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ABBAYE DE VALMAGNE. Diaporama de Jacky Questel. En sortant du restaurant, ce jour-là, j'avais pris quelques fiches présentant les visites touristiques à faire dans la région.
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ABBAYE DE VALMAGNE Diaporama de Jacky Questel
En sortant du restaurant, ce jour-là, j'avais pris quelques fiches présentant les visites touristiques à faire dans la région. Et dans la voiture, alors que Yvonne et Bernadette se posaient l'éternelle ques-tion : "où on va ?" je leur montre la fiche sur l'Abbaye de Valmagne. Une photo magnifique, un endroit pas trop éloigné.Il faisait beau en ce jour de juin… Ma foi, d'accord, d’autant que Bernadette connaissait ! Nous voilà donc en route vers l'Abbaye de Valmagne! Cette abbaye cistertienne se situe dans l'Hérault, à Villeveyrac. J'ai eu une vague de déception en lisant, sur ma petite fiche, que cette abbaye était transformée en grande propriété viticole : production, élevage des vins, vente… Mais nous voici déjà à l'entrée…
Dès notre premier coup d'œil, en voyant l'importance de ces bâtiments et le respect mis à leur préservation, j'ai compris que cette nouvelle utilisa-tion était leur seule chance de survie. Quel ordre religieux pourrait encore, à l'heure actuelle, entretenir de tels bâ-timents, surtout si, comme ici, les Mo-numents Historiques dictent leurs exi-gences ! C'est en toute sérénité, sûre de la pré-servation de ces lieux magnifiques dans l'avenir, que j'ai poursuivi ma visi-te. Je vous emmène, et vous n'êtes pas au bout de votre émerveillement !
La fondation L'abbaye de Valmagne1 est fondée en 1138 par Raymond Trencavel, vicomte de Béziers. Cette fondation est confirmée l'année suivante par l'évêque d'Agde (1139). Les premiers moines viennent du monastère de Sainte-Marie d'Ardorel2. Dépendante de l'abbaye de Cadouin, Valmagne suit d'abord la règle bénédicti-ne. Le fort développement de l'ordre cis-tercien amène cependant l'abbaye à demander assez vite, en 1144, son déta-chement d'Ardorel et de Cadouin afin d'être rattachée à Bonnevaux, fondation de Cîteaux, dans le Dauphiné. Trencavel s'y oppose sans succès : le rattachement est effectif en 1145. En 1159, le pape Adrien IV confirme cette affiliation cistercienne. L'abbaye respectera alors les règles mora-les et architecturales de saint Bernard. Cherchez bien… Vous verrez deux hirondelles…
De l’extérieur, rien ne semble avoir changé depuis l'époque des moines…
La splendeur Valmagne est une abbaye riche et puis-sante, possédant propriétés, moulins, maisons, et qui a d'excellentes relations avec la noblesse sur place. Un vignoble de 10 arpents (environ 5 hectares) est aussi mis en place par des moines bourguignons, eux-mêmes à l'origine du célèbre Clos-Vougeot. La décision de reconstruire en 1257 une nouvelle église gothique sur les bases du premier édifice roman devenu trop exigu, alors que celui-ci n'a qu'un siècle d'existence, témoigne aussi de cette puissance. Au XIVe siècle, un cloître gothique remplace le précédent, roman, tout en en conservant des éléments. Du XIIe siècle au début du XIVe siècle, Valmagne est une des abbayes les plus riches du sud de la France. Elle compte alors près de 300 moines.
Après la guerre de 100 ans, puis la Peste Noire en 1348, l'abbaye décline fortement et de nombreux moines meurent. En 1575, une attaque des Huguenots brise tous les vitraux de l'église ; les dégâts sont considérables, notamment dans le cloître. Surtout, les moines sont massacrés lors de ces conflits et notamment le célèbre No-nenque, moine cellérier octogénaire appré-cié pour ses grandes compétences vinico-les. Pendant une quarantaine d'années, l'abbaye reste déserte : elle devient un repaire de brigands. Lors de la Révolution française, l'abbaye est à nouveau saccagée. Des paysans révoltés brûlent mobilier, tableaux et archives. En 1790, les trois derniers moines quittent Valmagne et se réfugient à Barcelone en emportant le peu d'objets de valeur restant. L'abbaye devient bien national. Elle est vendue en 1791 à M. Granier-Joyeuse qui transforme l'église en chai (cave à vin)
Le cloître, du XIVe siècle, est constitué d'une cour de grandes dimensions fermée de chaque côté par cinq gran-des arches séparées par des contre-forts. Chacune de ces arches présente une suite de quatre arcs plus petits eux-mêmes surmontés d'un oculus. Au-delà de ces arches, quatre galeries font offi-ce de préau. Tous ces renseignements, que j'ai puisés sur Wikipédia (où vous en trouverez d'autres !) ne vous disent pas notre émerveillement à parcourir ces lieux. Il n'y avait pas seulement leur beauté, mais aussi la paix, l'harmonie, l'équi-libre des formes… Parcourir ces lieux était un enchantement. Du cloître, on accédait à l'église.
L'église actuelle, de style gothique classique, fut reconstruite à partir de 1257 sur les fondations d'une église romane devenue trop petite. Mesurant 83 m de long et 23 m de haut, cet édifice de grandes dimensions est d'une élévation très hardie et gracieuse ; il correspond d'ailleurs plus au style gothique que l'on rencontre dans le nord de la France (et peu au gothique languedocien) Des foudres avaient été installés dans les chapelles latérales et axiales de l'église. En raison de mésententes, les héritiers de l'entrepreneur cherchent à se séparer de l'abbaye. Avec la permi-ssion de l'Évêché, elle est rachetée par le comte de Turenne en 1838. Jamais re-vendue depuis, l'abbaye de Valmagne demeure désormais dans la descendan-ce de cette famille qui se consacre elle-aussi à la viticulture.
