les deux, je m’en fiche ! - Il a dit ça ? dit le lion furieux. Cela ne va pas se passer comme ça ! il sera puni ! »
Satisfait de son petit effet, le loup reste faire une partie d’échecs avec le roi, pour lui tenir compagnie. Mais, pendant ce temps, le renard, pris de remord (ou ayant peur des représailles !) se décide de son côté à venir voir le roi. Il arrive à toute allure, (peut-être avec l’espoir d’empêcher le loup de parler !) et entre tout essoufflé. « Bonjour, Majesté ! comment vous sentez-vous, ce matin ?
« Mal ! répond le lion. Mais tu as du culot de me demander ça, alors que le loup vient de me répéter ce que tu as dit, et que tu te moquais pas mal de ma santé ! - Moi ? dit le renard faussement scandalisé. Mais depuis trois jours je cours le pays pour trouver un remède à votre maladie ! La colère du roi tombe aussitôt.
- Et tu as trouvé ? - Eh bien, je crois ! dit le renard. Un vieux sage m’a assuré que, si vous vous enveloppiez dans une peau de loup fraîche, vous seriez guéri dans trois jours. » Vous imaginez bien qu’en entendant cela, le loup n’est pas rassuré, mais alors, pas rassuré du tout ! « En tout cas, dit-il, ma peau est vieille et toute râpée, je suis trop âgé, ce n’est pas ce qu’il vous faut ! - Quel âge as-tu ? » demande sournoisement le renard. - Sept ans. - Ah ! c’est justement, paraît-il, avec la peau d’un loup de sept ans que le remède marche le mieux ! »
Le roi a très envie de guérir ! Aussitôt, il ordonne à ses serviteurs d’arracher la peau au loup. Et le loup a beau protester, il est bien obligé de se laisser faire !
Et sous le regard goguenard du renard, en plus !
Et c’est ainsi qu’au lieu de faire punir le renard, le loup rapporteur fut puni lui-même. Mort de honte, il dut rentrer chez lui sans un poil sur le dos !!!
Textes : d’après des contes traditionnels Musique : chant basque par le Groupe Oldarra : « Alboka Sagar Dantza » Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Jacky.questel@gmail.com http://jackydubearn.over-blog.com/ Site : http://www.jackydubearn.fr/