C'est en 1820 que les 18 foudres en chêne de Russie furent installés dans la nef de l'église et lui valurent son surnom de 'cathédrale des vignes'. Un foudre est un tonneau de grande capacité de 50 à 300 hl. À titre d'exemple, 7 mè-tres cubes de bois sont nécessaire à l'élaboration d'un foudre de 66 hl (6'600 l) qui produira 8'800 bouteilles de vin, quantité moyenne produite sur un hectare de vigne.
Ce vitrail a été réalisé par Jean-Pierre DIGA, Maître-Verrier de la famille, à partir de petits morceaux des vitraux d'origine, brisés pendant les guerres de Religion. Ces fragments ont été patiem-ment ramassés autour de l'é-glise, quand les grandes pluies les faisaient remonter à la surface. Cet exemple vous montre à quel point la famille actuelle-mentpropriétaire est soucieuse de l'entretien et de la préservations du patrimoine.
Cette croix, conçue par Marcel Bernard, architecte de la ville de Montpellier, et réalisée en ceps de vigne par les ouvriers du Domaine, était dressée au-dessus de l'autel installé dehors, à l'extérieur de la nef, à l'occasion de la messe dite lors du rassemblement des Confréries Baciques organisé par l'Ordre Universel des Chevaliers du Cep dans les années 1950, à l'abbaye de Valmagne, dans le cadre des manifestations de la Foire Interna-tionale de la Vigne et du Vin de Mont-pellier. Elle figure en bonne place dans l'église.
Je voudrais vous faire ressentir l'am-biance de cet édifice, la paix et le calme qui en émanent. Simplement, je vous dirai : on y est bien… Une sérénité nous envahit… Malheureusement, je ne puis pas vous transmettre cette sérénité par diaporama…
Telle cette belle salle à l l'immense cheminée, éclairée par des vitraux.
Evidemment, qui dit cloître carré dit jardin au centre. Et dans ce jardin une pure merveille !
Près de l'aile sud du cloître, le lavabo se trouve devant le réfectoire (afin que les moines se purifient les mains avant de toucher le pain, symbole sacré). Une clôture octogonale avec une série de trois arcs de chaque côté, reposant sur des colonnettes jumelées, enserre une fon--taine. Un répertoire varié (trilobes, quatre feuilles, anneaux), aux remplages mono-blocs, complète cet ensemble. Celui-ci est couvert de huit nervures de pierre se réunissant au centre par une clé pendante. La végétation, apportant de l'ombre au lieu en plein été, est supportée par une treille. Alimentée par la source de Diane, la fontaine déverse son eau pure de la vasque supérieure vers un bassin octogonal par quatre têtes de griffons. Photo du jardin prise de l'intérieur Du lavabo
Admirez le travail des colonnes. Toutes sont reliées deux par deux par des "dentelles de pierres" différentes.
Ce Lavabo offre un aspect différent selon l'endroit d'où on le regarde. Ici, il semble carré ; alors qu'en réalité il est octogonal.
Repos pour Bernadette et moi. Yvonne n'y a pas droit ! Elle bombarde le site et nous offre des photos splendides.
Nous ne sommes que début juin, mais déjà la vigne montre son exubérance. Je vous ai parlé à plusieurs reprises, durant cette visite, de la paix ressentie. Mais ici, c'est bien plus fort. Est-ce le bruit de l'eau ? Le miroitement du bassin dans le jeu des ombrages ? La nage nonchalante des poissons ? Tout concourt à nous faire ou-blier ce qui nous entoure et nous pacifier entièrement. Nous serions restés là des heures. Et, rassurez-vous, Yvonne est venue aussi s'asseoir près de nous et profiter de cet instant hors du temps…
Passage obligé pour quitter ce lieu paradisiaque, la salle de vente. Et, croyez-moi, nous avons en fait une bonne provision !
Renseignements relevés sur le site Internet de l'Abbaye : Déjà les moines cisterciens, au 12ème siècle, avaient planté de la vigne à Valma-gne, comme dans toutes leurs abbayes, (la plupart des grands vignobles bourgui-gnons sont d'origine cistercienne). Depuis, ce terroir a toujours porté de la vigne. Les vins étaient exportés au Mexique au 19ème siècle, vendus à Paris rue Mouffe-tard entre les deux guerres et sont de nos jours exportés dans le monde entier et distribués chez les Cavistes dans toute la France. La culture de la vigne est faite mécaniquement en évitant l'emploi de produits et d'engrais chimiques néfastes à l'environnement. Depuis 1999, le domaine a été reconverti peu à peu en agriculture biologique. L’Abbaye est fière d'avoir obtenu en 2005 la certification "Qualité Environnement" sous le contrôle de l'AFAQ. La vinification et la mise en bouteille font appel aux techniques les plus modernes, sélection parcellaire, pressurage pneumatique, maîtrise des températures, con-ditions d'hygiène scrupuleuses (respect des normes HACCP), climatisation des chais de stockage, la technique étant toujours au service de l'expression du terroir.
Nous sommes reparties, avec notre moisson d'images, notre moisson de souvenirs et, chose étrange, la sensation d'être plus sage que lors de notre arrivée… L'abbaye de Valmagne, toute imprégnée de la sagesse de ceux qui y ont si longtemps vécu et prié, nous avait donné un peu de sa paix…
Photos : Bernadette et Yvonne Documentation trouvée sur place et sur Wikipédia Texte de Jacky Musique occitane (je n'ai pas d'autre précision) Diaporama de JackyQuestel, ambassadrice de la Paix Jacky.questel@gmail.com http://jackydubearn.over-blog.com/ http://www.jackydubearn.fr/